samedi 8 août 2015

Verlaine ou la jeunesse d'aujourd'hui

Dans la rue, le soir, en ces mois estivaux
Paris se vide, laissant place aux ados
Qui n'ont pas de quoi partir sur les plages
Car pas d'auto, ni de quoi payer le péage

Alors, en terrasse, il s'installe, commandant tout
Car pour les Anglais, les heures sont heureuses
Et divaguant à l'âme de sujets prête-tout
De conversations qu'on oubliera après la trotteuse

Et tandis que la note s'accumule, ils rient
A gorges déployées, sonores et ostentatoires
Car pour aujourd'hui, c'est comme si on prie
On aspire aux choses, en se racontant des histoires

Et ils rentrent à pied car le métro a fini de passer
Et se ramènent seuls, traversent des rues inconnues
Se perdent dans la nuit et s'endorment ainsi
Sur le sol, parmi les détritus
Jusqu'au matin transi
Où ils émergent lassé

Fabulle 06/08/2015

L'abolition du 4 août

Ils se sont réunis toute une nuit, le tiers-état
Il y avait un grand enjeu, on allait mettre fin
A toutes les injustices, les passes-droits et les dîners fins
On allait à tout jamais changer la face de l'Etat

Ils avaient l'approbation du peuple, ç'aurait dû être simple
Un bout de papier à entériner et la noblesse disparaissait
Alors pourquoi ils y ont passé toute la nuit? Ils hésitaient?

Il n'y avait pourtant rien à craindre, ils avaient gagné
La Révolution remportée, sûr que longtemps, on en reparlerait
Alors tant pis pour sa propre ambition, la fin, je votais
Fini les privilèges, tous égaux lorsqu'on naît!

Voilà ce qui devait bouleverser l'ordre établi
On allait mettre au placard la cour et ses rois
Et en moins de temps qu'il en faut pour compter jusqu'à trois
Au profit des gens présents-là, il fut de suite rétablis

Fabulle 04/08/2015