dimanche 18 mars 2012

Influence

Vous êtes ma mauvaise, et je vous aime
Vous achetez un livre, et j'achète le même
Vous exercez votre trafic, et l'emprise prend
Vous m'avez ramassé quand j'étais chien errant

Je vous suivrai pourtant où que vous voulez
Vous pouvez m'appeler, je viendrai sans délai
Je n'écouterai que ce que vous écouterez
Vous m'ignorerez, et je serai dégouté

Que vous faudra-t-il pour prouver mon amour
Que me faudrait-il pour que j'arrête un jour
De suivre votre exemple, de vivre votre vie
Contre l'avis de tous, et de vous, j'en envie

Tout ceux que vous admirez, j'en conviens
Vous devez le penser en me voyant, un con vient
Mais je n'espère qu'une chose, une chance
Que vous suivez un jour ma propre influence

Fabulle 10/03/2012

samedi 10 mars 2012

La quête de l'unité

Un: je cherche et deux, je ne trouve pas
En fait, je cherche ce un dans le deux
Comme si les maths pouvaient faire de la pampa
Une terre d'ivresse, une terre où les amoureux

Qui dans leur quête de l'unité, pourraient habiter
Qui auraient alors tout loisir de se contempler
D'apprécier que deux peut faire un, méditer
Se diviser pour se retrouver, et sampler

Une vieille chanson dont on a oublié
Le nom, seul le refrain vous revient, lucides
Comme jamais, armés d'une poésie délié
Ils s'aimeraient, et sans se voir, décident

Encore de s'aimer, sans s'entendre, respirent
Cette cohérence que les atomes n'ont même pas
Et que seuls les humains peuvent trouver, ils inspirent
A s'unir, et se cherchent jusqu'à leur trépas

Fabulle 07/03/2011

Comme si j'y étais!

J'imagine très bien les scènes de panique
Les allées-venues aussi bien que les déconvenues
Le Concordia plonge au milieu de la crique
Un poète s'effondre comme s'il l'avait vécu

Car j'étais sur ce paquebot, un soi-disant rafiot
Fabulle arpentait sans cesse les couloirs dorés
Et quand je pense que ce bateau prend l'eau
A cause d'incompétences d'un capitaine timoré

Je suis sorti de ma chambre précipitamment
Entendant les sirènes, croyant à un entraînement
Mais le choc si grand prédisait bien le pire
Une chose à l'esprit: il faut qu'on s'en tire

J'aurais pu ramer s'il le fallait, essayer de relever
Ce mastodonte des mers, à force de mots
Qui ne peuvent plonger, je les aurais tous enlevés
De l'enfer, j'aurais nagé, la vie sur mon dos

Fabulle 03/03/2012

Retour à l'essentiel

Un simple souffle d'air, une balade nocturne
Des cris jetés à la mer, une danse imprévue
Des bonheurs, la vie, sans besoin de fortunes
Des clichés qu'on ne voit que dans les revues

Celles qui affichent des vies que personne n'a
Des filles qu'on aura pas. Retour à l'essentiel
A celles qui passent devant chez moi, à cette nana
Qui marche sur le trottoir et regarde le ciel

Retour à la vie, boire un café entre amis
Se lancer des vannes, comme elles viennent
Ne pas se prendre la tête sur le tatami
Mais penser, composer ces poésies aériennes

Et voir ce que l'alchimie de l'amour et des sciences
Peut m'apporter, une surprise, une étude en rose
A vivre comme ça, sans forme d'excès, de pénitence
Refonder sa vie, appuyer sur le bouton pause

Fabulle 03/03/2011

samedi 3 mars 2012

We are all Greeks

Pour preuve, j'ai déjà mis mon nom à Plaka
Dans une église orthodoxe sur un pilier surannée
Et c'est ainsi que je suis Grec, la moussaka
En cuisine, remplacé peu à peu par du poisson pas né

J'ai mis mon histoire en berne, pour contrer
Une dette je ne sais comment accumulé, j'ai vu
Des hommes seuls dans les quartiers, ils m'ont montré
Leur désuétude, leur désespoir, toutes ces entrevues

Je ne savais pas où cela allait m'amener
C'est au Parlement que ma balade se termina
Sous les vivats d'un peuple que je ne connaissais
J'invitais tout le monde, et tout le monde dîna

Et c'est sur l'Acropole que je réunis les Grecs
Comme Périclés l'avait fait, moi, l'Européen
Je leur demandai, dans une tragédie grecque
Ce que je n'aurais pu faire, sacrifier l'Ionien

Fabulle 01/03/2012

A l'image du temps

Les volets fermés, l'horloge cachée, le temps arrêté
Je me tourne face au temps, à l'inévitable instant
De la reprise du temps, de ce moment d'été
Qui fatalement va s'arrêter, et pour longtemps

Je fuis dans la noirceur du non-temps, du non-être
Où paradoxalement, je suis moi, toujours plus moi
Où à l'avis du public, on n'a pas besoin de paraître
Où on ne se dit pas, quelle heure, quel jour, quel mois?

Et ces moments sont les seuls qui permettent de rester
Dans l'ère du temps, la poésie pour moi, d'autres
Maladies, de belles images, muettes, à tester
Diverses sonorités qui troublent l'air, le nôtre

Car tout nous appartient quand il n'y a pas de secondes
Pour arrêter vos rêves, tous ces vêtements apprêtés
Je peux les porter, pour de nouveau, vivre ce monde
Les volets fermés, l'horloge cachée, le temps arrêté

Fabulle 27/02/2012