mardi 27 décembre 2011

Pôle Nord, on a un problème!

J'avais mis à contribution toutes nos ressources
Nos chercheurs et mon inspiration, mais je ne peux
Résoudre l'insoluble équation de la course
Du Père Noël, impossible de livrer en si peu

De temps, j'ai calculé, il faudrait une vitesse
Incalculable, un arrêt d'un millième de seconde
Ou une faute d’atterrissage, un excès de messe
Et c'est fini, on ne pourra arrêter l'onde

De choc, le Père Noël a oublié un enfant
Même les progrès de la science n'y peuvent rien
Alors, je l'avoue, j'ai prié juste avant
Que l'homme rouge commence pour qu'un tiens

Valent en effet mieux que deux tu l'auras
Ton cadeau! Et c'est ainsi que j'étais
Au premier rang à Rome avec mon ara
Pour qu'il répète "Finis avant la fin de la nuitée"

Fabulle 24/12/2011

A la veille de Noël

Histoire de me retrouver, je suis sorti
Voir ce qui se faisait en préparant minuit
J'ai vu des gens sur la place très assortis
Jouant un jeu du midi pour combler l'ennui

Puis j'ai vu des gens courir je ne sais pourquoi
Peut-être à la recherche de l'ultime cadeau
Qu'ils pourraient offrir, un petit iroquois
Ou une voiture rouge, et même un radeau

Sont les idées qui lui ont traversé l'esprit
Et en parlant de celui-ci, j'ai vu également
Des gens à la recherche du saint, ils prient
Dans les églises, d'autres en déguisement

Se rendaient à une soirée joyeuse, costumée
A laquelle j'aurai bien voulu participer
Ils me font signe, et comme à l'accoutumée
Noël arrivait, je m'étais encore dissipé

Fabulle 24/12/2011

Le Cap Morris Jesup

Capitaine, on a quitté la terre ferme
On ne reverra plus ce qui fait l'épiderme
Du globe, juste une étendue de banquise
Que certes, n'aurait franchi une marquise
Mais qui me met au défi de traverser
Pour rejoindre le pôle! C'est une odyssée
Que je prépare depuis bien longtemps
A l'époque où je labourai encore les champs
J'avais acheté quatre chiens de traîneau
Qui ne faisaient fuir que les étourneaux
Mais maintenant, je m'en vais vraiment
Conquérir au delà de tous les règlements
Cette terre de mystère qu'aucun poète
N'avait osé auparavant un pied mettre
Aujourd'hui, je vais traversé l'horizon
Pour peut-être enfin trouver une maison
Dans laquelle je me sentirais bien
Où l'obsession d'écrire ne serait rien
Mais les ours, les phoques, les pingouins
Voyaient finalement ce poète de bien loin
Je voyais bien que j'étais de trop
C'est pour cela que je partis aussitôt
Vers le cap où j'avais quitté la terre
Pour revivre là où commence la mer

Fabulle 24/12/2011

mardi 20 décembre 2011

La culture du risque

Je l'avoue, j'ai jamais sauté du septième étage
Oh, le ringard! Hier, j'ai volé à l'étalage
Seize capotes au Super U! Ouah, le beau gosse
Et moi, à un flic, j'ai donné un coup de crosse

Bien joué, Rudy! Et les gars, vous avez fait quoi?
Non, Mehdi, vas-y, on fait rien de mal, lâche-toi
Y a pas d'anguille sous roche, rien que du courage
Ce qu'on fait, te casse pas la tête à ton âge!

Votre problème, vous croyez avoir le goût du risque
Alors que moi, chaque jour, je passe ce disque
De la folie, de la démesure, et de l'irresponsabilité
Maîtrisé en déstabilisant toutes les personnalités

Qui sans risque, délocalisent, dominent et supplantent
Tout le monde, vous aussi, même Rudy qui entre
Dans leur jeu, moi, je prends un vrai risque
Qui me vaudra d'être pendu en haut de l'obélisque

Fabulle 20/12/2011

dimanche 18 décembre 2011

Corridor

Le son irait plus vite dans l'eau, si l'on croit
Les affiches des couloirs sombres, des infos
Scientifiques qu'on nous donne, la foi
Il faut avoir pour croire, ce qui est peut-être faux

Car après tout, qu'est-ce qu'on en sait?
Vous avez déjà mesuré la vitesse du son?
Dire "Allo" dans l'océan à un ami placé
Dix mètres plus loin, là où un poisson

Pourrait communiquer qu'un hurluberlu
S'amuse à tester la physique, et qu'un poète
En surface lance un cri au vieux merlu
De mer pour qu'il ramène un chronomètre

Car comment mesure-t-on la vitesse du son
Sans prendre le temps? Enfin, ce corridor
Des vérités toutes dites m'amèneront
A sortir, comprendre ce qui se passe dehors

Fabulle 14/12/2011

Avoir trop peur du bonheur

Il y a des gens qui n'y sont pas préparés
Quand le bonheur frappe au hasard de la réalité
Des gens qui ont trop peur de se marrer
De s'égosiller, de chanter ou de ne pas être dépité

On ne s'y attend pas, et on se retrouve comme ça
Avec le bonheur sur nos bras, on ne veut pas
Y croire, non, c'est vraiment fini, en deçà
De la vie, le bonheur amène sûrement au trépas

Voilà ce que disent ces gens qui de la misère
Connaissent les moindres recoins, où ils s'y sentent
Si bien, votre argent, pour eux, est un mystère
Car ils sont presque heureux et se vantent

D'être malheureux, leur plus grand bonheur
A mon avis, c'est de montrer qu'on n'est ni heureux
Ni malheureux, entre les deux, à toutes heures
Sans vouloir changer, sans être pour autant peureux

Fabulle 13/12/2011

English, not European!

Difficile de vous suivre, l'Europe est vaste
Mon pays n'est pas habitué à sortir de son île!
Comment? Vous les Anglais, l'inventeur des castes
En Inde, les créateurs des plus grandes villes

Des États-Unis, l'Europe vous fait donc peur?
On vous aurait enfin vaincu? Pas trop tôt
Mais trop tard, car on combat d'autres mœurs
Celles de l'expansion, du gigantisme et des sots

Allez, vous n'êtes donc pas si bêtes! Vos édits
Étaient extraordinaires, l'Habeas corpus
Le règne des Normands, ça, je ne le maudis
On a vécu ensemble, dans le même campus

Et à la fin des études, on se séparerait?
Si vous voulez! Allez tchao! Vous savez où je suis
Restons bons amis, mais vous me décevez
Comme quoi, ceux qui pensent, toujours ne me suit

Fabulle 12/12/2011

La pluie du prépa

En prépa, on n'a pas souvent l'occasion de goûter
La pluie qui tombe dans les cours de récré
En hiver, on reste cloîtré, on ne connaît que l'été
Pour profiter des petites pluies qui par décret

D'état, sont désormais proscrites, de juillet
A août, il n'est plus question qu'il pleuve
Nos côtes ont besoin de soleil, ces employés
Ont besoin de se prélasser, alors qu'ils s'émeuvent

De ces stupides rayons de notre astre, rendez-moi
Ma pluie que je ne vois que par la fenêtre
Lors des cours de l'année, chaque mois
Son lot d'humidité, et moi, qui fait un bien piètre

Présentateur de météo devant mes camarades
Pour carte, ma vision du ciel du deuxième étage
Dont je ne descends jamais sauf pour l'escapade
De l'été, où je compte bien créer des nuages...

Fabulle 12/12/2011

Presque sans retard...

J'ai un peu de retard, non pas à cause
Des trains (ils sont 95% à l'heure aujourd'hui)
Mais bien dans mes poèmes, la clause
D'un poème par jour, faute de vie dont je jouis

Je ne peux écrire! Certes, il y a les trains
Que je prends deux fois par semaine, mais
J'y dors, le poète se repose puis il se plaint
En dehors de la gare, trop court le trajet

Pour que je puisse critiquer. Et de big bang
Qu'on promet au scientifique, je ne vois rien!
Qu'on change pour qu'un jour, on ne tangue
Pourquoi pas? Mais faut-il supprimer ces liens

Qui réunissent les familles? Faut-il balancer
Sur la voie, les passagers de minuit, indésirés?
Faut-il qu'une révolution, je mette à l'essai
Ou que je fasse un poème sur ces sinistres arrêts?

Fabulle 12/12/2011

dimanche 11 décembre 2011

Retour de flamme

Réessayons encore une fois! Ça ne marche pas
Sire, votre expérience est un échec, avouez-le!
Non je suis sûr que la pomme tombera
Ça ne sert à rien! Si elle tombera, je le veux

Il n'est pas encore l'heure, allez, on rentre
Attends, un frétillement, elle va tomber
C'est le vent, sire, il faut revenir dans le centre
Vous avez une réunion, nous avons des rabais

Sur des armes de pointe, une catapulte
Je crois que ça s'appelle! Quelle est cette invention?
Un boulet est envoyé pour terrasser les incultes
La voilà notre idée, le boulet! Vite, dévions

Vers cette réunion! Je réquisitionne le boulet!
Ordre royal! En effet, cher ami, je vais vous montrer
Une force que je cherche depuis qu'il me plaît
La tombation, ce boulet tombe! Aïe, mes pieds!

Fabulle 09/12/2011

J'ai été comme vous

Ho! Êtes-vous coupable? Je vais être pendu
Faites place au condamné! Viens voir la potence
Arrêtez! Il n'y a pas eu de procès, c'est un vendu
De la société! Mais comment juger la démence?

C'est un fou! Non, j'ai été comme vous!
S'il y a toutes ces stichomythies, parallélismes
Ou chiasmes, c'est que je veux tordre le cou
A la paralysie des lycéens face aux élitismes

Des poèmes français. Pendez-le! Attendez!
N'enlevez pas le bandeau de la justice
Regardez, pensez, si citoyen vous vous prétendez
Et sonder le fond de votre cœur, l'interstice...

Non, pas des références, ces pauvre élèves
N'y comprendrez plus rien, je suis condamné
Alors autant faire plonger tous ces Adam et Eve
Du futur, ils ne sortiront pas de l'Eden sans être damné

Fabulle 08/12/2011

Il y a une vie après minuit...

Quand on croit avoir fini, qu'il est minuit
Toute une machinerie déroule pour qu'un jour
Puisse à nouveau renaître, que la nuit
Qui triomphe perde, et que le Soleil accoure

Tout une vie qui s'anime dehors, des passants
Eulériens, aux amuseurs de toutes heures
Aux amours interdits, aux crimes de sang
A se demander comment la nuit a encore un cœur

Vous n'imaginez pas tous les efforts du poète
Qui dans ses rêves de minuit, lutte
Contre la classe de ses sentiments, il arrête
Le temps et le saute avant qu'il ne chute

Du lit. Alors il y a une vie après minuit
Une incertitude qu'on ne peut faire disparaître
Et une lumière qui au fond d'un gouffre luit
Que le monde tire à la surface, à sa fenêtre

Fabulle 07/12/2011 Enfin +0h20min

La faute du gouvernement!

J'ai un ami belge, avec qui j'aime discuter
Surtout quand vient l'heure de la crise
Comme le gouvernement a décidé de muter
En France, Allemagne, Pays-Bas, les prises

De décisions s'en retrouvent plus difficile
Il ne dit plus: C'est la faute du gouvernement!
Il n'y en a plus! Gouverner, pas si facile
La Belgique nous le montre et sur le ciment

Notre discussion s'oriente, il est bâtisseur
Je lui ai dit que 541 jours de retard
Même dans le bâtiment, c'est très rare
Veux-tu que j'appelle au chevet, un guérisseur?

Non, ça sera moi le sauveur de la Belgique!
Et dit, du sprichst Deutsch, flamand?
Ja, mais il faut plus que de la parole, de la logique
Pour rallier un peuple et faire s'aimer les gens

Fabulle 06/12/2011

Trop peur de la culture?

Il n'y a pas qu'en ville qu'on se cultive
Dans le coin sombre d'un théâtre où l'on voit
Les spectateurs hésitants, presque à la dérive
Comme s'ils se demandaient s'ils y croient

A tout ça, à l'écriture, la mise en scène
A la vie tant qu'on y est, et qu'on touche
Le propos, tant qu'on vit, tant qu'Arsène
Lupin, j'entends, continue à faire mouche

Ou bien, mon ami Cyrano qui défie
Encore sur le parterre ses ennemis
Voilà ce que je vois dans ceux qui se méfient
A la vision de Tosca, ils se sont endormis

Trop peur d'affronter notre culture?
Alors je vous propose un chemin détourné
La poésie pratique, c'est une de mes ouvertures
Pour draguer près de là où vous séjournez

Fabulle 05/12/2011

Fatale sans idée noire

"Tu es plus beau que tu ne le crois"
Il y a des phrases qu'on n'oublie pas
Des phrases qui vous donne la foi
Des rêves si beaux, ça n'existe pas

C'est ce que j'essaye de me dire, tu revois
Ton rêve comme s'il pourrait se produire
Alors que mon esprit assène à moi, à toi
Une vérité, un conseil pour te conduire

Là où les rêves nous emmèneraient
Si quelques fois on les écoutait
Là où une autre vie pourrait commencer
Sur une idée de génie, une envie de danser

Aux muses de mes rêves, je veux dire merci
Car même si elles pensent n'être rien
Pour ma vie, elles sont tout, c'est ici
Que je me réveille, mais ma beauté, viens...

Fabulle 04/12/2011

Téléthon

Donner, tout simplement donner, pourquoi?
Je vous répondrai pourquoi dire pourquoi?
Mais s'il vous faut une réponse, la voici
Donner, c'est vivre, et vivre c'est aussi

Redonner. Alors certains s'exclameront
Mais qui est ce poète pour dire de donner?
Personne! Mais si un jour tous donneront
Alors on se sentirait moins abandonné

Certains diront qu'il n'y a pas de poésie
Dans tout ça, ceux-là n'ont rien compris
Que la vie est poétique, cette hypocrisie
De l'homme à penser que tout Paris

Et autres sont à ces pieds doit nous indifférer
Tandis que ceux que l'indifférence blesse
Doivent être mis en lumière. C'est une prière
Que leurs maladies pour nos yeux, nous paraissent

Fabulle 03/12/2011

samedi 3 décembre 2011

La connexité du pauvre

Sous les arcades, un homme sommeille
Dans les cartons, ne faisant pas attention
Aux passants, mais toujours un œil veille
Sur cette connexité, et sur cette invention

Humaine qu'est la société, il s'interroge
Il se lève, quémande une pièce à un homme
Mais celui-ci l'évite, il ne déroge
Ps à la règle, tant pis, il croque une pomme

Qu'il a ramassé dans le parc public
Étonné qu'une telle gratuité puisse exister
Tout en s'asseyant sur un banc, sa clique
Le rejoint, dont le maire qui vient écouter

Les conseils du poète, ce Diogène moderne
Comment rassembler ces invités d'aujourd'hui
La société, lui seul dans la ville, la cerne
Créant la connexité entre hommes qui fuient

Fabulle 02/12/2011

La cohérence des rêves

Je lambinais tranquillement devant les chalands
Que comporte cette fête, la fête du village
On m'a chargé d'aller aider quelques goélands
A voler, avant que notre bateau fasse appareillage

Bien entendu, j'ai d'abord fait le pitre, révoquant
Une soudaine envie de courir dans les bois
Verglacés d'Amazonie, mais ces fleurs se moquant
De moi, je décidai de ramasser les petits pois

Voilà, les rêves n'ont aucune cohérence
Ça change, ça bouge dans tous les sens, le fil
Je perds et le réveil sonne, notre démence
Peut aller se coucher, mais encore on sourcille

Face à nos visions nocturnes, j'étais si bien
Et si mal à la fois, je voulais savoir la suite
Et en même temps me réveiller, c'est que ce lien
Est une vérité dont on a peut qu'elle soit dite

Fabulle 01/12/2011

dimanche 27 novembre 2011

L'or bleu

On ne convoite pas assez cette denrée
Que chaque homme devrait rechercher
Elle fut créée, je ne sais quand, par un inspiré
Du doux nom de poète, il a étanché

Toute la soif de l'humanité, enfin était nés
Des sigles rapidement tracés, presque jetés
Sur de fines feuilles de papier, on dessinait
Aussi sur les parchemins, on pensait, on méditait

Aujourd'hui, cet or est maltraité, usé
Jusqu'à que s'assèche le lac de la réflexion
De la création. Alors finissons de nous amuser
Pour que cette poésie, cet insaisissable lion

Flotte à nouveau sur les pavillons de France
Et du monde! Fini, ce temps de l'or noir
Je ne veux plus voir que des mots à la dépense
C'est un futur idéal, mais je veux y croire...

Fabulle 26/11/2011

Des fuites...

Les gars, ça y est! Je sais quel jour c'est,
Mercredi 23, le train partira, Marco, le plan?
Très simple, on envahit la gare, un essai
Est prévu d'ailleurs le 21, et on fait pan pan

Sur le train! Pas mal, d'autres propositions?
Moi, j'ai une question! Si on tire sur le train
On créera peut-être des fuites? Ok, demain
Promis, je demande l'avis d'une commission

Pour l'instant, on reste sur ce plan... Quoi encore?
Non mais ça serait des fuites radioactives!
C'est pas bien la radioactivité, hein? Attends! D'abord
On t'a rien demandé, qui t'a invité à la ligue active?

C'est Marco! Je m'en doutais, bon, on verra bien
Sur place, je prendrai position à côté du rail sud
Bruno, te te charges du nord, bon, ça sera rude
Et toi, l'emmerdeur, là! Ton nom, c'est quoi?
Moi... Fabien!

Fabulle 23/11/2011

Comme si j'allais abandonner

Quoi, vous avez cru que j'avais abandonné?
Jamais de la vie, ce n'est que partie remise
Et c'est bien connu, seul l'amour naît
Avec l'attente, la patience envers sa promise

Car qui aurait pu croire que je serais amoureux
Je n'aurais pas miser un jeton sur l'amour
Alors il est plus fort que tout, être heureux
Ça peut arriver à tout le monde, à mon tour!

Bien sûr, Platon y a mis de son grain de sel
Et d'une distance injoignable, l'amour s'effondre
Je l'avais mis pourtant en parenthèse, en tutelle
Mais il me faudra à nouveau pour quelqu'une fondre

A moins que l'amour se surpasse, que le destin
Ramasse sur la route les hommes que nous sommes
Ou par miracle, qu'on réentende lors d'un festin
Mon nom, ma poésie, ma condition d'homme

Fabulle 26/01/2011

Sept milliards de poètes

Un seul homme et le monde est bouleversé
Alors sept milliards, vous imaginez? La vie
Se complexifie, ainsi que la tâche de percer
Le secret de l'humanité, mais seul s'en soucie

Le poète, ainsi il faut bien être mathématicien
Si on veut comprendre ce charabia qu'est le monde
Ou schématiste, prolétaire, ou encore plasticien
Pour comprendre ce monde qui aujourd'hui gronde

Alors je structure pour l'instant une petite société
Recroquevillé dans un couloir du deuxième étage
D'un lycée cherbougeois qui se vide à l'orée de l'été
Et se remplit début septembre, c'est cette image

Que je vois dans les naissances de société
C'est le travail, les joies, les moments de tristesse
Qu'il y a dans cet internat, et à s'arrêter
Sur ça, je comprendrai le monde et sa grande messe

Fabulle 21/11/2011

dimanche 20 novembre 2011

Huis clos

Bonjour, monsieur, ou Hello, comme on dit ici
J'aimerais une chambre! Of course, mais voici
Qu'il ne nous reste plus qu'une suite, vous voulez?
Bon allez, je n'ai pas le choix! Non, attendez!

Je dois vous prévenir que c'est devenu
La chambre la plus célèbre de New York
Depuis qu'on l'a traité comme un prévenu
Délinquant, alors souvent on nous rétorque

Quoi, vous continuez à utiliser cette chambre?
On est bien obligé, vous comprenez! Bien sûr!
Puisque je n'ai pas le choix, puis un membre
De l'ONU peut résister à ce que porte ces murs

La voilà! Bon, je m'installe alors? Et pourquoi
Vous fermez le verrou? Oh non, c'est trop tard!
On n'est pas dans un tableau de Fragonard!
Je l'ai dans le c..! C'en est bon, pour cette fois...

Fabulle 20/11/2011

Le vrai monde

J'écoute souvent les radios d'informations
J'ai l'impression de vivre dans le vrai monde
Pas celui où l'on se tracasse de transformations
Pseudo-adiabatiques, non, on touche les vraies ondes

Et on prend conscience des habitants de la Terre
De leurs envies, leurs manies, et leurs cris
On comprend alors toute la beauté de l'univers
Sans équation mathématique, mais juste quand prie

Tout un peuple pour se sauver d'une crise
Tout un pays pour se libérer de la tyrannie
Toute une nation pour refaire cette prise
De bastille, d'outrecuidance ou de déni

Face à quoi, j'appellerai un faux monde
Car finalement, personne n'y trouve son compte
Sauf peut-être moi, qui écoute sur les ondes
Sa révolution, son échappatoire, sa fin du conte

Fabulle 14/11/2011

Le dernier secret de Louis Derbré

Je vais vous révéler la chose la plus impie
Qu'un homme puisse faire, sonder les mystères
De la nuit éternelle, combattre les harpies
Du ciel quand vient l'heure de quitter la Terre

On vit après! On pense! Et on ne souffre plus!
Voici les trois chocs que m'a asséné
L'immortel Louis Derbré, qui s'est un jour plu
A mourir quinze secondes, pour deviner

Et entrevoir le plus grand secret de l'univers
Bien sûr, ces réponses apportent plus de questions
Qu'elles pourraient nous éclairer, cet hiver
Je me plongerai dans la nuit et de réflexions

Je découvrirai bien la vraie signification
De ce qu'a voulu dire mon ami, la métaphore
N'a jamais fait peur à un poète, pas plus que la mort

Fabulle 14/11/2011

vendredi 11 novembre 2011

Il faudrait un miracle...

Et c'est à Lourdes que nous retrouvons nos héros:
Sire, je ne la sens pas, cette entrevue
Elle pourrait tourner court! Non, il faut sauver l'Euro*
Attila le comprendra, on lui donnera une vue

Sur mer s'il le faut, la Manche, c'est un coin sympa!
Mon roi, vous l'avez déjà donnée aux Vikings!
Ah oui, c'est vrai, tant pis, allons donc de ce pas
Voir notre envahisseur, c'est encore moi, le king

Autant que je sache! Ah, cher Attila, bienvenue
Oui, merci beau pays que le vôtre, j'aimerais
En profiter encore plus, mais une déconvenue
Nous voulons tous les deux éviter, alors prêt?

Prêt à quoi? A payer, bien sûr! Ruinés
Nous sommes, je vous laisse avec mon intendant!
Quoi, vous pouvez pas faire ça, mais j'ai une idée
Une dette, et on est tranquille pour pas mal d'ans...

Fabulle 11/11/11 11h11 +11 p.m Part 1+1

* L'Euro en question était un soldat mythique de l'armée de ce roi, c'est pour cette raison qu'il fallait le sauver, sinon, tout était perdu d'avance, l'économie n'étant d'ailleurs pas à son plus haut niveau, il fallait trouver une solution dont on entrevoit d'ailleurs encore les conséquences dans le monde d'aujourd'hui...

L'invasion des Huns

Mon roi, cela est confirmé, c'est bien Attila
Qui vient piller nos terres, il faut se préparer
Au combat! Soldats, je sais bien qu'au delà
De ces brutes, il y a un cœur, vous verrez!

Il s'arrêtera de battre, avec la mesure du temps!
Bien dit, mon roi, mais alors pas trop de temps
Il faudrait que ça demande, on va être humilié!
Mais non, un peu chahuté, au pire, on peut être liés

A un chêne, mais j'ai confiance en mes hommes
Ils paieront ma rançon! Sire, j'aimerais vous dire
Qu'avec la crise, le peuple n'a plus une pomme
A se mettre sous la dent, payer, c'est mourir!

Alors ne perdons pas! Rencontrons Attila
Il est passé par ici, il repassera bien par là
Et il comprendra qu'il faudra se serrer les coudes
Pour sauver notre économie, allons donc à Lourdes!

Fabulle 11/11/11 à 11h11 p.m. Part 1

L'erreur poétique

J'étais sur le point de vous dévoiler la suite
De mon poème mais comme on est au début
Ce serait comme une baguette trop cuite
Ce poème serait sans saveur, le rebut

De tout une carrière poétique, un virage
Un peu tragique, tel Eschyle s'il prenait un bain
Avec Archimède, la découverte du sage
Prêterait à confusion et serait presque la fin

De notre science, heureusement que la poésie
N'a pas les mêmes soucis éthiques, qu'importe
Que je dise que je hais toute cette hypocrisie
Même si je la pratique, alors qu'un chimiste apporte

A son propos des réactions parfois détonantes
Avec le propos du cors, si bien que d'une erreur
Scientifique, la science redevient hibernante
Alors que la poésie me pardonnera bien cette erreur...

Fabulle 10/11/2011

Plus libre que tu ne le crois

Monsieur, nous vous arrêtons! Bien, allons-y!
Et je suis en prison, depuis dix jours
Je veux un avocat, avec du thon, aussi
Quoi! N'y a-t-il personne qui a de l'humour?

Pourquoi m'a t-on emprisonné, d'ailleurs?
Pour que j'ai une morale (ou un?) d'acier
Pour que désormais, je ne compte plus les heures
Qui me séparent de ma mort, au déjeuner princier

N'ai je donc pu me retenir de défendre le peuple
Ou quand j'ai appelé à la grève, et on me dit crève!
Ou parce que d'amateurs de jazz, on repeuple
Nos bien vieilles prisons, je propose une trêve

Gardes, sortons de là, sortons de ce monde
Dont je suis sûr dont vous ne voulez pas
N'entendez-vous pas la colère qui gronde
Elle me libérera cette révolution de votre trépas

Fabulle 10/11/2011

Ma piaule

Chaque artiste de doit de créer sa piaule
Où échanges animés puissent se dérouler
Mon papy en avait créé une, moi, c'est en taule
Enfin, en internat, que les discours déboulaient

Avec Mathieu, ce joyeux fanfaron, d'avis sur tout
Il ménage ses effets avec véhémence, il énerve surtout!
Voici Alexis, l'homme de la campagne, avant tout
A l'anglais impeccable, simplement, son meilleur atout

Pour rabattre le caquet de Mathieu. Puis Lucas
Qui par sa culture vidéoludique, de la vie aussi
Nous insuffle une vision du travail avec décas
Clément, qui comme son nom l'indique, ne l'est pas, si!

Mais sympa, c'est un voisin paranoïaque de clé
Qui l'a pourtant parfois, puis Simon, l'éternel
Dépressif anonyme qui rebondit, met une raclée
Aux handballeurs français, et même Karim, tel

Qu'il faut avoir un illuminé dans le service
Puis Louis, l'imbattable blague à deux sous
Puis les autres qui dans ma chambre se glissent
Pour parler poésie, de vie et de folie entre fous

Fabulle 06/11/2011

lundi 31 octobre 2011

Tatihou

Les Anglais pourraient débarquer cette nuit!
Nous les attendrons avec une certaine impatience
Ils ne pourront que rencontrer des ennuis
Un débarquement ne se fait jamais dans l'aisance

De son pays! Soldats, chers marins, la Hougue
A besoin de vous! Tatihou ne doit être prise
Par ceux qui ont déjà tant d'îles, la fougue
Que nous avons, contrecarrera la brise

Du Nord! Marins, la France a besoin de vous
Louis XIV vous récompensera généreusement
Si jamais on ne laisse échapper cette terre à ces fous!
Tourville, je vous laisse désormais le commandement!

Merci Vauban! La nuit est bien sombre, nos bateaux
Ne se verront pas, alors batailler jusqu'à la dernière
Goutte de sang, que s'en imprègnent ces eaux
Pourvu que du haut de la tour, cette île reste fière!

Fabulle 31/10/2011

Et j'ai failli oublier Joseph Durand!

Josiane, j'ai acheté aujourd'hui ces chrysanthèmes
Elles sont belles, je les apporterai demain
A la tombe de mon père. Et pour rester dans le thème
Joseph entend sonner, il avance sa main

Vers la poignée de sa porte... Et des monstres
AAAAH! Josiane, j'avais failli oublier
Leur jour dévergondé, ils vont à l'encontre
De tout, des bonbons?! Ils sont fous à lier!

Arrête Joseph, ils t'ont pris par surprise
Voilà tout! Oui, mais chaque année, ça recommence
Ils se défigurent et figurent que par traîtrise
Je déshonorerai mon père, la démence

A frappé la jeunesse, Josiane, regarde-les
Ils paieront ma retraite, j'ai peur, Josiane!
Enfin, tu comprends, avec un certain délai
L'esprit d'Halloween, Joseph, tu n'es plus un profane!

Fabulle 31/10/2011

mercredi 26 octobre 2011

Si vous voulez tout désavoir...

Ok, Dieu, c'est peut-être pas nous, la mer
M'a fait changé d'avis, cette sauvagerie
Ces éléments meurtriers, les maîtres de la Terre
Ne sont pas les hommes, mais la nature qui nous rit

Au nez, cette vision qui hante le marin
Pour leur retour à terre, c'est en Dieu
Qu'il donne son salut, c'est qu'il ne craint
L'amer quand Jésus veille, quand le lieu

Vient à manquer, il redouble d'efforts
Et de prières pour plus vite revenir à terre
En gros, il s'oublie, mais il vit encore
Et il continue à croire tant qu'il va en mer

Mais fort de ces histoires, j'entre dans le cimetière
Là où les noms des miens sont écrits
Impossible de repêcher un corps de l'altière
Ennemie, à laquelle en vain, on lance nos cris

Fabulle 25/10/2011

lundi 24 octobre 2011

Si vous voulez tout savoir...

Une tulipe blanche, il suffit de peu pour ressentir
Dieu, pour savoir aussi que nous en sommes
Que ce que nous consentons à entreprendre, bâtir
Nous font des dieux, nous simples hommes

J'ai construit cette nature même si les lois
Physiques établies étaient déjà là auparavant
Mais c'est l'homme qui les a touchées du doigt
Puis s'en accommode, combat contre le vent

L'homme s'étudie lui-même, d'introspections
Nocturnes, il crée sa légende, s'enchante
D'une divinité supérieure, un père de substitution
Pour une espèce aimante, pour une espèce errante

Et dans tout ceci, le poète s'inscrit
Se faufile dans l'histoire de la divinité
Il décrit ce que chacun ressent, il crie
Cette vérité si troublante de l'humanité

Fabulle 23/10/2011

Un autre trois heures du matin

A croire que ça dépend du contexte
Pour une heure fixée, la qualité du texte
Trois heures du matin, à composer toujours
Sans pouvoir me coucher, sans que le jour

Apparaisse. A croire qu'on peut écrire
Sur de la musique de discothèque
Comme quoi, rien n'est incompatible, le rire
Possible, en échange d'un léger chèque

Car je ne perds pas pour autant le sens des réalités
Quand il s'agit d'argent, et d'humour
Par exemple, celle-ci, sur la mentalité
Scientifique actuelle vaut le détour

Que font Newton et Leibniz quand ils se rencontrent?
Ils se mettent en binôme, pardi
Mais il se fait déjà tard à ma montre
Ils ont une finale à perdre, nos gars enhardis

Fabulle 23/10/2011 (à 3h a.m.)

Petits joueurs

Je me suis souvent demandé de quelle ivresse
Avais-je besoin? Il s'avéra que la poésie
Était la plus puissante, bien plus que la liesse
Alcoolémie, qui ne procure que vaine amnésie

De plus, on m'a demandé expressément de faire
Un petit poème sur cette logique particulière
Quand on est sous l'emprise, sale affaire
Premièrement de voisinage, puis de carrière

On regrettera peut-être, on se déchirera encore
Je veux être lucide en toutes circonstances
On ne sait jamais ce que la science vous sort
Dans ces moments-là, peut-être la récompense

Qu'un composé organique vous aurait dérobé
Mais je ne dit pas que se faire arrêté
N'est pas déconseillé, mais je pense à l'enrobé
Qui pourrait me tuer avec ces verres sécrétés

Fabulle 23/10/2011

Gratte-papiers

Ces hommes forcent le respect, à gratter
Le papier comme des damnés, maths
Physique, anglais et même français, à dater
Leurs feuilles, à ne plus sentir leurs pattes

Ils restent assis durant quatre heures
Sans pouvoir se lever, ni s'exprimer
Ils ne comprennent pas, ont trop peur
De se rebeller, écrivent et tentent d'aimer

Des cours abstraits, pour certains, sans intérêt
Mais résiste, au-delà des limites logarithmiques
"J'aimerais que vous compreniez le décret
De Minkowski dans un espace semi-empirique

De codimension 2, posez vos stylos
Donnez moi vos règles, Schmidt pour les nuls
Un trièdre orthonormé direct", l'eau
Coule sous les ponts et les élèves sont les bulles

Fabulle 22/10/2011

Etudes préparatoires

Comme les grands maîtres esquissaient
Leurs études préparatoires pour leurs chefs-d'œuvres
Je dessinais quelques croquis amassés
Les croquis de vie, et par une manœuvre

Subreptice, je me suis retrouvé grand maître
Ma vie valait un beau tableau, le Louvre
S'apprêtait à l'exposer, quand tout mon être
Changea d'un coup de pinceau raté, s'ouvre

Une longue période blanche, l'artiste ne peint
Plus, il se plaint, acrylique, et un jour
Reste seul devant sa toile, se force en vain
A peindre à partir de dessins passés, l'amour

N'y est plus... Mais Picasso est Picasso
Et le soleil renaît chaque jour, sans fatigue
Enfin prêt, pour peindre l'impossible, le fiasco
Dont je rêve, cette vision qui m'intrigue

Fabulle 22/10/2011

samedi 8 octobre 2011

Léthé, il s'est mis à verser

Nuages noirs sur Cherbourg, la nuit tombe
Envie de croire à cette histoire d'orage
Qu'on nous racontait petit, il arrive en trombe
Le temps des bizarreries, des inexpliquées plages

De trous de mémoire, étais-je une ancienne gloire
Triomphant sur la vague du succès, étais-je
Cet homme qui allait au supermarché à faire valoir
Son pouvoir d'achat, ou m'amusais-je dans la neige

De décembre? Il est venu le temps de l'oubli
Et de tout recommencer, plus personne
Ne se souvenait de ce qu'il avait fait! Des délits?
Ou la loi? Puis ce nuage partit, il résonne

Toujours en nous cet orage, on se retrouvait
Dans un bar que je fréquentais pour se remémorer
Le passé qu'on avait oublié, mais le futur arrivait
Et ce que j'étais, je ne pouvais le commémorer

Fabulle 07/10/2011

A bader

C'est un spleen qui envahit les préparateurs
De concours, ces damnés du travail intellectuel
Qui cogitent jusqu'à tard dans la nuit, à des heures
Où on n'est plus capable de penser, dans les ruelles

De leur internat, ils se retrouvent à bader
A s'apitoyer sur leur sort, à se demander
Ce qu'est la vie, ils philosophent même
Alors qu'ils ne vivent que par lemmes

Théorèmes et lois physiques qui s'appliquent
Dans nos vies galiléennes, mais ces points matériels
Se révoltent, voudraient qu'on leur donne du spirituel
Alors qu'on leur jette seulement des répliques

Scientifiques, ah, tout ce travail à faire
Pas de moment cinétique à s'accorder
Au moins, ils se rapprochent dans cette affaire
Et repartent travailler sur leurs bureaux débordés

Fabulle 06/10/2011

Circonstance atténuante

Il pleuvait! Et alors? Tout s'est enchaîné!
J'ai glissé sur le trottoir, côté beurré
Je me suis rattrapé à un flic, même s'il n'est
Important pour l'instant puis ai déploré

Un manque de volonté flagrant chez ma femme
De me préparer le dîner que j'étais fin prêt
A savourer, mais je ne sais comment cette arme
S'est retrouvée dans ma main, j'ai tiré

C'était hors de mes pensées, elle m'a frappé
Elle est tombée, et alors seul mon estomac criait
J'étais mort de faim, et ce flic m'a attrapé
Il me suivait depuis le début, j'étais lié

A mon destin, alors comprenez moi, jugez moi
La pluie m'a déstabilisée, ma femme s'est levée
Contre moi et je me suis retrouvé dans mon droit!
Libérez-le! Suivant! Coupable ou pas? Il pleuvait...

Fabulle 06/10/2011

dimanche 2 octobre 2011

Le pire des mots

Justice, le pire des mots pour les hommes
Ci-gît Yes, le dieu justicier, enterré
Par la même occasion, la hache qui de Rome
Fonda le droit, peut-être alors il verrait

Comme je vois, cette justice, bonne à caser
Dans les dîners mondains, où l'équité
Facile à respecter, dans ces murs non rasés
Regardez, le voisin d'en face, obligé de quitter

Son chez lui, pour retard de paiement, la justice
L'a renvoyé, bel instrument que cet aveuglement
De justice qui met le bandeau sur l'interstice
Et ne voie pas plus loin que les rendements

Voilà comment cette justice en est arrivé à devenir
Le pire des mots, celui que tout homme craint
De prononcer, comme si pouvait être compromis l'avenir
De ce bourreau aveugle s'il n'est écrit d'aucune main

Fabulle 02/10/2011

samedi 17 septembre 2011

Submergé

Rassurez-vous, l'implacabilité de ma vie
Ne m'a pas coulé, mais seulement submergé
De travail, de plus ou moins meurtrières envies
Dans cette chambre qui chaque nuit m'hébergeait

Dans la plus douce noirceur qu'on puisse trouver
Alors, pour me ressaisir, j'ai décidé de plonger
Dans le port de Cherbourg, en rade, je me retrouvais
J'ai pu oublier et recommencer à songer

A la vie. Au fait qu'il y avait autre chose
L'immatériel s’adressait à moi, subitement
Comme s'il avait senti le côté un peu morose
Qui m'habitait, comme s'il voulait calmer le dément

Qui existe en nous. Et je suis reparti
Dans cet internat de quatre sous, à raisonner
Mathématiquement, physiquement, à ce parti
Pris, je savais qu'il ne faudrait plus déconner

Fabulle 16//09/2011

Implacable

Je le dis au moins trente fois par jour
Mais c'est implacable, implacable logique
Démonstration implacable, implacable abat-jour
C'est implacable, c'est la raison des mathématiques

Et pendant seize heures, je me répète ce mot
Et je sais qu'implacable est cette manie
Cette absurdité, cette récurrence, ce petit o
Des maths, et implacable est aussi le déni

Du résultat implacable qui nous attend tous
Implacable cette façon de dire non
Sans solution implacable à présenter, elle tousse
S'enrhume, et implacable le chemin à Charon

Mais pour en revenir à l'implacabilité de ma vie
Actuelle, et cette impossibilité implacable
De réunir maths et poésie, à donner des avis
Implacables qui certainement m'accablent

Fabulle 16/09/2011

dimanche 11 septembre 2011

The darkest day

It's certainly the darkest day
In the world, I prefer do not think
About this day, a new taboo which I pay
A part of my debt to do not break the link

Between the different people, the civilization
I want to say, I'm sure that's not the end
But just the beginning of a new globalization
Where each man can say that hurts the land

I'm French and I lived this darkest day
I ran, I jumped, I escaped the death
In the streets of New York, today, I lay
On the floor of Ground Zero, it's a theft

Of lifes. I had to die this day
I had to stay in this tower
Today, I live but whatever I say
I know I've never more the power

Fabulle 11/09/2011

Zèle sncfien

Vous savez, depuis que ce bourg m'est cher
Je prends souvent le train pour y aller
Et c'est une chance pour toute cette jachère
Poétique, mais une malchance de simple aller

Retour car j'éprouve quelques difficultés
A être en norme pour un contrôleur assermenté
De plus, par une inversion malencontreuse
Je change de carte de réduction à heures creuses

Puis je me lance dans l'explication poétique
Qu'un aller n'est pas synonyme de retour
Que Du Bellay s'est retourné mais d'empirique
Preuve, Rimbaud n'est pas revenu, à mon tour

De savoir si on doit se rendre dans la première
Ville en partant de la deuxième avant-hier
Puis d'en revenir un certain jour, une certaine heure
Peut-être un jour, pourrai-je voyager sans heurts

Fabulle 09/09/2011

La rentrée des internés

Lundi est arrivé sans prévenir comme ces amis
Qui fulminent dans les nouveaux couloirs
Les nôtres désormais, celui des anciens ennemis
Et où se mêlent bonheur, frustration et espoir

De réussite mais aussi de nouvelles joies
Dont j'ai eu l'occasion en ce bas monde
D'éprouver en ripaillant de nos anciennes lois
De nos bêtises, de nos sciences, de cette immonde

Béarnaise. Enfin, on est là, dans cette classe
Avec des virtuoses scientifiques, on fait la grimace
Mais on sait que le soir approche, le vasistas
On ouvrira pour lancer tout ce qui nous tracasse

Et on se piquera nos affaires, des blagues
Pas drôles seront proférées, attention, risque
De sur-sustentation mathématique, élague
Pas trop tes connaissances, fiche, rage, bisque!

Fabulle 09/09/2011

L'œil acerbe

Dans un magasin où un poète dépareille
Celui-ci scrute les manies des gens
Cette façon si particulière de faire pareil
Que le caddie d'à-côté, en changeant

A la toute dernière minute un article
Qu'on ne voulait pas, à se dire qu'au fond
Tout ceci est bien inutile, c'est un cycle
Que le poète connaît bien et il se confond

En acclamations! Mais il ne doit pas oublier
D'exercer l’œil acerbe car on le surprend
Au fond d'un rayon, hésitant devant un tablier
Toutefois seyant, mais bien inutile pour son temps

En effet, il ne fait la cuisine, à part des mots
Et s'explique sur son geste peu après
Que la vie est une grande cuisine pour sots
Sans recette et où on l'exerce avec son à peu près

Fabulle 09/09/2011

L'amour platonique

Elle me lançait des regards dont elle a le secret
Auxquels je répondais par des sourires inquiets
Elle se demandait si elle allait oser créer
Une nouvelle partie de sa vie à se tuer

Pour quelqu'un d'autre, c'est sûr, elle l'aimait
Mais il ne s'est rien passé, comme si c'était
Ce qui aurait dû se passer, comme si aimer
C'était seulement se projeter un soir d'été

Bien sûr, elle s'est parfois demandé ce qui serait
Arrivé, elle imaginait la vie, peut-être rêvée
De l'amour, des disputes, des sentiments carrés
Elle l'aurait embrasser s'il ne s'était levé

Et partit à tout jamais. Elle a entendu
Après parlé de lui, Athènes ne parlait que de ça
Elle se dit, elle se reproche "j'aurais dû
Lui parler, à Platon et vivre sans ça..."

Fabulle 09/09/2011

vendredi 2 septembre 2011

The Eiffel Tower

Surplombe ta vie en grimpant l'œuvre d'une vie
En égrainant Paris en un quantité de vies
Remuants dans les mystères de la ville
Cherchant leur tour dans la ville

Et défile des touristes avides d'ascension
Pour vivre plus intensément leur chute
Peut-être même, la chute de l'ascension
De leur vie, où de vertige, on rechute

Dans les bardeaux de métal qu'est cette tour
Où de ce point, le poète peut faire le tour
De ce qu'est Paris, une lutte sans doute d'ego
Même si de ces villages, il ne peut y en avoir d'égaux

Et quand on redescend pour mieux remonter
On s'esclaffe de cette incroyable solennité
Avec laquelle, elle habite les cieux remontés
Pour l'ascension, où trône enfin la divinité

Fabulle 31/08/2011

Bah, tôt ou tard, il ferait mouche

Je suis le roi du monde quand la pluie
S'immisce sur Paris, toute une Seine
Pour moi, à délirer comme si aujourd'hui
L'eau est une route où plonge mes veines

Je suis Jésus quand sur un bateau mouche
Seul sur la balustrade du monde, je marche
Faisant coucou aux parapluies des pures-souches
Parisiens, grisonnant sur les ponts, sous les arches

Je suis l'homme-araignée quand j'essaye
D'attraper, de me coller sous le pont Neuf
A lancer des mots aux passagers qui ne s'égayent
Sous le ciel maussade, dans cet irréalisable œuf

De la France, je suis Fabulle en scène
Défiant les fiers monuments parisiens
En paradant sur ce cirque ambulant, la Seine
Est mon salut, une façon de vivre parmi les siens

Fabulle 31/08/2011

Il était coq, tôt!

Milly-la-forêt, l'aurore a peine levée
Une silhouette erre dans les jardins médiévaux
Se penche pour ramasser la fleur rêvée
Qu'il pourrait accrocher contre les maux

Il alla s'asseoir sur un banc, et pensait
A des machines infernales, à Orphée
Lui aussi est descendu dans des abîmes insensés
Lui aussi traversait des caps comme trophée

Ce coq était une belle bête, qui rentrait
Dans son manoir de méfaits d'écriture
Parodiant l'art, la poésie en des traits
Interchangeables, bouleversant l'aphone aventure

Du poète, de l'homme qui cherchait
A concilier vie et poésie, comme si
C'était le dernier qui puisse arracher
Aux mots des sens pour conter nos soucis

Fabulle 31/08/2011

mardi 23 août 2011

De barman à boulanger, à saucier, à poète

De barman à boulanger, à saucier, à poète
Ou plus exactement, de saucier à de nouveau
Barman, c'est de cette soirée que je jette
Les bases de mon nouvel empire de ris de veau

Car j'ai vu que j'étais polyvalent, capable
D'un tour de main de couper une baguette
Avec style, avec un vulgaire couteau de table

Et puis de devenir expert saucier, véritable
Prestidigitateur de sandwichs déjà assaisonnés
Avec les doux noms de ketchup, au bouchon jetable

Ou avec de la moutarde, je me suis fait porteur
De pain, ai servi quelques boissons dans la pure tradition
De ces samedis soirs de poésie où l'acteur
C'est moi et vous, de vous servir est mon ambition

Fabulle 23/08/2011

samedi 20 août 2011

De barman à poète

J'hydrate! T’alcoolises! Façon de parler!
La vérité! Je rafraîchis l'ardeur des gens!
Tu devrais réchauffer leurs cœurs, l'argent
Que tu gagnes, tu devrais l'avoir en pourparlers!

Et mes pourboires? Arrête, tu n'en as jamais!
Pourtant, je suis barman! Tu es un poète!
C'est toi qui le dit! Ou toi! Peut-être!
Tu vois que tu le confirmes, tu t'en remets

Enfin, ou en soif, tu sais ce que tu dois faire!
Certes, je sers à cela, j'ai compris la solitude
Du barman, qui de vitamines, tire l'attitude
Fausse de ne pas penser à son affaire!

Tu es sur la bonne route, tu la reprends ce soir
Alors fais ce que tu as appris, conseils d'amis
De toi à toi, ne pense qu'à servir des demis
Et parle-leur, ils auront de nouveau l'espoir

Fabulle 20/08/2011

vendredi 19 août 2011

Poésie d'apothicaire

J'ai mis un chiasme de trop, une allitération
En rab, et une pincée de litote en plus
Aurait donné de l'effet à cette production
Dont je signe le cachet même si je dusse

Rajouter une métonymie par ici, le soir
M'emporte, sans faute, sera fait pour demain
Il faut bien que je soigne ce déboire
Vos maux, et les miens se serrent la main

Et avec un chouïa d'allégorie, vous serez
Guéri, tel la Justice aux yeux bandés
Je vous amenderai pour ce que vous verrez
Dans ma boutique, c'est le commerce, je vendais

Pourtant chaque jour ces remèdes miracles
Où la perfection tenait à une seule anaphore
Mais à force, ces potions, je les bâcle
Et l'inspiration, je leur prescrivait l'amphore

Fabulle 19/08/2011

Le pigeon de l'histoire

Il y a depuis longtemps, un pigeon
Qui loge sur mon toit, il regarde
Notre vie, nous nargue quand nous songeons
Nous surveille, c'est notre nouveau garde

Mais l'histoire est bien plus forte, car
Une autre espèce de pigeon, accroché au mur
Trône dans le salon, où toutes bagarres
Sont désormais proscrites, car le plus dur

Est d'affronter son regard! Car je sais
Qui est ce pigeon, qui n'en n'est pas un
Je sais de qui il est l'envoyé, Derbré
Et ses amis, ils me regardent, coquins

Mais bon suivre un poète ne se condamne
Alors je les laisse m'observer, mais sachez
Que j'ai compris votre manège, de Paname
A Istanbul, ils seront où me retrouver

Fabulle 18/08/2011

lundi 15 août 2011

Laissez-moi un peu d'espace!

Semble-t-il, vous alliez trop vite!
Les soucoupes volantes ont des limitations
Et en plus, vous transportez de la kryptonite
C'est illégal, je vous met en détention!

Voilà comment on accueille les étrangers
Spatiaux, aujourd'hui, garde-atmosphère
Qui par zèle, nous font passer pour danger
On craint encore plus les habitants de la Terre

Les centaures de Proxima nous détestent
Le Comité de Saturne nous a mis en niveau 4!
Alors il faut changer, lâcher un peu de lest
Pour que l'espace nous aime, mais le désastre

Continue, il faudra bientôt quitter la Terre
Être étranger de l'espace, s'intégrer
Être terrien aujourd'hui, ça a pas l'air
Pour chaque planète, on me refoule à l'entrée

Fabulle 14/08/2011

Relent d'amour

Je croyais pouvoir l'oublier
Laisser mon cœur se reposer
Comprendre comment il fonctionnait
Si je pouvais de nouveau aimer

Mais l'amour en a voulu autrement
Et mon cœur s'emballe anormalement
La vie ne pouvait continuer ainsi
Sans que deviennent miens ses soucis

Je dois donc fuir le temps, l'amant
S'enfuit vers la vie, le poète
Remplace cet homme d'égarement
Que j'étais, aimer, c'est renaître

Et phénix que je devenais, s'enflamme
Mon corps, petit cœur d'homme honnête
Devant celle pour qui brûle ma flamme
Pour qui s'illumine ma pauvre tête

Fabulle 14/08/2011

samedi 13 août 2011

Éminemment poétique

Être assis au beau cœur des marais
Et chanter sur Manhattan, sa solitude
C'est éminemment poétique, et amarrer
Un groupe électrogène aux canaux, inquiétude

Mais éminemment poétique, partir au Cap
N'importe lequel, entrevoir ce que sera la vie
Respirer comme vous ne l'avais jamais fait, tape
Toi pour dire que tu existes, je suis ravi

De votre poésie, de vos situations bizarres
Mais je l'aime pas, c'est éminemment poétique
De critiquer, de ne pas aimer, c'est rare
Votre honnêteté, en poète, je me critique

Mais ce qui est éminemment poétique, l'amour
Et celui que je vous donne en écrivant
A personne, je le donne à la terre, au tour
De vous maintenant, je vous le lance au vent

Fabulle 12/08/2011

vendredi 12 août 2011

Des connexions...

La plage et l'oisiveté associée, le vent
Qui caresse la... Ah, attends, j'ai un appel
Oui, allô, que je regarde mes mails? Pour dans
Combien de temps? Maintenant, j'allume mon Dell

Et sitôt regarde ces messages électroniques
Les grains sableux sur mon clavier, une commande
Importante, en plus avec cette grande panique
Boursière, mon patron allait me coller une amende

Tiens, un SMS de Benoît, oui ça va bien
Les vacances, j'en profite pleinement, le sable
La mer, tout en me baignant, le lien
Portatif est en moi, tiens, un nouveau câble

De New York, cherche endroit calme pour respirer!
Mais viens ici, lui répondis-je en un tweet
Ici, tu oublieras ta vie, tu pourras t'aérer
L'esprit, tiens, un SMS du patron: "Reviens vite!"

Fabulle 11/08/2011

Œil pour œil et dent pour dent

Je m'en lave les mains de vos histoires
De dents! Ah, il faudrait plutôt s'en laver
Les dents? C'est vous qui décidait de ma gloire
Je préfère mes mains, c'est celles que j'avais

Quand j'ai écrit mon premier poème! Moi
Je n'ai rien fait avec mes dents, pas de beaux
Discours, ni de beaux concerts! De quoi
Corroborer l'indifférence que je lie avec les maux

De mes dents! Si mes dents de sagesse me font mal?
Je pense qu'un sage comme moi ne ressent
Aucun mal à ce qu'elles poussent, c'est normal
Je les laisse libre de faire, leur mauvais sang

Contre moi ne m'affecte pas, comme cette fraise
Que vous vouliez absolument utiliser, et d'abord
Elle avait goût de fraise? Les dentistes se plaisent
A leurs jeux de maux, ben moi aussi, d'abord!

Fabulle 11/08/2011

Surréaliste

Qui c'est qu'est sur réaliste? Et réaliste
Qui c'est? Non, tu n'y es pas, il est surréaliste!
Ah, elle couche avec un surréaliste, c'est sûr
Alors, tous les goûts sont dans la nature

Après tout, je ne devrais pas m'offusquer
Qu'elle couche avec un breton, les débusquer
M'est facile, mais pour un normand, vous voyez
Tout est plus compliqué, c'est l'un à fourvoyer

Mais l'autre à tolérer! Moi, je ne dis rien
Juste qu'en faire une montagne, c'est pas bien
Mon mont monte la garde pour moi
C'est après tout, tout ce qu'il me doit

Et puis, après tout, ce poème est surréaliste
On ne comprend rien, quel bel artiste!
Enfin, me voilà affublé d'un costume
Dont je n'avais pas besoin, faut que j'assume...

Fabulle 11/08/2011

Soleil de mi-nuit

Le soleil, c'est l'étoile phare de la Normandie
Comme chacun le sait, chaque soir, la nuit
Quand les sorcières sortent, la dune raidit
Sous le sable des danses sataniques, la pluie

Change de registre, laissant place à l'étoile
De vie, les sorcières s'agiteront, marmonneront
Pour que reste cette vision dans les voiles
Des femmes, et que les cieux s'illumineront

Les sorcières chanteront l'amour de Vérone
Pour que le soleil se porte en deuil, la vie
S'arrêtera quelques instants, la nuit trône
Dans sa parure d'ombre, le soleil sans vie

Et quand vient l'heure de rentrer, la pluie
Les sorcières fuient par le sable de minuit
Ne voyant pas les algues mortes, le ver qui luit
Laissant le soleil seul, avec sa tendre nuit

Fabulle 11/08/2011

Un examen à minuit

J'ai passé l'épreuve de maths à cette heure
Puis à quatre heures, la physique, l'anglais
Le français, vingt-quatre heures d'affilée
Pour avoir mon bac! Il y a aussi mon cœur

Qu'ils ont scruté, le chirurgien s'avance
Sur le bloc opératoire, la mine sombre
L'air des mauvais jours, l'homme de l'ombre
Reste dans son lit, pourtant son cœur danse

Introspection nocturne sur un problème insoluble
Savoir si un scientifique peut sonder son cœur
Et celui de sa belle, l'aimerait-elle à cette heure?
Sur son lit, seul, il déchire l'affreux chasuble

De l'hôpital du cœur, Baudelaire dans sa poche
Une vision secrète en tête qu'il ressasse le soir
Je me réveille d'un long sommeil noir
Pour être de ce sourire merveilleux au plus proche

Fabulle, A minuit...

jeudi 4 août 2011

Nécrologisme

Ou comment utiliser des mots nouveaux morts
Des néologismes disparus comme ce Minitel
Que plus personne n'emploiera et nous avons torts!
Que les poésiennes sortent avec moi, on va à Vittel

Pour manifester notre joie, notre colère, balancer
Des raisins à la face de ces cruciverbistes
Poltron, Bachibouzouk, qui n'ose s'avancer
Devant l'élite des mots de ces tristes artistes

Et avant de leur refaire mon numéro, un tour
Je fais, au cimetière des mots anciens des hommes
Qui ont cru bien faire en inventant ce détour
De la langue française, ces mots qui partent à Rome

Le pape, à l'époque, les mettait à son index
Comme des trophées poétiques, à Dieu
Il s'en remettait pour renier les mots des ex-
Poètes créateurs, exhumons les mots de leurs cieux!

Fabulle 04/08/2011

Rex, attaque!

Mon roi, mon roi, les paysans sont à la porte
Ils crient contre vous, que faisons-nous?
Alerte les archers qu'ils se tiennent de la sorte
A riposter, je tenterai une percée au rendez-vous

De minuit, gardes, amenez ma cape d'apparat!
Non, mon roi, c'est beaucoup trop dangereux
Ils sont armés de fourches, à chaque bras
Un risque de mort pour vous! Je ne suis peureux

Et c'est le devoir d'un roi de voir ses sujets
Suis-moi, nous y allons! Paysans, je comprends
Votre douleur, il pleut, et avec le rejet
De la population rurale, en ce sale temps

Vous souffrez! Sachez que je ne peux rien faire
L'économie de marché avec Charlemagne continuera
Je ne peux me laisser dépassé, sale affaire
Mais je suis sûr que vous comprenez mon embarras

Fabulle 04/08/2011

mardi 2 août 2011

Oh, mais c'est merveilleux!

J'habite un bled paumé, Saint-Germain-en-Laye
C'est sympa, moi, un coin super connu que j'habite
Le Hommet d'Arthenay, entre Cherbourg et baie
Du Mont-Saint-Michel, un lieu insolite

Et reconnu par toute la profession touristique
Le guide est formel, Christine, la Terrette
Est la plus moyenne rivière de France, fantastique
Pile au milieu en longueur, tes mirettes

Peuvent en prendre plein la vue, et le Glinel
Cette fameuse maison en terre de marais
C'est pas n'importe quoi! Le moulin Fauvel,
La Ducrie, ce sont des vacances bien sidérées

Qu'on nous a offertes, à ce propos, tes amis
On les invitera dans notre maison de Picardie
Et à Saint-Germain-en-Laye, ça fera une accalmie
Entre deux pluies pour ces gens de Normandie

Fabulle 02/08/2011

Pour reprendre de plus belles

La poésie est le seul art où l'on parle
De celui-ci, c'est la synthèse du café d'Arles
Seul meeting poétique, voyez Boileau et sa poétique
Verlaine et sa poétique, et moi qui critique

Ecce Homo, Ecce Fabula, à votre avis
Pourquoi Hugo et Baudelaire ont tant écrit
Si ce n'est pour en reprendre de plus belles
La poésie sert à ça, tel est l'avis de Corbel

To be or not to be, let me introduce myself
I'm Fabien, poetry is the most useless thing
I didn't say One should keep guns for oneself
God protects me and my faith is growing

Ein Thema vorbei, c'est ma poésie
Absurde, onirique, insensée, nulle
Elle crée, perdure, et remplit mon amnésie
De conquêtes, d'incertitudes, c'est ça, être Fabulle!

Fabulle 31/07/2011

Quitte-moi, Verlaine!

De nuits en nuits, je me réveille d'un rêve
Que je fais souvent, sans jamais vraiment
Le finir, il rompt ma vie d'une douce trêve
Une image idéale, un ralenti du temps

Où je n'étais pas poète, où cette vaine question
De vie et mort, je ne comprenais pas, où chercher
C'est trouver, et partir, c'est l'essentielle ambition
Pour mieux revenir au réel, à suer, à s’émécher

Pour ne plus voir que la réalité, l'illusion
Je veux l'oublier, je ne suis ce que je suis
Tu sais, le poète est rempli de vaines visions
Que j'ai oublié, plus j'écris, plus je me fuis

La poésie me dévore, et ça vaudrait de l'or?
La poésie me détourne, et de quoi il en retourne?
La poésie m'essore, et on te crie dessus "Sors"!
Ma poésie s'ajourne, une page, je tourne...

Fabulle 31/07/2011

Pour une terre australe

Je retrouve ma terre australe grâce à papy
Ce génie décidément génial, visionnaire
De Dangy, il ne s'est pas accordé un répit
Pour que je puisse revoir le tableau de l'univers

Qui m'ont inspiré mes plus beaux vers
Ceux d'une frêle jonque en perdition
Sur mes eaux inexplorées, ces déserts de terre
Ces allées de peinture, cette tonne d'émotions

Papy, tu es celui qui fait respirer les gens
Ton paradis de tableaux, tu le partages
Tu nous l'offres, on connaît rien à l'art, indigent
Mais tu le donnes, tu le veux, à tous les âges

Alors, plus qu'une chose à te dire, merci
Car le paradis est bien sur terre, ici
Dans ces plages éternelles, ces marais merveilleux
Ces espiègles gamins, ces rues où l'on est heureux

Fabulle 31/07/2011

mercredi 27 juillet 2011

Quelle dure ville!

Ils ne m'appellent pas toujours à l'heure fixe
Pourtant, ils t'appellent toujours avec leur fixe
Sans portables, pas besoin de réseau, satellites
Pour être à la table du réseau des élites

Tiens, je dînais ce soir avec Dumont d'Urville
A une réception mondaine en plein centre ville
Pas besoin d'une longue exploration pour trouver
Bon, figurez-vous, qu'il n'y s'est retrouvé

Ah, les ravages de l'alcool est une chose
Que je ne comprend pas, c'est qu'on ose
Mettre deux lycées côte à côte, s'instruire
Est donc si important à Caen, et reluire

Sa garde robe, car ce lycée Simon de Laplace
M'a l'air huppé, il ne manque pas de place
A côté de ce lycée d'aventuriers, recherchons
Ensemble Lapérouse, ainsi nous nous retrouverons

Fabulle 26/07/2011

mardi 26 juillet 2011

Mon premier jour sans tram

Et j'ai redécouvert les joies de la marche
Les regards que je croisais, de travers
En même temps eux aussi, ils marchent
Plus de tram, c'est l'occasion d'un vers

Car j'ai fait mon chemin depuis le temps
Moi, j'ai marché à un an, ai vu du pays
Marché sur Terre et ce, sous tous les temps
Pluie et envie, au vent, une abbaye

J'ai l'impression de toutes les connaître
C'est ça de chercher quand on est à pied
Peut-être trouverai-je, est-ce une fenêtre
De vie, porte temporelle à remédier

Enfin, dix-sept ans que je marche mais
Je tourne en rond, pas fait le tour de la Terre
Juste le tour de mon bourg et déclamer
Des poèmes qui eux font le tour de l'univers

Fabulle 25/07/2011

mardi 19 juillet 2011

Moi, j'affabule!

"Il y a des gens qui mentent simplement pour mentir"
C'est faux, et je ne mens pas, j'affabule
Ce qui est loin de mentir, c'est imaginer
Mais comme Pascal n'aime pas cette libellule
Qu'est la rêverie, l'évasion, me débiner

Je dois, et partir voyager en esprit
Je vais et Google Earth est fait pour ça
Il avait oublié Internet dans son mépris
Ce qui prouve bien que tu n'y penses pas à ça

Oui, au retour du poète et de l'homme
L’honnête, le trompé, le diverti, l'ennuyé
Par tes pensées que même n'oserait une pomme
Germait dans son esprit pareil idée appuyée

Sur la simple raison de gloire, vain
Est ton travail, reconnais-le, martyrise
Encore tes descendants, arrête, demain
Ou sinon d'empirer, ton empire est en crise

Fabulle 18/07/2011

La cantine des juillettistes

Chaque soir, dans la vie caenaise, on mange
A la cantine des travailleurs juillettistes
Des paumés des vacances qui les dérange
Cette trêve estivale, je veux travailler, j'insiste

Mais il faut manger, et les regards croisent
Entre les cinq chaises vides qui l'entourent
Tout le monde est parti, j'efface l'ardoise
On ne me dit pas merci et encore je cours

Moi, j'y vais pour manger mais pour écouter
Les délicieux mets de langue étrangère
Car les juillettistes aiment chaque soir bouter
La langue française plus loin de nos frontières

Et si j'arrive à comprendre, je suis heureux
Qu'un parapluie trempé me mouille à la table
Qu'un étranger s'arrête par ce temps pluvieux
Que manger en austro-hongrois, je suis capable

Fabulle 18/07/2011

vendredi 15 juillet 2011

Les 14 juillet se ressemblent tous

J'ai l'impression de passer tous mes 14 juillet
Sur une plage, certes jolie, de Normandie
Une fleur à la main, toujours un œillet
Blanc, et même, je crois que tout ce que je dis

Je l'avais déjà dit un autre 14 juillet
La révolte, assoupi, les bals un peu kitsch
Et même ce que je mange, mon œillet
Je l'avais déjà mangé, alors une quiche

J'aurais bien voulu avaler, mais impossible
D'en trouver une, il y avait des kebabs
Mais pour une fête nationale! Mais impossible
N'est pas français, commandez moi un cab!

Je vais aller voir un feu d'artifice chinois
C'est leur spécialité, et je danserai un tango
En compagnie d'une italienne, ça se voit
Que je suis français, même si je joue au go

Fabulle 14/07/2011

Pour un buste

"C'est ce qui nous rend incapables de savoir certainement
et d'ignorer absolument"
C'est certain, je ne sais rien, et pour preuve
Je ne connaissais pas Pascal, je ne pensais pas
Qu'en écoutant son propos à débit de fleuve
Je n'en apprendrais pas plus avant mon trépas

Ce qui est sûr, cependant, c'est que je vois
Que la mer revient vers moi certainement
Et si je reste à griffonner ces tristes lois
Sur la plage, je serai mouillé et je ne mens

Je suis donc capable de prévoir l'avenir
Mais ceci dit, je ne sais rien, la mer
Pourrait se retirer d'un trait sans prévenir
Et désemparé, encore plus, serais-je sur terre

Donc rien ne sert de savoir ce que l'on peut
Connaître ou pas, recherchons juste
Et nous trouverons, si Dieu le veut
Le mensonge qui me vaudra un buste

Fabulle 14/07/2011

J'aurai un nom à ma rue

Et non une rue à mon nom, Léon Xénon
Oui, c'est bien moi qui a nommé le xénon
Mais non, je n'en suis pas le découvreur, le nom
Est de mon esprit, c'est un ami de renom

Qui a découvert ce gaz rare et il est rare
D'avoir un nom à sa rue, rue des Nommés
Que j'habite, bon, j'ai déménagé sur le tard
Par ouï-dire dans cette rue renommée

Car c'est ici que Poubelle installa son invention
Oui, le nom est connu, l'endroit un peu moins
Mais notons que seul le nom compte, l'option
De mon nom s'est révélé être de loin

Une bonne idée, une notion dénommée
Nominalisation, story telling, ouisation
De réunion avortée où l'on doit nommer
Les donneurs de nom, c'est mon ambition

Fabulle 14/07/2011

mardi 12 juillet 2011

La vie caennaise

Guillaume, sache que je t'ai conquis
Je suis seul dans ton château de Normandie
Pas un chat qui rôde, par un roi qui trône
Moi, seul, en anglais: "I am alone"

Enfin, presque, car le gardien de tes nuits
M'interpelle avant que je ne te crée des ennuis
Le château ferme, c'est le signe de ta défaite
De la mienne, un peu, mais chose faîte

Je suis allé voir ton abbaye réservée aux hommes
T'ai vaincu courageusement, allé voir Mathilde
Elle était là, se réveillant d'un long somme
Pourquoi l'as-tu laissé ici, au sein de la guilde

Des politiciens, historiens, et touristes paumés
Mais surtout des poètes malfamés, désireux
De marcher sur la ville où naquit tes espoirs
De roi, de duc, dérobés par moi, en ce soir

Fabulle 11/07/2011

Une étourderie minière

Je crois que nous sommes au fond du trou
Encore une fois, me direz-vous, cet écrou
Était mal vissé, la paroi s'est effondrée
Nous sommes bloqués, puisqu'il le faut, j'attendrai

Mais en attendant, il faut s'organiser, boire
Tous les soirs, croire la nuit et s'asseoir
Car debout, c'est impossible de se tenir
C'est mon présent, j'espère pas notre avenir

Bien sûr, j'ai l'impression de déjà vu
D'être pourtant, sûrement déjà venu
Et revenir, n'était pas dans mon projet
Mais vivre, il fallait, mon père est âgé

Et dans la mine, pourtant il descendait
Aller au charbon pour nous sauver, aider
Comme il pouvait, nous a ramené là haut
En y laissant sa vie pour vivre nos idéaux

Fabulle 11/07/2011

L'amour donne des roues

Et cette donzelle à toute vitesse sur l'autoroute
Va-t-elle retrouver son prince charmant à Lorient?
Ou accoure-t-elle pour se consoler d'une déroute
Amoureuse, un détour qui dépasse les cent

Et largement les trente auxquels nous sommes fixés
Moi, je ne bougerai pas d'un pouce, j'attendrai
Qu'un hélicoptère se pose ou puisse me hisser
Pour rejoindre celle que j'aime, celle dans le vrai

L'hélicoptère car l'amour me rend pâle
Le bateau car je coule souvent en amour
En parachute, car d'amour, je m'étale
En train, pour qu'on le fasse, ce petit tour

Dont j'ai promis, promis que je retranscrirai
Les sens cachés de ces détours de voiture
Dans lesquels les jeunes filles dépasseraient
Les limites pour vivre une simple aventure

Fabulle 11/07/2011

lundi 11 juillet 2011

Ça change le monde

Je change le monde à chaque coup d’œil
Il diffère à chaque battement de cil
C'est mon monde, que quiconque le veuille
Changer, change son regard sur la ville

Où il habite, la campagne où il réside
Je marche chaque jour cinq kilomètres
Pour voir ma ville, combattre le vide
De ma vie, je compose des lettres

Lors des longs hivers, je franchis
Les barrières glacées des longs jours
C'est une volonté de ne pas être avachi
Sur son fauteuil, à se morfondre d'un amour

Perdu, à rêver de longs soirs d'été
En compagnie d'amis que j'aimerais
Ne pas oublier, sûr que je ne m'arrêterai
De marcher quand je serai mort, enterré

Fabulle 09/07/2011

samedi 9 juillet 2011

Ces gares où on ne s'arrête jamais

Par cette pluie harassante, le train file
A travers la campagne, système de freinage
Pourtant breveté, la scène réjouira un cinéphile
Le train passe une gare sans arrêter son voyage

Les gens pourtant sur le quai espéraient
Pouvoir monter dans ce symbole de modernité
Les passagers du train, un peu exaspéré
De ne pouvoir prendre les gens de cette cité

D'autres trains passent pourtant dans la journée
Mais les remakes de cette scène s'enchaînent
C'est l'espoir qui déraille, toute l'année
C'était toujours pour les voyageurs, les mêmes peines

Alors, on se dit qu'il y a un freinage d'urgence
Un voyageur aurait bien pu avoir cette idée
Mais non, alors peu importe les conséquences
Ce bouton enclenché, j'ai repris les dès pipés

Fabulle 08/07/2011

Maudits trains de vie

Je dépose une gerbe de poésie à Audrieu
Maintenant que je la voie dans les yeux
Cette place, cette gare où le malheur s'abattit
Déjà un an que tout le monde en pâtit

Je voudrais faire mon mea culpa
Sur mon inattention de ce mauvais pas
Sur la vie en général que je ne vois plus
Sur l'avis du général: "Comment, il a plu

Vents et marées pour qu'il arrive ça
Trombes et tempêtes pour plus jamais ça"
Des vies sans prise de conscience
Ça serait l'échec, l'échec de ma science

De poésie, on dit que mort et vie sont ennemis
Alors qu'en fait, ce ne sont que de vieux amis
Qui se chamaillent sur ce que nous sommes
Des mûres et des pas vertes, de simples pommes

Fabulle 08/07/2011

Avant de lire Pascal

"Quand on lit trop vite ou trop doucement,
on n'entend rien"

Tiens, je vais laisser un post-it sur le frigo
Sur la pensée récurrente qu'à ma femme
De me faire penser à descendre mon ego
En même temps que les poubelles, l'âme

De tout ceci, avec quelques autres post-it
Je ne les publierai jamais pour qu'après
On les publie, qu'on les lise, qu'on les récite
Aux derniers salons mondains des Près

Finalement, pourquoi les aurait-on publier?
Ce ne sont qu'après tout des notes à jeter
Des réflexions de ma tête projetées de fou à lier
Des fragments de pensées en étant hâté

J'aurais dû ne jamais les écrire, les garder
Rien que pour moi, même si réfléchir, c'est écrire
Et écrire, c'est vivre, et je ne vais pas tarder
A vous quitter, rangez en partant mes délires

Fabulle 07/07/2011

mardi 5 juillet 2011

Longtemps pour chercher

Les effets se cantonnent à la surface du noyau
C'est un gamin ou gamma qui me l'a expliqué
Et comme j'arrive à détecter les gens loyaux
J'en conclut qu'il disait la vérité, cet étriqué

Car il me disait que la radio a de l'activité
C'est faux, je n'entendais qu'une musique classique
Aujourd'hui, c'est la musique quantique, a éviter
Le classicisme de naguère, ces envolées lyriques

Sur les scintillements fluorescents que je croyais
Voir dans le ciel, c'est dans le benzène ambiant
Que désormais, je vais les chercher, les choyer
Pour qu'il me donne le signal, le bon temps

Pour parler physique avec Hortefeux
Car c'est de discrimination qu'il s'agit
Mais rassurez-vous, il s'en est fallu d'un cheveu
Que le neutron soit rejeté de France, hors d'ici!

Fabulle 04/07/2011

lundi 4 juillet 2011

Krill'aurait cru?

Deux mois que je poursuis cette baleine
Je connais désormais l'Arctique comme ma poche
Mon bateau a écumé tout cette plaine
De désolation, les jours perdus, dans ma sacoche

Sont racontés, journal de bord que je tiens
C'est mon Moby Dick à moi, l'histoire
Se terminera-t-elle, est-ce l'ultime lien
Qui me relie à la mer, est-ce ma gloire

Que je détiens? Ou alors, est-ce le cas
De Buzatti, ce syndrome de poursuite
De l'invisible, imbécillité, de mon tracas
Ou je fuis en chassant une vie sans suite

Peut-être, baleinier, c'est mal vu, perdu
D'avance, aujourd'hui, je renie ma société
Plus que j'harponne cette baleine, tordue
Ma vie est, pourvu que je revienne pour l'été

Fabulle 03/07/2011

Une journée à pêcher

J'ai passé ma journée à pêcher des moules
De toutes sortes, des petites au plus grandes
A marée basse, je marche et je croule
Sous les demandes: "Attrape-moi, cette lande

De mer est hostile, je veux que tu me manges
Je te ferai les frites pour accompagner en plus
Allez prends-moi, je t'en supplie, tu es l'ange
Que j'attendais, enlève-moi, mon va-nu

Pieds! A marée haute, je sortais ma ligne
Pour flairer quelques poissons, pêche miraculeuse
Tous mordaient à l'hameçon, c'est bon signe
L'été sera beau, la mer sera brûleuse

D'hommes, enfin, la mer s'est retirée
Découvrant de nouveau cette plage désolée
Seul à m'élancer, rejoint après pour une virée
A pêcher toujours, a dépecer ces moules, à les voler

Fabulle 03/07/2011

dimanche 3 juillet 2011

Union libre

Mon roi, mon roi, vous êtes invité au mariage
Du roi Henry VIII! Quoi n'a-t-il pas une femme?
Si, plus maintenant, c'est depuis son voyage
En France qu'il en aime une autre, son âme

Ne vibre que pour elle! Bon, j'irai en Angleterre
La diplomatie entre nos pays l'exige
Mais il en avait déjà eu d'autres? Valet, sers
Donc une rasade à la cour, la fidélité est une tige

Décidément bien friable, mais pourquoi ne ferais-je
Pas pareil? Aliénor semble s'ennuyer, le moment
Est propice, il y aura deux mariages au siège
De Londres, le mien et celui d'Henry, le temps

Est venu! Reste à me trouver nouvelle concubine
Mais avec qui Henry se marie? Aliénor, sire!
Quoi? Je me marierais donc avec l'ancienne copine
De ce diable d'Henry, que j'ai hâte de nous unir!

Fabulle 02/07/2011

Qu'on comble nos invités!

Il est à vous, ce concombre? Simple vérification
Je fais parti du Conseil de Santé International
Alors, je me méfie de tout, des médicamentations
Des poulets, mais aussi des graines de soja halal

Mais ne laissons pas un concombre gâcher
Cette magnifique journée, il y a mariage
Sur le rocher! Festin de luxe, recherché
Préparé pas un grand chef, de voyage

Il revient spécialement pour concocter
Sa célèbre entrée de concombres macérés
C'est pour ça qu'on m'a invité, ils optaient
Pour leur sécurité alimentaire et à ne créer

Aucun incident, un drame dans la famille
Il faut à tout prix l'éviter! A tout prix?
Un million d'honoraires n'est pas trop, il brille
D'or ce prince, pour que des concombres, je trie

Fabulle 02/07/2011

vendredi 1 juillet 2011

Au bout du bout

Ce mois de juin n'en finissait plus
De soleil, de cours, d’interludes, d'incertitudes
Mais tout fini, certains dans l'inquiétude
D'un mois de juillet à errer, ce surplus

D'élèves, se sentent-ils perdus, à jamais?
Oh, non, ils auront une place dans nos cœurs
Cette prépa un peu spéciale de vainqueurs
D'équations différentielles de ce tercet

" y''+ 2λy' + ω02y = 0" Auriez vous un briquet?
Que je puisse, pyromane, mettre le feu
A mes doux noms, sympathiques sobriquets

Et à ces cours qui ne m'apportent plus secours
A ses journées passées désormais sur un divan
A me psychanalyser, reverrais-je un jour, le jour?

Fabulle 01/07/2011

jeudi 30 juin 2011

Un jardinier bien aimant

L'époux, l'amant, l'anglais, l'italien, le jardinier
Le Bijoutier, cette affaire n'est pas commune
L'emprunte de l'être aimé, rue du Marinier
Les dettes de l'époux, ruiné, affiché à la une

Cette affaire devient médiatique, et voilà
Que j'arrête l'anglais, je le cuisine un peu
James, tout ce que je veux, pourquoi elle est là
Votre emprunte? Vous avez touché ces cheveux

De la terre du jardin a été retrouvée
Dans ceux-ci! Avouez la vérité, justice
Sera faîte! M. l'inspecteur, je ne pouvais
Pas me rendre car je ne suis qu'un témoin, tisse

Ma toile d'araignée, mais cette silhouette
Que j'ai vu assassiner Maria ne se prête
A aucun de mes sens, elle est tombée, fluette
Un dernier baiser, la mort s'enfuit, avec les êtres

Fabulle 27/06/2011

Pochette surprise

Je suis né en Occident, eu une vie d'enfant
Ai compris la physique, prix Nobel 1990
Moi, dans ma pochette, c'était le grand blanc
Des Inuits pour parents, je pêche car j'existe

Je suis un Chinois, comme la plupart des humains
En bidonville, je grandis, à la campagne, reconverti
J'ai vécu au Paradis, en Polynésie, les lendemains
On n'y pensait pas, mais un jour, je suis parti

C'est aux States que j'ai émigré, les ghettos
Je gouvernais, Al Capone pouvait aller se rhabiller
J’œuvrais pour la paix au Soudan, mais trop tôt
Je me suis éteint pour une histoire de billets

C'est au Pérou que ma pochette m'emmena
Guide touristique des incas, je visitais l'histoire
Et moi poète de ma Normandie, elle me donna
Une vie scientifique, onirique, pleine d'histoires

Fabulle 25/06/2011

Les parents italiens

M. Di Angelo, je suis l'inspecteur Paul Sernien
Je suis navré, votre fille a été assassinée
Je sais qu'il est dur de perdre l'un des siens
Ça m'est arrivé, et le mal est toujours enraciné

Dans mon coeur, mais j'ai des questions à poser
J'ai vu Fredo Fortis, son mari, il est affligé
Mais comme il s'est évanoui, lui causer
Fut impossible, j'ai besoin de rédiger

Un premier rapport! Connaissez vous le jardinier
Anglais de Madame? C'était son amant
Le soupçonniez-vous? What? Non, il sied
Aussi à ma femme, on l'a engagé il y a un an

Sachez que je suis très triste mais son époux
Doit jouer la comédie, c'est un coureur de jupons
Il s'endette, s'attire la sympathie de ripoux
Il cherche sa fortune, il l'aurait jeté d'un pont

Fabulle 25/06/2011

Mais Pourquoi Suis-je Ici?

Comment résumer une année de MPSI?
Un brin de Cauchy, une pincée de Bolzano
Et tous ces physiciens, que font-ils ici,
Dans mon esprit? Allez va-t-en Carnot!

Mais de théorèmes, ce que l'élève retient
Ce sont des délires exponentiels d'internés
Ces petites phrases qui n'ont l'air de rien
Tel cet électron célibataire qui est borné

Et qui se scratche sur le noyau! Epic Fail
Je n'ai jamais voulu montrer que cette théorie
Serait fausse dans un autre contexte, Sail!
L'insulte ultime des taupins, notre allégorie

De l'anglais sur le front, guide notre peuple
A l'illumination scientifique, révélation
Que l'homme sublime et repeuple
Les forêts de la connaissance, de l'évolution

Fabulle 22/06/2011