samedi 26 mars 2011

Une partie limitée de mon talent

Ton développement est un peu limité
Tu aurais pu plus argumenter, mettre
De l'ordre dans tes propos, et bien sûr citer
Giono, ou bien Rousseau qui disait dans ses lettres

"Homme, ne cherche plus l'auteur du mal,
L'auteur, c'est toi-même" Et c'est exact, regarde
Ton développement de sinus, un signe mal
Placé tu as mis, il faut que tu sois sur tes gardes

Et attention au garde de la porte du savoir
Il mange une pomme, ah, le mal absolu
Bible, Da Vinci Code, New York, miroir
Une petite histoire qui pourtant ne m'a pas plu

Mais Sophia, mot code du cryptex englobe
La pomme, les opposés réunis, yin et yang
Qui peuplent les hommes , façonnent le globe
Théâtre de Shakespeare dont je torture la langue

Fabulle 24/03/2011

L'archet du diable

Il existe un archet en ce bas monde
Qui tire de tout violon une sublime mélodie
Tragique, qui baigne la plus jolie rotonde
C'est l'archet du diable qu'on psalmodie

Plusieurs virtuoses le convoitent, tentant
De jouer un de leurs morceaux, un luthier
Magique a pu faire fortune et longtemps
Encore en entendra son nom altier

Mais on le vola à ce cher Stradivarius
Un illustre inconnu à l'époque, Vivaldi
Reprit les saisons, menaçant les cumulonimbus
De sa divine hérésie, mais un beau lundi

L'archet passa à un autre, et à un autre
Finalement, on le perdit de vue, un sage
Brisa peut-être l'archet, mais un apôtre
Me dévoila qu'on ne détruit l'œuvre d'un mage

Fabulle 23/03/2011

Mon premier poème incompressible

Halte! Qui, là? Deux hommes? Pourquoi?
Le jour se lève. Fraudeurs en vue, lune trompeuse
Gardes, à vous! Groupes de deux, fouillez les bois
Armés, Beretta 1504, M6 et G7, dangereuses

Silhouettes, ombres chinoises, description
Approximative, renseignements français, source
Non fiable, cible en attente, ascension
Verticale de la chute, dernière course

Du truand. STOP! Mission accomplie
Vous avez bien mérité un bon repos
Le hamac est apprêté et dans ses plis
Vous vous sentirez une fois bien dans votre peau

Plus de souci de guerre, oubli des crimes
Si seulement l'incompressibilité de notre vie
Peuplait ces longs rêves récapitulatifs, des cimes
Je franchirais, concis, où on demanderait mon avis

Fabulle 22/03/2011

Votons, enfants de la patrie...

Ça balance à Paris, ça bouge à la Bastille
Sortons voir si je pars encore sortir du lit
Pourquoi se battent-ils? L'argent, une peccadille
Cette révolution, mais on votera mardi

Nos députés, et les armes au poing
On défendra ce droit jusqu'à la fin du millénaire
Et encore au-delà, et on votera encore loin
Et bien, les citoyens se perpétueront fiers

D'aller maintenant le dimanche, à la mairie
Salle des fêtes ou théâtre, mettre dans l'urne
Le choix de son destin, mais certains crient
De chez eux, et ils ne sont peut-être pas diurnes?

Alors pourquoi critique-t-il s'il ne s'exprime?
Bien trop facile mes amis, même moi poète
Qui cède à cette facilité, beaucoup, je trime
Comme mes ancêtres de la Révolte peut-être morte

Fabulle 21/03/2011

jeudi 24 mars 2011

La guerre à trois n'aura pas lieu

Libye, France, États-Unis, la guerre
A trois n'aura pas lieu, parce que
Troie, c'est en Turquie et là on gère
Une crise à l'ONU, et peut-être que

La centrale à Fukushima explosera
On aura d'autres soucis que la Libye
Et peut-être qu'à nouveau Achille mourra
Si son talon reste à découvert, le Libye

Enchaînera, Hector sera déjà mort
Ah, toujours la faute d'Hélène et ses garçons
Qui fait la guerre pour ce qu'on appelle Amor
Un cocktail épicé, citron et glaçon

Je le commanderai dans un bar de la cité
Tiens Électre y citait une femme qui reste au pieu
Nue, Claire ne se sentant pas en sécurité
Pour dire, la guerre toute prête à presque eu lieu

Fabulle 20/03/2011

Finalement, c'est pas fini!

Allez, il me reste encore plein de problèmes
A traiter, des sujets mêmes pas abordés
A savoir entre autres, qui j'aime
Dieu ou les hommes, qui pour encordé

La guerre quand celle-ci ne prendra fin
Qui pour critiquer poétiquement les actes
Inhumains, qui pour décrire la faim
Des assoiffés du Bangladesh, qui du pacte

Avec un diable, le relaterai, à part
Votre humble serviteur! Mais si je prenais
La grosse tête, que ferai-je? Bouvard
En a déjà trop, alors je malmènerai

Les hauts placés, quitte à me faire
Quelques inimitiés, certes c'est tentant
Mais poète, ce n'est pas une arme à feu
Juste de quoi passer et comprendre son temps

Fabulle 20/03/2011

dimanche 20 mars 2011

Ça s'arrêterait bien un jour...

C'est le dernier poème que je fais
A l'instar de Rimbaud et de Khadafi
C'est fini, même si toutes les fées
M'en empêchant, j'en ferais fi

Car le dernier poème non citoyen
Aujourd'hui, je vote et la poésie
S'en trouve modifier, un sens mitoyen
S'en dégage, enfin réaliser l'hérésie

Bon, ce n'est que le choix de ma mère
Certes difficile à faire, mais le début
De citoyen s'amorce bien, la Terre
Change et je la changerai en étant lu

Car un poète sans lecteur, il n'est rien
Alors un candidat sans électeur, est-il Fabien?
Allez, j'arrête ces considérations nariennes
Pour aller voter, quoi qu'il advienne

Fabulle 20/03/2011

L'homme qui gardait toujours un char

Tiens, il faut reprendre du service
Tripoli s'inquiète, menace, la guerre
C'est une réalité qu'on n'ose croire, qu'agisse
Pour le bien ou mal, une solution de naguère

Car le nerf de la guerre a bien évolué
Fini le temps des trébuchets et archers
Bonjour missiles, rafales et radars embués
Qui voient un avion libyen s'arracher

Du désert saharien, la riposte est lancée
L'as du barreau s'élance à La Haye
Un criminel sans nom s'était avancé
Un dictateur bien connu de nos contrées

Mais avant, il faudra le destituer, le char
Que je gardais, devrais-je le conduire
Pour entreprendre cette guerre? Mais gare
Déjà des appelés prennent des trains pour nuire

Fabulle 20/03/2011

samedi 19 mars 2011

Le surréalisme de la douche

C'est étrange cette eau qui coule
Sur mon crâne et me fracasse
Toutes mes idées, toute la houle
Se déferle sur moi, et ma carcasse

Essaye bien de résister, mais le paisible
De l'eau me trompe, je me débine
Et me laisse emporter par les risibles
Gouttelettes qui mouillent ma trombine

Mais tout d'un coup, le raz-de-marée cesse
Et de poète, je me transforme bricoleur
Qui de sa cabine sort et d'une messe
Bricole ce robinet magique et une heure

Plus tard après un drôle de succès mitigé
Le mitigeur étant bouché, l'eau froide
Ne parvenait qu'à moi, et allongé
Je me dis que y a pas d'autre rime en oide

Fabulle 18/03/2010

Mal aise sur Terre

Cauchemars de nuits noires englobent
Ces poèmes de début de matinée
Peut-être ne feront-ils pas le tour du globe
J'espère que pour ça, je ne suis pas né

Espérant que le Japon respire mieux
Le soleil levant, espérons que la France
Se remette de ses émotions, les vieux
Frappent à ma porte, ils sont en transe

Ils me demandent de l'argent, à manger
Et comme ils oublient, ils reviennent
Faute de quoi leur offrir mon garde-manger
Un ou deux poèmes ne suffiront pas, ils reviennent

J'ai été un peu méchant la deuxième fois
Je vous en prie, rentrer, à votre aise
Mettez-vous, il y a du coca, qui en boit?
Vous six, ils acceptent tout, quel mal aise...

Fabulle 16/03/2011

Soleil d'hiver

Je suis sorti prendre l'air
Voir ce beau soleil d'hiver
Voir si la Terre tournait encore
Si la vie s'éveillait à l'aurore

J'ai parlé à un boucher
Qui venait acheter son journal
Il se couchera au coucher
Du soleil et se relèvera matinal

J'ai traversé des rues entières
Elles étaient tous désertes
J'ai dû louper le coche hier
Il s'est passé une de ce pas vertes

Qu'on nous raconte étant gamins
Je me retrouve de plus en plus seul
Je fouillerai encore demain matin
Mais je n'entends des loups que les gueules

Fabulle 15/03/2011

Mes vieils os saturent

Je marchais sur le sable mouillé
Par les embruns, certes un peu plus calmes
Que les eaux troublés du Japon, pour dérouiller
Mes jambes, j'escalade des rochers en palme

Car pour maîtriser la mer, on implante
Des rochers empêchant la progression fatidique
Pour cela, on est allé acheter des plantes
Dans une jardinerie à côté d'une boutique

De voitures. Un homme nous aborde
Normal, c'est son job, qu'il fait bien
Carte de visite en nos mains, une corde
Tracte notre acquisition, ça se vend bien

Les automobiles japonaises? Depuis le tsunami
Et des tests de vitesse grandeur nature
Les concurrents sont des redoutables ennemis
Regardez les moqueurs, devant la devanture

Fabulle 13/03/2011

dimanche 13 mars 2011

On a déjà abattu des murs...

Il n'y a pas d'hommes sur cette terre
C'est un mur infranchissable qui de nos contrées
Les sépare, aussi sûr que les fantômes errent
Fantômes d'hommes qui voulaient rentrer

Chez eux, ben tu vois, ce mur, c'est celui
Qui sépare notre société des hommes de trottoir
Et hommes de passage, petits hommes notoires
Pour lesquels la pluie tombe sur des parapluies

Pour lesquels se nourrir signifie ouvrir le frigo
Et dormir, se plonger dans un lit, alors
Que dormir pour certain, c'est souffrir dehors
A entendre aboyer les loups, à enfouir son ego

Est-ce humain de dormir à même le sol
Non, mais c'est la réalité, le pas-de-bol
Certains en diront, sûr, ils n'ont rien à mettre dedans
Et meurent pour se mettre quelque chose sous la dent

Fabulle 11/03/2011

Emporté

Pourquoi suis-je scotché devant la télé
Ces images du tsunami japonais inonde
Mon cerveau, je ne peux décrocher, scellé
Est le sort des gens, brûlées par les ondes

Emportés comme de vulgaires brindilles
Ça ne tient pas debout, n'a aucun sens
Je connais les plaques qui se titillent
Mais ne peut me résoudre à ces mouvances

Je pense donc aux Japonais, en japonais
Pourquoi ne pas croire à la pensée positive
On changera les choses ou qu'on soit né
Simplement en pensée, mesure préventive

Alors, sauvons les gens tant qu'il est temps
Reconstruite est le plus dur, pensons à eux
S'arrêter un instant et repartir de l'avant
Pleurons et bougeons pour les sauver de ce creux

Fabulle 11/03/2011

Vers d'infinis pays tristes

Car c'est le pendant de ce printemps
Que chante les poètes de notre temps
Ce qu'il en reste, ceux qui voyagent
Vers la misère qui devrait être d'un autre âge

Car ceux qui pleurent de malheur
Qui pour les comprendre, le cœur
Du poète s'empourpre, il prend à tous
Le désespoir, se guérit d'une chanson douce

Il écrit pour que les lâche la misère
Il écrit car il pense au fond que ça sert
Et s'envole vers d'infinis pays tristes
Catastrophes ou guerres, il résiste

A toutes les attaques au nom de l'humanité
Mais qui a crié? Vite, une scie pour débiter
Ces tronçons qui bloquent la voie, j'espère
Qu'un jour, les poètes ne seront plus nécessaires

Fabulle 11/03/2011

Situation sans précédent

C'est du jamais vu, aucune prévision possible
L'inconnu s'offre à nous, et quelles mesures
Devrons-nous prendre contre l'impossible
Laisser à l'abandon ou mettre en cure

Les incurables, conseillers, conseillez-moi
Mon roi, face à une telle crise, la prise
De risque doit être minimum, l'émoi
De la foule pourrait amener funeste traîtrise

Tu as raison, avançons doucement nos pions
Grand chambellan, une idée? "Éteindre le feu"
C'est la seule solution, comment nous les attraperions?
A la chasse! Mais ils sont bien trop nombreux

Certes, c'est malheureux, mon roi, pendons-les
Mais j'ai aboli la peine de mort en 981!
C'est vrai, cette loi a du mal à rentrer, c'est laid
Mais engageons d'habiles chasseurs comme ces Huns
Et la situation sans précédent sera réglée

Fabulle 10/03/2011

lundi 7 mars 2011

Béring, mon ami

Plus sérieusement, s'afficher aux milices
N'était pas une bonne idée, de la politique
Nous nous en tirons à boire du calice
Notre propre sang, cette fin est pathétique

Traîné de goulag en goulag, le communisme
A réussi son coup, il nous a tous réuni
Dans une grande ferme de Sibérie, l'humanisme
Du froid, mais où sont les États-Unis?

Dans cette direction, je crois? Et l'Alaska
Combien de brasses à effectuer? Deux mille cinq cents
Et avant de les effectuer, ces parkas
Tiendront-elles le choc, assécheront-elles le sang?

Plus que cent cinquante quatre mille cent pas
Avant le Pacifique, Béring est mon ami
Je marche devant, moi, le chef du trépas
On y arrivera un jour à fuir nos ennemis

Fabulle 07/03/2011

Petite propagande de nuit

La nuit arrivant, les quelques clandestins
Que nous sommes se retrouvent sur la place
Affiches dans les bras, jusqu'au petit matin
On collera de village en village, notre limace

Ce tract de propagande, on dit que ça avance pas
Mais notre croisade à pied perd pied
Igor nous abandonne, on le laisse à son trépas
On a des affiches à placarder mais un drapier

Nous surprend, c'est la fuite, dans le fossé
Je me cache, attends que ça se passe
C'est dur de dénoncer, et après s'adosser
Au mur tranquillement sans rien qui vous tracasse

Alors demain matin, je recommencerai à afficher
Mes convictions, mes amis et moi, on continuera
A s'exclamer, à écrire, le début, c'est arracher
Les gens de la dictature, et puis... On vaincra!

Fabulle 07/03/2011

Vers d'infinis paysages...

S'éloigner et fuir vers d'infinis paysages
Solution de facilité pour le poète
Refuser de regarder du monde le carnage
Fermer les yeux, changer de tête

Mais finalement, je resterai aider
Et enfin, je m'enfuirai reconstruire Haïti
Aider les Porto-ricains, c'est à se demander
Si fuir et contempler la mer est le yéti

De tout homme, je suis monté sur un arbre
Pour sonder l'horizon, le malheur foisonnait
J'ai voulu voler, je suis tombé de l'arbre
Sur le sol sur lequel je suis né

Rester ou partir, contempler ou agir
Vers où, des pays sages ou meurtris
Pour qu'on les aide à s'assagir
Aidez moi, je n'arrive plus à faire le tri

Fabulle 07/03/2011

jeudi 3 mars 2011

Le torse bombé

Cette vision d'Empire State Building
Je ne l'oublierai jamais, un sac
D'une housse de canapé grand standing
Une histoire d'Amérique, macaque

Ou de grand singe au départ, la tour
Décor suprême d'un roi, au discours
Sans bégaiement, ce sans faute de ce jour
Gravé dans l'histoire des grandes cours

Mais ça commence aussi en hauteur
Avec des indiens de l'Ouest voltigeurs
Travailler à trois cents mètres de hauteur
Ces Indiens ont de quoi être rageurs

Car que faire sur une poutre, bavarder
Danser au risque funeste de tomber
Grelotter à attendre la fin de l'ondée
Ou sourire au monde, le torse bombé

Fabulle 03/03/2010

mercredi 2 mars 2011

No habla espanol

Un peu plus conforme à mes voyages
Je me suis enterré dans l'Espagne
Profonde, inconnue et sans âge
Ai rencontré un vieillard de la montagne

"No habla espanol" lui criais-je
Mais on n'a pas besoin de parler espagnol
Pour se comprendre, un reste de neige
Il prit dans sa main, le mit dans mon alcool

"You know, I speak two words of English!"
Un ermite comme toi, tu vis dans notre monde
On le partage bien, et c'est très spanish
De se détacher tout en traversant l'onde

"I was a worker of the sea", "J'en ai connu un
Moi aussi, Gilliat, vous le connaissez?"
"No, but I'm sure is "un bon marin" "
Oui, étrange rencontre que ce conteur d'odyssée

Fabulle 01/03/2011

Après simplifications successives

Ça me paraissait un peu longuet
Cette simplification administrative, et c'est venu
Le dernier dimanche de février, le guet
Je faisais devant la télé et à nu

Sarkozy s'est mis, a dégagé Michèle
Elle devrait reprendre une boîte d'assurance
MMA, elle pourrait assurer un cartel
International dirigé par un habitué de la France

Il jappait de joie quand on lui a annoncé
Même s'il a tout décidé, ses fils l'y ont
Aidé, journalistes très prononcés
Au Canard Enchaîné. Regardez l'horizon

Il me rend gai en se couchant
La politique, ça saute au feu, ne change
Pas vraiment, juste quelques éléments
Mais les politiciens sont potentiellement étranges

Fabulle 28/02/2011