lundi 20 février 2012

Les vautours

J'ai si souvent vu cette scène au cinéma
Que je ne pensais qu'elle pouvait devenir réalité
Pourtant sur le champ de bataille, au milieu du Panama
C'est moi qui suis la proie de ces divinités

Moi qui suis offert à ces oiseaux de malheur
Je ne peux plus bouger, je suis condamné
L'armée au loin se replie, c'est quand on meurt
Qu'on se sent le plus seul, on aurait pu me ramener

Me soigner au quartier général, mais la guerre
Exige des sacrifices, vautours, dévorez-moi!
Je n'ai plus la force d'attendre, je ne peux de cet air
Saturé de sang, inspirer même un souffle, pendez-moi

Comme ces vils méchants dans Robin des Bois
Mangez-moi comme celui de la mythologie
Je vous en supplie, vous le demande, promettez-moi
Ma fin, une fin de cinéma, du cinéma d'anthologie

Fabulle 19/02/2012

A l'autre indicible...

Sais-je aimer? "On sait jamais!", ai-je répondu
Car on me dit que cette carapace de cynisme
Sous laquelle je m'abrite est finalement dû
A un passé onirique, à un vieux traumatisme

Ou peut-être suis-je comme ça? Romantique
Sans jamais l'appliquer dans une vaine pratique
Je le sais, ou simplement trop peu fier
Pour aller conquérir une main armé d'une bière

Non, ces histoires, je les veux auréolés de lucidité
Auréolés d'une poésie salvatrice, dévastatrice
Pour nos esprits, mes ardeurs, mon avidité
Pour les femmes fatales, à la limite castratrice

Ou tout simplement, à force de me faire des films
J'en suis devenu un, à l'amour impossible
Et c'est ce que sont tous les poètes, un hymne
A l'amour, l'inévitable, l'impensable, l'indicible

Fabulle 19.02/2012

La traversée du tableau

L'exercice posé sur le grand tableau noir
Nargue les élèves et la sagacité du poète
Qui devant la démonstration, n'arrive à voir
Que la complexité, le charabia, l'analphabète

Mais le mathématicien, de sa logique implacable
Sort de ce simple exemple, mille certitudes
Qu'un homme n'arrivera jamais à relier au câble
De sa connaissance, l'homme passant par interludes

Alors, je souhaite une fois traverser le tableau
Comprendre une fois ce qu'un génie a voulu dire
Voulu expliquer de ce monde, comment de l'eau
Peut-on régir le mouvement sans aucunement prédire

De rotationnel, notations auxiliaires, je veux percer
Voir le dessein supérieur, voir l'envers du décor
Au delà de ces têtes d'élèves de plus en plus baissées
Je veux voir comment on transforme cette craie en or

Fabulle 18/02/2012

jeudi 16 février 2012

Vodka!

J'ai bien remarqué, tous les poètes sont alcooliques
Apollinaire et ses alcools, Alfred et son flacon
L'ivresse onirique de Baudelaire, les vers platoniques
D'un bateau ivre, sans exception, ils ont tous dit "Trinquons!"

Et moi, dans tout ça? J'ai bien fait quelques jeun poèmes
A propos de l'alcool, mais pas d'envolées lyriques
Ni de dépression soudaine, le spleen, je l'aime
Sans éthanol, ma passion, sans pression! La critique

Pourtant s'entiche souvent de ces menus repères
Et me voilà donc dans le devoir de vous raconter
Mes déboires avec une bouteille de vodka, et un verre
Que j'ai levé je ne sais combien de fois, c'était

Comment dire, sans absurdité, tellement banal
Que mes excès au cours du cours s'encourt
De quelques pertes de mes facultés mentales
Cette Vodka, j'aurais dû l'offrir peut-être à l'Amour

Fabulle 15/02/2012

Un cou de génie

Génie? Je nie! Futé? Le fus-je, un été? Et savant?
Si avant, ma science n'existait! Et intelligent?
Un tel indigent comme moi? Non, je suis un paravent
Et un père avant tout, je suis fou, et si intriguant!

On vous brûlera! Et je brûlerai toujours d'amour!
Vous irez en enfer! Et pour cela, je croiserai le fer
S'il le faut! On vous emprisonnera! Je vivrais au grand jour
Enfin, je serais libre, derrière vos grilles de fer...

C'est tout pour votre défense? Quoi, vous ne voyez pas
Que je vous attaque depuis tout à l'heure...
"Et ta sœur?", ajouteraient mes amis au moment du trépas

Car je suis bien condamné à quelques travaux forcés
A un saut à l'élastique quelque peu particulier
La corde au cou pour mon dernier coup d'essai

Fabulle 15/02/2012

mercredi 15 février 2012

Fables

On a attiré mon regard sur l'extraordinaire
La vision plus ou moins onirique de ce monde
Sur l'histoire que renferme les colonnes débonnaires
Et la guerre des héros de nos contes qui gronde

Dans ce monde soi-disant matérialiste. Je pensais
A une toute autre vilenie et on me démontre
Que celle des contes est celle des hommes, et lancé
Tel que je l'étais, je me replongeais à l'encontre

De mes principes dans les contes de mon enfance
J'ai redévoré le Petit Chaperon Rouge, ai suivi
De nouveau la trace du Petit Poucet, redonnai du sens
Moral à Barbe Bleue, et en grand enfant, ai ramené à la vie

Pour une dernière fois à la Belle au Bois dormant
Je les aimais ces héros désincarnés, et voilà
Que pris ces fables, j'aime le loup, ce grand méchant
Morale: les contes ne s’achèvent jamais, loin de là

Fabulle 15/02/2012

Échec scolaire

Et si j'étais en échec scolaire? Mes rêves
Auraient-ils une réalité dans ce monde de notes?
Aurais-je dû rater ma colle dans une trêve
Nocturne pour que cette idée finalement trotte

Dans la tête d'autres élèves en difficulté
Comme le gouvernement aime les appeler?
Oui, j'ai raté ma colle d'anglais, ma faculté
Anglophone ne passe pas la frontière du drapé

Dans mon lit, la nuit, je suis bien incapable
De comprendre un traître mot de mes cours
Mais ôtez-moi d'un doute! Cet impondérable
Et si c'était ma vraie vie, ces concours

De circonstances oniriques. Je ne suis qu'illusion
Une critique de notre monde, je ne sais plus
Si je dois dormir ou rester éveillé, voilà les visions
Qui tracassent mon esprit de poète révolu

Fabulle 07/02/2012