vendredi 29 juillet 2016

For Verlainê mime

Elle est la seule à l'inconnue et lointaine voix
Je cesse d'être un autre et j'en aime tout
Une femme seule et brune et mon coeur fait tout
Même rousse ou blonde, ce n'est mon problème

De la vie, je rêve souvent et pareil à chaque fois
Son regard m'exila et ignore ceux qui les aime
Pour elle, son regard pleurant est doux et pénétrant
Je me fais transparent comme des statues qui me sont chères

Car qui comprend l'étrange aime d'inflexion pour elle
Que sa voix calme me sait et fait grave
Et a ni les moiteurs ni nom pour elle seule

Au front et blême, il comprend hélas
Qu'elle est des aimés, une sonore
Et des tues que rafraîchir et m'elle se souviens

Fabulle

La découverte de l'Amérique

C'est un cap avant elle
Car on croit rallier quelque chose
Une terre qui m'appelle
Qui se dérobe, se métamorphose

On débarque sur le sable
Je m'accueille immortel
Fait courir l'implacable
Mais est-ce si bien elle?

Elle paraît bien changée
Au littoral apaisé
Où l'on cueille à manger
Et s'effondre épuisé

Alors, tu m'auras vaincu
Et mourant, tu t'écarteras
Spolieras à mon dernier écu
Et de mon amour, périra

Fabulle 28/07/2016 

samedi 23 juillet 2016

La nuit inattendue

Ayant fait l'inverse de mes pensées
Tourner là où il ne fallait pas
Je suis arrivé là où je voulais
Sur Seine, à risquer ma vie à chaque pas

D'un bord précipice, je me retiens
De ne pas plonger dans la première péniche
Et me noyer, seul, sans un soutien
Mourir là, emporté dans un tourment de riche

J'ai bien trouvé un chapeau rose pailleté
L'ai transporté aussi loin que j'ai pu
Et fait mes adieux dans la douce nuit d'été
Ai marché, grimpé, à en être repu

J'ai traversé des autoroutes sous pont
Vu de Saint-Cloud, la gare avancée
Et pris un train pour tourner en rond
Et j'ai pleuré, n'ayant trouvé la panacée

Fabulle 23/07/2016

Une chose qui ne rime à rien

Je me prépare pour sortir
Rencontrer l'amour de ma vie
Et cette fois-ci, je l'écris
Pour prendre Dieu à témoin
Qui m'a si souvent trompé

Du coup, je me mets du parfum
Sort sans savoir où aller
Au hasard, déambuler dans les rues
Avec l'espoir, le seul qui survit
Quand je suis au fond, à bout

Alors, après les chantages et ultimatums
Je te remets la présente
Pour qu'enfin, une preuve subsiste
Face à nos échecs répétés
De vivre comme tout le monde
Comme un autre

Fabulle

Lendemain d'attentat

Je me sens patraque, fatigué
Ayant l'envie de penser à autre chose
A éviter les images qui depuis irriguées
Bercent mon cerveau qui se met en pause

Il souffre comme tous souffrent
Et pourtant, on essaye au plus vite de revivre
Ressortir au grand jour, installés sur des poufs
A boire un coup, encore, relire un livre

Je déteste les routines, et voilà que se crée
Celle des lendemains d'attentats, si horrible à s'habituer
A entendre encore la publication d'autres décrets

Les politiques m’agacent, les infos m'obnibulent
Je fulmine devant la télé, et l'envie d'écrire disparaît
Comment voulez-vous que je fasse encore mon Fabulle?

Fabulle 15/07/2016

samedi 16 juillet 2016

Au final

Je ne crois pas que tout ça ait un sens.
Il faudrait se sentir bête, voire idiot
Regarder à travers les yeux des indécences
Et résister à l'envie de marcher sur les eaux

Puis il restera les choses qu'on n'a pas tués
Celles immobiles dans l'espace des idées
Et celles où tournent les habitués
Des océans, embruns, et des voiles débridées

On dira dans longtemps, c'est un cercle
Mais quand est-ce qu'on en aura fait le tour
Je cherche encore et toujours pour des siècles
L'instant du mois d'août, de l'amour, le retour

En attendant, je prends la tangente
Car on s'enfuira par un arc
Pour échapper à la tempête, la tourmente
Et faire chavirer notre barque

Fabulle 21/06/2016