lundi 28 juillet 2014

Le soleil s'éteindra

Dans les ténèbres, tout le monde peut-être beau
Se croire séduisant, être le prochain Don Juan
Chacun s'embrasserait, se prendrait pour un héros
Et attendrait minuit, rêvant à un nouvel enfant

Mais la lumière revient, éblouissant chacun
Montrant tout, les plus vilaines rides ou noirs boutons
Et on part tous acheter des onguents de bon matin
Pour se cacher tant qu'on ne voit pas votre menton

On fait avec, au jour le jour, attendant la nuit
Pour enfin s'aimer, se retrouver dans la première innocence
On n'arrive plus à dormir, préférant au temps, l'ennui
Pour qu'un peu plus, on soit beau en permanence

Certains attendent même que le soleil meure
Pour qu'il n'ait plus à se montrer en plein jour
Et alors, d'autres pourraient l'aimer, et il pleure
De voir chaque matin l'astre ôter son amour

Fabulle 28/07/2014

dimanche 27 juillet 2014

Et ne pas se coucher...

Demain, je raterai ma première fête à Dangy
Je ne verrai pas les rues remplies de peintres
Ni les déballeurs venus participer à la magie
Ni les toiles au soleil de mon papy, le peintre

Je n'ai pas souvenir d'en avoir loupé une
De na pas avoir donné un coup de main ce jour
De ne pas trimballer des ombrelles diurnes
Et une fois, prêter attention à l'amour

Ce soir, je ne veux donc pas me coucher
Je me dis qu'il est encore possible de participer
Dans un wagon de TGV, subtilement se cacher
Et rallier Dangy, sa fête, dans mes mains, taper

Je ne verrai pas ma mamy préparer le déjeuner
Les enfants jouaient dans la rue au fil de l'art
Moi, finalement, je vais la rater, moi, l'ainé
Deux heures du matin, et c'est déjà trop tard

Fabulle 27/07/2014 2 a.m.

samedi 26 juillet 2014

A la marche du monde

Je t'aime et le monde ne s'arrêtera pas de tourner
Les passants continueront de marcher sur les trottoirs
Les marchands optimiseront leurs profits de l'année
Et les jours défileront dans une succession de blanc et de noir

Mon cœur battra pour toi et le monde n'en saura rien
Ignorant l'implacable vérité, ils défileront le soir
Faisant la queue au cinéma, regarder un écran noir
Des images d'amour même pas réinventées par Fabien

Les lucioles s'envoleront des champs, rendant leur justice
Donnant espoir aux innocents des prisons bariolées
Et j'écrirai pour toi, penserai à nos moments volés
A la marche du monde, toujours plus près du précipice

Il ne restera que toi et moi, en fin de conte
Deux amoureux solitaires regardant le soleil se coucher
Le monde n'a pas besoin de moi, je vais le lâcher
Enfuyons-nous, la route est encore longue

Fabulle 25/07/2014

mardi 22 juillet 2014

Trois barres





J'avais eu peur que ça ne capte pas ici
Dans ce trou paumé qui me sert de vacances
Heureusement, je pourrai me prévenir de tous soucis
Trois barres, c'est inespéré au centre de la France

Ainsi, je pourrai pianoter toute la journée
Sur mon I-phone, j'entends, jouer du piano numériquement
Avec l'appli que j'ai téléchargé, me prendre une tannée
A Ruzzle, bref tout pour le grand dépaysement

Mais quand vient le tonnerre, en ce matin d'hiver
Les antennes relais tombent, le réseau s'effondre
Rien à faire, vide, mes vacances, je perds
A sortir sous les éclairs, à voir la neige pondre

Je trébuche même dans un fossé dissimulé
Me casse une jambe sous -10, les flocons tombent
Perlent mon visage, et rien pour capturer ce simulé
A partager, reste moi, la neige et mon ombre

Fabulle 22/07/2014

Parce qu'écrire a donné du sens à ma vie

Je me suis toujours demandé pourquoi j'écrivais
Je veux dire, fondamentalement, pourquoi j'écrivais
Ou plutôt que je faisais des poèmes, et que ça ne s'est arrêté
Et qu'encore aujourd'hui, je me questionne sur cet acté

Quelques réponses faciles et vaines sortent au débotté
Parce que j'aime ça, j'ai le talent pour, ça a sauvé ma vie
Parce que je m'ennuie, et que ça occupe mes étés
Ou que j'ai une soif inextinguible de donner mon avis

Ou parce que j'ai l'art de faire de la mauvaise poésie
L'idée stupide de la remettre au goût du jour
Devenir célèbre et incompris, applaudi pour une amnésie
Et devenir claudiquant sous les projecteurs de faux amours

Enfin de conte, si j'écris, c'est que ça a du sens
Ça a le sens que je lui ai mis, même s'il reste indéfini
Ça a le sens que j'ai aimé sans pouvoir en faire présence
Ça a le sens que j'écris pour ne plus être dans le déni

Fabulle 22/07/2014

Le has-been au parapluie

Plus personne n'a de parapluie de nos jours
Les bad-boys l'affrontent, capuches rabaissées
Car ils ont l'espoir d'entrapercevoir la lumière du jour
Alors que sans cesse, ils sont à l'école, au travail, rabaissés 

Pourtant un homme résiste, à la sortie du bus
Il sort un parapluie, et ne perçoit ainsi les gouttelettes
Il pense que les bad-boys se trompent, olibrius 
De quelque sorte, lui est protégé sous sa voilette

Alors quand les bad-boys le rencontrent, ils se moquent
Car un homme n'est pas censé avoir peur de la pluie
Pour eux, on pourrait enlever une coque d'un monocoque
Le bateau continuerait d'avancer sans un revers, il essuie

Alors on dit que le monsieur est has-been, dépassé
Mais lui a au moins le sens de la jugeote, chose
Qu'on ne sauvegarde aujourd'hui pas assez
Mais quand il pleut, moi aussi, je sors mon parapluie rose

Fabulle 10&11/07/2014

samedi 5 juillet 2014

A la hauteur du génie

C'est difficile d'être toujours à la hauteur du génie
De n'être jamais au repos, toujours sur le qui-vive
Et de penser brillamment, même si une Eugénie
Super sexy passe par là sur la verte rive

Avoir le bon mot à l’affût, la rime qu'il faut
Être poète même en dormant, même en rêvant
Être impeccable en buvant un verre d'eau
Ou en donnant à manger au bébé bavant

Alors, sachez que j'ai mes jours de congés
Où la poésie devient un anachronisme sans nom
Où je ris de Dostoïevski et de ses romans saccagés
Et même de mes poèmes qui ne disent que non

Laissez-nous un temps, nous reviendrons meilleurs
Laissez-moi pour cela partir plus loin qu'ailleurs
Je lambinerais au soleil, en levant une caïpirinha
Et je me baladerais au bras de cette belle nana

Fabulle 25/06/2014
 

Ma muse

Je ne croyais pas tous ces poètes et leurs muses
Leurs amours désavoués, leurs lettres qui saignaient
Et j'ai découvert une fée païenne, ma muse
Et j'ai compris Tibulle et Catulle, je signais

Désormais tous mes poèmes pour elle
Dans l'espoir qu'elle les lise un jour
Je vis pour ce moment, cette larme sur elle
Que j'aime, et que j'aimerai pour toujours

J'entends son cœur dans l'harmonie de l'univers
Il bat à mon rythme et je bats au sien
Qui s'accorde quand chacun s'aime d'hiver
Si long par son absence à rompre le lien

Alors j'en appelle à tous les poètes de la Terre
Et leurs muses qui se sont aimés secrètement
Que ces mots lui parviennent, peu importe le mystère
Que vous utiliserez pour cela, je veux être son amant

Fabulle 25/06/2014