samedi 22 mars 2014

Restons au lit

Je t'en supplie, restons au lit aujourd'hui
Nous nous endormirons dans l'ennui
Et chasserons les soucis de nos vies

Regarde par la fenêtre battre la pluie
Cela ne te donne pas envie de rester ici
Et de se dire des choses sans merci
Savoir qui nous sommes, qui tu mets dans lui

Je ne te demanderai rien, j'écouterai
Comme je ne l'ai jamais fait, sûr de toi
Enjoué comme tu seras, on s'épanchera
Sur nous, toi, moi, qu'as-tu enfreint comme loi
Et après on s'embrassera, l'amour, je scellerai

Alors, je t'en supplie, restons au lit
Regardons le dehors par notre fenêtre
Regarde le sort des passants de mal-être
Et à tes supplications, je me plie
Pour réinventer l'amour d'un poète
Et de sa muse, si belle et si parfaite

Fabulle 22/03/2014

samedi 15 mars 2014

Les horizons finis

Le soleil plonge mais la lumière reste
Les pics éblouissent par leurs neiges restantes
Et l'horizon s'épaissit, disparaît en un geste
La nuit reprend ses droits, les étoiles hantantes

Voilà ce qui se produit avec les horizons finis
Notre regard ne peut aller plus loin que la ligne
De ces montagnes si hautes, de ces hauteurs indéfinies
Et n'imagine l'après, le caché, d'un derrière le signe

On est coincé entre quatre murs, les monts
Sont les gardiens de cette prison, insensibles
Aux hommes, qui ont tracé des routes de front
Pour traverser l'horizon, atteindre l'inaccessible

Une fois, j'ai réussi à m'échapper de cette cage
Et j'ai vu un pays plat, et la mer calmement
Le soleil se couchait aussi, dans un rouge chatoiement
Et la nuit est tombée, me laissant seul sur la plage

Fabule 15/03/2014

Quand on sort de chez soi

Au bas de l'immeuble, ma famille sur le seuil
Moi et ma voiture m’apprêtant à prendre l'envol
Je pars étudier, et par l'occasion vivre seul
Loin de ces personnes que j'aime, que je cajole

Ma petite sœur pleure, debout, dans mes bras
Je la rassure, lui disant, on se reverra
Et six mois, ça passe vite, tu verras
Je reviendrai que pour toi, et on se resserra

Eddy et Maman attendent leur tour d'au revoir
Et vient l'instant, comme un ultime déchirement
Il y a Skype, le téléphone, Internet maintenant
Mais on sait très bien que ce ne sont que faux espoirs

On se sépare maintenant, klaxonne au tournant
Et on reprend chacun nos vies, chacun de son côté
Les enfants sèchent leurs larmes, elles commencent pour maman
Et moi, une unique goutte tombe, et l'efface en beauté

Fabulle 15/03/2014

L'amour à 6:08

J'ai pleuré dans mon lit ce matin
Car une idée soudaine m'a traversée
Idée si terrible qu'une larme, j'ai versé
Pour cette fille à qui irait si bien du satin

La seule que j'ai jamais aimé
Pendant deux ans, je me suis empêché
De voir son doux et si beau visage
Une larme a donc coulé sur mon visage
Quand sa beauté, je me suis dépêché
De me remémorer, de lui sourire, de l'aimer

Mais je me dis qu'un jour, je la reverrai
Mais que lui dire? Que toutes ces contrées
Qui depuis si longtemps nous séparaient
N'auraient pas eu d'effet? Ce n'est pas vrai

Dire que je me force à penser à elle furtivement
Pour que le chagrin ne me prenne pas
Mais à 6h08, celui-ci m'a pris, et j'ai aimé ça
Pour combien de temps encore, je me mens?

Fabulle 23/02/2014