mardi 30 avril 2013

L'homme qui ne savait pas mentir

Il ne peut rien vous cacher, il vous dit tout
Car cet homme ne sait pas vous mentir
Il se décompose quand un mensonge se joue
De lui, indicible, il devient, tout de suite, démentir

A son patron, il doit dire qu'il n'a rien fait
Pour ce projet qui demandait pourtant attention
Son patron le vire, car un petit méfait
Il n'aurait jamais fait pour sauver la situation

Alors, quand je le retrouve au bar, le soir
Et qu'il me raconte, en travers, tous ces déboires
Et que je lui réexplique quelques astuces d'acteurs
Sur la comédie, la farce, l'attrape-spectateurs

Je n'ai qu'une envie, c'est d'échanger nos vies
Pour qu'il puisse mentir rien qu'une fois
Devant une personne et qu'il sauve sa vie
Car nous mentons tous, c'est de l'homme, la loi

Fabulle 30/04/2013

dimanche 14 avril 2013

Tram

Dans le tram, on entend toutes les voix
Celles des amoureux passionnés qui murmurent
Des mots doux à l'oreille, celles d'Isérois
Qui parlent montagne, celles des gens d'allure
Qui ont toujours quelque chose de bien à dire
Et celles des chanteurs dans les MP3 d'avenir

Même les bébés portent leurs voix en pleurant
En révélant au monde que même petit, ils existent
Les sages, eux, se retiennent de parler, préférant
Penser aux gens dont ils voient la mine triste
Et enfin le poète qui compose son prochain poème
Au milieu des passants de la vie qu'il aime

Et c'est ce même poète qui prêtera attention
A toutes ces voix, grandes ou petites, qui s'élèvent
Dans ce bouillon de société, mais ma station
Est là, et comme tout usager qui rêve
Je dois descendre du tram, quitter ces voix
Et laisser le tram poursuivre sa voie

Fabulle 13/04/2013

mardi 9 avril 2013

La vaisselle

Et les assiettes valsent entre mes mains
Se fracassent parfois, joie estudiantine
Vaisselle nocturne, quand ce n'est pas demain
Ou le surlendemain, car tout s'aglutine

Car on peut finalement se le dire, c'est souvent
Une corvée, quelque chose qu'on ne veut pas
Mais un jour, tous les couverts foutent le camp
Tous mes verres s'écroulent à la fin d'un repas

Il n'y a rien de plus répétitif que la vaisselle
Et c'est bien tout le symbole de la vie
On y revient toujours, la vie est belle
Quand à la fenêtre, on lave en vis-à-vis

Les gens n'ont plus de secret, je n'ai pas de secret
A leur révéler, car on vit tous ensemble
Entre deux fourchettes lavées ou cuillères sucrées
Et nos mains qui lavent, et qui à ta vue, tremblent

Fabulle 09/04/2013

samedi 6 avril 2013

Y revenir?

 "Le plus grand des maux est les guerres civiles"
Pascal

Et pour en finir avec cette affaire,
Il faut pourtant y revenir
Car l'homme blessé veut le faire
Y revenir, ainsi voit-il l'avenir

Mais si l'homme pourrait me lire
Je lui dirai qu'il ne peut revenir
Je sais, c'est facile à dire
Mais c'est ce qu'il ne peut devenir

Car au delà des règlements de comptes
Dont je n'y connais pas grand chose
C'est qu'il a menti, c'est qu'il nous dompte
A l'Assemblée, et de par sa névrose

Il dit: "Je reviens", "Mais non, tu ne le peux"
On ment, on assume les responsabilités
Retire-toi, pour ne pas affoler les mentalités
Pour ne pas créer la révolte des malheureux

Fabulle 06/04/2013

Les yeux dans les yeux

Et sans détours, je vous le dis, je suis attristé
Pour les Français, pour la république
Pour tous ceux qui voudraient se retirer
D'une vie pacifique et démocratique

Je ne vais pas mentir, pour moi, la politique
N'a pas tout le pouvoir qu'on lui donne
L'alternance, pour changer les positions, atypique
Ma vision, en effet, peut-être est-elle conne?

Mais le pire sûrement, je ne perds pas l'espoir
Ou alors me suis-je résigné à ce spectacle
C'est l'heure du grand questionnement, y croire
Le faut-il encore, ou autant annoncer la débâcle?

Mais n'attendez pas de moi la solution
Une réponse psychologique, une tenue parodique
Des verres teintés pour se cacher, une ambition
Car je vous le dis, tout ceci dépasse mon éthique...

Fabulle 05/04/2013

lundi 1 avril 2013

Poètreries IV

Le Qatar veut se payer la Tour Eiffel
Mais je vois bien qu'on se paye ma tête
Sur Grenoble, aujourd'hui, est tombé de la grêle
Puis une tempête de sable, de neige, et d'alouettes

Je suis ensuite monté à la Bastille
Avec mon tractopelle, ai escaladé les falaises
Le tout à l'aise, et j'ai attendu qu'on me titille
Pour partir en deltaplane sur la terre glaise

J'ai atterri dans l'Isère, au milieu des poissons
Qui se moquaient de moi, vils requins
Que les cétacés isérois,  mais cette mission
Qui devait rester secrète fut révélé par Arlequin

C'était mon associé, il a disparu en juillet
Il m'a trahi, a offert ses services à ces animaux
Qui m'ont vu plonger parmi eux, tout habillé
Et qui m'ont humilié, moi, le prince des mots!

Fabulle 01/04/2013