mardi 17 mai 2016

Heaven

J'entame trois pas de danse dans mon salon
Qui fait aussi office de chambre et de cuisine
Je grimpe sur mon lit, et de là, quelle vision
La Tour Eiffel qui vaillamment tient officine

Elle soigne mes maux de déprime
Reste stoïque à mes suplications
Elle m'éclaire, parfois me brime
Et m'accompagne dans mes chasses aux lions

Je ne sais plus comment la rejoindre
En tyrolienne, ou bien en deltaplane
M'envoler pour de bon, au jour, poindre

Et réussir l'impossible pour toi
Pour qu'une fois, tu entendes parler de moi
Et de l'amour qui nous fait mal

Fabulle 16/05/2016

samedi 14 mai 2016

Bore out

Quand les applis de jeu ne suffisent plus
Et que la vue vous sort par les yeux
Que l'on a bu sept cafés en une heure de plus
Et que l'avenir se réserve aux ambitieux

Il ne reste qu'à prendre son mal
Qu'ils nous infligent en nous payant
Si bien pourtant, est-ce normal?
Je déprime aux trois quarts débordant

Pourtant tout rayonne dans la société
Le bonheur est là, si proche pourtant
Pourquoi ne l'attrapes-tu pas, c'était
Trop dur pour toi, trop ennuyant

Alors quand la machine à billet s'arrête
On nous garde pour pas nous licencier
On s'addicte comme on est bête
On attend sagement d'être remercier

Fabulle 04/05/2016

dimanche 1 mai 2016

Faîtes du travail - vraiment

Maintenant que je suis un peu de la partie
Et que pour me substanter, j'ai cessé d'étudier
Pour prendre le tablier, et mon ordi de Darty
Je fais du travail, à l'exclusion, au temps dédié

Maintenant que je suis dans les tours
A regarder le monde bouger, s'égosiller
Je perçois dans l'air, les frustrations des jours
Répétitif à l'ennui, sans saveur maquillée

On manifeste son ambition, au premier arrivant
Ne prends pas ma place, j'en ai bavé tellement
Assieds-toi là, attends que le temps passe
Et rentre chez toi, sans avoir combattre de guerre lasse

Donne-toi un rôle, un sens à l'absurdité
On ne t'en donnera pas pour toi, écris, photocopie
On se revoie à la machine à café en cas de nécessité
Je te prouverai ma santé, vois donc ma dernière coloscopie

Fabulle 01/05/2016

J'habite

J'habite Clamart, je sais, c'est pas très sexy
Pas autant que Versailles, Saint-Trop' ou Paris
J'habite dans une grande rue en zigzag indécis
Sur des pentes où les avions atterrissent

J'habite une maison avec une date dessus
Pour montrer son âge, qu'elle cache à l'intérieur
J'habite un étage où les toits s'effacent à la vue
Et laisse entrapercevoir de son phare, la lueur

J'habite un deux pièces, cuisine, WC, lit compris
Et je fais les cent pas, en vingt allers-retours
J'habite au fond des couvertures, fin épris
D'une inconnue passante, d'un fantôme d'amour

Fabulle 01/05/2016

Auxiliaire

Avoir un être qui vous fait vivre, vous seconde
Pour que chaque dernière seconde soit meilleure
Pour réinstaller l'humanité, les pensées facondes
Et se battre encore un peu, avant qu'on ne meure

C'est elle qui fait vivre la maison
Elle me nettoie, me soigne à toutes heures
Elle me gronde, me mange, est ma rasion
En est devenue ma deuxième saison

Alors, je lui confie ma vie, et mes secrets
Que je gardais pour je ne sais qui, et maintenant
Je les refile avant la fin qu'on égraie

Et la nuit s'installe dans ma solitude glaciale
Est-ce le soir? Vais-je la revoir?
Ou me découvrira-t-elle demain, létale

Fabulle 21/04/2016

Participe

Être un avoir en plus, qui participe
Au présent d'une vieille dame, au printemps
Qui met de l'ordre dans un chaos atypique
Celui de la maladie, qui ronge le temps

C'est chaque matin, sa seule visite
Et le midi pour la piqûre, et enfin le soir
J'aimerais rester, aider un peu, mais il faut vite
Se ramener à la vie, celle avec plus d'espoir

On se dit que c'est le métier de les retrouver
Étaler ici, chutant pour la dernière fois
Et d'appeler les pompiers, les couver

Et on change d'amie, de maladie aussi
Mais elles mènent tous au même port
Même si je leur souhaite tous d'échapper au sort

Fabulle 21/04/2016