jeudi 30 avril 2009

Curium

Toujours les vestiges d'une ville
Qui servait de repos au gens
Épuisés par un voyage, une idylle
Un repos, un arrêt dans le temps

Revenons à ces siècles lointains
Qu'on imagine alors
La vie quotidienne des romains
Heureux, plus heureux que notre sort?

Régresserions-nous de Curium
A nos jours? Peut-être
Pourquoi faisons-nous des péplums
Si ce n'est pour montrer le bien-être?

Certes, il y avait des combats
Du sport et des morts
Mais rien n'a changé, on se bat
Et toujours sous le joug du mauvais sort

Fabulle 14/04/09

Apollon et Jésus réunis

Pour une meilleure protection
De ses jardins et maisons
N'hésitez pas à faire la dévotion
De dieux aux différentes raisons

Jésus car c'est le dieu nouveau
Apollon car c'est la beauté avant tout
Le Christ, c'est le grand, il vaut
L'accompagnement d'un dieu vaudou

Les mosaïques le prouvent
Eustolios était prévoyant
Il savait s'il ouvre
Les thermes, il serait riche commerçant

Ancien et moderne réunis
Pour le plus grand bien
Et si l'un de l'autre dénie
C'est pas mon problème, j'y peux rien

Fabulle 14.04/09

Le spectateur distrait

Quand il en peut plus, fatigué
Le spectateur distrait regarde
Les étoiles nocturnes intrigué
Se désintéresse, première mise en garde

On a imaginé alors milles stratagèmes
Et comme première parade
Une muraille haute de dix mètres mais même
Il ne regarde pas, deuxième mise en garde

On a fermé les théâtres
Pour qu'enfin il regarde
Mit un toit en albâtre
Mais rien à faire, troisième mise en garde

Alors, on a mis à la place
Des lions contre les mauvais gardes
Les gens ne décroche plus et passe
Une bonne journée et s'attarde

Fabulle 14/04/09

Deux pays pour une île

C'est comme si en Sicile
Vous voyez une grande ligne
Coupée en deux cette belle île
Je ne suis pas sûr que cela serait digne

Et pourtant, c'est ce qui se passe aujourd'hui
Sur une île de la Méditerranée
On pense à nos frères toutes les nuits
Quand seront-ils ramenés?

C'est Chypre qui est démarqué
Par une ligne si horrible
Gardée par les casques bleus marqués
Par tant de souffrance incompréhensible

Qui a raison, qui a tort?
Je ne veux pas juger
Mais penser à tous ces torts
Qui a fait de ce peuple, des enragés

Fabulle 14/04/09

Ομόδος

Un village ensoleillé
Comme il en existe en Chypre
Mais cela donne une bonne idée
De cette pittoresque Chypre

On monte et on descend
En empruntant les ruelles
On se repose sur un banc
Pour admirer pèle-mêle

Vivrais-je assez longtemps?
Retournerais-je ici?
Je n'ai pas assez de temps
Si je veux visiter tous les pays d'ici

Alors le soleil cogne fort
Comme s'il m'inviter
A rentrer chez moi qu'alors
Que je suis en pleine félicité

Fabulle 14/04/09

L'araignée chypriote

Elle se baladait dans un car
Cette araignée chypriote
Premier contact bizarre
Avec l'île chypriote

J'avais déjà vu des drapeaux
Mais jamais d'habitants
Et le premier, une araignée à la peau
Orangeâtre, elle travaille à mi-temps

Car elle retourne chez elle
Voir ces compatriotes
Car il n'y a rien de plus belle
Que cette île chypriote

Pour cela, elle voulait rester
Discuter avec nous, voyageurs
Du passage sur l'île pour visiter
Des ruines et voir des gens songeurs

Fabulle 14/04/09

Les côtes chypriotes

Toujours escarpées en Méditerranée
Des monts enchantés
Sous le premier soleil de l'année
Et des nuages hantés

Ce que l'on aperçoit du bateau
C'est juste quelques pics
Qu'on peut franchir à moto
Où la vie est belle et antique

On tique car c'est pareil
Je croyais qu'on se dirigeait au soleil
Et au lieu, des nuages
Et une petite pluie sage

Quoique le tracé de l'île
Est agréable à regarder
A part cette grande ville
Qui vient tout gâcher

Fabulle 14/04/09

mercredi 29 avril 2009

Le Cap Sounion

C'est au temple de Poséidon
Qu'on retrouva ce célèbre poisson
La perle rare du pêcheur
Que tout bon chercheur
S'évertue à trouver
Le trident du dieu qui pouvait
Gouverner les fracas amers
Les vents, les océans et les mers
Et c'est à travers le Cap Sounion
Que le poète n'est qu'un pion
Qui chante la gloire de Poséidon
Et de ses successeurs bidons!
Quand les navires franchissent ce cap
Ils s'habillent de pied en cape
Pour célébrer les dieux anciens
Et font appel aux musiciens!
C'est un cap qu'on franchit seul!
Je ne fermerai jamais ma gueule
Car ce n'est pas mon premier cap
Ni le dernier qui me happe
Dans les remous des vagues
Littéraires et à part une dague
Qui pourrait m'arrêter d'écrire
Et de notre société d'en rire?

Fabulle 13/04/09

Haïkulant

Pas un seul éclair
M'empêchera dans la mer
De revoir ma terre

Fabulle Après coup

A quoi ça sert?

Franchement, je suis avec du Bellay
Ce qu'il y a de plus beau dans le voyage
C'est le retour, les réjouissances valaient
La peine de revenir vivre son âge

Mais le voyage en lui-même
Est porteur de sens et de valeur
Alors mon prochain thème
Seront les caps franchis à l'heure

On reste alors sans voix
Aux contacts étrangers
Ces petites touches parfois
Suffisent à imaginer

Le monde tel qu'il est
Sans légende et sans mythe
Je ne suis plus de l'avis de du Bellay
Je préfère rester sur ces sites

Fabulle 13/04/09

A court d'arguments

On ne pensait pas en arriver là
A la pathétique conclusion
Que toute la cabine ravala
Sa salive en déperdition

Nous sommes à court d'arguments
Même la mer nous hait
Sur la carte, on enchaîne gaiement
La route dépeuplée

Le débat touche à sa fin
Il était pourtant marrant
A l'avenir, on mange plus à sa faim
Nourrissez ces pauvres chiens errants

Étrangement, on nous accorda un délai
Et maintenant ça va empirer
Noyez nous car on ne voulait
Plus rien, sans un sou, dépité

Fabulle 13/04/09

mardi 28 avril 2009

Monts et mers veillent

Les montagnes subsistent
Dans le cœur des marmots
Et le blues existe
Sans un mot

La mer est agitée
Sans cesse renouvelée
Les enfants épatés
Ça leur plaît

Le poète est un enfant
Qui regarde la mer
Devenant océan
Amer

Les montagnes au loin subsistent
Dans une nuit très étrange
Départ pour la piste
Aux oranges

Fabulle 13/04/09

Le minaret à coté du clocher

Ces deux mastodontes sont en compétition
Qui sera la plus belle des tours
Ou accueillera une ovation
Ou mériterait un détour?

Les deux sont si proches de l'une de l'autre
Qu'aucune religion n'arrive
A remporter le combat des apôtres
Ou des prophètes, car aucune n'est native
De la région onirique
Et n'arrive à trouver la bonne réplique

Alors où aller entre ces deux tours?
Cela est à vous de choisir
Moi, j'irai au milieu pour
Pratiquer librement mes loisirs

Fabulle 13/04/09

Rue des chevaliers

A l'époque, on habitait la guerre
Cette rue où les ambassades
Pas très loin de la mer
Ne sont pas friands d'embrassades

Les chevaliers flânaient-ils?
Non, à Rhodes, on guerroie
Car sur la plus grande île
Du Dodécanèse, il n'y a de foi

Voilà l'ambiance médiévale
De cette rue des chevaliers
Et qui mène vers l'aval
De ce fleuve de passagers

On emprunte cette rue bizarre
Pour voir les galets
Pavaient cette grande rue de hasard
Car l'on ne sait pas si on meurt demain mais allez!

Fabulle 13/04/09

La Saint-Malo de la Grèce

C'est incroyable ces remparts
Et toute la ville est comme ça
Car la mer est de toute part
Les forteresses sont trop hautes là

Son charme fou est dû
Aux voitures absentes
Et de ses touristes perdus
Sentant une odeur de menthe

Ces maisons en pierres
Sont assez démoniaques
Car si elles sont solitaires
Elles charment passants et macaques

Alors s'il y a un rapport
Avec la belle Saint-Malo
C'est peut-être un port
Et des souvenirs pleins dans l'eau

Fabulle 13/04/09

Une colonne pour Artémis

C'est tout ce qui reste
De la merveilleuse Artémis
Enfin de son temple rupestre
Jusqu'à pousser le vice

De la détruire et la reconstruire
Cela bien trois fois
Ce temple rasé pour luire
Le christianisme et la foi

Alors on a retrouvé une colonne
Pour prouver que ce temple
A existé et qui sermonne
Avec des gestes bien plus amples

Si Artémis voyait cela
Elles nous chasseraient sans relâche
Et cette grande chasse là
C'est la chasse des lâches

Fabulle 13/04/09

Les grandes rues antiques

Ont été traversées pas les commerçants
Du port d'Ephèse triomphant
Et des grandes rues antiques
Courent vers l'Adriatique

Nous aussi nous y iront
Prochainement voir l'éternelle
Mais c'est d'Ephèse que nous parlerons
Car c'est une des plus belles

Cité turque ensevelie
Et ses grandes rues empruntées
Par toute la famille Pirelli
Resteront à jamais hantées

Par des discussions latines
Ou des propos hellénistiques
Ces rues antiques aux matines
Resteront gravées dans mon acoustique

Fabulle 13/04/09

Que s'est-il passé là?

Avant les Ephèsiens circulaient
Librement dans les rues de marbre
Alors qu'aujourd'hui, rien ne valait
Cette débandade de touristes timbrés

Malheureusement, je ne peux rien dire
Car je fais parti de ces voyageurs
Dans le temps où maudire
Faisait parti de ces gageures

Alors que s'est-il passé là?
Entre ces deux époques
C'est quelqu'un qu'on railla
Qui permet que tout le monde se moque

Aurait-elle dû rester sous terre
Non, bien sûr, les mentalités changent
Et puis, elle va mal la Terre
Ephèse reste là et se venge

Fabulle 12/04/09

lundi 27 avril 2009

Léger problème d'orientation

Bien sûr, cela ne me concerne pas
Car je ne me perdrai jamais dans le métro
Je ne retournerai jamais sur mes pas
Ou ferai un détour de trop

Non, il s'agit de mes aïeux
Qui disons le, ne connaissait l'avant
Ou l'arrière d'un bateau onéreux
Trop d'argent pour se perdre souvent

Pourtant, c'est pas compliqué
Il suffit de regarder un plan
Ou bien même de remarquer
Qu'on tourne en rond quand on est dedans

Alors le Nord est changeant
La navigation également
Mais une chose ne ment
Un sens d'orientation acquis légalement

Fabulle 12/04/09

Le plus grand théâtre du monde

Il se trouve dans les ruines d'Ephese
Mais ce n'est pas une ruine
Juste un chef-d'œuvre d'une Grèce
En Turquie conquise par la bruine

Quoique la nuit, on se retrouvait
Pour discuter politique et société
Et l'on peut même rêvait
Lors d'une pièce un peu raté

C'est un lieu d'évasion
Où l'on peut tout faire
Et si on se prend de passion
Le théâtre devient son affaire

En compagnie de tant de gens
Dans le plus grand théâtre du monde
On aimerait revivre les temps
Un des plus magiques au monde

Fabulle 12/04/09

Une bibliothèque mortuaire

Non pas que les livres sont morts
Quoique si, mais il abrite un mort
Caché dans la salle de lecture
Au milieu de la belle usure

Car les livres ont disparu
Alors que Celsus mourut
Et inaugura son sarcophage
Dans la bibliothèque sans âge

Aujourd'hui il ne reste aucun livre
Mais quelques statues ivres
De touristes et de vertus
Qui Celsus, une deuxième fois, le tue

Proconsul invoquant la sagesse
De l'antiquité de la Grèce
Car à Ephèse, les touristes
Polluent mais au hommage au helléniste

Fabulle 12/04/09

Les chats errants d'Ephèse

Les touristes peuvent voir
Dans la vieille cité d'Ephèse
Des chats solitaires au savoir
Bien intéressant pour son aise

Car sans se soucier du paysage
Il voyage à travers les âges
Des touristes aux vieilles ruines
Il fait tout pour éviter sa ruine

Il mande discrètement au passant
Qui lui donne à manger de temps en temps
Cela fait parti du fonctionnement
De la survie du chat errant

Et dans les rues principales
Bondées de touristes hagards
On entend quelques râles
De chats qui nous arrache un regard

Fabulle 12/04/09

dimanche 26 avril 2009

Une cité perdue

Au pied de deux montagnes
Surgit une ville ancienne
En ruines, elle gagne
A être connue des persiennes

Pour connaître les codes architecturaux
Du monde romain et de son peuple
Car ils ont de beaux idéaux
C'était un grand peuple

Cette cité perdue au fil des ans
Des siècles, des millénaires
S'est abandonné et prétend
N'avoir plus de propriétaire

Et si on l'a redécouverte
Ses deux agoras et ses ruines superbes
Son théâtre et ses fontaines, certes
C'est qu'elle n'a rien perdu de sa superbe

Fabulle 12/04/09

L'Eldorado est en Turquie

Si vous ne me croyez pas
Allez sur la route d'Ephèse
Et si vous ne trouvez pas
Vous ne pourrez aller au Dodécanèse

En fait, c'est une publicité
En face de cet Eldorado
C'est le nom qui est cité
Pour le magasin de cet aficionado

Alors Candide s'était trompé
Ce n'était pas en Amérique
Mais en Anatolie que la paix
Se trouvait dans une fabrique

Les écrivains se sont passionnés
Pour une fabrique d'orange turque
Le bonheur y était né
Dans cet Eldorado turc

Fabulle 12/04/09

Izmir

Que pourrai-je dire d'Izmir?
Qu'elle surplombe la Méditerranée
Que chaque jour elle admire
Les bêtes de la Méditerranée

Il y a tous les pays réunis
Dans une seule ville
On voit le Royaume-Uni
Ces vils voleurs qui pillent

Les trésors de l'antiquité
Il y a des Autrichiens
Qui ont restauré une cité
Et il y a surtout des chiens

Je parlerai des chats de vocation
Dans un autre poème
Car Izmir sert de transition
Comme à Homère et à ses longs poèmes

Fabulle 12/04/09

Chiens sur autoroute

Si un jour, vous allez en Turquie
Vous verrez les chiens errants
Ils sont ivres, ont trop bu de raki
Alors ils sont sur l'autoroute en dormant

Je vais rassuré la Société
Protectrice des animaux
Ils dormaient sur le côté
De la route pour éviter tous maux

Et les autobus passent
Indifférents devant ceux
Qui attendent que le temps passe
Ou qu'un maître les choisit, eux

Ils sont comme les humains
Qui regardent les voitures
Dans l'espoir d'en avoir une demain
Dans un garage, sa devanture

Fabulle 12/04/09

Les chemins verts

Au milieu des plantations d'orangers
Ces chemins ne sont pas en terre
Mais en herbe, comme si un danger
Guettait les monts où les tracteurs allèrent

Car pour monter ces flancs
L'homme doit se surpasser
Et doit explorer les pans
De ces montagnes lassées

Alors ces monts menaçants
N'inquiètent pas les agriculteurs
Les turcs dessinent aux vents
Ces chemins verts protecteurs

L'homme n'a que ça pour vivre
Et il doit à la terre, l'arracher
Pour pouvoir gagner quelques livres
Le paradis restera caché

Fabulle 12/04/09

Le mythe turc

Comme je suis en Turquie
J'ai vérifié le mythe
Comme si c'était un acquis
Au pays et pour une élite

Et j'ai vu les toilettes
Dans une station service turque
Et tout cela était net
Il n'y avait pas de chiottes à la turque

Des toilettes occidentales
Comme chez nous et pourtant
Ah si, j'ai trouvé l'introuvable
Dans un coin caché du temps

De facétie que ce n'était plus
Les vraies chiottes à la turque
Alors, est-ce que ça m'a déplu?
Non, car je ne suis pas turc

Fabulle 12/04/09

Les minarets

Les minarets troublent le ciel
Et la voix suave envahit l'air
Appelant ces hommes, les fidèles
Pour qu'ils rejoignent leurs mères

La mosquée attend les gens
Du minaret l'on peut voir
Une foule d'indigents
Qui vont prier pour savoir

Si les affaires vont marcher
Si les touristes vont affluer
Et pour cela, ils vont tâcher
D'avoir la grâce de Mahomet

Alors on répète les mêmes gestes
D'il y a un millénaire
C'est la tradition qui reste
Dans ces colonnes débonnaires

Fabulle 12/04/09

Les îles m'attirent

On voyait quelques lueurs au loin
Des îles perdues de la Méditerranée
Les habitants sont de moins en moins
Sur ces îles tronquées par les années

Le bateau ne s'y arrête pas
Tellement c'est trop désolé
Alors la lumière est un appât
Pour touristes accolées

Serait-ce une petite ville?
Ne serait-ce pas la côte de Grèce
Ou suis-je loin du mille,
Petite terre d'allégresse?

Je suis tourné vers l'extérieur
Car les lucioles m'attirent
Alors un paquebot, il n'y a pas d'heure
Pour accoster car voguer, c'est le pire

Fabulle 11/04/09

samedi 25 avril 2009

Apprendre la diplomatie

Et c'est une leçon offerte
Par la reine des Amazones
Qui s'en va toute verte
Piller Athènes avec ses farouches Amazones

Quand elle entre, elle voit tout fermé
Le roi d'Athènes s'avance
"Tous les gens sont enfermés
Vous ne pourrez piller avec vaillance!"

Et de blanc en cape, cela se poursuit
Dans un lit, c'est l'histoire qui le dit
Les Athéniens s'inquiètent et s'ensuit
Le discours explicatif inédit

Le roi leur dit lors du repas
Voilà ce que c'est la diplomatie
Mais notre roi, on ne comprend pas
Tu comprendras dans neuf mois et vous aussi

Fabulle 11/04/09

Les dieux ne sont pas éternels

Non, ils ne sont pas éternels
Car ils ont combattu leurs pères
Et leurs fils feront de plus bel
Les mêmes impairs que leurs pères

Zeus a chassé les Titans
Et mir Chronos au Tartare
C'est une question de temps
Zeus sera chassé plus tard

Aujourd'hui la Grèce a chassé
Zeus par un unique dieu
L'orthodoxie est passé
Dans les mœurs des vieux

Et si Poséidon refait surface
C'est à cause du réchauffement
Son trident a perdu la face
Mais ce n'était qu'un échauffement

Fabulle 11/04/09

Monts d'allégresse

Les monts de l'allégresse
Se trouvent en Grèce
Près de la magnifique Athènes
L'antique, la byzantine, la romaine

Ces monts ont été conquis
Par tant de peuples valeureux
Et s'ils croyaient que c'était acquis
Ils se trompaient, les malheureux

Oui, aujourd'hui conquis par le béton
Et les touristes nauséabonds
On se dit mais où va-t-on?
Pourquoi fait-on tant de bonds?

Car l'histoire est omniprésente
Dans la soeur de la ville éternelle
Et si elle faut qu'elle nous mente
Je lui pardonnerai cette ritournelle

Fabulle 11/04/09

Mélodie marine

C'est le départ
Pour nulle part
On ne sait pas
Où l'on va

Et la mer tremble
Amère, semble
Et le lendemain
Soleil marin

On quitte la Grèce
Légère allégresse
Pour voir Izmir
Celle qu'on admire

Et d'avis marine
La ballerine
Danse toute seule
Avec des hommes seuls

Fabulle 11/04/09

Πλάκα

Dans les petites ruelles de Plaka
Les badauds regardent en l'air
Ils commandent un déca
En parlant sujets capillaires

Certes, je suis largué dans les rues
Car je ne comprends pas le grec
Ni l'enchevêtrement des rues
Et je me suis retrouvé dans un meuble en teck

Le charme est sympa
Dans les ruines anciennes
On fait les cent pas
Et on regarde les persiennes

La Grèce, c'est juste fou
Car Athènes c'est la moitié
De ce pays remplis de fous
Comme à Plaka où l'on reçoit l'amitié

Fabulle 11/04/09

Le voyage

A la Renaissance, on fait un voyage en Italie
A l'empire romain, on fait un voyage en Grèce
Aujourd'hui, c'est aux États-Unis
Pour éviter le fatal pataquès

On a voyagé de tout temps
Seul l'endroit change
Car la tempête et le mauvais temps
En sont les meilleurs anges

Les problèmes subsistent toujours
L'immigration a explosé
Et un peu plus chaque jour
Les jambes sont ankylosés

On appelle ça en géo, les flux
Pour moi, scientifique, c'est un fait
L'Homme aime le reflux
Car ça lui fait de l'effet

Fabulle 11/04/09

Un saut dans l'histoire

Comme le record du monde
D'un triple sauteur aux jeux
Athènes, c'est plonger dans l'onde
Pour voir l'antiquité de ses yeux

Aurais-je préférer vivre là?
Je ne sais pas, peut-être
Je ne pourrais admirer ça
Sous un beau hêtre

Car pour comprendre les Anciens
Il faut en faire partie
Et la jeunesse me réussit bien
Je comprends l'histoire sans être parti

Périclès est à mes cotés
Il me réveille doucement
On construira le Parthénon, c'est voté
Et moi, Phidias, je commence impatiemment

Fabulle 11/04/09

L'olivier de l'éternité

C'est Athéna qui leur a donné
Cet olivier de l'éternité
Et Poséidon leur avait sermonné
Que la mer, c'est la liberté

Voilà, ils ont écouté la sagesse
Et ont donné son nom à la ville
Pour remercier la déesse
A fait de la nuit qu'elle scintille

Les statues ont changé de place
Ces colonnes ont déménagé
Je ne sais où dans des palaces
Mais l'olivier est resté

L'olivier, ils n'ont mangé que ça
Au même endroit, il repoussait
Alors que le temps passa
Celui-ci résistait

Fabulle 11/04/09

vendredi 24 avril 2009

Le premier ionien

Qui a eu cette folle idée
De créer une ville en haut
D'un rocher qui n'a pas encore éludé
Tous ces mystères abyssaux

Profond comme l'esprit grec
La philosophie traîne dans les parages
Vaut-elle peut-être un kopeck
Car elle a traversé les âges

Voilà à quoi le premier ionien
A donné naissance tout bas
Alors ce que l'on sème, on l'obtient
Avec des choses qu'on attendait pas

La démocratie, diplomatie
Des mots très athéniens
Aux histoires de pharmacie
On en fait des mythes anciens

Fabulle 11/04/09

Entre deux immeubles

Entre deux immeubles de béton
On aperçoit la perché Acropole
Et cette saveur que nous dénotons
La délectation de Saint-Paul

Et elle surplombe Athènes
Car de l'Attique, c'est la reine
De tous ces monuments branlants
Et du ionien triomphant

Cinquante colonnes auparavant
Pour le Parthénon extérieur
Vais-je voir la merveille au vent
Qui tient toujours avec ardeur?

La mythologie dit ce qu'elle veut
Elle n'en reste pas moins abstraite
Alors que l'Acropole, c'est l'aveu
Que ces légendes sont concrètes

Fabulle 11/04/09

Le poids de l'histoire

Ce qui vous pousse à courir un stade
A Olympie en toute impunité
Et qui vous laisse en rade
C'est peut-être la solennité

Le poids de l'histoire
C'est ce qu'on dit
Et 200 mètres, c'est pas la mer à boire
C'est moi qui vous le dit

Le touriste lambda
(Encore une lettre grecque)
Peut danser la lambada
Sur la piste d'Olympie, la grecque

Ce sprint s'achève bien vite
Pour le spécialiste
Alors au delà du mythe
Je cours car j'existe

Fabulle 10/04/09

La désuétude grecque

Les gens, ils vivent en Grèce
Car ils ne l'ont pas accepté
Au milieu des rochers, la mer agresse
Toutes ces îles décapitées

J'appelle ça la désuétude grecque
Cette nonchalance un peu corse
Je n'ai sûrement pas vu toute la Mecque
Peut-être juste une partie de son torse

Je vous en reparlerais d'Athènes
Quand j'aurais vu de mes yeux
Ces gens des rocs jetés en pleine
Mer Ionienne ou Égée, un vieux

Roi, il était comme la désuétude
Il est tombé de son vilain rocher
Sûrement par défi d'attitude
De cet oublieux Thésée

Pour en revenir à la désuétude
Les Grecs, je les aime pour ça
Car ils ne sont pas joyeux par le Sud
Et n'entame pas une exotique salsa

Fabulle 10/04/09

Quoi, on courait nu?

Quoi, les athlètes couraient nus?
Et ils combattaient impudiquement aussi
Les cœurs faibles ne sont pas venus
Alors qu'à l'époque, ils n'étaient pas indécis

C'était pour eux naturel
Alors qu'en Perse, on avait un jogging
Selon notre guide à la voix de miel
Les Grecs faisaient le forcing

Mais ils n'étaient pas totalement nus
Ils avaient de l'huile d'olive
Et ils ne tombaient pas des nues
Mais crachaient leurs salives

Pour Zeus, dieu de la foudre
Ces athlètes ont fait de leurs nudités
Une gloire tombée en poudre
Au fil des siècles et de l'éternité

Fabulle 10/04/09

jeudi 23 avril 2009

Ολυμπία

On s'est affronté des heures
Pour une stupide couronne
Gloire d'une vie ou leurre
Les philosophes sermonnent

Alcibiade dit le contraire
Car tout le monde ne gagne pas les jeux
Avec les dieux et leurs terres
Les hommes servent les enjeux

Dans cette petite cité grecque
On arrive sans rien
Et sur ce terrain sec
On combat les Athéniens

Spartiates ou de Delphes
Rien ne change la gouverne
Car grâce à l'oracle de Delphes
On a les jeux modernes

Fabulle 10/04/09

Le grec

Alors là, on y comprend rien
Même les personnes n'y arrivent pas
Il faut dire qu'il n'y a pas de lien
Avec le latin et son b.a-ba

Alors le delta ou epsilon
De iota et alpha
Un bêta qui faux sonne
Pire que do ré mi fa

Le gamma m'arrache
La langue avec un oméga
Pourquoi ce patriarche
Parle grec comme un gaga

C'est une critique, certes
Je pourrais faire pareil avec le latin
Mais le grec m'en fait voir des vertes
Et je remets ça demain matin!

Fabulle 10/04/2009

Belle Olympie

Si je rêvais de jeux olympiques
Oui, je l'avoue, mais des vrais
Les plus durs, où ceux qui s'y piquent
Passent un an pour être prêt

C'est pas un métier mais une ruine
Le stade est trop grand
Trop colossal dans cette bruine
Mais ce n'est pas assez pour Alexandre le Grand

Alors ces ruines rappellent des morts
Athlètes sans conscience?
Je ne sais juste qu'ils ne veulent pas l'or
Mais la gloire de gagner à la lance

Ô trop d'hommes ont faibli
Mais un seul vainqueur subsiste
Dans ce site d'Olympie
La belle qui toujours existe

Fabulle 10/04/09

34 secondes pour un stade

J'ai couru dans ce stade
Au milieu des touristes
Alors pour cette balade
Tout le monde en piste!

Le pistolet retentit
Le chrono se déclenche
Personne ne faiblit, ralentit
Jusqu'au bout de la manche

Mon résultat, ce n'est pas la peine
De le dévoiler au grand public
Ni même à la reine
Car il y a eu un grand hic

Le hic, c'est mon temps
Non, je ne vous le dirai pas
J'ai une excuse, le temps
Et la foule m'empêchant de faire un pas

Fabulle 10/04/09

Sur le sol grec

Je suis assis dans un car
Mais pas pour le lycée, mais en Grèce
Il fait plus chaud que dans le Var
Aride et sec, on régresse

Le temps, berceau de la civilisation
Un citoyen s'y plaît forcément
Pour moi, c'est une belle récréation
Avec ces discours véhéments

Rapidité et discrétion
Sont les clés de ce pays
Car avec une incompréhensible discussion
Il arrive à trouver la vie

Douce, elle doit être
Car au pied des oliviers
La Grèce et ses ruines d'un ancêtre
Je le sais, vous en rêviez

Fabulle 10/04/09

Premiers contacts grecs

J'ai vu une île de Grèce
Depuis le temps que j'en parlais
Je vais au Péloponnèse
Alors le voyage, le coup, il valait

Je ne connais même pas son nom
A cette île biscornue
Si elle a un passé de renom
Cette côte belle et nue

Est-elle plus connue qu'Olympie
Son nom est indiqué nulle part
Sur ma carte décrépie
Alors, mystérieuse, elle reste à mon égard

C'est l'île mystérieuse de Jules Verne
Et je n'y mettrais pas le pied
Alors mettons les drapeaux en berne
Pour, à ma tristesse, palier

Fabulle 10/04/09

mercredi 22 avril 2009

Le parcours du combattant

Pour sortir de cet immense paquebot
Il nous faut nous armer de patience
Car pour sortir de ce labo
C'est toute une science

Étiquettes et passeports
Dans l'éprouvette de la sécurité
Je voulais aller sur le port
Je ne suis pas passé malgré mon amabilité

Si on arrive à sortir
Ça devient encore pire
Rayons X et scanner
Pour votre santé, c'est super

En fait, je ne suis pas un soldat
Mais bien un passager
Il ne faudrait pas de mandat
Pour pouvoir voyager

Fabulle 10/04/09

Comme deux poissons dans l'eau

Comme deux poissons dans l'eau
Il nage avec le courant
Dans un sens, vers le haut
Aucune proposition ne refusant

Alors que moi, je suis perdu
Avec tous ces gens
Je crois que je suis mordu
Et que ça fait le tour de mon sang

Alors qu'eux, c'est des habitués
On va au Milano, au pont neuf
Mais malgré cela, le temps tué
Est trop long pour une teuf

Alors je veux partir voir la Grèce
Et si d'aventure, je reste à quai
Qu'on m'attrape ou m'agresse
Je visiterais à pied ce pays particulier

Fabulle 10/04/09

Clavier QWERTY

On informe ses proches
Histoire de...
Est-ce un reproche
Si on omet un message ou deux?

Et le temps est compté
Histoire de...
Pimenter le jeu et dompter
Le fidèle ennemi, qui l'est de nous deux?

De plus c'est un clavier QWERTY
Histoire de...
Corser la difficulté du défi
Qu'on ne peut faire à deux

Coucou maman, bien, super
Histoire de...
Raccourcir le temps d'impair
Que procure l'exercice raté mer......de!

Fabulle 09/04/09

Le soul s'éternise

Les notes arrivent à mes oreilles
Du soul, le soul des poètes
Il se repose, épuisé et veille
A la justesse des sentiments qui empiète
Sur la dette que tout homme paye

Le soul du poète, c'est fabuleux
Car on ne l'écoute que distraitement
Sans intention, il faut être valeureux
Car on se transforme vite en dément

Alors la folie vous prend
Et on esquisse une danse
Les pas s'enchaînent perpétuellement

Et quand on se reprend
La folie vous laisse et se vend

Qu'est-ce que je fais là?

Fabulle 09/04/09

Plusieurs luttes

On file à la vitesse de l'éclair
Et les bouillons explosent
Et la nuit est si clair
Pour que les vieux causent

Avec la classe internationale
La cravate n'est pas futile
Car une chose pas banale
Se trame dans les regards vils

Alors le poète fuit et sort
Pour se différencier, s'ébouriffe
Les cheveux même s'il a tort
Puis rentre pour sortir ses griffes

Et finalement, il discute
Comme une personne normale
Engage le débat et la lutte
Et gagne, qu'est qu'il y a de mal?

Fabulle 09/04/09

Vieux pont, pont neuf, pondisse

Mamy dit qu'on va au pont neuf
Et moi, où est le vieux pont?
Hein, on va au pont neuf!
Dans ce bateau, il y a trop de ponts

Bon, heu, on va au pondisse
Mamy, c'est une mauvaise conjugaison
Pondre, c'est pas comme frémisse
Il va falloir réviser à la maison

Bon, heu, on va au pont 1!
Oui, oui, je suis d'accord?
Qu'est que tu dis, hein?
Je suis sur de l'or!

J'en ai marre de tous ces ponts
Des ces eaux saumâtres en dessous
Ou de ces chemins de fer sur les ponts
Ce bateau ne vaut pas un sou!

Fabulle 09/04/09

Le remords

J'ai un remords au pied de la Méditerranée
Pourquoi suis-je parti?
C'est l'évènement de l'année
C'est plus fort que chez Darty

Non, ont-ils pris la bonne personne?
La bateau tangue, il tangue
Et il me donne et redonne
Des brides de différentes langues

On va découvrir l'histoire
Mais il est beaucoup trop luxueux
Allez, ne fait pas d'histoires
Et contente toi d'être heureux

La mer est agitée, elle est agitée
A mon avis, c'est toi qui l'est
Non, je suis une grande sommité
Oui, mais en croisière, t'es jamais allé

Fabulle 09/04/09

Un roc explosif

Stromboli, quand tu apparais
Dans le viseur des passagers
Leurs sourires mériteraient
Une photo sournoise de leurs rides âgées

Car tu es là, depuis des millénaires
Et tu ne montres ta face
Qu'à ceux qui ne sont débonnaires
De cette triste carcasse

Y a-t-il un village sur ton flanc?
Je ne sais pas, on est incertain
Face à l'imposant spectacle fascinant
Sur les passagers, tu déteins

De ta force surhumaine
Tu impressionnes les poètes
Et il faut qu'on se démène
Pour vivre et à tes côtés, être

Fabulle 09/04/09

Là où on voit les îles sans les toucher

On les voit, c'est irréfutable
Et le soleil éclaire les côtes
Sauvages, belles et indomptables
Que l'homme y soit bon hôte!

Les rochers écument les mers
Et les îles sont intouchables
Leurs monts, volcans amers
Ne sont pas des punaises détachables

Ici, on ressent la souffrance
De la solitude éprouvée
Et c'est une sorte de délivrance
De s'en défaire et d'y trouver
Le repos, certes incertain
Des voyageurs sans lendemain

Fabulle 09/04/09

Réplique assassine

Et un peu de misogynie
Pour parachever le tout
Et avec un peu de déni
On arrive à faire tout

Mais on ne contredit le grand chef
Car c'est l'autorité suprême
Et il défend son fief
Avec le machisme le plus blême

Tout cela a un début
C'est l'attente ininterrompue
Des filles qui sont un rebut
Pour le patriarche, à l'exercice, rompu

Elles ne regardent jamais la montre
Quand elles sont dans la piscine
Je ne cautionne pas ce contre
Et cette réplique assassine

Fabulle 09/04/09

Démonstration express

Du vite fait, du bon boulot
Car en trois minutes chrono
Fini la recette et un verre d'eau
Encore plus vite que la bande à Bono

C'est du propre et inévitablement
Dans le méli-mélo des langues
On a rien compris et bêtement
On redemande le sorbet à la mangue

Et on va droit à la catastrophe
Car avec l'azote liquide
Si on se trompe d'une strophe
C'est le cuisinier qui liquide!

Et toutes ces personnes vivantes
Présentes sur ce navire !
Alors tout ceci me hante
Et plus jamais, une recette, je vais lire

Fabulle 09/04/09

Besoin d'art?

Cela tombe bien, délicieusement
Ce bateau en est rempli
A ras bord, sans supplément
Pas une faute, pas un pli

Les tableaux tombent sous nos yeux
Au détour d'un sombre couloir
Et pour celui qui le veut
Pour peu d'argent, il est à valoir

Non, le peintre est comblé
Et on ne peut demander davantage
Car sur une plage sablée
Il n'y a que des coquillages

Donc, estimez-vous heureux
D'être sur ce bateau
Même si l'on ne peut
S'adjuger avec ce marteau

Fabulle 09/04/09

Attention à la marche

C'est "Attention à la marche"
Mais dans l'autre sens
Le spectacle à une marche
De la chute de la décence

Une chanteuse italienne
Parlant un méli-mélo
De langues indo-européennes
Bonjour, Guten Tag, Hello

Alors quand elle descend l'escalier
Le public se crispe
Car il ne comprend cet allié
Prêt à chanter pour ces VIP's

Pour ne pas passer dans Vidéo Gag
La grâce doit être au rendez-vous
Et pas avoir à l'âme, des vagues
Ou sinon, rendez-vous !

Fabulle 08.04/09

mardi 21 avril 2009

On avance, là?

Je ne ressens strictement rien
Aucune secousse, aucun tremblement
Si, peut-être de la nostalgie pour mon chien
Et la curiosité m'attire comme un aimant

Et quand je sors de ce navire
Enfin, à l'extérieur sur le pont
Le vent me prend, je dérive
Et m'accroche comme un harpon

Alors, même si c'est de trente kilomètres
Par heure qu'on coure les mers
J'ai l'impression de ne faire un mètre
Alors, je l'avoue, je suis un peu amer

Et croisièriste, ne craint l'amer
Car le paquebot est trop haut
De plus, colosse en pleine mer
Ne craint la tempête et les eaux

Fabulle 08/04.09

Départ pour qui? pour où?

Les mouchoirs s'agitent
Pour on ne sait qui
Une sorte de rite
Qu'on fait et sans lui
Ce n'est pas un vrai départ

Les cornes de brume tombent
Dans l'air de Savone
Et les passagers bombent
Le torse comme une anémone
Fier de leur beau départ

L'écume prend forme
Au pied du colosse
Et les passagers dorment
A trois heures du matin, j'endosse
La responsabilité du mal de mer

Au revoir l'Italie
Pour la Grèce antique
(Déjà précisé dans la didascalie)
Il suffit de suivre la musique
Lors du tour de cette petite mare

Fabulle 08/04.09

Ne pas marcher au delà de l'encadrement

Comme si on allait marcher sur l'aile
On n'est pas fou, on est censé
Pas sortir sans celle
Qui fait des gestes et nous fait danser

Quoique, j'ai vu un fou accroché
A l'aile gauche de l'Airbus
Et d'un signe de tête, a hoché
L'air content de ne pas avoir pris le bus

Il ne devait pas descendre
A Nice mais à Grenoble
Pour cela, il est tombé dans les méandres
Du Rhône et de ses lignes nobles

Au lieu de prendre un direct
(Cela n'aurait pas été très intelligent)
Il l'a pris d'une manière indirecte
Laissant les passagers indigents

Fabulle 08/4/09

Il fait quoi cet avion?

Il attend quoi cet avion?
Il nous fait visiter le propriétaire
Il se laisse traîner par les alluvions
Ou ne veut visiter l'éther

La douceur de l'allure
C'est pas ça que j'imaginais
C'est plus lent qu'une voiture
Et plus bruyant qu'un nouveau-né

Je m'ennuie, trop lent
Jusqu'à l'accélération finale
Et cette espèce d'engin volant
S'emballe, est un morfal

Les jets, 2 ou 3, sont puissants
Mach n'est pas là, scotché au siège
La tête submergée de sang
Je décrète l'état de siège

Fabulle 08/04/09

En attente de décoller

Bizarre, cette impression d'attente
On ne sait pas ce qui va arriver
Si les passagers, stewards mentent
Si les gouttes de pluie vont dériver

Et ce sac énigmatique
En face de mon siège
A quoi sert ce blanc fantomatique?
A un état de siège?

Et tous ces contrôles inutiles
A-t-on peur de voler?
Ce ne sera pas mon idylle
L'avion, ses ailes, désolé

Pour finir, la musique est horrible
Elle vous ferait tuer un phoque
L'avion, c'est pas dans la Bible
Et en plus, c'est gentil, un phoque

Fabulle 08/04/09

Une chance sur un milliard

Les drapeaux flottent au vent
Et les avions décollent
Pour d'autres horizons mouvants
Et pour cela, il vole

Les bagages sont abandonnés
Dans l'espoir qu'ils laissent
L'amertume des abonnés
A ces vols et à ces messes

Le soleil se lève fièrement
Avec son éclat sur les carcasses
De plus et pour bel agrément
Un avion prêt pour la casse

Une chance sur un milliard
On reste dans sa quiétude
Quand soudain se lève le brouillard
Et ainsi notre inquiétude

Fabulle 08/04/09

Terminal Ouest

Chaque destin se croise
Dans le Terminal Ouest d'Orly
Un haut monsieur qui me toise
Une personne mal sortie du lit

Et chaque destin marche
Vers son avion décidé
Il s'envolera sous cette arche
Avec ses valises vidées

Chaque pied s'entrecroise
Vers un monde meilleur
Sans anicroche et sans noise
Un monde sans aucune heure

Dans ce Terminal Ouest
Les gens sont soucieux
De savoir si le vent d'ouest
Il partira bien, insoucieux

Fabulle 08/04/09

lundi 20 avril 2009

A trois heures du matin

Je ne suis capable de rien
A trois heures du matin
Ni de vivre, ni un chien
De voir dans le noir du matin

Je ne suis capable de vivre
A trois heures du matin
Ni de voir les chiens ivres
Habillés de tout leur satin

De marcher dans la rue de la nuit
La poète est las, fatigué
Et pourtant, il s'ennuie
Et n'arrive pas à franchir le gué

Non, vraiment c'est cruel
A trois heures du matin
De me provoquer en duel
Sur le terrain du latin

Fabulle 08/04/09

lundi 6 avril 2009

Le code éthique du touriste

Rapidement, on atteint la vitesse de croisière
Pour qu'on ne puisse regarder hier
Et se projetait dans le présent futur
Des pierres âgées et du marbre dur

Chaque escale ne serait souvenue
Et la pluie détruit une belle avenue
Les gens font grise mine
Pour une ville qui s'illumine

Sous les yeux du voyageur pressé
D'absorber la matière, de marquer l'essai
Sans cesse doit être renouveler
L'esprit d'humilité d'un s'il vous plaît

Car le touriste ne doit pas oublier
Que les autochtones ne sont pas fous à lier
Ou comme certains le pensent
Pour une pièce, font une danse

Fabulle 05/04/2009

Une valise pour vivre

Voilà, je n'ai qu'une valise pour vivre
Onze jours de folie, sans interruption
Et onze jours pour faire un livre
Avec le contenu d'une valise sans option

Je partirai sous le coup de trois heures
Du matin, je ne vais rien voir
Ni son soleil, ni son bonheur
Il faut dire que j'aime le soir

C'est trop tôt pour un poète
Mais, on ne refuse pas un voyage
Vers la Grèce et ses poètes
Des amis qui ont un certain âge

Alors, avec une valise pour vivre
On ne s'habille plus comme avant
Le strict minimum pour un livre
De quelques poèmes créés au vent

Fabulle 05/04/06

Malencontreux projet

C'était tard, un soir, dans la saison
Que se passa cette étrange pendaison
D'un homme sans visage et sans nom
Qui échappa de justesse à son renom

Pourquoi ce suicide désiré?
Il a réfléchi sur le port du Pirée
Son projet, sa maladie allait empirer
Et le monde n'accepterait cette virée

C'est sûr, le changement n'est pour demain
L'opinion et la foule lèveraient les mains
Au ciel, aux cieux, et aux lendemains
Qui ne pourront être beaux et sains

Et pourtant, le projet n'est pas dangereux
Et cela rendrait tout le monde heureux
Mais, on fuit son bonheur, désireux
De se plaindre et de tomber dans le creux

Fabulle 05/04/2009

samedi 4 avril 2009

Le dé à la bouche

D'une simple pression, il est retenu
Par on ne sait quel miracle
Dans la bouche du joueur revenu
Un dé à la bouche, quelle débâcle!

Il était tourné vers le deux
Quand le dé céda
Et dû s'écraser sur le sol merdeux

Le joueur, les lèvres tendues
Se pinça le menton par superstition
Son numéro fétiche était attendu
Mais ne fit son apparition

Les joueurs faisaient pourtant débat
Pour savoir si on mettait sur la touche
Le joueur au dé à la bouche

Fabulle 03/04/2009

Le grand tiraillement

Je suis tiraillé entre deux nuits
Qui se chevauchent le temps
D'une éclipse de lune à minuit
Et d'étoiles et de galaxies hors du temps

La science n'a pas tout découvert
Seulement l'immensité de l'univers
Qui m'oppose à la poésie et aux vers
Que je fais après avoir pris l'air

L'air marin, c'est le grand tiraillement
Entre deux antagonistes
Et c'est sur le lac Léman
Que ces deux protagonistes
Se sont réconciliés tout doucement
La science et la poésie en pianistes

La partition et les notes rigolent
Comme les paroles s'envolent
Seuls les écrits restent
Entre ces deux pestes

Fabulle 03/04/09

vendredi 3 avril 2009

De passage au supermaché

Tout bon voyage commence
Par un passage au supermarché
Car pour illustrer sa démence
Il faut deux ou trois cahiers

Sans oublier quelques plumes
Même si c'est parfois des billes
Mais, pour cela il faut que nous dûmes
Obéir aux lois des jonquilles

Alors, le poète est victime
D'acheter ces papiers
Car sans cela il ne trime
Et ne se balade qu'à pied

Et comble du malheur
Sans ces billes et cahiers
Il ne pourrait rendre à l'heure
Ce recueil, maint et maint raillé

Fabulle 03/04/2009

jeudi 2 avril 2009

Poisson d'avril

Bientôt j'aurai la Méditerranée à mes pieds
Alors, un dans le dos, c'est pas grave
Car une grue est tombé de ses pieds
Car un orque s'est échoué au Havre

Non, je ne sais pas respirer
Car j'ai des branchies pour poumons
Oui, le gouvernement dirait
La crise, nous ne la reverrons

Elle est résolue d'ailleurs
Je pars en croisière
Je ne me soucierai de l'heure
Et on m'oubliera sur une pierre

Je resterai à quai
Et je ne pourrai que compter
Les poissons de la Méditerranée
Ceux d'avril et ceux de mai

Fabulle 01/04/09