dimanche 22 septembre 2013

Le silence après le rire

C'était drôle, je n'avais jamais autant ri
Mais voilà qu'après, le silence survient
Et le cerveau relâché, pense, retranscrit
La plus vielle émotion du monde, le rien

Le rien qui nous fait penser à notre existence
Et à ce qui la suivra, c'est plus fort que nous
Le divertissement effacé, pourquoi notre présence
Pourquoi je ris, et pourquoi je tomberai à genoux?

Le rire est l'essence de l'homme pour le silence
Qui le suit, car lui seul pense à tout cela
A tout ce qui se trouve en son absence
Que l'avenir ne dépend pas de lui, loin de là

Et c'est cette soudaine prise de conscience
Qui le repousse à tout prix de nouveau rire
Car lui seul recèle la mort dans l'inconscience
Et nous pousse toujours et encore à vivre

Fabulle 20/09/2013

Qu'est-ce que ça fout là?

Mon câble USB, sur le parquet, repose
Au centre de la pièce, il trône en hypnose
Que fait-il là? Quel méandre a-t-il pris?
Est-ce de moi ou il m'impose son mépris?

Car si on fait le conte, il vient de loin
Sûrement de Chine, le cuivre d'Afrique
Et d'un cargo qui a sillonné le monde avec soin
Et d'un magasin manchois, une belle boutique

Il a côtoyé tant de monde, de tous les pays
Et il est là, rien que pour moi, ébahi
Par tant de génie, oui, modeste, je suis

Dire que le câble a fait plus de chemin que moi
Et dire que je vais le ramasser d'ici là
Et oublier toute cette vie qui est entre mes doigts

Fabulle 20/09/2013

mardi 17 septembre 2013

Patricio Pardo

A 19 ans, il partit lutter contre Pinochet
Car les militaires lui interdisaient la liberté
Allende mort, Jean Moulin lui apprit à se cacher
Distribuer des tracts, saboter, bref, résister

Le Chili avait besoin de lui, de son peuple
Besoin de libres penseurs qui ont un cœur
Mais quand les amis meurent, tout se dépeuple
Reste la famille qu'il faut envoyer loin des horreurs

Vient alors le temps de l'exil, partir
Car sa vie en dépend, la France, par exemple
Paris, puis à une cordillère des Andes, revenir
Grenoble, ce sera notre refuge, notre temple

Mais la lutte n'est pas fini, Pinochet pas parti
Mais la fin vient, enfin, et je resterai ici
J'y ai fait ma vie, à la France, je dis merci
Santiago m'attendra, grandira, j'en fais le pari

Fabulle 14/09/2013

lundi 9 septembre 2013

Mise au point

Le lecteur si désireux d'en terminer
Pourrait peut-être passer trop rapidement
Sur le poème précédent, et se déterminer
Sur ma personne avec ce poème d'égarement

Bien sûr, si la critique reste littéraire
Cela ne me gêne pas, qu'on critique gaiement
Mais si cela se porte sur mon caractère
Je dois démentir, je crains de tromper gentiment

Car le je du poète est bien différent du moi
Et de moi, dans ce cas là, le je est fiction
Le moi, les je, peuvent porter à interprétation

Et pour exemple, le roi de mes poèmes dit je
Et je n'en reviens pas de faire un poème
Sur ce sujet, et ce je là, c'est mon vrai jeu

Fabulle 08/09/2013

Poète lâche

Je sais ce qui résistera ou non
Et notre amour, ce sera plutôt non
Désolé de te le dire comme ça
Mais je suis lâche et poète, c'est ça

Je ne vais pas dire que j'aime une autre
Ce serait faux et malvenu pour un apôtre
Apôtre de quoi, me diras-tu, du verbe
Celui que je ne trouve plus dans ta superbe

Je sais que tout cela est bien mauvais
Mais j'ai une muse à retrouver
Souhaite moi bon vent si tu le veux
Moi, je te le souhaite de tous mes voeux

Et pardonne moi, si tu es sainte
Car je ne le mérite pas, tu es enceinte
Et ça ne me ressemble tellement pas
Qu'un petit être m'appelle papa

Fabulle 08/09/2013

P.S. Si vous voulez une mise au point sur ce poème, elle est au dessus...

jeudi 5 septembre 2013

Le pas envie de manger

Je suis devenu si cruellement européen
Pensant que ma culture se suffisait à elle-même
Il me fallait retourner à l'ancien Fabien
Cette chose si fragile qui dit je t'aime

Je suis dans ma chambre, face à la cuisine
Et un frigo pourtant pas vide, j'ai faim
Mais je n'ai pas envie de manger, j'assassine
Ce désir, tous les désirs, je suis moi, enfin

Et quand j'atteins cet état, revient Fabulle
Voilà ce qu'il reste, l'envie de rester
Pour quelque chose de bien, comme Catulle
Tibulle, ou tous ces poètes cités à l'heure du thé

Et comme dans tous ces moments là, je sors
Car tout m'oppresse si atrocement, la nuit
Me protégera, enlevez moi, tuez moi encore
Car je ne peux être que moi, et non lui

Fabulle 05/09/2013

mercredi 4 septembre 2013

Fin d'été

Il fait beau sur la France, les paysans
Rentrent le foin, non plus à la main
Les temps changent, les tracteurs en dansant
Marquent la fin de l'été, un nouveau lendemain

Les travailleurs s'engouffrent dans le métro
Avec un goût d’insatisfait, ils traînent
Dans les stations, cherchant ce plus, ce trop
Ils découvrent que c'est eux et la sortie, prennent

Le soir, les gens ne sont plus en terrasse
Ils regardent la télévision, danse et cuisine
Une nouvelle émission où seules les crasses
Entre candidats captivent, empêchent la sourdine

Et moi, dans tout ça, je marche dans les rues
Désertées au profit des foyers, je continue
Malgré tout, à me dire "C'est l'été", j'y ai cru
Et je suis rentré chez moi, comme convenu

Fabulle 02/09/2013

Déni de voyager

J'ai traversé l’Ossétie et le désert de Gobi
Ai vu des choses que je ne pensais possible
J'ai baragouiné quelques mots d'anglais, obéi
A la règle du non-dit, et c'en était risible

J'ai aligné sur un carnet, des phrases
Je pensais que ça en ferait de la poésie
Mais un vieux guide m'a remis la case
Et je n'ai vu que charabia et hérésie

Alors je me suis questionné, pourquoi voyager
Pourquoi Le Caire, un seul jour, Alexandrie
Je ne pouvais répondre, ne me sentant pas assez âgé
Et je suis reparti avec toute ma penderie

Je me suis reperdu au Machu Pichu
Aux chutes Victoria, et en Amazonie
Je parlais à des gens, j'étais tout
Je ne me voyais plus, j'étais en déni

Fabulle 02/09/2013

En quittant Lison

Je voulais être heureux
Mais j'ai le cœur gros
Car je quitte Lison, désireux
D'y revenir aussitôt

Dans le train, je me remémore
Ces moments passés avec mon frère
Et ma famille, je sais qu'encore
Je vivrai des moments tels hier

Mais ce sera en octobre, à 21 ans
Je devrais avoir l'âge d'être content
A partir comme ceci de chez mes parents
Mais je suis plus grand, je sais le temps

Et je sais que c'est cela qui compte
Pas mes poésies futiles, mais ces moments
Et je dois jongler entre mes sentiments
Pour vivre jusqu'au de mon conte

Fabulle 02/09/2013