mardi 31 juillet 2012

Néo-impressionnisme flamboyant

La vision de Saint-Lazare est pour le moins saisissante
Lumières dorées sur fond de verres embrasés
Trains glissants dans la pénombre bleutée qui hante
Cette gare aux mystères bien gardés, cadenasés

Ces louves tapies dans les galeries sont en reines
Prêtes à mordre le voyageur égaré, le Romulus
De l'histoire, tout recommencera, elles les savent, l'arène
Est prête, mon train aussi, je descend au terminus

Je ne vous raconterai pas l'épisode des chauves-souris
Tigres du Bengale ou araignées diurnes, gargouilles
Vivantes, cordes vibrantes, eau qui se nourrit
Robinetterie invisible, eau qui se mouille

Saint-Lazare s'échappe à ma vue, où vas-tu?
Mon cœur se balance de ce néo-classicisme
Ou néo-gothique, ma tête s'embrouille, elle se tue
A voir l'invisible, à voir au-delà de mon cynisme

Fabulle 20/07/2012

Ma dernière escapade

Le soleil couchant, le train roulant, l'Ouest
Que des choses dont je me rappellerai, j'ai fini
Pour cette année comme on dit, reste
La conclusion, le dernier voyage, l'ennui

Je vais dépasser le soleil, je décale le temps
La célérité d'Einstein overrulé par l'arbitre univers
Je cherche désespérément, déclare la mi-temps
Récupère pour de bon, et finit ce vers

J'ai pas mal voyagé, il faut dire que le Dr Oraux
M'a dit de me dégourdir, et Paris s'éloigne
Et s'en approche inexorablement, tous principes moraux
A découvert, comme mon compte, il faut que je joigne

Ma douce aventure, je t'éclabousserai dans une piscine
Camping trois étoiles, ce sera mon Koh-Lanta à moi
Sache qu'à la fin, je sais que tu gagneras, que je dîne
Pour la dernière fois, avant de passer à l'autre mois

Fabulle 20/07/2012

J'ai du nez pour ces choses là!

Ce n'était pas la mer Rouge ou Göttingen
Quand mon nez s'est manifesté! Une vague rouge
A déferlé des bancs de Centrale Paris, je bouge
Et suit le mouvement, voit enfin un gentlemen

Sur la porte d'un couloir! Pas le temps de réfléchir
Et c'est bien le problème que de ne pas le résoudre
Quand mon nez n'en fait qu'à sa tête, il faut recoudre
Et cette charnière d'un bout de chiffon, l'envahir

Ce grand dadais, il se défend, tape sur ce mur
De papier. Que faire? Continuer à bosser
Je passe dans cinq minutes, je casserai ce nez
S'il le faut, même s'il saignerait plus, c'est sûr

Quand la bataille se termine, les deux fatigués
S'arrêtent de panser? On compte les blessés, un nez
D'un côté, une sale note de l'autre, l'air étonné
Je fais l'incompris, mais mon nez sera toujours aux aguets

Fabulle 20/07/2012

dimanche 15 juillet 2012

On the rail again

Me revoilà de nouveau sur les routes, euh, sur les rails
Je continue mon petit bonhomme de chemin ferroviaire
Et dans cette quête d'oraux, on se retrouve solitaire
Et je regarde par les fenêtres mon rail, je baille

Car c'est fatiguant tout cela, je n'ai même pas
Le temps d'écrire ce fameux poème qui mijotait
Dans ma tête depuis un moment, j'ajouterai
Des galères de trains supplémentaires, mais j'ai pas

Le droit d'en parler, je suis sous contrat
Avec la SNCF, elle me paye pour mes poèmes
Surprenant comme vous savez combien je les aime
Qui chatie bien, aime bien, on comptera

A la fin! Et de plus, ils m'ont remis sur les rails
Comme quoi, ça aurait été bête de descendre
A cette station de métro, et de vendre
Mes poèmes aux passants, une vie à crier à Raspail

Fabulle 13/07/2012