lundi 7 décembre 2015

De quoi ça parle?

Tu voulais savoir sur quoi portait ma poésie
J'en étais ma foi bien incapable
Je t'aurais menti, prétexté l'amnésie
Tant la mienne poésie se sentait impalpable

Mais sache que maintenant je sais
Elle ne parle que de toi
De moi, aussi par prétention surannée
Mais je te jure, que de toi

De regret et remords aussi
De lâcheté mal dissimulé
De chats angoras et de l'impératrice Sissi
Et si tu te souviens, de bonbons acidulés

Je n'ai rien de mieux à te proposer
A part peut-être se retrouver
Pour qu'écrire vraiment, je puisse oser
Et avancer dans cette vie de mauvais

Fabulle 07/12/2015

mercredi 18 novembre 2015

J'y suis allé

Un parterre de fleurs m'étrangle
J'arrive les yeux embués
Aux bars qui font l'angle
Et où tant ont été tués

Le silence est profond
Devant le bar du Carillon
Je vois l'impact des balles
Et ces gens qui s'écroulent
Se réfugient dans la salle
Et mes larmes coulent

J'avance dans le quartier
Ne m'avouant mes pensées
Et j'arrive devant le charnier
Au Bataclan, cela s'est passé

Je n'ai pu aller plus loin
J'avais commencé à République
Pour me panser, prendre soin
Et voir la foule dans les rues obliques
Se recueillir, nous aimer
Comme on ne l'aura fait jamais

Fabulle 18/11/2015

dimanche 15 novembre 2015

Paris, dimanche matin

Mes joies me paraissent vaines maintenant
De toute façon, je n'en ai pas eu depuis
N'ai pas revu mes amis, mes aimants
Je suis avec tous ceux au fond du puits

J'écoute les témoignages à pleurer en boucle
j'entends la guerre frapper à ma porte
Je ne sais quelle attitude adopter, le souk
Est dans ma tête, les émotions l'emportent

J'ose à peine toucher mon stylo
De peur de savoir ce qu'il va me dire
J'ai envie de pureté, de me jeter à l'eau
J'ai envie de réunion, on s'est vu l'interdire

Et seul, je regarde Paris, de hauteur
Et l'on se met à imaginer les pleurs
On crie à ne pas nous entendre, on reste
Chez soi, enfermés, à revoir les fatals gestes

Fabulle 15/11§/2015

A se gifler

En ce dimanche matin, je prends la plume
Espérant avoir la force d'écrire les mots
Abasourdi devant la télé, tout s'embrume
Je retiens mes larmes devant les photos

Je ne comprends pas, j'ai la gueule de bois
Sans aucune goutte d'alcool, cette fois
Et hier, je suis sorti voir de chez moi
Si la rue était encore là, en émoi

Et je me suis surpris à regarder les recoins
Car d'une peur irrationnelle, j'étais pris
J'aurai voulu me gifler pour ne pas faire ainsi
Mais les conséquences nous dépassent de loin

Alors, j'espère retrouver le regard d'avant
La force d'avancer sans méfiance
De ressortir légèrement sans oublier la France
Et tous ceux qui se sont pris une balle au vent

Fabulle 15/11§/2015

*

J'irai voir des expos pas intéressantes
Me méprendre sur les méandres
M'auto-diffamer dans la presse afférente
Et m'exterminer à me disperser mes cendres

Je me nierai de toutes mes créations
Me débarrasserai de mon savoir accumulé
Me percerait les yeux, me priverait d'audition
Pour ne ressentir que l'air salé

Et j'irai au-delà, car c'est du jamais fait
Et pour l'après, seulement, j'écrirai
On me reconnaîtra mort, c'est parfait
Et mes détracteurs, ainsi, je tairai

Fabulle Avant, 06/11/2015

* C'est vrai que j'ai eu une mauvaise journée
** Au 13-14-15, mais un bien plus sale week-end.

jeudi 29 octobre 2015

Spleen à l'aveugle

Je suis sorti péniblement de ma solitude
Car il fallait sauver des apparences, l'attitude
Faire croire au monde que j'existais pour composer
Et comme Picasso, créer dans le noir de l'atelier

Il est sorti de sa chambre rapiécée
Un manteau sur le dos, sacrément déprécié
Et s'en allait dans les rues bien changées
Par le temps, par les gens et les belles simagrées

Et je me suis laissé dire que l'avenir
Avait quelque chose d'effrayant, et finir
Par s'asseoir sur un banc, observer la société
Attendre que tombe une belle nuit d'été

Et de mon isolement, j'ai tout compris
Qui ces promeneurs étaient, d'amour épris
Et que s'envolent les sentiments par le temps
Et qu'essaient de fuir la vie, les gens

Fabulle 28/10/2015

Les déconvenues

J'aurai voulu vous raconter ma vie
De faire une montagne, ce rien de moi
Que vous me disiez ensuite votre avis
Est-elle merdique ou est-ce moi?

Pourquoi je fais parti des invisibles?
Qu'il y a-t-il que je n'ai pas?
Serait-ce donc ça la vie, de l'adversible
Et des filles qui passent, qu'on ne revoit pas?

Je t'ai cherchée Raphaëlle, crois-moi
Mais pourquoi ne viens-tu pas à moi
Certes, c'est dur de trouver quand on n'existe pas
Mais par efforts et hasards, on se retrouvera, n'est-ce pas?

Bref, ça fait trop de questions pour dormir
On ne dort plus quand on aime l'inconnue
Et que les jours sont faits pour se mentir
Et les nuits, de rêves et déconvenues

Fabulle 28/10/2015

vendredi 16 octobre 2015

Tes errances t'aiment

Il serait peut-être temps d'aimer
Ouvrir son cœur à une inconnue
Rêver enfin, vivant et damné
Retourner au paradis, nu

Et j'ouvrirai des voies porteuses
D'espoir et de jeunesse
De musique aux heures heureuses
Et de poésie aux rimes de sagesse

J'irai te retrouver au-delà
Mourir dans ton sein
Et me traîner dans les galas
Chercher l'ivresse des miens

Et quand mon corps t'aimera
Je serai fini et pourrai partir
Car la fin, ce sera
Et l"heure d'en finir

Fabulle 09/10/2015

Les habits d'hivers

Il fait -6 dehors, il neige encore
Le manteau retroussé sur le nez, je sors
Prends une poignée de neige, respire
Et finalement, prends le parti d'en rire

Les gants que j'enfile sont chauds
Mais je les enlève, ainsi que mon manteau
Je les laisse par terre pour qu'un sans-abri
Les trouve et puisse dormir avec mes habits

Et une fille passant, me voit sans bonnet
Mes cheveux gelant, atteignant des sommets
Elle sort de son sac une casquette, celle de son ex
Et m'invite chez elle, pour y mettre du tipex

Brûle-là, m'a-t-elle dit, et le feu aidant
On se dévêtit, s'embrasse à pleines dents
On s'oublie, ne craignant plus le froid
Et la vie à laquelle enfin, je crois

Fabulle 16/10/2015

jeudi 17 septembre 2015

D'une chaleur mortelle

Comment te dire que j'ai froid dans les veines?
Qu'il faut pour que je t'aime, une chaleur mortelle
Que sans eau, je parcours les déserts, les plaines
Pour me rappeler l'amour, qui est-elle?

Il n'y avait plus rien entre nous
Juste une distance prudente et nécessaire
Une envie de prendre mes jambes à mon cou
Une autre envie d'engager un mercenaire

Mais se pourrait-il qu'on traverse tout ça
Qu'on se fasse aux images du réel
Que j'envahisse ton espace comme un chat
Qui sublimerait le fait d'être si belle

Cela reste mes pensées et suppositions
A ton égard de me mentir si souvent
Et parfois de blâmer toute la création
Pour te revoir comme avant

Fabulle 16/09/2015

lundi 7 septembre 2015

Les taiseux

Au fond de lui, il rumine ses secrets
Égraine la liste des gens qu'il connaît
Et se demande à qui il peut les dévoiler
Sans que cela fâche, entache sa maisonnée

Il imagine les probables conversations
Répète d'interminables introductions
Plante le décor, près d'un feu de cheminée
Un rendez-vous grave pour sa renommée

Il voudrait que l'humain passe avant tout
Qu'on oublie les querelles, le passé entre nous
Qu'on cause vrai et pas de débilités
Comme le temps qu'il fait, les récoltes à planter

Mais dans sa liste, il ne trouve personne
Pas une à qui ouvrir son cœur
Alors, il fulmine la journée, sermonne
Et se fonde fatalement dans sa douleur

Fabulle 06/09/2015

Et je ne puis vous quitter

Il était pourtant l'heure de partir
De trouver ma liberté de papier
Enfin, avoir l'audace de me dévêtir
Et ne plus vous revoir sans crier

On se serait vu comme ça de passage
Entre deux longs dîners mouvementés
On se raconterait nos vies bien sages
On se morfondrait au soleil l'été

Et lors des hivers, on se remémorerait
Nos jeux d'enfance, nos bêtises d'écolier
Sans que cela porte à conséquence, entraînerait
Des silences gênés pour la semaine déliée

Alors que jamais je n'ai pris le temps de vous trahir
Vous me rappelez sans cesse et vergogne
Que jamais, je ne puis vous quitter
Et passerai ma vie à observer les cigognes

Fabulle 06/09/2015

Les midis de rentrée

Les parents courent vers leurs enfants
Il est temps de déjeuner, de débriefer
Alors que le bambin me mime l'éléphant
Je cherche le menu de ce qu'il va bouffer

La liste des fournitures dans une poche
Il se perd dans les étalages de cahiers
Ne trouvant pas le format, il reproche
Aux enseignants, un complot d'équipementiers

Et il se retrouve seul dans la cour de récré
Ne connaissant personne avec qui sympathiser
Il restera là jusqu'à qu'on vienne le chercher
Et lui fasse présenter un élève à embrasser

Puis sonne la cloche, l'heure de rentrer
Quand s'isole un enfant dans un coin
Caché au reste, pas envie de finir l'été
Que les vacances nous paraissent loin

Fabulle 05/09/2015

Noirceurs

Je ne supporte plus d'entendre les rires
Ni la liberté enfantine, ni les colères inutiles
Je n'aime plus divaguer dans mes délires
Le réel m'oppresse dans des frontières subtiles

Je ne peux plus distinguer ce que je suis
Ce qui m'aspire, me transcende, me fait vomir
Je n'ose qu'une chose, écrire et l'ennui
Qui m'accapare dans une tentative d'en finir

Alors, je marche par survie dans les rues de Paris
Et l'attaque s'assomme de cris étourdis
La nuit tombe, je croise des gens aigris
Mon reflet dans les vitrines me le dit

Et quand l'espoir, le dernier vient à manquer
Je traverse un pont sur la grande Seine
Et saute clandestinement pour une péniche, embarquer
Pour qu'advienne ce que vaudra mes veines

Fabulle 05/09/2015

samedi 8 août 2015

Verlaine ou la jeunesse d'aujourd'hui

Dans la rue, le soir, en ces mois estivaux
Paris se vide, laissant place aux ados
Qui n'ont pas de quoi partir sur les plages
Car pas d'auto, ni de quoi payer le péage

Alors, en terrasse, il s'installe, commandant tout
Car pour les Anglais, les heures sont heureuses
Et divaguant à l'âme de sujets prête-tout
De conversations qu'on oubliera après la trotteuse

Et tandis que la note s'accumule, ils rient
A gorges déployées, sonores et ostentatoires
Car pour aujourd'hui, c'est comme si on prie
On aspire aux choses, en se racontant des histoires

Et ils rentrent à pied car le métro a fini de passer
Et se ramènent seuls, traversent des rues inconnues
Se perdent dans la nuit et s'endorment ainsi
Sur le sol, parmi les détritus
Jusqu'au matin transi
Où ils émergent lassé

Fabulle 06/08/2015

L'abolition du 4 août

Ils se sont réunis toute une nuit, le tiers-état
Il y avait un grand enjeu, on allait mettre fin
A toutes les injustices, les passes-droits et les dîners fins
On allait à tout jamais changer la face de l'Etat

Ils avaient l'approbation du peuple, ç'aurait dû être simple
Un bout de papier à entériner et la noblesse disparaissait
Alors pourquoi ils y ont passé toute la nuit? Ils hésitaient?

Il n'y avait pourtant rien à craindre, ils avaient gagné
La Révolution remportée, sûr que longtemps, on en reparlerait
Alors tant pis pour sa propre ambition, la fin, je votais
Fini les privilèges, tous égaux lorsqu'on naît!

Voilà ce qui devait bouleverser l'ordre établi
On allait mettre au placard la cour et ses rois
Et en moins de temps qu'il en faut pour compter jusqu'à trois
Au profit des gens présents-là, il fut de suite rétablis

Fabulle 04/08/2015

jeudi 23 juillet 2015

Ces choses

Il y a des choses dans ce monde que tout le monde veut
Aimer et être aimé est certainement la plus convoitée
Car c'est une improbabilité de chaque instant et qu'heureux
Dans ce surplus d'âme, ne pourrait passer un bel été

Et dans cette recherche permanente, de jaugements approximatifs
On espère et anticipe, imagine chaque histoire comme unique
Pour que la bonne personne nous ayons trouvée, addictif
Et malade pour longtemps, sans envie d'antibiotiques

Et c'est pour ça qu'on se retrouve sur une chaise, un soir
Debout à observer la Tour Eiffel, cette absurdité phallique
A frisonner au vent qui dans votre visage, vous redonne espoir
Que la fille que j'aime est là, dans le panoramique

Et qu'enfin le chaos qui régit ce monde ait un sens
Celui de nous rapprocher jusqu'à l'ultime collision
Explosion d'un monde aux mille incohérences
Et triste vie d'un poète aux fatales illusions

Fabulle 23/07/2015

mardi 7 juillet 2015

Les zèbres

Et c'est sur une savane que je me suis retrouvé
Les zèbres m'entouraient, ils se rafraichissaient
Et l'avenir dépendrait de ce qu'ils buvaient
De l'eau pollué, trouble, puante, macérée

On en avait mis là par inadvertance
Par nos activités de croissance effrénée
Dire que cette eau est ma survivance
Et qu'elle était pure quand je suis né

Alors, mourant de soif, je chasse les zèbres
M'approprie un peu d'eau qui me donne envie de vomir
Je ne sais pas si j'y surmonterais les ténèbres
Quand je me pose sur la roche pour dormir

Et des rêves pas frais, je me vidai
Le jour se levai, et mes yeux ne s'ouvraient
Les animaux commençaient à me taillader
Mes illusions faisaient de plus en plus vraies

Fabulle 06/07/2015

samedi 4 juillet 2015

Elle et moi

Assise à un bar, elle regarde vers moi
Distraitement, elle ne doit pas me prêter attention
Mais ses yeux reviennent se poser sur moi
Plus insistants, avec envie et de claires intentions

Comme parade, je détache mes cheveux
Et me rends compte que je la regarde aussi
Et que l'envie monte petit à petit dans mon creux
Et que je rêve sur le basculement, et si

Je passais de l'autre côté, elle est belle
Et moi qui prétendait l'être devant mes amies
Elles discutent entre elles mais il n'y a plus qu'elle
Et son aura se répand en moi comme une épidémie

Et là, elle se lève, allant à visée aux toilettes
Alors je me lève, et la rejoins dans l'endroit
Auquel je m'attendais pas, qu'à l'amour, je sois prête
Et si fabuleuse, qu'un baiser se fraya entre elle et moi

Fabulle 04/07/2015

Les lignes de métro

On aimerait que les lignes ne se finissent jamais
Qu'elle ne s'arrête pas comme prévu à la prochaine station
Que toutes les convention changent car j'aimais
Celle qui était à mes côtés pour Issy destination

Elle m'a fait écouter de la musique car l'ivresse
Nous guette tous sur les rames, et l'écouteur partagé
Signifie bien plus qu'une brève trêve à Abbesses
Un monde qui se crée, tout un univers imagé

Et le rêve s'écourte, fatal, et si je ne la revoyais
Mon cœur de finir n'en pourrait plus de crever
De battre à la première inconnue qui me regarde niais
La déshabiller, savoir si continuer, on aurait dû rêver

Alors quand à nouveau le métro s'engouffre dans le noir
Je ne pense qu'à une chose, redescendre et retourner
Faire un changement, concrétiser ce qu'il me reste d'espoir
Pour qu'enfin l'amour dans mon cœur puisse séjourner

Fabulle 02/07/2015

Course d'orientation

J'ai perdu le chemin de mon cœur
Et les hommes s'entretuent en forêt
Je cours pour n'avoir plus peur
Et dans une crevasse, marque l'arrêt

Ma boussole devient alors folle
L'aiguille ne fait sans cesse que varier
Et je reste, évadé, hors-sol
Sans plus l'espoir de me marier

Je repars à travers les broussailles
Les arbres me regardent passer
Et me fouettent en guise de représailles
Je tombe à terre, trop de tout lassé

Je finirai donc ici, ma carte à la main
Qui ne m'aura finalement servi à rien
Je ne voulais pas y lire le chemin
Et c'est ici que meurt Fabien

Fabulle 01!07!2015

A l'idée

Je me fais subitement à l'idée
Qu"un jour, je devrais définitivement te quitter
Qu'il me faudra t'oublier, vivre d'un amour raisonné
Et ne plus repenser que tu étais la seule que j'aimais

J'en aimerais donc une autre, c'est décidé
J'ai échoué de te retrouver
Je ne serai pas heureux mais je m'y ferai
Je ne comptais pas l'être quand je suis né

Et cette fois-ci, il n'y aura plus "Et de si
Je te rencontrai dans la rue comme je l'ai rêvé
Mon chemin, je serai obligé de passer
Et ferai de moi, le plus grand lâche indécis

Alors Raphaëlle, je ne sais pas si tu te souviens de moi
Mais ne m'aime plus
Peut-être est-ce mieux ainsi pour nos émois
De ne pas s'aimer comme on aurait dû

Fabulle 27/06/2015

mardi 23 juin 2015

La tyrannie du café

Ce ne sont que des idées jetées sur papier
Réunis manuscrits, brouillons et projets
A deux, on se penche sur les écritures penchées
Et on se dit, voudrais-tu prendre un café

Et celui-ci nous dissipe passagèrement la fatigue
Nos yeux qui se fermaient devant des équations à la craie
On discute de foot, de gens qu'on voit de loin ou de près
Et on oublie le boulot, le café casse la digue

Celle qui séparait mon esprit de l'extérieur
De ces faits d'actualité mineurs à Bordeaux
Je n'arriverai plus à me reconcentrer de sitôt
Je suis perdu dans l'attente que passe les heures

Et pour lutter, je reprendrai bien un café
Celui qui me tuera, me fera licencier
Mais rite de passage obligé, socialement lié
C'est aujourd'hui au chômage que je me le fais.

Fabulle 23/06/2015

mardi 16 juin 2015

Bonnard

Mon fils pourrait faire bien mieux que lui
Et de toute façon, c'est toujours le même chose
Pour te faire le même tableau, pas besoin d'aller en Arcadie
Tu crois que si ton fils peint, ça vaudra quelque chose

Vous voyez, je n'aime pas le parti pris qu'il a pris
La pièce avec des couleurs, elle devient trop nette
C'est la lumière éclatante qui empêche le contraste des gris
Si cher à Soulages pourtant, viens, on s'en va, Annette

Tiens, regarde, y a des femmes dans la salle de bain
Du coup, c'est sûr qu'on est loin de la réalité
T'aurais déjà vu ma femme se laver le matin
C'est pas aussi joli à voir, vive la pictularité 

Oh, darling, look, he succeed so much to feel the country
These french painters are so amazing, like this cow
This apple tree, and the light, darling, like Sacha Guitry
A play for France, so desperately poor now

Fabulle 13/08/2015

Deux fois factorielle quatre

Grégaire, cet aspect a pour orage une histoire d'hiver
Grégaire, cet aspect a pour orage un hiver d'histoire
Grégaire, cet aspect a pour histoire un orage d'hiver
Grégaire, cet aspect a pour histoire un hiver d'orage
Grégaire, cet aspect a pour hiver une histoire d'orage
Grégaire, cet aspect a pour hiver un orage d'histoire

Grégaire, cette histoire a pour orage un aspect d'hiver
Grégaire, cette histoire a pour orage un hiver d'aspect
Grégaire, cette histoire a pour aspect un orage d'hiver
Grégaire, cette histoire a pour aspect un hiver d'orage
Grégaire, cette histoire a pour hiver un aspect d'orage
Grégaire, cette histoire a pour hiver un orage d'aspect

Grégaire, cet orage a pour histoire un aspect d'hiver
Grégaire, cet orage a pour histoire un hiver d'aspect
Grégaire, cet orage a pour aspect une histoire d'hiver
Grégaire, cet orage a pour aspect un hiver d'histoire
Grégaire, cet orage a pour hiver un aspect d'histoire
Grégaire, cet orage a pour hiver une histoire d'aspect

Grégaire, cet hiver a pour histoire un aspect d'orage
Grégaire, cet hiver a pour histoire un orage d'aspect
Grégaire, cet hiver a pour aspect une histoire d'orage
Grégaire, cet hiver a pour aspect un orage d'histoire
Grégaire, cet hiver a pour orage un aspect d'histoire
Grégaire, cet hiver a pour orage une histoire d'aspect

Aspect, cette histoire a pour hiver un orage grégaire
Aspect, cette histoire a pour orage un hiver grégaire
Aspect, cet hiver a pour orage une histoire grégaire
Aspect, cet hiver a pour histoire un orage grégaire
Aspect, cet orage a pour histoire un hiver grégaire
Aspect, cet orage a pour hiver une histoire grégaire

Histoire, cet aspect a pour hiver un orage grégaire
Histoire, cet aspect a pour orage un hiver grégaire
Histoire, cet hiver a pour aspect un orage grégaire
Histoire, cet hiver a pour orage un aspect grégaire
Histoire, cet orage a pour aspect un hiver grégaire
Histoire, cet orage a pour hiver un aspect grégaire

Hiver, cet aspect a pour histoire un orage grégaire
Hiver, cet aspect a pour orage une histoire grégaire
Hiver, cette histoire a pour aspect un orage grégaire
Hiver, cette histoire a pour orage un aspect grégaire
Hiver, cet orage a pour aspect une histoire grégaire
Hiver, cet orage a pour histoire un aspect grégaire

Orage, cet aspect a pour histoire un hiver grégaire
Orage, cet aspect a pour hiver une histoire grégaire
Orage, cette histoire a pour aspect un hiver grégaire
Orage, cette histoire a pour hiver un aspect grégaire
Orage, cet hiver a pour aspect une histoire grégaire
Orage, cet hiver a pour histoire un aspect grégaire

Fabulle 11/06/2015

mercredi 10 juin 2015

Recyclage

Il y a des soirs où le monde vous paraît loin
Où le vent se met à frigorifier les arbres
Où vos dents vous font mal à en soigner
Et où l'on résiste debout, sans bouger une année
Pour rejoindre les dieux et leurs inutiles palabres
Et leur sourire, ensanglanté en coin

Il y a des nuits où les voitures ronronnent au loin
Et qui se fracasseront certainement contre des arbres
Et de leurs âmes, qu'ils remettront du temps à soigner
Et alors que leur paraîtront des siècles, une année
Tétanisé, car impossible de placer leurs palabres
Et seul, oublié, calfeutré dans leur coin

Mais surtout, il y a les jours où le soleil se couche au loin
Où les montgolfières passent au dessus des arbres
Et que les nacelles pensent à leurs atterrissages soigner
Et que cette seconde leur coûterait une année
Ils la prendraient, luttant contre les viles palabres
Du vivre plus, pour voir du canard l'ultime coin coin

Fabulle 09/06/2015

mercredi 3 juin 2015

Au vieux temps

Se réveiller un beau matin
Au creux des sapins
Et s'en aller gaiement
Luttant contre le vent

Regarder la montagne
Comme si elle me gagne
Et repenser à elle
Certainement la plus belle

Et se presser d'arriver
Pour peut-être la retrouver
Et ouvrir la porte
Transpercer son escorte

Et parler du cœur
Avant que je ne meurs
Et s'en aller gaiement
Emporté par le vent

Fabulle 03/06/2015

Jette cet oreiller...

Je me battrai contre des oreillers
Que je jetterai dans la Seine illuminée
Et les projecteurs sur moi vont se détourner
Vainqueur par chaos, je plongerai et vais vriller

Et c'est chez moi que cet oreiller est venu m'affronter
Je le mets dans l'évier, ouvre le robinet
Le remet dans le congélateur, attend la fin de l'année
Et ferai peut-être la paix, au lit, on va la fêter

Et la nuit, sur mon polochon gelé, il se vengera
Car agacé par la façon dont hier on le traitait
Et ruminant ses pensées, demain, il m'assassinera

Et mort étouffé, les lèvres violacées et gercées
J'aurai dû sur le pont Neuf, le jeter cet oreiller
Car recueilli quand s'éteignait la télé
Ce geste de pitié à amorcer mon décès

Fabulle 02/06/2015  

jeudi 21 mai 2015

Programmons

Contournons par une sous-routine récursive
De complexité quadratique évidente
Et aimons-nous jusqu'au bout de la coursive
Et reprenons nos chemins dans les pas de Dante

Retrouvons-nous grâce à une synchronisation parallèle
Et marchons main dans la main lors du processus
Amoureux si cela ne tenait qu'à moi de parler d'elle
Et régulier comme mon attente entre deux bus

Anticipons et analysons les besoins, répondons-y
Par un contrôle continu de qualité, si j'envie
Et créons algorithmiquement, une nouvelle poésie

Et crashons nous comme tout bon programme qui conclut
Je me debuggerai pour le prochain beta-test
Sur le coin d'oreiller et des draps en surplus

Fabulle 21/05/2015

La nuit, les enfants crient...

La nuit, les enfants crient comme si leurs vies en dépendaient
Et les parents, fatigués, font comme s'ils n'entendaient
Et se recouchent culpabilisant de laisser la vie s'exprimait
Mais demain ils travaillent, un congé ne peuvent demander

Alors, c'est au matin pesant qu'ils se rattrapent
Ignorant de fait les évènements précédents
Se font pardonner sur l'épaule d'une amicale tape
Espérant secrètement finie la rage de dents

Et au boulot, submergé par les aspects financiers
Se trahissent par des expressions enfantines lapidées
Pensent à leur bout de choux, à la crèche, resté

Et le soir, à l'heure d'aller le rechercher
Tout recommence, le nourrir, le recoucher
Mais cette fois, quand il pleure, se lever

Fabulle 19-20/05/2015

Vel d'hiv

Et soudain, je débouche sur la plaque
Froide et muette, avec un texte pour rappeler
Mais les mots, si faibles face aux massacres
Et la rue si pleine de vie pour pleurer

Et soudain retentit ma sonnerie aux morts
Ces coups de maillets du chantier attenant
Cette plaque noyée dans les échafaudages du nord
Et ces coups sourds, graves, qui retentissent maintenant

Notre esprit ose à peine imaginer et pourtant
On connaît l'histoire, on a vu des photos en blanc et noir
On sait tout en sachant ne rien savoir de ces temps
Et on pleure finalement sous le métro qui passe le soir

Fabulle 08/05/2015

jeudi 30 avril 2015

Bien entouré

Je me pose à plus de neuf heures dans la salle
Les murs rouges m'observent, une foule de personnages
Quelques visiteurs encore présents regardent, détaillent
Ça va bientôt fermer, et pour moi seul, un vernissage

Il y a Géricault qui me montre son radeau
Ces doubles triangles, l'espoir et la désespérance
Il y a Delacroix qui me montre son bateau
Juste à côté, pour copier jusqu'aux apparences

Mais c'est d'un autre tableau dont on parle beaucoup
Une liberté que Paris puisse retrouver
Et ces barricades qui auront tenu le coup
Et ces gavroches qui aux armes en sont arrivés

Puis on parle de Sardanaple, d'officiers espagnols
De Napoléon bravant le froid et les batailles
Et des passants du Louvre, se pressant, sylvicole
De voir un panneau sur bois qui sourit canaille

Fabulle 30/04/2015

Génocide

J'envie Baudelaire, Verlaine et Rimbaud
Car malgré la misère, même Hugo
N'a pas connu les génocides fratricides
Et en poète, vivre avec ça, toujours lucide

De ce que l'homme peut faire vraiment
Quand il écoute sa folie, son désespoir d'ici
Et qu'il se met à tuer, tous, lâchement
Et à effacer toutes traces des gens, et si

Je devais invoquer leur plume, en parler
Des atrocités commises, par nous et sur nous
Que diraient-ils? Seraient-ils décemment déclamer
Des vers sans sens et sans faute de goût

Alors j'envie ce possible optimiste
De ce que l'homme n'avait pas encore fait
A rêver de lendemains enchantés pacifistes
Mais si cruellement absent pour les hommes de bienfaits

Devrais-je le signer?

Le passeur de rue

Sur les escaliers, ils disent "Eh, t'es bonne, toi!"
Pardonnez-leur, on ne leur a pas appris la poésie
Et si inaccessible vous paraissez que ma foi
Ils tentent l'impossible avec un peu d'hypocrisie

A l'école, on leur apprend à se taire
A écouter un long monologue sur Molière
Avec des dates, des titres qu'on ne comprend pas
Et on bavardait en classe, on n'écoutait pas

Et sortie de là, n'ayant jamais nous demander de parler
On voit les gens, sortir avec des filles de rue
Et nous, comment en attraper une, il fallait
La question posée, on imite ce qu'on voit, bourru

Mais délaissé et plus que par une fille
On interpelle à qui veut bien entendre
Nos compliments appris sur le tas, pour une idylle
Je t'en supplie, de te pécho, je ne peux attendre

Fabulle 28/04/2015

mardi 21 avril 2015

Au service de la solitude

Il traîne le soir dans les recoins sombres
Espérant que personne ne le voit se gargariser
Il attend que quelque chose se passe, il sortirait de l'ombre
Et vivrait pour les gens, juste sans se ridiculiser

Mais rien n'arrive et il reste dans le noir
Ils voient des gens passer sans le regarder
Et il n'ose entamer la conversation, l'histoire
Qui le ranimerait dans l'étude des hominidés

Alors, quand vient à passer celle qui l'attendait
Il n'ose bouger, car qui de droit doit aborder
Une inconnue dans la rue, sentence idéale

Tandis que la nuit se lève, il retourne chez lui
Et se retrouve seul dans un univers, son huis
En se morfondant, a-t-il raté l'histoire de sa vie?

Fabulle 21/04/2015

samedi 18 avril 2015

Sire, concision!

Sire, concision est le maître mot
Pour vous faire comprendre, tel l'abrupt
Qui déferle chez les gens, faisant la queue
Pour obtenir votre parole, un bruit qui éructe
Ou bien une bénédiction, pour leurs marmots

Alors place à la fête, à la célébration
Car d'après les messes basses, elle est attendue
Comme le messie, si j'osai, mais surtout vous
Ces gens veulent voir le roi danser avec sa due
Une occasion pour le peuple de montrer sa dévotion

Alors, coupons court à toutes les rumeurs
Et montrons de quel Dieu je suis issu
Car le pouvoir vient avec les grandes peurs
Celles d'au-delà, celles qui nous enterrera ossu

Mais sire, avant de ressusciter l'ambiance
Prendriez-vous bien de ce poison nommé alcool
Avec plaisir! Le roi doit être ivre de ces sujets
Ce soir, nous allons inventer le monde, l'école
Pour que subsiste intelligemment notre descendance

Fabulle 14/04/2015

jeudi 2 avril 2015

Poètreries VI

J'ai enfin convaincu un lama
De m'accompagner dans l'Himalaya
En tant que sherpa, il tiendra la caméra
Pour filmer l'ascension du dernier maya

Car c'était moi, selon toute généalogie
Je suis remonté jusqu'à Pachacamac
Et si j'oserai, poète, une analogie
L'Everest, c'est pas une sieste dans un hamac

De plus qu'il se met à neiger
Comme dans mon pays natal, l'Antarctique
Je suis né là-bas, de deux ans âgé
Dans une civière, de mon père, à l'instant critique

Mais cette fois-ci, c'est le pingouin qui filmait
Mon père, malheureux, n'a pas pu rencontrer Sergio
Et à mon grand regret, il me manque en ce mois de mai
Ce grand poisson du monde, toujours à jour de ces agios

Fabulle 01/04/2015

lundi 30 mars 2015

Les gardes du Carnavalet

Après avoir mangé chinois, ils reviennent bosser
S'assoir devant son Paris, l'histoire
Et discutent du dernier Michael Bay, lassé
De garder ceux qui ont voulu toute la gloire

Ils se sont révoltés et ont en fait un musée
De la clé de la chambre de ce bon vieux Louis Capet
A une pierre d'un mur de la Bastille, scellé, amusé
Qu'on vénère un bout de caillou face à une vulgaire épée

Et il y a des jours où l'ennui guette encore plus
Quand aucun visiteur ne monte l'escalier
Où est passé l'esprit de révolutionnaire du populus
Ils préfèrent de nos jours prendre l'escalier en acier

Alors il ne me reste plus qu'à regarder le ciel gris
Au moins lui ne changera pas, il sera toujours là
Car les toits de Paris, on les a déjà pris
Et l'on recommencera, je suis sûr de cela

Fabulle 28/03/2015

Face à la tour

Ayant vue à mon tour sur la tour
Et son phare qui guide les noctiliens
Je me perds dans le lointain de l'autour
Des monuments cachés par l'illustre parisien

Et elle s'illumine comme l'instant divine
Et elle se cache entre les hauteurs locales
Des immeubles montés, des cités rapines
Des rues siliconées au béton décalé

Mais vous savez ce qui lui fait de l'ombre
C'est Bouygues Telecom, son logo bleuté à l'horizon
Qui rappelle mercantile, qu'il faut acheter sombre
A minuit si l'on peut, une réplique d’échanson

Alors de Grenoble, je me rappelle la Bastille
Que j'aurais du prendre dans mes bagages pour montrer
Qu'importe l'endroit et la hauteur, la nuit scintille
Par son histoire délurée de places illuminées

Fabulle 27/03/2015

Insurrection

Je suis allé au commissariat et on m'a fouillé
La menace était trop grande, j'allais voter
Enfin me dédouaner par ma mère car elle va dépouiller
Les résultats de la commune et frontiste, veut éviter

Car il faut bien se rendre compte que l'art de gérer
J'entends, pour les cités à des battements d'ailes
Comme toutes difficultés économiques qui se créent
On vote extrême juste pour le plaisir, on bêle

Alors pour m'insurger, je vote républicain
Et si vous voulez savoir pour qui, voyez ma circonscription
Pardon, mon canton, doublé en plus, face aux mesquins
J'entends le taux, ma peine avec circonspection

Alors voilà, je me procure une procuration
A Clamart, là où j'élis résidence pour travailler
Et résister face au quotidien d'élection
Et des poètes tristes du destin des dépouillés

Fabulle 27/03/2015

vendredi 27 mars 2015

Pourquoi une casse auto?

C'est vrai, quand je suis triste, ce qui arrive
Je me retrouve rarement à pleurer dans une casse auto
A m’apitoyer sur un rétroviseur pulvérisé d'une moto
Sur l'amant parti car demain, il faudra que j'écrive

A la limite, si j'avais une voiture à réparer
Peut-être irai-je pour trouver quelques pièces usagées
Mais de là, à pleurer devant la personne chargée
Entre deux essais de courroie à faire tourner

Si jamais je dois déprimer, je le fais chez moi
Il n'y a personne pour me déroger du chagrin
Et c'en est mieux ainsi, à faire calmer ses émois
C'est la solution à tout, au défilement des matins

Alors résiste-moi encore, vieille deux chevaux décapotable
Tu ne m'auras pas avec tes élancements poétiques
Tu ne me retiendras pas, je sais de quoi tu es capable
Et entre nous, se trouvent des immenses étendues désertiques

Fabulle 18/03/2015

samedi 14 mars 2015

Accidentogène

Aller au boulot le matin devient trop dangereux
Entre les piétons qui zigzaguent, les bus qui dérapent
Les loups qui rodent dans la forêt fou perdu amoureux

Je décide en toute conséquence de ne plus y aller
Pourquoi risquer sa vie pour si peu d'embellie
Ou alors en plusieurs étapes, mon trajet de cent mètres étaler

Ah car oui, j'habite à cent mètres, vous l'ai-je dit?
Non mais quel incorrigible je fais, c'est aujourd'hui
Les manières s'effacent au profit des lundis

Car se réveiller d'une torpeur sociale
Devient de plus en plus dur, doigt frontal
Pour se lever, et faire que les choses se fassent
Pour un profit non homogénéisé et paie éparse

Alors PPE pour tous, tant qu'on revient pas au CPE
Qui était encore plus source d'accident
Rien qu'en manifestant tiens, me blesser, je peux
Comme me faire licencier pour une rage de dents

Fabulle 13/03/2015

Comme pour m'enfuir

Et je suis allé Gare du Nord
Comme pour m'enfuir après l'arrivée
On m'appelait pour un mystère, dehors
Mais je devais rester, financer mes traversées

Il me fallait acquérir un pass transport
Pour pouvoir me sublimer, bref, travailler
Car l'écriture n'est pas prêt de me payer encore
La poésie deviendrait un problème à pallier

C'est pour ça que j'ai voulu fuir les souterrains
Les métros qu'on prend venu le lendemain
Le soir de trop passé, je sors Canal Saint Martin
Prendre une bouffée d'atmosphère au matin

Et quand on considère ces écluses débotées
De Marne et de Belgique, je me suis ôté
Pour que je puisse suivre la prévisible route
Et délaissé l'appel du train pour Beyrouth

Fabulle En Mars

samedi 28 février 2015

Libre?

Il y a bien une poésie que je n'ai jamais su faire
Quand j'étudiais à Grenoble, cette cité de tramway
C'est sur un tag qui m'a interpelé, la belle affaire!
Mais qui philosophait et partout sur les murs se retrouvait

Libre? C'était ça l'éternelle question
J'ai voulu un jour, tous les recensés
Pourquoi pas son auteur retrouver en action
Enquêter, m'interroger sur ce tag incensé

Pourquoi ce tag, encore un coup de ces tramways
Bref, je n'ai pas résolu le problème, son auteur
Aussi bien que la question, insoluble dévoué
A la philosophie de quartier, des menteurs

Il y en a au moins un que je comprenais
Aussi génial que le premier "Vive la joie!"
Sur un mur vierge, et depuis, jamais effacé
Car si vite compris par tous, à la fois

Fabulle 16/02/2015

Selfie

A-t-on vraiment besoin de selfie?
Aujourd'hui, j'ai vu une foule, une âme
Et ça m'a suffit de mes velléités de défi
De narcissisme ambiant, qui lentement se drame

J'ai vu une immense marche de crayons
D'introspections inattendues, de questions bienvenues
Et de poésie, je n'ai pas peur de le dire, osons
On se le dira plus tard dans les déconvenues

Car la suite nous fait peur, au fond de nous
On le sait qu'on est insouciant de ne se soucier
Mais que c'est la seule bonne réponse au tout
Et aux choses qui se trament dans les délaissées cités

Alors on change imperceptiblement, sans qu'on le veuille vraiment
On regarde plus méfiant, au détour d'une rue
Car qu'est-ce qui nous attend sans notre égo dément
De drôles de choses, mouvantes et si crues

Fabulle 16/02/2015

Quittons Grenoble

Et en coup de vent, je suis parti
Comme imprévu, je quitte Grenoble
Sans dernière visite, même pas à Darty
Un dernier regard, au revoir ville des ogres nobles

On se quitte sur un mauvais jeu de mots
Comme en Quarante, où le lion surveillait
Encore comme neuf, mon appart des mots
Deuxième et premier degré inclus, j'y veillais

Et à la gare, je quitte cette misère
Que l'Isère traînait en vrac, confluent
Et qui aiguisait mon appétit de forestière
Raclette et autre tartiflette des grands

Alors Bye Bye Stendhal, je ne prendrais que le noir
Le rouge ne me va pas, mais la Chartreuse pourquoi pas?
Je me revêt de mon ultime soir
C'est de ma Grenoble époque, le trépas

Fabulle 16/02/2015

Le self des solitudes

On vient là à midi quand on n'a personne
On déjeune face à une chaise vide, son plateau
Et on regarde méfiant, hagard les voisins qui détonnent
Et on se change les idées avec un verre d'eau

On ne se parle pas entre nous, jamais
Il ne faudrait tout de même pas sympathiser
D'autres vont aller retravailler, d'autres trouver
Quelques plans pour de nouveau dans la société s'insérer

Il y a aussi les plus âgés, ceux qu'on dit cramés
Qui n'ont plus le droit de parler, de participer
On s'était donné rendez-vous ici avec Mémé
Et on évoque nostalgique les souvenirs de Pépé

Et puis quand vient l'heure de partir
Notre cœur s'étire, rejoindre cette maison vide
Si grande depuis que d'amour, tu m'as fait mentir
Oui, car l'amour ne vainc pas la mort livide

Fabulle 16/02/2015

Ce que je t'aurais dit

Ne t'en vas pas, je sais, tu ne me connais pas
Mais il n'appartient qu'à toi que je t'appartienne
Enfuyons-nous par le bas de la table, après le repas
Et cette prairie que tu vois, elle est notre et tienne

Regarde les étoiles, imagine que je t'aurais perdu
Je me serais plongé dans la nuit, dans la clarté
Et je t'aurais aimé à travers Orion, bien entendu
Et j'aurais sombré de larmes, bloqué devant un sachet de thé

Alors tu vois ce à quoi tu as échappé, de mièvreries
Et de poèmes bâclés à l'eau de rose, sans superpose
Et sans repos, d'amour à six heures huit, de pierreries
Pour me rattraper de ma lâcheté, si jamais je n'ose

Heureusement tu es là, on a évité la cata
Imagine qu'on ne se serait jamais revu
Je me serais enfermé dans une vie et il rata
Tout ce en quoi il existait, en poète prévenu

Fabulle 13/02/2015

samedi 31 janvier 2015

De nature encourageante

Quand des nuages passent au-dessus de ma tête
Et qu'une pluie fine en vient à tomber
Et que l'amour est presque à portée
C'est de nature encourageante, et peut-être

Que cette symbolisme de vie s'acharne
Que l'amour s'échine à planter des échardes
Dans mon cœur qui guette à la lucarne
Celle qui passe, la bonne, ma camarade

Alors sur ce banc où j'attends
Rassurez-vous, je ne me méprends
Je sais que rien ne tombe comme ça
Et pourtant, je n'attends que ça

Alors, reprenons le temps de partir à la capitale
Recouvrez mes aventures de poésie animale
Et recroire en les mots de passage
Et réécrire comme on retrouve un paysage

Fabulle 20/01/2015

L'ambiance du monde

Il y a des époques plus simples que d'autres
Où le temps s'en fout des pauvres et des riches
Qu'ils laissent tranquille sans guerre, ma biche
Et petit canapé four, au s'il vous plaît, pain d’épeautre

Auriez-vous vu ces événements d'attentat, chérie?
Oui, ça passait à la machine toute la journée
Et d'un poste à l'autre, ça décrit, ça crie
Et ils sont là, à disséquer, à se la ramener

Mais ne sous-estimons pas l'avis du peuple
Après tout, il s'agit d'éviter un autre 14 juillet
D'ailleurs, regarde, rien ne rime avec ce peuple
Ils changent d'avis comme on peut bailler

Mais bon, il s'agit quand même de participer
Faudrait qu'on envoie Martine acheter Charlie
Ça ferait d'un bel effet sur le buffet
Enfin le temps que tout ça se calme, darly...

(-ng) Fabulle 29/01/2015 

Car je sais que je vais mourir

Vous savez, la vie m'en a assez convaincu
Je crois bien qu'à un moment, je vais mourir
C'est inéluctable, un jour, je serai vaincu
Et mon souffle s'éteindra, ainsi que mon rire

Alors quels arguments pour cette assertion?
L'expérience d'abord, de ma propre vue
Voir les plus grands lutter et rater l'évasion
Et ceux qui se font oublier, tomberont pourtant drus

Et puis, il y a le temps, je vois qu'il passe
Et qu'à aucun moment, il ne s'arrête
Que ce soit de l'air, les gens qui brassent
Ou se terrent dans les bars dans le coin ronflette

Alors, je crois que je vais mourir, mais on s'y fait
Après tout, on y passe tous, alors que ce soit moi
Mais bon, sait-on jamais, je suis peut-être parfait
Et l’œuvre que Dieu voulait, pourquoi pas, ma foi...

Fabulle 29/01/2015 

vendredi 16 janvier 2015

La feuille du poète

Il y avait cet arbre près de la rivière
Que je voyais chaque jour en allant travailler
Et j'ai appris qu'il était menacé, tenaillé
Entre un projet de construction et la bruyère

J'ai vu les grues un jour arrivé, mon arbre isolé
Les ouvriers creusaient encore loin de mon ami
Je savais bien qu'un jour, ils l’abattraient, désolé
Et qu'il l’oublierait pour du béton, sa pandémie

Alors une nuit où je pouvais voir à la lune
J'ai franchi les barrières du chantier, clandestinement
En poète, marché vers cet arbre et ses runes
Laissés par des enfants s'aimant tendrement

Et j'ai détaché une feuille, empoché dans mon jean
Car c'est tout ce que je pouvais sauver avec mes moyens
Et le lendemain, l'arbre déraciné, tronçonné pour rien
Ma feuille dans la main, je lutte silencieux contre le crime

Fabulle 15/01/2015

La France en marche

Les mauvais esprits qu'ils sont, diraient qu'elle piétine
Tant le monde s'empare de la rue, de l'avenue
Et de liberté qu'on croyait préservée, clandestine
Et qu'elle surgisse comme cela, tombant des nues

J'ai vu tant de pancartes, de dessins depuis mercredi
Que je me suis demandé pourquoi on parlait pas avant
Alors que les Lumières criaient malgré les édits
Et ne se cachait pas pour rire contre un paravent

Et puis à la fin du plus grand piétinement de l'histoire
Après que j'ai parlé à des inconnus, applaudi dans la rue
Après que ces Français de poètes nous redonnent espoir
Revient la réalité, et les questions diviseuses des élus

Alors mais vers ou marche-t-elle la France?
J'espère vers plus de poésie, d'intelligence et de vie
Car des États-Unis d'après, je ne veux épouser l'odeur rance
De la suspicion, des insultes xénophobes, de l'histoire, sévit

Fabulle 15/01/2015

jeudi 8 janvier 2015

Je suis Charlie (et vous aussi)

Je sais que les mots peuvent paraître vain face aux actes
Je sais que je ne suis rien face à ça
Je ne sais pas avec qui ceux-ci ont fait un pacte
Et je sais que les poètes sont plus forts que ça

Que les Français s'appellent aujourd'hui Charlie
Et qu'ils lèvent tous leurs crayons dans le ciel
Et qu'ils dessinent pour être libres sans délits
Et que maintenant plus rien n'aura le goût de miel

Restent les dessins, les traces de nos frères assassinés
Et la une de demain "Car ils ont cru que ça allait nous tuer!"
Bien sûr, nous sommes morts, mais de ça, l'on renaît
Avec des amis en moins, mais plus solides que jamais

Alors, je voudrais tous les citer, ceux que je connaissais
Et ceux que je ne connaissais, Charb, Cabu, Wolinsky
Honoré, Maris et Tignous, alors je vais parler de décés
De choses horribles, levant pour eux mon verre de whisky

Fabulle 07/01/2015