vendredi 29 avril 2011

Et pourtant, 1200 ans auparavant

Vous savez, je déteste les mariages, mon roi
Il faut exprès que je me mette en émoi
Mais non, c'est vivant, ça renforce notre politique
Et le peuple nous félicite, c'est bien pratique

Oui, vous avez raison, mais faut-il se montrer
Se faire admirer? Tous nos ennemis sont entrés
Avant nous pour la cérémonie, et une larme
Devrons-nous tirer pour éviter un nouveau drame?

C'est la trêve dont on rêve, ne t'inquiète pas
Tout va bien se passer! Belle d'Aquitaine au repas
Sera à côté de toi, c'est une chance
Sans ce mariage, tu étais à la guerre, lance

Au poing! D'accord, mais faire le pied de grue
Devant pareil tyran, c'en est votre quatrième bru!
Dis donc, serait-ce jalousie à l'encontre de mon fils!
Votre ennemi, plutôt! Attends dehors sa milice!

Fabulle 29/04/2011

Pris à partie

En l'honneur de l'amour, et comme on empêche
Tout homme de critiquer ce mariage
Le poète rentre dans les mondanités sèches
Des hommes, serre des mains d'un autre âge

J'ai toute la cour devant moi, je ne chante pas
J'écris, je croque ce mariage historique
Appelé à tort "du siècle", le mien n'a pas
Encore eu lieu, oui, c'est un peu cynique

Mais à travers les caméras, le poète se distingue
Car une idée germe dans son esprit
Pas de sainteté, mais l'amour bilingue
Pour lequel je suis au service m'a pris

A partie, Fabulle, il faut révolutionner l'amour!
Mais comment? Westminster en émoi, de plus beau
Que voudrais-tu que je te crée? Et de ce jour
Longtemps après, je m'en rappelle, et de Rimbaud

A Apollinaire, j'ai parcouru les pages
Pour retrouver le secret perdu de la passion
La tragédie et trahison, l'amour de passage
L'amour qui présage, pour trouver ma raison

Fabulle 29/04/2011

mercredi 27 avril 2011

L'amour à l'affiche

"Ils ont l'air de s'aimer" disent les mamies
Britanniques dans les conversations de 4 heures
Et dans ces salons luxueux, il n'y a que des amis
De la couronne, pas besoin de répondre aux heurts

Mais bien plus que cela, c'est l'amour à l'affiche
L'exposition des sentiments, une belle retransmission
Qui sous des masques, permettent la triche
Plus ou moins consciente des informations

De tabloïds virulents. Alors, moi, Prince William
M'affiche devant l'univers, l'amour est sincère
Éloignons les caméras, pour une fois, l'âme
N'a pas vraiment besoin que l'on insère

Une caméra dans notre lit. Nous nous marions
Certes devant les yeux de tous, mais j'aime
J'espère, je crois, je pense, alors lions
Nos mains, et à une caméra, montre ton diadème

Fabulle 25/04/2011

dimanche 24 avril 2011

Je gère mine à Laval

Tu ne payes pas de mine, tu parles
Il supprime les allocations minières
Les Mines ne payent plus, Charles
Tu me feras un reportage sur ce fait d'hiver

Et le reportage de Charles Charbonnier
De passer sur France Info: "Lantier,
Ancien mineur des Trois Mines, renié
Par la société, défile, il n'est plus rentier

"Moi, les mines, j'y suis descendu chaque nuit
Sous la mort, le grondement de la Terre
Les vains espoirs des hommes, le noir y luit
On creuse dans la pierre, on manque d'air

Et personne ne nous reconnaît, couvert
De suie, aucun respect pour un noir minier
Qui cherchait l'avenir de la France, et l'hiver
Chauffait, je suis passé et l'on veut m'enterrer

Fabulle 20/04/2011

Le créateur de Dieu

C'était il y a fort longtemps dans l'Antiquité
Qu'un homme premier inventa les dieux
Identités supérieures bien une vie méditées
Pour ce mensonge que devraient même croire les vieux

Un jour, quand il était enfin prêt, il lança
Enfin son secret. D'abord, on ne le crut pas
Les hommes étaient toujours là et qu'un dieu agença
La vie de ce monde de la naissance au trépas

C'était impossible, le mensonge trop gros
Mais un sentiment supérieur émergea
Dans les coeurs, pensées des hommes, le ragot
Qu'avait hier conté cet homme ne dérangea

Plus, même il plut, un dieu était créé
Puis un autre, puis un autre, une explosion
Divine, Thot, Zeus, Yahvé, le sacré
Était né, on croyait enfin tenir la solution

Fabulle 19/04/2011

Un petit grain de sable

Mon pouvoir d'achat, se réduit en peau de chat
Grains que je compte petit à petit, mes pièces
Disparaissent comme ce papier que mâcha
Le metteur en scène frustré et en liesse

Et ce pacha, maltraitant mon travail
N'a pas une once d'or pour s'acheter
Une conscience, une morale, un chandail
Pour se produire en Chine quand l'été

Revient et que les Français fuient leur pays
Pour dépenser sans frais leur argent
Pour du nô, acrobaties ou treillis
Communistes, on partage tout en songeant

Que la France, le théâtre, n'est pas le monde
Mais que ce monde argenté guide nos pas
Mais les clameurs naissent, la colère gronde
Le peuple accoure, alors bienvenue au repas

Fabulle 18/04/2011

dimanche 17 avril 2011

La poésie, ça ne parle plus!

Ça manque tellement à mon répertoire
Mon palmarès est vide sans la récompense
D'un lecteur astucieux, un chanteur à boire
Ferait mieux, vaudrait le soûl de sa dépense

Ménestrels et chanteurs, rappeurs et slameurs
Ont la voix au geste, donc au chapitre
Alors que poésie muette et silencieuses rumeurs
Choient drues, s'oublient, et les hectolitres

Que les diseurs de bonne aventure déversaient
Dans les gosiers de nobles spectateurs, rangent
Les poètes au placard, mais on sait
Que la poésie muette restera, elle change

Mais on l'oubliera jamais, comme le cinéma muet
Des pitreries de Chaplin aux gaffes de Keaton
La poésie se renouvellera, ne voit-on pas se ruer
Des gens sur l'or que je donne, de la poésie bonne

Fabulle 17/04/2011

L'anniversaire d'un cheval

Je suis fier de vous annoncer que je suis
Le plus vieux diffamateur en activité
De ce centre équestre, toutes mes nuits
A médire de l'équitation, mais la vérité

Est toute autre. Même si je critique
Chevaux et montures, c'est pour m'amuser
De ma soeur et de tout ce grand cirque
Fait autour des chevaux, et pour récuser

Cette haine malencontreuse équine
Je vais composer quelques vers en l'honneur
D'un cheval de trente ans avec qui je dîne
Oui, je fête l'anniversaire du meneur

De cavaliers qu'est Petit Fou. C'est son nom
Majestueux pour un grand cheval, quand haras
Et monarques n'en voulaient plus, son renom
L'a rattrapé, tel qu'un poète, sur lui écrira

Fabulle 17/04/2011

Comme celui du sous-marin

Je suis enfermé dans un train, comme celui-ci
Professeur, qui était confiné dans un sous-marin
Mais comme lui, défilent les merveilles d'ici
De la Manche, de Paris et du Limousin

Comme celui du sous-marin, je n'ai pas vraiment
L'envie de sortir, j'ai de la chance, clandestin
Je voyage, en classe poète, le firmament
Des hommes j'observe, c'est au petit matin

Que les gens sont les plus beaux, ils défilent
Devant moi, égarés dans les nuées matinales
Des brumes légères, qui de villes en villes
Se dissipent pour un travail banal

Alors que tout le monde descend, je reste
Dans mon train, allongé sur une banquette
Je pense, je discute avec mon voisin d'une veste
A laquelle il manque un bouton, sur sa jaquette

Fabulle 16/04/2011

La vie taoïste

Les gens traversent les couloirs de la vie
Passent devant d'innombrables fenêtres
Ouvrent des portes, sans grande envie
Repartent déçus, envoient des lettres

Des gens s'envolent vers d'autres horizons
Mais reviennent remplis de désillusions
J'ai discuté avec un taoïste, il m'a dit
Qu'un jour tu viendras ici, et un mardi

Je me suis envolé, et ai traversé des portes
Passé des couloirs, croisé des gens
Pour revenir au pays, où ce moine exhorte
Sa prédiction, ses hommes, ses agents

Étaient venues me chercher, l'esprit
Des hommes m'avaient emporté, je prie
Pour que je puisse faire le vrai choix
De revenir ou rester, ce taoïste est ma loi

Fabulle 14/04/2011

Il y a une autre justice...

Quand je pense au temps où des L
Je me moquais et de leur littérature
Comme un certain Pascal qui sans cesse hèle
Passants par pensées, et ben, cette couverture

De livre, il faudra pour moi l'acheter
Dépenser mon argent pour ces réprimandes
Passées et l'étudier comme ils étaient
Peut-être en train de le faire, une amende

A l'époque, aurait dû-je me coller, j'en paie
Le prix aujourd'hui, regarder un concours
Sans esprit, ce ne serait que trop laid
Alors qu'un concours qui blesse, c'est du lourd!

Rassurez-vous, ces prépas maths ne penseront
Que justice, thème que j'ai déjà abordé
Pour me réjouir, mes colères repasseront
Devant un verre de vin, par une tragédie absorbé

Fabulle 14/04/2011

dimanche 10 avril 2011

Poésie au rabais

Dans les bric-à-brac, je cherche le point
De convergence des hommes, j'observe
Je regarde les goûts de lecture et loin
Je mène mes réflexions et ma verve

Habituelle de reprendre le dessus, tiens
Celui-ci a lu Candide, Voltaire est un rigolo
L'inventeur de 24 heures chrono vient
Troubler la quiétude des ex voto

Du dimanche. Un Baudelaire surveille
Mes pas inductifs, Verlaine et Rimbaud
Côte à côte dans une caisse de livres, je m'égaille
De mes jours, de ces improbables lambeaux

Littéraires, je côtoie mes maîtres et sonde
L'esprit des passants, les pages chiffonnées
Tiens, un amateur de poésie, ce monde
Est plein de surprises, la poésie en est

Fabulle 10/04/2011

Dans les profondeurs de Nation...

Il n'y a encore personne pour le métro
Pas de place pour le boulot, et le dodo
A depuis longtemps disparu, l'homme rétro
M'offrira cet empaillé d'oiseau en cadeau

Car à n'ouvrir qu'un oeil dans ma station
Je ne vois plus très bien les affaires des hommes
Alors pour gratter la surface, une dévotion
Particulière, je fis aux murs de Nation

Je me mis à écrire en fanfare des poèmes
Sur tout et rien, des bidonvilles à la grande Rome
De Paris et Tunis, de Tripoli au Yémen
Je questionnais les parisiens sur les hommes

Et bientôt des messages par milliers me répondirent
D'avis de philosophes aux tracasseries du quotidien
L'esprit humain m'était ouvert, à ouïr
Les bruits du métro, on m'offrit ce sublime lien

Fabulle 09/04/2011

Dormir éveillé

J'ai peur de me réveiller chaque matin
Qu'on me dise que tu rêvais, le monde
C'est pas celui dans lequel tu vas bien
Le monde, il t'attend, il te gronde

De venir, de sauver ce qu'il reste
Mais on est si bien dans son rêve, pourquoi
Moi? Qu'y pourrai-je? Dans la Peste
Rieux veut bien nous aider mais les lois

Dictées par un scribe de la nature
Sont sans mal et ni bien que l'homme
Ne peut comprendre. Sous ma couverture
Je me cache, "Réveille-toi" c'est comme

Si on m'empêchait de dormir ou alors
Tout aussi bien de me réveiller. Qui entrave
Les liens de mon sommeil? Qui de mon corps
Joue? Comment l'interdit faut-il que je brave?

Fabulle 09/04/2011

L'enquête du peigne

Bonjour, Inspecteur Colombo, je suis ici
A votre demande pour la disparition involontaire
D'un peigne, laissé seul sur le rebord, un délit
Qui pose une dernière question à la Terre...

Madame, quand avez-vous laissé cet objet?
A 13 heures, je me détendais dans un bain
Et j'ai entendu Jean-Jacques, ce rejet
De la nature, entrer dans la salle de bain

Jean-Jacques... Intéressant, convoquez cet homme!
Mais c'est un gamin! Ne le traumatisez pas!
Alors, tu es entré ici, dans ta main, une pomme
Et tu as volé ce peigne, ma femme le saura

Car elle aime bien la littérature, comme Descartes
Dont je te prête sa méthode et qui ses fruits
Porte, regarde, voilà une empreinte, ta carte
Correspond, Rousseau, je crois que tu es cuit

Fabulle 06/04/2011

dimanche 3 avril 2011

Les agents de l'"à jeun"

Minuit, je suis inspiré, encore enrhumé
Mais mes sinus commencent à être débouchés
Mon humour revient, je l'ai exhumé
Maintiens toi à la hauteur, tu m'as touché

C'est apolitiquement correct et d'esprit
Réciproque osé. Quatre M pour débuter
C'est la marque d'un rire jaune, tu ris
Encore de cette blague sur le début de l'été

Ou sur mon style télégraphique, somme toute
Sommaire, ou néologismes et apocopes scandés
Dans des classes latinistes usées, la route
Que j'ai prise s'est obstruée, fini les randonnées

Humoristiques sur le thème de l'ébriété
Comment atteindre le bonheur à Agen?
Avec une contredanse dans la cité
Une prune au petit matin, t'es bien parti, Fabien!

Fabulle 03/04/2011

Tirer un trait

On dirait que je suis asexué, dénué
De toute volonté, sentiment ou penchant
Comme si la Terre tournait dans les nuées
Poétiques me cachant tout autre champ

De liberté, de sensibilité, je suis asensible
Alors que je ressens toutes les horreurs du monde
Je me penche sur mon cas, mais rate ma cible
Alors j'aide quelques clandestins à traverser l'onde

Mais je rebute sans cesse sur mon sujet
Je suis mathématiquement possible mais hautement
Improbable comme homme, je repars tout léger
D'un devoir mais ne m'accorde, qu'en dément

Aucun droit. Je voudrais vivre mais j'écris
Et exister, pas seulement être un trait
Mais peut-être devrais-je le tirer dans un cri
Sur cette poésie pourtant pleine d'attrait

Fabulle 03/04/2011

Retenue stylistique

J'aimerais dire que Queneau n'était pas
Seulement un styliste, mais quand un millième
De la population française comprend ce débat
Est-ce bien nécessaire de m'avancer sur ce thème?

Pour vous l'avouer, je suis un peu fleur bleue
Et qu'à l'idée de bientôt reprendre le métro
Où s'assit tout une poésie d'outre feu
Contre quelques crocodiles montrant leurs crocs

Je me mets à délirer, à fantasmer, composer
Ce que je voudrais faire en une heure, vingt-quatre
Poèmes et on n'en parle plus, mais oser
Détruire ma carrière poétique pour une marâtre

Cela jamais, que Cendrillon vienne me trouver
Dans un bus ou alors le 3 mai à Saint-Lazare
Je lui dirai de rajouter un lacet au lieu de rêver
Mais les pantoufles ne tombent jamais au hasard

Fabulle 03/04/2011

samedi 2 avril 2011

Jeux drôles

Les jeux de rôles envahissent l'internat
La planète, double personnalité qui prône
Une autre vie virtuelle, qui sans aucun postulat
Peut évoluer, libre, tu es roi sur le trône

Mais cela reste un jeu, le travail t'appelle
Physique ou mathématique pour enfin programmer
La vie dont tu rêves, alors t'allume les dells
Et tu joues, vis et ne vis plus, t'es cramé

Par un dragon niveau vingt, Melchior rentre
Sur le terrain par le royaume de Welsirgate
Ta mission: récupérer le trésor dans l'antre
Du cyclope à deux têtes, et encore tu update

Ton P.C. Mais ta poésie humaine en prend un coup
Ton potentiel nature est en chute libre
Version un demi de g t carré, et au bout
Ce jeu drôle, c'est un pistolet 8 mm de calibre

Fabulle 01/04/2011

Poètreries II

Même si le travail est plus sérieux
Que les maths ne paraissent pas drôles
Pour certains, ces deuxièmes poètreries auront lieu
Et en bouffon, je tiendrai mon rôle

Alors les équations de Maxwell au programme
De colles en physiques, une coupure d'électricité
Due à un arbre chu du parc dont l'âme
Se perd dans les méandres de cette cité

Ah, j'oubliais que le plus long match de boxe
A duré 110 rounds, qu'un homme a sauté
6m14 à la perche, ou que les orthodoxes
Se convertissent à l'islam, que j'irai voté

Encore dimanche. Ou que encore samedi
J'ai un D.S. de physique, ah mince, c'est vrai
Les blagues ont une fin, si certes, on les redit
Faute de mieux, on se vole aussi des craies

Fabulle 31/03/2011