lundi 31 octobre 2011

Tatihou

Les Anglais pourraient débarquer cette nuit!
Nous les attendrons avec une certaine impatience
Ils ne pourront que rencontrer des ennuis
Un débarquement ne se fait jamais dans l'aisance

De son pays! Soldats, chers marins, la Hougue
A besoin de vous! Tatihou ne doit être prise
Par ceux qui ont déjà tant d'îles, la fougue
Que nous avons, contrecarrera la brise

Du Nord! Marins, la France a besoin de vous
Louis XIV vous récompensera généreusement
Si jamais on ne laisse échapper cette terre à ces fous!
Tourville, je vous laisse désormais le commandement!

Merci Vauban! La nuit est bien sombre, nos bateaux
Ne se verront pas, alors batailler jusqu'à la dernière
Goutte de sang, que s'en imprègnent ces eaux
Pourvu que du haut de la tour, cette île reste fière!

Fabulle 31/10/2011

Et j'ai failli oublier Joseph Durand!

Josiane, j'ai acheté aujourd'hui ces chrysanthèmes
Elles sont belles, je les apporterai demain
A la tombe de mon père. Et pour rester dans le thème
Joseph entend sonner, il avance sa main

Vers la poignée de sa porte... Et des monstres
AAAAH! Josiane, j'avais failli oublier
Leur jour dévergondé, ils vont à l'encontre
De tout, des bonbons?! Ils sont fous à lier!

Arrête Joseph, ils t'ont pris par surprise
Voilà tout! Oui, mais chaque année, ça recommence
Ils se défigurent et figurent que par traîtrise
Je déshonorerai mon père, la démence

A frappé la jeunesse, Josiane, regarde-les
Ils paieront ma retraite, j'ai peur, Josiane!
Enfin, tu comprends, avec un certain délai
L'esprit d'Halloween, Joseph, tu n'es plus un profane!

Fabulle 31/10/2011

mercredi 26 octobre 2011

Si vous voulez tout désavoir...

Ok, Dieu, c'est peut-être pas nous, la mer
M'a fait changé d'avis, cette sauvagerie
Ces éléments meurtriers, les maîtres de la Terre
Ne sont pas les hommes, mais la nature qui nous rit

Au nez, cette vision qui hante le marin
Pour leur retour à terre, c'est en Dieu
Qu'il donne son salut, c'est qu'il ne craint
L'amer quand Jésus veille, quand le lieu

Vient à manquer, il redouble d'efforts
Et de prières pour plus vite revenir à terre
En gros, il s'oublie, mais il vit encore
Et il continue à croire tant qu'il va en mer

Mais fort de ces histoires, j'entre dans le cimetière
Là où les noms des miens sont écrits
Impossible de repêcher un corps de l'altière
Ennemie, à laquelle en vain, on lance nos cris

Fabulle 25/10/2011

lundi 24 octobre 2011

Si vous voulez tout savoir...

Une tulipe blanche, il suffit de peu pour ressentir
Dieu, pour savoir aussi que nous en sommes
Que ce que nous consentons à entreprendre, bâtir
Nous font des dieux, nous simples hommes

J'ai construit cette nature même si les lois
Physiques établies étaient déjà là auparavant
Mais c'est l'homme qui les a touchées du doigt
Puis s'en accommode, combat contre le vent

L'homme s'étudie lui-même, d'introspections
Nocturnes, il crée sa légende, s'enchante
D'une divinité supérieure, un père de substitution
Pour une espèce aimante, pour une espèce errante

Et dans tout ceci, le poète s'inscrit
Se faufile dans l'histoire de la divinité
Il décrit ce que chacun ressent, il crie
Cette vérité si troublante de l'humanité

Fabulle 23/10/2011

Un autre trois heures du matin

A croire que ça dépend du contexte
Pour une heure fixée, la qualité du texte
Trois heures du matin, à composer toujours
Sans pouvoir me coucher, sans que le jour

Apparaisse. A croire qu'on peut écrire
Sur de la musique de discothèque
Comme quoi, rien n'est incompatible, le rire
Possible, en échange d'un léger chèque

Car je ne perds pas pour autant le sens des réalités
Quand il s'agit d'argent, et d'humour
Par exemple, celle-ci, sur la mentalité
Scientifique actuelle vaut le détour

Que font Newton et Leibniz quand ils se rencontrent?
Ils se mettent en binôme, pardi
Mais il se fait déjà tard à ma montre
Ils ont une finale à perdre, nos gars enhardis

Fabulle 23/10/2011 (à 3h a.m.)

Petits joueurs

Je me suis souvent demandé de quelle ivresse
Avais-je besoin? Il s'avéra que la poésie
Était la plus puissante, bien plus que la liesse
Alcoolémie, qui ne procure que vaine amnésie

De plus, on m'a demandé expressément de faire
Un petit poème sur cette logique particulière
Quand on est sous l'emprise, sale affaire
Premièrement de voisinage, puis de carrière

On regrettera peut-être, on se déchirera encore
Je veux être lucide en toutes circonstances
On ne sait jamais ce que la science vous sort
Dans ces moments-là, peut-être la récompense

Qu'un composé organique vous aurait dérobé
Mais je ne dit pas que se faire arrêté
N'est pas déconseillé, mais je pense à l'enrobé
Qui pourrait me tuer avec ces verres sécrétés

Fabulle 23/10/2011

Gratte-papiers

Ces hommes forcent le respect, à gratter
Le papier comme des damnés, maths
Physique, anglais et même français, à dater
Leurs feuilles, à ne plus sentir leurs pattes

Ils restent assis durant quatre heures
Sans pouvoir se lever, ni s'exprimer
Ils ne comprennent pas, ont trop peur
De se rebeller, écrivent et tentent d'aimer

Des cours abstraits, pour certains, sans intérêt
Mais résiste, au-delà des limites logarithmiques
"J'aimerais que vous compreniez le décret
De Minkowski dans un espace semi-empirique

De codimension 2, posez vos stylos
Donnez moi vos règles, Schmidt pour les nuls
Un trièdre orthonormé direct", l'eau
Coule sous les ponts et les élèves sont les bulles

Fabulle 22/10/2011

Etudes préparatoires

Comme les grands maîtres esquissaient
Leurs études préparatoires pour leurs chefs-d'œuvres
Je dessinais quelques croquis amassés
Les croquis de vie, et par une manœuvre

Subreptice, je me suis retrouvé grand maître
Ma vie valait un beau tableau, le Louvre
S'apprêtait à l'exposer, quand tout mon être
Changea d'un coup de pinceau raté, s'ouvre

Une longue période blanche, l'artiste ne peint
Plus, il se plaint, acrylique, et un jour
Reste seul devant sa toile, se force en vain
A peindre à partir de dessins passés, l'amour

N'y est plus... Mais Picasso est Picasso
Et le soleil renaît chaque jour, sans fatigue
Enfin prêt, pour peindre l'impossible, le fiasco
Dont je rêve, cette vision qui m'intrigue

Fabulle 22/10/2011

samedi 8 octobre 2011

Léthé, il s'est mis à verser

Nuages noirs sur Cherbourg, la nuit tombe
Envie de croire à cette histoire d'orage
Qu'on nous racontait petit, il arrive en trombe
Le temps des bizarreries, des inexpliquées plages

De trous de mémoire, étais-je une ancienne gloire
Triomphant sur la vague du succès, étais-je
Cet homme qui allait au supermarché à faire valoir
Son pouvoir d'achat, ou m'amusais-je dans la neige

De décembre? Il est venu le temps de l'oubli
Et de tout recommencer, plus personne
Ne se souvenait de ce qu'il avait fait! Des délits?
Ou la loi? Puis ce nuage partit, il résonne

Toujours en nous cet orage, on se retrouvait
Dans un bar que je fréquentais pour se remémorer
Le passé qu'on avait oublié, mais le futur arrivait
Et ce que j'étais, je ne pouvais le commémorer

Fabulle 07/10/2011

A bader

C'est un spleen qui envahit les préparateurs
De concours, ces damnés du travail intellectuel
Qui cogitent jusqu'à tard dans la nuit, à des heures
Où on n'est plus capable de penser, dans les ruelles

De leur internat, ils se retrouvent à bader
A s'apitoyer sur leur sort, à se demander
Ce qu'est la vie, ils philosophent même
Alors qu'ils ne vivent que par lemmes

Théorèmes et lois physiques qui s'appliquent
Dans nos vies galiléennes, mais ces points matériels
Se révoltent, voudraient qu'on leur donne du spirituel
Alors qu'on leur jette seulement des répliques

Scientifiques, ah, tout ce travail à faire
Pas de moment cinétique à s'accorder
Au moins, ils se rapprochent dans cette affaire
Et repartent travailler sur leurs bureaux débordés

Fabulle 06/10/2011

Circonstance atténuante

Il pleuvait! Et alors? Tout s'est enchaîné!
J'ai glissé sur le trottoir, côté beurré
Je me suis rattrapé à un flic, même s'il n'est
Important pour l'instant puis ai déploré

Un manque de volonté flagrant chez ma femme
De me préparer le dîner que j'étais fin prêt
A savourer, mais je ne sais comment cette arme
S'est retrouvée dans ma main, j'ai tiré

C'était hors de mes pensées, elle m'a frappé
Elle est tombée, et alors seul mon estomac criait
J'étais mort de faim, et ce flic m'a attrapé
Il me suivait depuis le début, j'étais lié

A mon destin, alors comprenez moi, jugez moi
La pluie m'a déstabilisée, ma femme s'est levée
Contre moi et je me suis retrouvé dans mon droit!
Libérez-le! Suivant! Coupable ou pas? Il pleuvait...

Fabulle 06/10/2011

dimanche 2 octobre 2011

Le pire des mots

Justice, le pire des mots pour les hommes
Ci-gît Yes, le dieu justicier, enterré
Par la même occasion, la hache qui de Rome
Fonda le droit, peut-être alors il verrait

Comme je vois, cette justice, bonne à caser
Dans les dîners mondains, où l'équité
Facile à respecter, dans ces murs non rasés
Regardez, le voisin d'en face, obligé de quitter

Son chez lui, pour retard de paiement, la justice
L'a renvoyé, bel instrument que cet aveuglement
De justice qui met le bandeau sur l'interstice
Et ne voie pas plus loin que les rendements

Voilà comment cette justice en est arrivé à devenir
Le pire des mots, celui que tout homme craint
De prononcer, comme si pouvait être compromis l'avenir
De ce bourreau aveugle s'il n'est écrit d'aucune main

Fabulle 02/10/2011