dimanche 17 juin 2007

Une frêle jonque

Dans les eaux inexplorées de Chine
Vogue une frêle jonque,
Tel une esquisse faite à l'encre de Chine,
Elle part à la quête d'une conque.

Ses ivres marins ont perdu la tête,
Un philosophe ne pourrait le réfuter,
Mais moi, je dis, au nom des poètes,
Ils ne sont pas ivres, mais futés.

Ils ont dédié leurs vies pour ce but,
Car qu'est-ce le rôle de notre vie?
Les souffrances endurées pour une lutte,
Ou la recherche d'une chose et c'est fini.

Dans les mers inexplorées de Chine
Voguait une frêle jonque,
Tel une esquisse faite à l'encre de Chine,
Elle partait à la quête d'une conque.

mercredi 6 juin 2007

Pas de bus!

Le réveil indique sept heures et demi. L’heure du retour à la réalité. Je déteste les matins. Pourquoi sont-ils cruels et toujours les mêmes ? Je prends une douche, m’habille et déjeune. Malheureusement, je n’échappe pas aux quolibets de mon père. Brosse à dents, peigne et produits visant à détruire l’acné de mon visage et je suis prêt à partir. Je me glisse dans l’entrebâillement de la porte pour découvrir le froid qui tentait vainement d’attaquer mon visage.
Après plusieurs mètres parcourus péniblement, j’arrive à la cabine mansardée servant d’abri ou de salle d’attente pour bus. Par contre, il n’y avait pas de magazines. Mes pensées vagabondaient mais elle revenaient sans cesse sur mon père. Ma mère, ayant disparu à l’âge de mes deux ans, était le sujet d’inquiétude de mon père qui me prend donc sous sa garde. Nos relations étaient ambiguës. Nous vivions seuls dans la campagne pittoresque dont le premier village se trouve à sept kilomètres.
Rien, pas de bus après quarante minutes d’attente. Il faisait froid et mes jambes grelottaient. Je réfléchis. Je décide de retourner chez moi sachant que je ne pourrai pas rentrer à l’intérieur, mon père étant parti. Le froid s’intensifiait. Je fais une minutieuse observation pour découvrir si une fenêtre ou une porte était mal fermé mais sans obtenir de résultat. Il n’y a pas eu d’événements majeurs pendant quatre heures ou sinon rien.
Mes mains étaient gelées et je n’arrive à marcher que très difficilement. Mais le sort en décida autrement et mes jambes m’amènent vers un coin où les mauvaises herbes avaient envahi le territoire. Et mon regard s’abaisse sur une tombe, une tombe en morceaux ! Respirer m’était presque impossible et malgré mon manque de courage évident, je m’approche de celle-ci. Je lis : « Jacques Daquart 18 », l’autre partie effacée. Soudain, une apparition blanche sort de la tombe et me regarde vivement. L’apparition ressemblait à un homme âgé de quatre vingt ans. Mes yeux paraissaient sortir de leurs orbites. Je m’évanouis.
Noir, du noir, que du noir.
Je me réveille voyant une pièce aux murs blancs. A peine ai-je le temps de reprendre mes esprits qu’un homme portant une blouse blanche vient vers moi :
« - Tu es dans un hôpital, ne t’inquiète pas,
- Comment je suis arrivé ici ? Et l’apparition ? dis je
- Ton père t’y a amené mais de quel apparition parles tu ?
- Chez moi, là-bas dans le jardin. Jacques Dacquart.
- Hum, c’est ça, dit le docteur en réfléchissant. »
J’en avais trop dit. Je n’ai pas revu mon père. Je leur ai parlé de la tombe et de l’endroit où je l’avais trouvé mais ils avait déjà vérifié et n’on rien trouvé. On m’a interné dans un autre hôpital. Psychiatrique, celui-ci. Mais une question me reste sans réponse : Suis-je fou ?
Fabulle