mardi 23 août 2011

De barman à boulanger, à saucier, à poète

De barman à boulanger, à saucier, à poète
Ou plus exactement, de saucier à de nouveau
Barman, c'est de cette soirée que je jette
Les bases de mon nouvel empire de ris de veau

Car j'ai vu que j'étais polyvalent, capable
D'un tour de main de couper une baguette
Avec style, avec un vulgaire couteau de table

Et puis de devenir expert saucier, véritable
Prestidigitateur de sandwichs déjà assaisonnés
Avec les doux noms de ketchup, au bouchon jetable

Ou avec de la moutarde, je me suis fait porteur
De pain, ai servi quelques boissons dans la pure tradition
De ces samedis soirs de poésie où l'acteur
C'est moi et vous, de vous servir est mon ambition

Fabulle 23/08/2011

samedi 20 août 2011

De barman à poète

J'hydrate! T’alcoolises! Façon de parler!
La vérité! Je rafraîchis l'ardeur des gens!
Tu devrais réchauffer leurs cœurs, l'argent
Que tu gagnes, tu devrais l'avoir en pourparlers!

Et mes pourboires? Arrête, tu n'en as jamais!
Pourtant, je suis barman! Tu es un poète!
C'est toi qui le dit! Ou toi! Peut-être!
Tu vois que tu le confirmes, tu t'en remets

Enfin, ou en soif, tu sais ce que tu dois faire!
Certes, je sers à cela, j'ai compris la solitude
Du barman, qui de vitamines, tire l'attitude
Fausse de ne pas penser à son affaire!

Tu es sur la bonne route, tu la reprends ce soir
Alors fais ce que tu as appris, conseils d'amis
De toi à toi, ne pense qu'à servir des demis
Et parle-leur, ils auront de nouveau l'espoir

Fabulle 20/08/2011

vendredi 19 août 2011

Poésie d'apothicaire

J'ai mis un chiasme de trop, une allitération
En rab, et une pincée de litote en plus
Aurait donné de l'effet à cette production
Dont je signe le cachet même si je dusse

Rajouter une métonymie par ici, le soir
M'emporte, sans faute, sera fait pour demain
Il faut bien que je soigne ce déboire
Vos maux, et les miens se serrent la main

Et avec un chouïa d'allégorie, vous serez
Guéri, tel la Justice aux yeux bandés
Je vous amenderai pour ce que vous verrez
Dans ma boutique, c'est le commerce, je vendais

Pourtant chaque jour ces remèdes miracles
Où la perfection tenait à une seule anaphore
Mais à force, ces potions, je les bâcle
Et l'inspiration, je leur prescrivait l'amphore

Fabulle 19/08/2011

Le pigeon de l'histoire

Il y a depuis longtemps, un pigeon
Qui loge sur mon toit, il regarde
Notre vie, nous nargue quand nous songeons
Nous surveille, c'est notre nouveau garde

Mais l'histoire est bien plus forte, car
Une autre espèce de pigeon, accroché au mur
Trône dans le salon, où toutes bagarres
Sont désormais proscrites, car le plus dur

Est d'affronter son regard! Car je sais
Qui est ce pigeon, qui n'en n'est pas un
Je sais de qui il est l'envoyé, Derbré
Et ses amis, ils me regardent, coquins

Mais bon suivre un poète ne se condamne
Alors je les laisse m'observer, mais sachez
Que j'ai compris votre manège, de Paname
A Istanbul, ils seront où me retrouver

Fabulle 18/08/2011

lundi 15 août 2011

Laissez-moi un peu d'espace!

Semble-t-il, vous alliez trop vite!
Les soucoupes volantes ont des limitations
Et en plus, vous transportez de la kryptonite
C'est illégal, je vous met en détention!

Voilà comment on accueille les étrangers
Spatiaux, aujourd'hui, garde-atmosphère
Qui par zèle, nous font passer pour danger
On craint encore plus les habitants de la Terre

Les centaures de Proxima nous détestent
Le Comité de Saturne nous a mis en niveau 4!
Alors il faut changer, lâcher un peu de lest
Pour que l'espace nous aime, mais le désastre

Continue, il faudra bientôt quitter la Terre
Être étranger de l'espace, s'intégrer
Être terrien aujourd'hui, ça a pas l'air
Pour chaque planète, on me refoule à l'entrée

Fabulle 14/08/2011

Relent d'amour

Je croyais pouvoir l'oublier
Laisser mon cœur se reposer
Comprendre comment il fonctionnait
Si je pouvais de nouveau aimer

Mais l'amour en a voulu autrement
Et mon cœur s'emballe anormalement
La vie ne pouvait continuer ainsi
Sans que deviennent miens ses soucis

Je dois donc fuir le temps, l'amant
S'enfuit vers la vie, le poète
Remplace cet homme d'égarement
Que j'étais, aimer, c'est renaître

Et phénix que je devenais, s'enflamme
Mon corps, petit cœur d'homme honnête
Devant celle pour qui brûle ma flamme
Pour qui s'illumine ma pauvre tête

Fabulle 14/08/2011

samedi 13 août 2011

Éminemment poétique

Être assis au beau cœur des marais
Et chanter sur Manhattan, sa solitude
C'est éminemment poétique, et amarrer
Un groupe électrogène aux canaux, inquiétude

Mais éminemment poétique, partir au Cap
N'importe lequel, entrevoir ce que sera la vie
Respirer comme vous ne l'avais jamais fait, tape
Toi pour dire que tu existes, je suis ravi

De votre poésie, de vos situations bizarres
Mais je l'aime pas, c'est éminemment poétique
De critiquer, de ne pas aimer, c'est rare
Votre honnêteté, en poète, je me critique

Mais ce qui est éminemment poétique, l'amour
Et celui que je vous donne en écrivant
A personne, je le donne à la terre, au tour
De vous maintenant, je vous le lance au vent

Fabulle 12/08/2011

vendredi 12 août 2011

Des connexions...

La plage et l'oisiveté associée, le vent
Qui caresse la... Ah, attends, j'ai un appel
Oui, allô, que je regarde mes mails? Pour dans
Combien de temps? Maintenant, j'allume mon Dell

Et sitôt regarde ces messages électroniques
Les grains sableux sur mon clavier, une commande
Importante, en plus avec cette grande panique
Boursière, mon patron allait me coller une amende

Tiens, un SMS de Benoît, oui ça va bien
Les vacances, j'en profite pleinement, le sable
La mer, tout en me baignant, le lien
Portatif est en moi, tiens, un nouveau câble

De New York, cherche endroit calme pour respirer!
Mais viens ici, lui répondis-je en un tweet
Ici, tu oublieras ta vie, tu pourras t'aérer
L'esprit, tiens, un SMS du patron: "Reviens vite!"

Fabulle 11/08/2011

Œil pour œil et dent pour dent

Je m'en lave les mains de vos histoires
De dents! Ah, il faudrait plutôt s'en laver
Les dents? C'est vous qui décidait de ma gloire
Je préfère mes mains, c'est celles que j'avais

Quand j'ai écrit mon premier poème! Moi
Je n'ai rien fait avec mes dents, pas de beaux
Discours, ni de beaux concerts! De quoi
Corroborer l'indifférence que je lie avec les maux

De mes dents! Si mes dents de sagesse me font mal?
Je pense qu'un sage comme moi ne ressent
Aucun mal à ce qu'elles poussent, c'est normal
Je les laisse libre de faire, leur mauvais sang

Contre moi ne m'affecte pas, comme cette fraise
Que vous vouliez absolument utiliser, et d'abord
Elle avait goût de fraise? Les dentistes se plaisent
A leurs jeux de maux, ben moi aussi, d'abord!

Fabulle 11/08/2011

Surréaliste

Qui c'est qu'est sur réaliste? Et réaliste
Qui c'est? Non, tu n'y es pas, il est surréaliste!
Ah, elle couche avec un surréaliste, c'est sûr
Alors, tous les goûts sont dans la nature

Après tout, je ne devrais pas m'offusquer
Qu'elle couche avec un breton, les débusquer
M'est facile, mais pour un normand, vous voyez
Tout est plus compliqué, c'est l'un à fourvoyer

Mais l'autre à tolérer! Moi, je ne dis rien
Juste qu'en faire une montagne, c'est pas bien
Mon mont monte la garde pour moi
C'est après tout, tout ce qu'il me doit

Et puis, après tout, ce poème est surréaliste
On ne comprend rien, quel bel artiste!
Enfin, me voilà affublé d'un costume
Dont je n'avais pas besoin, faut que j'assume...

Fabulle 11/08/2011

Soleil de mi-nuit

Le soleil, c'est l'étoile phare de la Normandie
Comme chacun le sait, chaque soir, la nuit
Quand les sorcières sortent, la dune raidit
Sous le sable des danses sataniques, la pluie

Change de registre, laissant place à l'étoile
De vie, les sorcières s'agiteront, marmonneront
Pour que reste cette vision dans les voiles
Des femmes, et que les cieux s'illumineront

Les sorcières chanteront l'amour de Vérone
Pour que le soleil se porte en deuil, la vie
S'arrêtera quelques instants, la nuit trône
Dans sa parure d'ombre, le soleil sans vie

Et quand vient l'heure de rentrer, la pluie
Les sorcières fuient par le sable de minuit
Ne voyant pas les algues mortes, le ver qui luit
Laissant le soleil seul, avec sa tendre nuit

Fabulle 11/08/2011

Un examen à minuit

J'ai passé l'épreuve de maths à cette heure
Puis à quatre heures, la physique, l'anglais
Le français, vingt-quatre heures d'affilée
Pour avoir mon bac! Il y a aussi mon cœur

Qu'ils ont scruté, le chirurgien s'avance
Sur le bloc opératoire, la mine sombre
L'air des mauvais jours, l'homme de l'ombre
Reste dans son lit, pourtant son cœur danse

Introspection nocturne sur un problème insoluble
Savoir si un scientifique peut sonder son cœur
Et celui de sa belle, l'aimerait-elle à cette heure?
Sur son lit, seul, il déchire l'affreux chasuble

De l'hôpital du cœur, Baudelaire dans sa poche
Une vision secrète en tête qu'il ressasse le soir
Je me réveille d'un long sommeil noir
Pour être de ce sourire merveilleux au plus proche

Fabulle, A minuit...

jeudi 4 août 2011

Nécrologisme

Ou comment utiliser des mots nouveaux morts
Des néologismes disparus comme ce Minitel
Que plus personne n'emploiera et nous avons torts!
Que les poésiennes sortent avec moi, on va à Vittel

Pour manifester notre joie, notre colère, balancer
Des raisins à la face de ces cruciverbistes
Poltron, Bachibouzouk, qui n'ose s'avancer
Devant l'élite des mots de ces tristes artistes

Et avant de leur refaire mon numéro, un tour
Je fais, au cimetière des mots anciens des hommes
Qui ont cru bien faire en inventant ce détour
De la langue française, ces mots qui partent à Rome

Le pape, à l'époque, les mettait à son index
Comme des trophées poétiques, à Dieu
Il s'en remettait pour renier les mots des ex-
Poètes créateurs, exhumons les mots de leurs cieux!

Fabulle 04/08/2011

Rex, attaque!

Mon roi, mon roi, les paysans sont à la porte
Ils crient contre vous, que faisons-nous?
Alerte les archers qu'ils se tiennent de la sorte
A riposter, je tenterai une percée au rendez-vous

De minuit, gardes, amenez ma cape d'apparat!
Non, mon roi, c'est beaucoup trop dangereux
Ils sont armés de fourches, à chaque bras
Un risque de mort pour vous! Je ne suis peureux

Et c'est le devoir d'un roi de voir ses sujets
Suis-moi, nous y allons! Paysans, je comprends
Votre douleur, il pleut, et avec le rejet
De la population rurale, en ce sale temps

Vous souffrez! Sachez que je ne peux rien faire
L'économie de marché avec Charlemagne continuera
Je ne peux me laisser dépassé, sale affaire
Mais je suis sûr que vous comprenez mon embarras

Fabulle 04/08/2011

mardi 2 août 2011

Oh, mais c'est merveilleux!

J'habite un bled paumé, Saint-Germain-en-Laye
C'est sympa, moi, un coin super connu que j'habite
Le Hommet d'Arthenay, entre Cherbourg et baie
Du Mont-Saint-Michel, un lieu insolite

Et reconnu par toute la profession touristique
Le guide est formel, Christine, la Terrette
Est la plus moyenne rivière de France, fantastique
Pile au milieu en longueur, tes mirettes

Peuvent en prendre plein la vue, et le Glinel
Cette fameuse maison en terre de marais
C'est pas n'importe quoi! Le moulin Fauvel,
La Ducrie, ce sont des vacances bien sidérées

Qu'on nous a offertes, à ce propos, tes amis
On les invitera dans notre maison de Picardie
Et à Saint-Germain-en-Laye, ça fera une accalmie
Entre deux pluies pour ces gens de Normandie

Fabulle 02/08/2011

Pour reprendre de plus belles

La poésie est le seul art où l'on parle
De celui-ci, c'est la synthèse du café d'Arles
Seul meeting poétique, voyez Boileau et sa poétique
Verlaine et sa poétique, et moi qui critique

Ecce Homo, Ecce Fabula, à votre avis
Pourquoi Hugo et Baudelaire ont tant écrit
Si ce n'est pour en reprendre de plus belles
La poésie sert à ça, tel est l'avis de Corbel

To be or not to be, let me introduce myself
I'm Fabien, poetry is the most useless thing
I didn't say One should keep guns for oneself
God protects me and my faith is growing

Ein Thema vorbei, c'est ma poésie
Absurde, onirique, insensée, nulle
Elle crée, perdure, et remplit mon amnésie
De conquêtes, d'incertitudes, c'est ça, être Fabulle!

Fabulle 31/07/2011

Quitte-moi, Verlaine!

De nuits en nuits, je me réveille d'un rêve
Que je fais souvent, sans jamais vraiment
Le finir, il rompt ma vie d'une douce trêve
Une image idéale, un ralenti du temps

Où je n'étais pas poète, où cette vaine question
De vie et mort, je ne comprenais pas, où chercher
C'est trouver, et partir, c'est l'essentielle ambition
Pour mieux revenir au réel, à suer, à s’émécher

Pour ne plus voir que la réalité, l'illusion
Je veux l'oublier, je ne suis ce que je suis
Tu sais, le poète est rempli de vaines visions
Que j'ai oublié, plus j'écris, plus je me fuis

La poésie me dévore, et ça vaudrait de l'or?
La poésie me détourne, et de quoi il en retourne?
La poésie m'essore, et on te crie dessus "Sors"!
Ma poésie s'ajourne, une page, je tourne...

Fabulle 31/07/2011

Pour une terre australe

Je retrouve ma terre australe grâce à papy
Ce génie décidément génial, visionnaire
De Dangy, il ne s'est pas accordé un répit
Pour que je puisse revoir le tableau de l'univers

Qui m'ont inspiré mes plus beaux vers
Ceux d'une frêle jonque en perdition
Sur mes eaux inexplorées, ces déserts de terre
Ces allées de peinture, cette tonne d'émotions

Papy, tu es celui qui fait respirer les gens
Ton paradis de tableaux, tu le partages
Tu nous l'offres, on connaît rien à l'art, indigent
Mais tu le donnes, tu le veux, à tous les âges

Alors, plus qu'une chose à te dire, merci
Car le paradis est bien sur terre, ici
Dans ces plages éternelles, ces marais merveilleux
Ces espiègles gamins, ces rues où l'on est heureux

Fabulle 31/07/2011