lundi 29 octobre 2012

Heure d'hiver

Il est deux heures quarante cinq du matin
Et dans quinze minutes, il sera deux heures
J'ai de la chance, on me donne une heure
Où tout ce que j'ai loupé, coup du destin

Je peux le rattraper, corriger, éclater
Le temps s'offre un retour en arrière
Montebourg n'aurait pas mis sa marinière
Fillon-Copé aurait pu faire un débat télé

Le problème quand on change d'heure, c'est
Que le plus souvent, on dort, la nuit
Nous a happé, nous retient de l'ennui
Une heure de sommeil en plus, ce qu'on sait

C'est que cette heure peut-être profitable
Et si on passait à l'heure d'hiver toutes
Les heures, on aurait une seconde chance, la route
Serait plus belle, mais à reculons, regrettable

Fabulle 28/10/2012

Le peuple du village

On l'a assez entendu, certains diront
D'autres en auront marre de leurs gesticulations
D'autres s'extasieront sur la nostalgie, et médise
Qui voudra, mais rien n'empêchera les intonations

De leur musique de résonner à tout jamais
Dans les cerveaux désabusés, les villageois
Qui pour s'amuser s'agitent comme des camés
Sur les sonorités quasi-dépassées, la loi

Des années est sévère, sitôt, on doit l'oblier
Pour pouvoir avancer, que ces contribuables
Payent de nouveau leurs impôts, que liés
Encore par les obligations, les probables

Pigeons de l'histoire soient encore nous
Ceux qui dansent sur de la musique kitsch
Et qui voudrait bien se séparer par dégoût
De la France, de la vie, voilà le nouveau pitch

Fabulle 28/10/2012

mercredi 24 octobre 2012

Le Cap de Trafalgar

Sur le bord de ce cap, un homme pêchait
Regardant la nuit étoilée se dépéchait
De faire place au Soleil et à la mer
Et dès qu'il voyait une partie de ce cher
Astre, il se levait, enlevait sa casquette
Restait silencieux et puis comme une quête
Chantait son hymne face au vent
Il ne savait pourquoi ce moment
Une vieille tradition familiale du cap
Un coup de chapeau aux marins qui jappent
Au fond de l'océan, on lui avait raconté
L'histoire de Trafalgar, les drapeaux montés
Sur les mâts, les canons bourdonnants, le sang
De toute part, la mer rouge, et le grand
Silence qui s'ensuivit, la bataille
Fut cruelle, mais chaque fois, un détail
Lui revenait, il le tenait de son grand-père
Un geste qu'un espagnol avait fait, un verre
D'une main, il tenait, et en mourant, il levait
Un dernier toast à la vie, il vivait
Son dernier instant, pensant à son fils resté
Sur le continent, sur lequel il pestait
Avant de partir, car il avait pêché
Sans enlever sa casquette toute tâchée

Fabulle  24/10/2012

Isère-Misère

Plus personne ne s'intéresse à toi, Isère
Rivière paisible où le tram s'aglutine
Et personne n'est capable de voir la misère
Qui règne sur ces eaux, feuilles mortes, argentiques

Du siècle dernier, et soleil de reflets
L'autoroute, passant à côté, les hommes
Ne regardant pas leur berceau, les pamphlets
Critiquant ces eaux mortes, imaginez si Rome

N'avait plus son Tibre, ce ne serait plus Rome
Alors Grenoble sans Isère, ce serait la misère
Que l'on peut voir aussi sur les berges, des hommes
Vivent ici, sous la lumière bleutée, l'hiver

Ils le passent ici, au bord de cette puissance
Tumultueuse, mais qui pardonne aux hommes
De leur oubli, ignorance ou de leur indifférence
Laissons l'Isère faire, pourrait-on dire en somme...

Fabulle 24/10/2012

mardi 23 octobre 2012

Déshabillez-moi...

Retirons d'abord les chaussettes, éléments
Inutiles pour ressentir la Terre respirer
Et cette veste, il fait trop chaud aux Caïmans
Pour vivre couvert, j'irai bien errer

Sur ces îles, mais comme je suis à Grenoble
Je rentre dans un chalet, et sans écharpe
Rigole et boit, enlève ma ceinture, passo doble
Torride, au génépi bien arrosé, où est la harpe

Que le poète aurait dû emmener? Faute de notes
J'enlève mon T-Shirt, et me balance au rythme
De la musique, joue à ce qu'on appelle belote
Et perd mon pantalon! Je regarde entre deux isthmes

Ce qui me reste sur le dos. Qu'on me dotte
De vêtements! Je suis bien dépourvu, mais ne suffit
Pas car on me volera bien plus tard ma culotte
Nu finalement comme un poète au public se mit

Fabulle 23/10/2012

Passages cloutés

Toute ma vie, j'ai bien fait attention
De traverser sur les passages cloutés
Chemins déjà balisés, où aucune lamentation
Ne pouvait se permettre, simplement, j'écoutais

Tout ce qu'on me disait, et les appliquais
Car qui pouvait me dire de mauvais conseils
Mais un jour, je suis sorti, ai marché, marqué
Ma route, la poésie devenant mon unique soleil

Et puis la vie a suivi une autre route
Tortueuse et sinueuse, triste et cruelle
Mais tellement belle à la fois, toute déroute
Etait une victoire, la poésie dans les ruelles

M'a emmené, et j'ai vu ce qu'on ne me disait pas
Et j'ai écrit comme personne ne me l'a ordonné
Et ai baroudé, on se retrouvait encore pour les repas
Mais sur ces routes désertes, j'étais à nouveau né

Fabulle 23/12/2012

A se l'apostropher

On se disait toujours rendez-vous dans ce café
Ce Jardin des Hespérides un peu particulier
Où l'on pouvait voler une pomme sans l'effet
D'une contravention, punition ou cage d'escalier

Je faisais là-bas la plonge pour pouvoir payer
Ce que tu consommais, le patron, souviens-toi
Nous avait viré, et nous suppliait de balayer
Finalement pour lui, le ménage, toi et moi

Ça avait bien marché, et puis un jour
Vient l'heure de se séparer, tu buvais trop
Ou je ne buvais pas assez, mais pour toujours
On s'aimera, même si toi, tu préfères la Kro

Mais n'oublie pas toutes ces journées passées
A refaire le monde, à discuter, à philosopher
On aurait peut-être trouver la solution, à ressasser
La vie comme on le faisait, comme on se l'apostrophait

Fabulle 23/10/2012

En rage de poème

Je me suis promis l'insensé, une rage
Insatiable de poèmes, jusqu'à ce 1200
Pour mes 20 ans, voilà un autre âge
Qui commence, l'âge de quitter le rang

De tous ce qu'on a connu, les impôts
Pourquoi pas? Une petite chambre à soi
La cuisine, l'amour, la colère, les dépôts
A la banque, et des factures tous les mois

C'est pour ça que je travaille, il me faut
De toute façon la remplir cette feuille bleue
(Si elle est réellement bleue, tous ces mots
N'ont pas de sens sans avoir vu un tel jeu

De ces feuilles que la France envoie gaiement
A je ne sais quelle période, je ne suis pas encore
Dans les affaires, n'étant moi-même pas dément
Pour redonner tout de suite ce que j'ai comme or)

Fabulle 22/10/2012

Avant minuit

Tout devient possible avant que sonne minuit
Un poème impromptu, un dernier souffle, une prière
Avant qu'aujourd'hui finisse et que se poursuit
La folle échappée du temps, que demain à l'air

Plus chatoyant, plus joyeux, voire euphorique
Mais il ne ressemblera sûrement qu'à hier
A attendre dans des bouchons sur le périphérique
Ou à se saouler devant un match avec des bières

Mais comme minuit arrive, on se dit que cela
Va changer, qu'on est encore maître de notre destin
Ce qui est entre parenthèses paradoxal et là
On touche un fondement de l'humanité, le matin

A beau se lever, on ne veut que voir l'espoir
L'humanité est une optimiste invertérée
Qui jusqu'au bout, décidera d'y croire
Qui se dit, qu'en aucun cas, on le paierait...

Fabulle 22/10/2012

Conscience politique

Avoir tous ces mots qui se croisent entre droite
Et gauche en passant par le centre, et les extrêmes
Je me demande si on a pas créer une boîte
Qu'est cette société qu'on arriverait plus (et même

Qu'il serait impossible) à contrôler, que les lois
Ne serviraient plus à rien, toute la complexité
Empêchant un humain de comprendre de quoi
Il en retourne réelement, impossible de citer

Toutes les conséquences, effet plus ou moins heureux
Sur le travail, chômage, et coût salarial
Alors, il est normal que toutes réformes sonnent creux
Si on ne peut rien faire finalement, le moral

N'est donc pas vraiment au beau fixe, mais si
Vous voulait un espoir, ce sont les progrès de la science
Qu'ils soient physiques ou humains, le messie
Pourraient arriver par là, soignons-en notre conscience

Fabulle 22/10/2012

dimanche 21 octobre 2012

Pour si peu...

Une pièce de vingt centimes égarée, tombée
Sur le trottoir, cette jeune lycéenne qui la ramasse
Et cette israélienne qui revient, qui succombait
Car une pièce lui manquait, et ce qui se passe

Est horrible, elle s'était baissée, l'auto l'a pas vu
Elle a traversée, l'auto l'a fauchée, elle meurt
L'automobiliste était palestinien, garde à vue
Et petits papiers dans les journaux locaux, l'heure

Tourne fatidiquement vers son terminus, car
L'oncle de cette israélienne fait son envolée
Vers la vengeance, se dirige vers le mur, Lazare
Aurait pu se relever, pas les victimes, à la vie volées

Les palestiniens s'insurgent contre l'attaque
Et les violences reprennent de plus belles jusqu'à
Ce missile lâché, explosé, nous voilà dans le cul-de-sac
Si encore en pouvait faire marche arrière, si un déca

On aurait pu encore tranquillement déguster
Mais la guerre a commencé, ils voulaient une terre
Ils allaient la détruire, car chez tous ont suscité
Le choix d'un camp, au lieu de la paix, de mes chers

Terriens que j'aimais, les États-Unis ont choisi
La Chine avait choisi l'autre, une bombe a éclatée
Nucléaire, je ne sais plus dans quel pays, voici
La fin, mes amis, une riposte et fini, voici daté

Notre enterrement. Game Over, l'homme
A assez joué! Alors j'ai décidé d'un ton pompeux
D'interpeller cette lycéenne, ne ramasse pas, môme
Cette pièce, ça serait bête de mourir pour si peu

Fabulle 20/10/2012

jeudi 18 octobre 2012

S&M

50 : Nuances de gris, voici le titre
Qu'aurait pu choisir un auteur pour décrire
Ce si beau département, la Manche et les litres
De pluie qui tombe quotidiennement et pire

Si on parle du vent, des nuages et du froid
Mais sachez que j'ai découvert pire: Grenoble
Où tout cela se réunit joyeusement, les rois
Du temps sont contre moi, si ces nobles

Prenaient le temps de descendre, ils verraient
Qu'il est grand temps de changer le temps
Ou alors cela viendrait-il de moi? Et si j'errai
Volontairement dans ces contrées, maso à mi-temps

Et sado, à inviter les gens à venir découvrir
Là où j'habite, où le temps, au rendez-vous
Fait sa petite affaire, et fait vite déguerpir
Tous mes amis en manque de soleil et de mérous

Fabulle 18.10.2012

Quelles bonnes pâtes!

Je n'aurais jamais cru être pâtes à ce point
Mais je sais pourquoi, la flemme qui m'aime
Car je n'y peux rien, ça me prend de loin
Et ne me quitte plus, tout ça quand vient le dilemme

De savoir quoi manger, de savoir quoi préparer
Alors une foultitude d'idées compliquées traversent
Mon esprit, et l'heure tourne, le temps s'est barré
Et les pâtes deviennent la solution qui me reste

Tortellinis, farfales et raviolis, spaghettis
Boccolini ou macaroni n'ont plus de secrets,
Pour moi, chef cuisinier (de l'esprit), bon appetit
Bien sûr, que je me souhaite car qui crée

Sa cuisine a du mal à la critiquer soi-même
Et il se force à tout manger pour ne pas gâcher
Son propre travail, car on ne peut effacer les blêmes
Ratés alimentaires, ceux-ci, je dois tous les mâcher

Fabulle 18/10/2012

mardi 16 octobre 2012

Actualité maîtrisée

On parle de couacs en série... Je ne trouve pas
L'actualité est maîtrisée, tenue, toujours
A l'avenante, et en continue, jusqu'au repas
Et pendant aussi, même après, et ça, chaque jour

Et même la nuit, mais pourtant le dérapage
En info n'existe pas, enfin presque, qu'il vient
Le temps des unes qui font vendre, les pages
Peut-être racoleuses, ou bien l'absence de lien

Avec l'actualité qui devient même un sujet de discorde
Alors que faire dans notre société ultra-journalistique
Arrêter de voir, d'entendre et de lire, autant une corde
Prendre tout de suite dans ce cas, ou bien la poétique

D'Aristote, Rimbaud ou Hugo, vous pourriez suivre
Car vous découvririez qu'on peur arrêter le temps
(Et pas seulement que le beau) avec un livre
Ou un poème bien senti sur les avis omnipotents

Fabulle 16/10/2012 

dimanche 14 octobre 2012

Une moue du passé

Je me suis vu, pas dans une glace, un reflet
Mais dans quelqu'un, qui était dans un magasin
Et où j'étais, évidemment, et tout un volet
De ma vie s'est ouvert quand j'ai regardé mon voisin

De rayon, c'était un lycéen, enfin, je pense
Qu'on avait emmené ici, apparemment de force
A la recherche de vêtements, mais c'est l'errance
Qu'il ambitionnait et non un jean atroce

A ses yeux. Dans cette moue, je me suis reconnu
C'était moi, il n'y a pas si longtemps qu'on me traînait
Dans de telles friperies, où la mode me mettait à nu
Car aucun accoutrement, déguisement me convenait

La morale de tout ça, s'il y en a une est
Que j'aurais dû l'approcher, lui dire de sourire
Car bientôt, il sera fier d'aller dans des allées
D'une boutique pour vivre joyeusement et médire

Fabulle 13/10/2012

samedi 13 octobre 2012

L'orage s'abat sur moi

L'orage, tel que l'on peut l'imaginer
Résonnant dans la montagne, fatal
A certains égards, il a foudroyé Monet
Le peintre, bien sûr, et un poète léthal

Ce poète, c'est moi, Zeus m'a pris en grippe
(Qui ne me quitte plus, par ailleurs) et m'envoie
Sa colère sur moi, moi, modeste Philippe
César ou Louis, qui révolutionne les émois

Et c'est bien là qu'est tout le problème
Je joue sur le terrain de chasse de Zeus
Qui des Léda, Europe ou Io, disait qu'il les aime
Mais pas plus que moi, car les hommes, ceusses

Qui croit en l'amour sont peu, alors dieux et moi, c'est
Plus qu'une longue histoire, c'est un poème
Une relation fraternelle qui m'accordent cet essai
Si j'étais Dieu, l'humain, faudrait-il que je l'aime?

vendredi 12 octobre 2012

Désormais, je sais...

21 décembre 2012, une date qui fait frisonner
Et à juste titre, je n'aurais pas encore trouver
Mes cadeaux de Noël pour mes parents, achever
Des courses, il me faudra avant que je puisse rêver

Au pied du sapin. Mais bien sûr dans cette date
Vous ne voyez pas que cela, oui, la fin, mes amis
Mais on se trompe, je le crains, si l'on gratte
En dessous, la vérité est si belle, qu'une momie

Se réveillerait pour applaudir de ces mains millénaires
Le secret du 21, c'est la vie, son début
Plus particulièrement, on regarde la première
Du vivant, comment cela commença? D'un zèbu!

Car le vivant est né parce que je suis né
La vie n'est que l'affaire d'un voyage dans le temps
Un homme y déposa la première cellule emmenéé
Dans les abysses du monde, la vie rentre dans le rang

De notre histoire. Et la boucle bouclera
Le temps est bien un cercle, je vous le disais
Et on revivra, dinosaures, grottes et dieu Ra
Empire, foi et révoltes, tout comme dans les musées

Fabulle 10/10/2012

dimanche 7 octobre 2012

Le plus et le moins

A quoi tient une réputation? Aux médias
Aux faits, aux victoires ou aux défaites?
Sûrement un mix de tout ça, qu'on dédia
A des attachés de presse, mais preuve est faite

Que ce qui se fait, se sait, et qui oeuvre
A l'actualité, au questionnement, au regard
De tous, alors paris, trucages et manoeuvres
Sont désormais la hantise de tout hagard

Mais ce que les gens veulent est la vérité
Et faux semblants ou grande réalité
On ne distingue plus le vrai du faux
Et tout cela contribue à la montée de l'échafaud

Alors comment conclure, ces champions du monde
Qui jouent avec le plus et le moins, mais la ronde
N'a plus qu'à tourner, les rêves s'évadent
Quand on grandit, on se retrouve dans la panade

Fabulle 07/10/2012

mercredi 3 octobre 2012

Le prix de l'angoisse

Naufragés d'un soir, ce paquebot téméraire
Coule dans l'eau, et trouble est l'angoisse
Celle des passagers qui ont peur que cette mer
Soit meurtrière pour eux, et s'ils avaient la poisse?

Mais maintenant,c'est devant les tribunaux
Que les peurs se font et défont, un prix
Qu'on cherche à calculer, des originaux
Qu'on brade, des traumatismes pour qui périt

Pas physiquement, mais mentalement à Giglio
Mais je n'ai pas la tête à marchander la vie
Quand on vient de l'enlever trop tôt
A deux hommes, qui magnifiaient la vie

Et qui étaient un modèle pour certains
Mon angoisse: que cela ne servent à rien
Et ça n'a pas de prix pour moi, demain
Doit servir à faire ce qu'ils faisaient: le bien...

Fabulle 02/10/2012

Si la vie était comme ça...

Si la vie était une longue romance
Un amour rencontré dans une laverie
Des balades sur des berges d'errance
Des défis qui fait que de la vie, on rit

Une tragédie quand vient la séparation
Une multitude d'émotions que les mots
Ne suffiraient pas à décrire, une altercation
Entre joie et tristesse, ou comme la démo

D'un jeu vidéo, une vie qui se joue
Ou bien un accélérateur de rencontre
Qui revitalise l'imagination, ou un rajout
D'intensité, d'esprit, de beauté à l'encontre

De tous stéréotypes humains, ou une espèce
Toute réunie, une économie sans complexe
Une science au service de toute messe
Ou une spiritualité tourné vers le sexe

Fabulle 02/10/2012