dimanche 28 novembre 2010

Le vol des craies

Ainsi, je passais innocemment au tableau
Un professeur souhaitant savoir ma capacité
A résoudre une équation de troisième opacité
J'ai regardé et fait ensuite fait face à mes idéaux

Car d'un mouvement subreptice, m'occupe
De deux, trois craies sans que personne
Ne remarque l'événement dont je frisonne
Encore la nuit, elles sont dans mon placard

Elle trône entre deux chaussettes placées
Me rappelant que c'est tout le mal que je fais
Symbole d'une humanité et ses méfaits
Dont la liste, que je détiens, est pliée

Dans ma valise, un long égrenage
De quelques faits anodins qui représente
Ceux que nous sommes, des voleurs qui hantent
La planète, qui depuis longtemps, reste sage

Fabulle 12/11/2010

Pas d'étroitesse d'esprit

Un couloir de deux mètres de large
Voilà l'évolution dans le bâtiment
C'était l'époque où on faisait du pompant
Au bord de mer et en dépit de toute marge

Sécuritaire et volumique, je tends
Vainement mon envergure d'albatros
Force que sans ongles qui ont poussé longtemps
Jamais, je ne toucherais les murs de mes os

J'ai essayé de m'allonger, la transversale
Une chaîne humaine, impossible de relier
Les deux bouts de ce fossé abyssal
Qui sépare deux appartements face aux Minquiers

Alors résider ici n'a pas l'avantage
De pouvoir tendre la main à son voisin
D'ailleurs inexistant, aucun passage
N'atteste la présence d'un quelconque Malouin

Fabulle 12/11/2010

Un combat hors-norme

La houle se défoule, semble dire les embruns
La mer dans sa récréation malsaine
Inspire aux hommes, admiration de l'un
Des plus beaux berceaux de vie qu'assène

Cette immensité bleue qui à travers l'espace
Fait notre répartition et en Bretagne
Des gens extraterrestres viennent faire face
A leurs peurs, angoisses que Charlemagne

Avaient pourtant résolues en attribuant
Un pouvoir magique aux oiseaux du cru
Et c'est ici, à Fréhel, à Cast, que balbutiant
Il parla de son idée d'avoir à chaque rue

Un nom, commémorant un homme mort en mer
Que ses oiseaux rapatrieraient sur le sable
L'empereur mesurant leurs pouls, mais il ne sert
A rien, il disait:" A encore frappé l'indomptable!"

Fabulle 12/11/2010

L'architecte Ecarlatte

Une plage? De la mer? Des coquillages?
Qui a eu l'idée de mettre là mon fort?
Je veux un nom, un architecte, le sage
Qui a construit ça avec tout mon or!

La Latte? C'est qui, ce charlatan?
Il fait des chansons, alors qu'il note
Bien que mon château résistera au temps
Aux éléments, au passage des redingotes

Car moi, je le voulais vaillant et non
Mondain, certains le peignent indécemment
Et mon fort, en plus , porterait le nom
De celui qui déchira la France, c'est trop dément

Non, je déménage, laissez-le si vous voulez
Je ne veux pas être mêlé à l'histoire
Funeste, modeste, associée à ce déblai
Pour la mer, où les gens se croient au promontoire

Fabulle 12/11/2010

Tout concorde pour...

Peu importe que je déroge à la règle
En parlant d'un cap, du cap Fréhel
Où le vent arrache les yeux des aigles
Qui osent s'aventurer sur ce tout frêle

Piton rocheux dont on croirait pourtant
Qu'une pichenette le ferait tomber à la mer
Et bravant les éléments, le temps
Exécrable, on ne peut que s'incliner amer

De notre défaite mais surtout de l'affiche
Qui flotte au vent sur ce phare en berne
Deux amis sont retenus comme riches
Otages, éléments de chantage, je ne cerne

Par très bien les raisons, libérez-les
Criait cette vision du bout du monde
Et qu'on ne les oublie pas là, le relais
De la terre se mélangeant à l'onde

Fabulle 12/11/2010

Extraits naturels

C'est un bourg qui m'est cher
Où l'on peut déambuler sur les toits
Où les parapluies célèbres broient l'air
Saisissant de cette péninsule, les lois

De cette ville, qui sont bien étranges pour nous
Pauvres habitants d'un monde sans pluie
Et quelques passagers descendent de le proue
Pour voir l'enivrante folie qui y naît

On marche dans les rues cherbourgeoises
Dans ce bout de Manche auquel on s'attache
Même le Queen Mary II ne fait la toise
A cette bourgade de marins patriarches

Alors quand on sort de son refuge
De sa croisière de travail négligeant
Je profite de l'atmosphère, de ce déluge
Pour me fondre dans le surnageant

Fabulle 10/11/2010

Et je découvris qu'on puisse écrire!

Cela fait tellement longtemps que je me laisse
Entraîner par ce rythme effrayant que j'oublie
D'écrire, de réfléchir, enfin l'ivresse
M'a pris et je ne peux plus rêver dans mon lit

Alors on se dit, j'ai tout le temps, j'écrirai
Demain, plus tard, plus loin, je composerai
Mais on ne trouve pas son compte, je crierais
Pourtant bien , alors que faire, je demanderai

Seul dans mon univers, qui pour voir
L'invisible travail dont une partie, je jette
A la poubelle, on dit qu'il suffit de croire
Pour être heureux, je crois alors aux lettres

Celles qui parsèment mes carnets
Que je m'efforcerai à remplir
Dans ce voyage initiatique sur les reflets
Du Mont, De Saint-Malo, enfin, je puis écrire!

Fabulle 10/11/2010