samedi 19 avril 2014

Où tous les gens vont?

Je marche à contre-sens, où tous les gens vont?
Il fuit mon silence, suivent les alluvions
Et guide la danse du monde et de la nuit
Se détournent de moi, me laissant sous la pluie

Ils vont vers les étoiles, les clubs, les dancings
Moi, je fais voile, attends une inconnue dans un parking
Les gens vont s'amuser, se distraire pour oublier
Moi, je regarde en face, déprime, me met à crier

L'inconnue ne vient pas, l'amour attendra
Comme toujours dans ces cas-là, je me cache sous les draps
Pensant au prochain poème, à ces gens dehors
Qui ne vivent pas comme moi, n'ont pas le même sort

Pourquoi je pense comme ça? Qu'est-ce qui m'empêche?
Les gens ont-ils tous cette façon de foncer tête bêche
Et de ne pas réfléchir trois plombes avant de faire
De vivre ou d'aimer, de savoir ce qu'ils font sur Terre

Fabulle 17/04/2014

Quand on doute de tout

Quand on en vient à douter de son existence
On maudit Descartes pour se méthode patraque
Comment peut-on vivre dans le doute à outrance
A chaque pas ou pensée, me vient le trac

Est-ce que j'ai fait le bon choix?
Aurais-je dû prendre une pizza aux anchois?
Ai-je bien fait de ne jamais lui avouer
Tout l'amour que pour elle, j'éprouvais?

On en vient même à douter de ses pensées
A se questionner sur nos habitudes si ancrées
On en sort car on est obligé, on ne peut pas
Se laisser submerger, et on se prépare son repas

Finalement, on doit faire confiance aux autres
A tous ceux qui ont précédé, qui ont décidé
Qui ont eu des idées plus brillantes que les nôtres
Pour qu'on puisse vivre sans l'idée de se suicider

Fabulle 17/04/2014

D'un mauvais coca

Je me rappelle toute mon enfance d'un mauvais coca
Des vacances au bord de mer, des orages amers
De jeux de Lego, de paratonnerres dont je fais un cas
D'une distance de sécurité à l'éclair, et de ma mère

Dans les édulcorants du coca, se trouve les corayas
Ces bâtonnets, fruit du produit du travail à maman
Et de l'aspartame, une tromperie sur les mayas
Qu'Hergé a rendu aux Incas dans un égarement

Les goûters d'anniversaire où je me faisais parader
Dans l'espoir d'être aimé par d'autres que ma famille
De mois d'automne tous identiques, sensés s'aider
De mes horoscopes optimistes, phrase-bateau de pacotille

Et dans ces bulles, aspérités d'un verre trop sale
Je revois le champagne, sabré pour les grandes occasions
Celles dont j'étais, dont je n'ai su profiter sans escale
Voilà ce que je vois en goûtant du soda d'occasion

Fabulle 17/04/2014

jeudi 10 avril 2014

J'ai sauvé mon monde

Il ne m'a pas fallu de super pouvoirs
Mais simplement d'exercer mon regard
Pour voir que les gens manquaient d'espoir
Et qu'ils attendaient de moi, tant d'égards

Il m'a fallu simplement leur parler
Leur montrer qu'à leur groupe, j'appartenais
Je n'avais plus qu'à laisser me guider et aller
C'est comme ça que je sus pourquoi j'étais né

Je devais les sauver, leur rendre leurs libertés
Leur donner ma vie, ne plus vivre les nuits
Ils seront mon destin, ils seront ma nécessité

Alors, je les ai soulevés, le gouvernement renversé
J'ai pris les rennes, moi qui toujours Narien
J'allais sauver cette Terre aux lèvres gercées

Fabulle 05/04/2014

A la dure

Il n'y a plus personne dans les rues
Les bars ont maintenant tous fermés
Il ne reste que moi et cette pluie qui tombe drue
Et mes pensées qui me feront encore m'aimer

Le vent s'est mis à souffler, je remonte
Les dernières marches qui mènent à chez elle
Je sonne même si je sais qu'en fin de conte
Il n'y a personne, qu'elle n'est plus mademoiselle

L'alcool aidant, je m'endors sur le perron
Je rêve en noir et blanc d'un gros méchant
Il me tue et je ne me réveille même pas, ils paieront
Dans un prochain rêve quand j'aurai un lit au couchant

Où es-tu ma chérie? Il ne me reste plus que la pluie
J'ai tout perdu pour toi, et rien vu qui me sauvera
Entre les gouttes, une dernière larme invisible, j'essuie
Je repars vivre à la dure, à coucher parmi les rats

Fabulle 05/04/2014

Les funambules tristes

Ils ne savent pas s'ils arriveront de l'autre côté
S'ils ne tomberont pas sous les yeux du public
Il suffirait d'un déséquilibre pour naturellement s'ôter
Ce qu'il vit, et oublier de sa femme les répliques

Elle vient de le quitter, il y a une semaine
Et il n'y a plus d'espoir de la retrouver
Sur le fil, il avance d'une démarche incertaine
Tous les yeux se tournent vers cet être dépravé

Jusqu'ici, il pense à sa vie et avance mécaniquement
Il ne réfléchit pas à ses pieds, il divague dans les airs
Il croit voir se fille au bout, je deviens dément
Il me reste cinquante mètres avant de toucher terre

Mais j'entrevois une solution plus simple et rapide
Se pencher, attendre deux secondes puis patienter
Je reverrai ma femme plus tard, après mon suicide
Trois, deux, un, ma profession, je viens de réinventer

Fabulle 05/04/2014

mardi 1 avril 2014

Poètreries V

C'est décidé, je vais vivre à Tripoli
Car il est grand trop de trier les polis
Et comme je dis toujours merci à Bercy
J'ai espoir d'avoir de grands et beaux soucis

En ce moment même, je valse à Vienne
Car qu'il vienne Valls, je veux être son héros
Je lui dirai en face : "place aux beaux veaux"
En son fort intérieur, il aimera la mythologie fabulienne

Et en guise de casse-croûte, d'Hollande, je doute
Car d'Amsterdam ou de La Haye, je ne sais où manger
Dans le porc ou dans la salade, ma bouche joute
Pour choisir le meilleur, de Lyon à l'Angers

Car essayer de le faire, et de garder six mille lions
De cette jungle, vous ne serez le roi d'aussi longtemps
Vous courez à perdre vos jambes et votre cou, de chance, on
Les capturera tous, car je me mets au Mars maintenant

Fabulle 01/04/2014