samedi 22 février 2014

La consistance du je

Mon ego n'arrête pas de me suivre en ces temps
Il me chasse comme Hercule et sa biche d'airain
Je me compare aux plus grands, aux gens, à Satan
Je me fantasme moi-même sur le creux de mes reins

Il m'arrive aussi de faire du lèche-vitrine pour me voir
Dédaignant les vêtements qui sont indignes de moi
Il m'arrive également mon avenir d'entrevoir
A consistance de Narcisse, rivière et grand émoi

Et quand il m'arrive de rencontrer une personne
Je suis dépourvue ne connaissant la taille de son égo
Car s'il y en a un plus gros que moi, ça m'étonne
Et je le considère comme moi, les autres s'en vont de go

C'est ainsi que dans cette société, on se sent mal à l'aise
Car il est prouvé que l'on n'arrive jamais à cohabiter
Entre corps et esprit, mouvance et humeur, on se blesse
Et on se déteste à défaut de s'aimer, on ira s'imiter

Fabulle 18/02/2014

Faire un poème sur la largeur

J'ai un tout petit espace
Je ne peux mettre beaucoup de mots
C'est comme à mes premières passes
De poésie, j'entends, et non d'autres maux

Et je n'ai pas grand temps
Pour développer cette petite idée
Mais un poème parle à ses enfants
Sans que son père soit là à le dicter

Les principes, les ouï-dires de l'auteur
Qui bien souvent, n'en sait pas plus que vous
Oh, mes mots se rallongent, les vers prennent de la largeur
Et touche le bord de la feuille, et j'oublie, je dois donc vous

Et voilà, je ne peux plus écrire la fin
Alors que faire quand un poème ne peut pas
Tout dire, faute de place, faute de j'ai faim
Imaginez, c'est ce qu'il nous reste de ces mots-là

Fabulle 18/02/2014

samedi 8 février 2014

Pleurer soi-même

J'ai regardé le ciel bleu sans nuages
Et j'ai eu peur, peur car je le regardais vraiment
Sans détour, de toute sa hauteur, de tout son âge

J'étais assis, à me faire caresser par le vent
Et j'ai fermé les yeux pour mettre fin au dément
Pour oublier ce terrible ciel que j'ai vu avant

C'était un ciel qui vous demandait qui vous étiez
Et comme nous sommes bien incapables d'y répondre
On se cache les yeux, on repart sur le sentier

Mais ce ciel vous rappelle, le soleil vous hèle
Et vous restez là, pantois, face au monde
Et à cet humain qui n'aura jamais d'ailes

Fabulle 06/02/2014

Le chant des leurs

Je n'ai pas la force d'aller acheter des œufs
De la farine et du lait, en ce jour de chandeleur
Je préfère plutôt fêter l'anniversaire d'une âme-sœur
Mais je ne sais plus laquelle, alors ce jour est le leur

Entre Mylène, Sara, ou Élodie, laquelle est né le 2?
Je ne m'en rappelle plus, cela fait bien longtemps
C'étaient les jours où je jouais avec eux
Enfin, avec des filles, dans les cours d'enfants

Mais revenons aux crêpes (pas âge de chignon)
Ou je sais qu'une m'attend sagement à la maison
Malheureusement, elle risque d'être rassis (c'est mignon)
Car je reviendrais quand on changera de saison

Alors je passe cette chandeleur triste
Comme une fête qu'on passe seul en Libye
Alors loin de tout et de joies si égoïstes
D'avoir une famille pour soi dans de beaux habits

Fabulle 02/02/2014

Non (ou pas encore) élucidé

J'ai envie de pleurer face à un crime non élucidé
Face à un crime où on ne saura jamais la vérité
Face à une victime qui n'aura jamais de meurtrier
Ou face à une famille qui vivra sans réponse éditée

Et les gens se suspecteront avec des faces cachées
Et aux visages tirés par tant de non-dits indicibles
Un assassin se promènera aux yeux de mal léchés
Dans les rues des villes, sur le trottoir des inaudibles

Les sons ne finiront pas de résonner dans le cœur
De ceux qui cherchent la vérité, il faudra accepter
Qu'on ne puisse mettre un nom sur le mal, que LEUR
Fils, mari, femme, ou ami(e) n'ont fini de succomber

Alors, soyons des Sherlock acharnés, des experts damnés
Pour faire respecter l'honneur de l'humanité
Et peut-être qu'avec toutes ces volontés de vérité
Il y en aura moins, chaque jour, à élucider

Fabulle 02/02/2014