dimanche 30 novembre 2014

Country boy

Ces parcs manquent d'espace, ne respirent plus
Et quand j'y marche, le manque se ressent
Loin de mes terres d'enfant, de mon sang
Je fais le tour en dix minutes, rentre reclus

Mon père me disait de faire des études
Rejoindre la grande ville pour avoir une situation
Ne pas rester s'endetter dans son champ, avoir de l'ambition
Mais je me sens mal dans l'appart de ma solitude

J'ai beau écumer les rues, les magasins et les bars
Je n'y trouve rien pour me sentir vivant
Rien de nature, à me réconforter de mon temps
Où les choses se travaillaient à la main, à la quart

Alors, je ne serais pas ce citadin parisien
Celui qui voudrait traverser les mondanités
Moi, je n'oublie pas que je ne viens de rien
Et que j'aime ce rien, de vivre en dehors des cités

Fabulle 30/11/2014

And a happy wedding

I wouldn't just go and pass it through
I'm a romantic, just staring in my thoughs
Doing nothing impulsive and regret it after
But hoping, always and always, to be a lover

It is not a question of poesy or a kind of a play
I'm asking if I'm the good person to love
If I wouldn't just in my room for ever, stay
And watch the life through a screen
And freezing without a glove

I should be Shakespeare in the Globe Theater
And remains my written things, breathing dead
And I would enjoy to be in your heart, the hacker
And every day, bring to our home, the bread

So, let me live this, a happiness wedding
With exotic flowers on the end of the alley
Something I could be proud for the rest of my living
And yours, if you wish and accept, s'il te plaît

Fabulle 30/11/2014

Entretiens

Poète de mon état, je suis tributaire
Des vers de mes confrères, qui me grondent
Quand vient l'oraison, et la fin de la Terre
Et de mon mystère, j'adhère à la faconde

Je suis moi-même à la recherche d'un emploi
De chroniqueur tendre sur l'actualité
Ou de logicien chiropracteur à Troyes
Ou de bouquiniste invertébré à l'île de la cité

Bref, je suis ouvert à toutes propositions
Qu'on m'appelle, me mail sans coercition
Et qu'on m'affabule de postes à pourvoir
Ou d'embauches sans crises à entrevoir

Mais trêves de plaisanteries, mes recruteurs
Sont à l'affût du moindre défaut réfractaire
Vu que je viens de finir l'entretien d'une heure
Laissons mes chances pour moi d'être partie pleinière

Fabulle 13/11/2014

mardi 11 novembre 2014

L'armistice, on n'y croyait guère

On a bien entendu sonner le clairon
Bien compris qu'on ne devait plus se battre
Mais devait-on pour autant aimer le troufion
Qui nous faisait face depuis ces quatre?

Comment se dire que ce n'était qu'un homme
Celui qu'on nous a diabolisé en ennemi
Et on devrait comme ça, devenir ami
Avec celui qui a tué tant de poilus en Somme

Alors moi, au son du clairon, je suis reparti
J'ai voulu revoir ma bien-aimée, fuir la guerre
Tant que l'on nous lâchait, avant l'anéanti
Et donnait l'armistice, qu'on ne croyait guère

Ai-je bien fait de fuir mes camarades?
Peut-être pas quand un soldat sortit du buis
Un casque à pointe, une surdité, une embuscade
Et me voilà mort à la sortie de mil neuf cent dix-huit

Fabulle  11/11.2014

Ce soir, j'ai besoin d'aimer

Ce soir, j'ai besoin d'aimer, de te retrouver
De te dire, ce n'est qu'avec toi que je l'imagine
Qu'il n'y eut que toi, et que j'en ai assez
De ne savoir où tu es, tout ceci m'assassine

J'ai demandé à Dieu, à mon futur moi
A ceux qui voulaient bien, mais rien
Pas un indice, ni un je t'aime en émoi
Rien qui ne puisse te relier à Fabien

J'ai invoqué les grands poètes du passé
Mais leur amour, ne veulent me transférer
Cupidon était absent quand je suis passé
Et même Nikos avait déjà sa préférée

Alors, je marche seul dans la rue
Sortant d'un cinéma, voyant les couples profitaient
Et les pompiers viennent me chercher nu
Essayant de ranimer l'espoir d'un été

Fabulle 11/11/2014

dimanche 9 novembre 2014

Et chute le mur

La rumeur se répand dans la rue, on peut passer
Comme ça, sans rien demander à personne, on peut aller
Où l'on veut, à l'Ouest même, on reva se saper
Et sortir, suivre cette foule vers un mur à déliter

On va au poste-frontière, on entend nous dire non
Mais cette fois-ci, on n'en tiendra pas compte
On écrira notre histoire, il tombera en nos noms
Et je reverrai ma tante, comme dans les contes

Les gens s'énervent et passent enfin
On est libre de faire, libre d'intervenir
Une dame est là, offre à manger, mort de faim
Je suis libre d'ensemble envisager un avenir

Finalement, on n'y croyait pas à la chute
On ne croyait pas à la fin, au pouvoir humain
Car tous, il suffisait de participer à la lutte
Pour voir venir un autre lendemain

Fabulle 08/11/2014

Working noises

Dans les rues, les hommes de bureaux marchent
Laissant derrière eux le bruit de leurs talons
De leurs belles chaussures, pour que les affaires marchent
Par superstition ou convention, en cuir, elles sont

A Lyon, les attachés-cases sifflent dans la nuit
Quand ceux-ci rentrent chez eux, dans l'hiver arrivant
Ils sillonnent entre les lampadaires, le cirage luit
Quand ils mirent leurs pieds, leurs impers fermés au vent

Puis ils s'enfoncent dans les chiffres, productif
Comptabilise ses revenus, les gagnés et perdus
Et pensent à optimiser, améliorer dans le privatif
Qu'il s'est acheté pour lui et sa femme entretenue

La soirée papillonne, entretient la routine
Qu'il s'est construit comme si de si, met son réveil
Et se réveille, enfile de nouveau ses bottines
Pour travailler dans un monde sans merveilles

Fabulle 08/11/2014