mardi 27 décembre 2011

Pôle Nord, on a un problème!

J'avais mis à contribution toutes nos ressources
Nos chercheurs et mon inspiration, mais je ne peux
Résoudre l'insoluble équation de la course
Du Père Noël, impossible de livrer en si peu

De temps, j'ai calculé, il faudrait une vitesse
Incalculable, un arrêt d'un millième de seconde
Ou une faute d’atterrissage, un excès de messe
Et c'est fini, on ne pourra arrêter l'onde

De choc, le Père Noël a oublié un enfant
Même les progrès de la science n'y peuvent rien
Alors, je l'avoue, j'ai prié juste avant
Que l'homme rouge commence pour qu'un tiens

Valent en effet mieux que deux tu l'auras
Ton cadeau! Et c'est ainsi que j'étais
Au premier rang à Rome avec mon ara
Pour qu'il répète "Finis avant la fin de la nuitée"

Fabulle 24/12/2011

A la veille de Noël

Histoire de me retrouver, je suis sorti
Voir ce qui se faisait en préparant minuit
J'ai vu des gens sur la place très assortis
Jouant un jeu du midi pour combler l'ennui

Puis j'ai vu des gens courir je ne sais pourquoi
Peut-être à la recherche de l'ultime cadeau
Qu'ils pourraient offrir, un petit iroquois
Ou une voiture rouge, et même un radeau

Sont les idées qui lui ont traversé l'esprit
Et en parlant de celui-ci, j'ai vu également
Des gens à la recherche du saint, ils prient
Dans les églises, d'autres en déguisement

Se rendaient à une soirée joyeuse, costumée
A laquelle j'aurai bien voulu participer
Ils me font signe, et comme à l'accoutumée
Noël arrivait, je m'étais encore dissipé

Fabulle 24/12/2011

Le Cap Morris Jesup

Capitaine, on a quitté la terre ferme
On ne reverra plus ce qui fait l'épiderme
Du globe, juste une étendue de banquise
Que certes, n'aurait franchi une marquise
Mais qui me met au défi de traverser
Pour rejoindre le pôle! C'est une odyssée
Que je prépare depuis bien longtemps
A l'époque où je labourai encore les champs
J'avais acheté quatre chiens de traîneau
Qui ne faisaient fuir que les étourneaux
Mais maintenant, je m'en vais vraiment
Conquérir au delà de tous les règlements
Cette terre de mystère qu'aucun poète
N'avait osé auparavant un pied mettre
Aujourd'hui, je vais traversé l'horizon
Pour peut-être enfin trouver une maison
Dans laquelle je me sentirais bien
Où l'obsession d'écrire ne serait rien
Mais les ours, les phoques, les pingouins
Voyaient finalement ce poète de bien loin
Je voyais bien que j'étais de trop
C'est pour cela que je partis aussitôt
Vers le cap où j'avais quitté la terre
Pour revivre là où commence la mer

Fabulle 24/12/2011

mardi 20 décembre 2011

La culture du risque

Je l'avoue, j'ai jamais sauté du septième étage
Oh, le ringard! Hier, j'ai volé à l'étalage
Seize capotes au Super U! Ouah, le beau gosse
Et moi, à un flic, j'ai donné un coup de crosse

Bien joué, Rudy! Et les gars, vous avez fait quoi?
Non, Mehdi, vas-y, on fait rien de mal, lâche-toi
Y a pas d'anguille sous roche, rien que du courage
Ce qu'on fait, te casse pas la tête à ton âge!

Votre problème, vous croyez avoir le goût du risque
Alors que moi, chaque jour, je passe ce disque
De la folie, de la démesure, et de l'irresponsabilité
Maîtrisé en déstabilisant toutes les personnalités

Qui sans risque, délocalisent, dominent et supplantent
Tout le monde, vous aussi, même Rudy qui entre
Dans leur jeu, moi, je prends un vrai risque
Qui me vaudra d'être pendu en haut de l'obélisque

Fabulle 20/12/2011

dimanche 18 décembre 2011

Corridor

Le son irait plus vite dans l'eau, si l'on croit
Les affiches des couloirs sombres, des infos
Scientifiques qu'on nous donne, la foi
Il faut avoir pour croire, ce qui est peut-être faux

Car après tout, qu'est-ce qu'on en sait?
Vous avez déjà mesuré la vitesse du son?
Dire "Allo" dans l'océan à un ami placé
Dix mètres plus loin, là où un poisson

Pourrait communiquer qu'un hurluberlu
S'amuse à tester la physique, et qu'un poète
En surface lance un cri au vieux merlu
De mer pour qu'il ramène un chronomètre

Car comment mesure-t-on la vitesse du son
Sans prendre le temps? Enfin, ce corridor
Des vérités toutes dites m'amèneront
A sortir, comprendre ce qui se passe dehors

Fabulle 14/12/2011

Avoir trop peur du bonheur

Il y a des gens qui n'y sont pas préparés
Quand le bonheur frappe au hasard de la réalité
Des gens qui ont trop peur de se marrer
De s'égosiller, de chanter ou de ne pas être dépité

On ne s'y attend pas, et on se retrouve comme ça
Avec le bonheur sur nos bras, on ne veut pas
Y croire, non, c'est vraiment fini, en deçà
De la vie, le bonheur amène sûrement au trépas

Voilà ce que disent ces gens qui de la misère
Connaissent les moindres recoins, où ils s'y sentent
Si bien, votre argent, pour eux, est un mystère
Car ils sont presque heureux et se vantent

D'être malheureux, leur plus grand bonheur
A mon avis, c'est de montrer qu'on n'est ni heureux
Ni malheureux, entre les deux, à toutes heures
Sans vouloir changer, sans être pour autant peureux

Fabulle 13/12/2011

English, not European!

Difficile de vous suivre, l'Europe est vaste
Mon pays n'est pas habitué à sortir de son île!
Comment? Vous les Anglais, l'inventeur des castes
En Inde, les créateurs des plus grandes villes

Des États-Unis, l'Europe vous fait donc peur?
On vous aurait enfin vaincu? Pas trop tôt
Mais trop tard, car on combat d'autres mœurs
Celles de l'expansion, du gigantisme et des sots

Allez, vous n'êtes donc pas si bêtes! Vos édits
Étaient extraordinaires, l'Habeas corpus
Le règne des Normands, ça, je ne le maudis
On a vécu ensemble, dans le même campus

Et à la fin des études, on se séparerait?
Si vous voulez! Allez tchao! Vous savez où je suis
Restons bons amis, mais vous me décevez
Comme quoi, ceux qui pensent, toujours ne me suit

Fabulle 12/12/2011

La pluie du prépa

En prépa, on n'a pas souvent l'occasion de goûter
La pluie qui tombe dans les cours de récré
En hiver, on reste cloîtré, on ne connaît que l'été
Pour profiter des petites pluies qui par décret

D'état, sont désormais proscrites, de juillet
A août, il n'est plus question qu'il pleuve
Nos côtes ont besoin de soleil, ces employés
Ont besoin de se prélasser, alors qu'ils s'émeuvent

De ces stupides rayons de notre astre, rendez-moi
Ma pluie que je ne vois que par la fenêtre
Lors des cours de l'année, chaque mois
Son lot d'humidité, et moi, qui fait un bien piètre

Présentateur de météo devant mes camarades
Pour carte, ma vision du ciel du deuxième étage
Dont je ne descends jamais sauf pour l'escapade
De l'été, où je compte bien créer des nuages...

Fabulle 12/12/2011

Presque sans retard...

J'ai un peu de retard, non pas à cause
Des trains (ils sont 95% à l'heure aujourd'hui)
Mais bien dans mes poèmes, la clause
D'un poème par jour, faute de vie dont je jouis

Je ne peux écrire! Certes, il y a les trains
Que je prends deux fois par semaine, mais
J'y dors, le poète se repose puis il se plaint
En dehors de la gare, trop court le trajet

Pour que je puisse critiquer. Et de big bang
Qu'on promet au scientifique, je ne vois rien!
Qu'on change pour qu'un jour, on ne tangue
Pourquoi pas? Mais faut-il supprimer ces liens

Qui réunissent les familles? Faut-il balancer
Sur la voie, les passagers de minuit, indésirés?
Faut-il qu'une révolution, je mette à l'essai
Ou que je fasse un poème sur ces sinistres arrêts?

Fabulle 12/12/2011

dimanche 11 décembre 2011

Retour de flamme

Réessayons encore une fois! Ça ne marche pas
Sire, votre expérience est un échec, avouez-le!
Non je suis sûr que la pomme tombera
Ça ne sert à rien! Si elle tombera, je le veux

Il n'est pas encore l'heure, allez, on rentre
Attends, un frétillement, elle va tomber
C'est le vent, sire, il faut revenir dans le centre
Vous avez une réunion, nous avons des rabais

Sur des armes de pointe, une catapulte
Je crois que ça s'appelle! Quelle est cette invention?
Un boulet est envoyé pour terrasser les incultes
La voilà notre idée, le boulet! Vite, dévions

Vers cette réunion! Je réquisitionne le boulet!
Ordre royal! En effet, cher ami, je vais vous montrer
Une force que je cherche depuis qu'il me plaît
La tombation, ce boulet tombe! Aïe, mes pieds!

Fabulle 09/12/2011

J'ai été comme vous

Ho! Êtes-vous coupable? Je vais être pendu
Faites place au condamné! Viens voir la potence
Arrêtez! Il n'y a pas eu de procès, c'est un vendu
De la société! Mais comment juger la démence?

C'est un fou! Non, j'ai été comme vous!
S'il y a toutes ces stichomythies, parallélismes
Ou chiasmes, c'est que je veux tordre le cou
A la paralysie des lycéens face aux élitismes

Des poèmes français. Pendez-le! Attendez!
N'enlevez pas le bandeau de la justice
Regardez, pensez, si citoyen vous vous prétendez
Et sonder le fond de votre cœur, l'interstice...

Non, pas des références, ces pauvre élèves
N'y comprendrez plus rien, je suis condamné
Alors autant faire plonger tous ces Adam et Eve
Du futur, ils ne sortiront pas de l'Eden sans être damné

Fabulle 08/12/2011

Il y a une vie après minuit...

Quand on croit avoir fini, qu'il est minuit
Toute une machinerie déroule pour qu'un jour
Puisse à nouveau renaître, que la nuit
Qui triomphe perde, et que le Soleil accoure

Tout une vie qui s'anime dehors, des passants
Eulériens, aux amuseurs de toutes heures
Aux amours interdits, aux crimes de sang
A se demander comment la nuit a encore un cœur

Vous n'imaginez pas tous les efforts du poète
Qui dans ses rêves de minuit, lutte
Contre la classe de ses sentiments, il arrête
Le temps et le saute avant qu'il ne chute

Du lit. Alors il y a une vie après minuit
Une incertitude qu'on ne peut faire disparaître
Et une lumière qui au fond d'un gouffre luit
Que le monde tire à la surface, à sa fenêtre

Fabulle 07/12/2011 Enfin +0h20min

La faute du gouvernement!

J'ai un ami belge, avec qui j'aime discuter
Surtout quand vient l'heure de la crise
Comme le gouvernement a décidé de muter
En France, Allemagne, Pays-Bas, les prises

De décisions s'en retrouvent plus difficile
Il ne dit plus: C'est la faute du gouvernement!
Il n'y en a plus! Gouverner, pas si facile
La Belgique nous le montre et sur le ciment

Notre discussion s'oriente, il est bâtisseur
Je lui ai dit que 541 jours de retard
Même dans le bâtiment, c'est très rare
Veux-tu que j'appelle au chevet, un guérisseur?

Non, ça sera moi le sauveur de la Belgique!
Et dit, du sprichst Deutsch, flamand?
Ja, mais il faut plus que de la parole, de la logique
Pour rallier un peuple et faire s'aimer les gens

Fabulle 06/12/2011

Trop peur de la culture?

Il n'y a pas qu'en ville qu'on se cultive
Dans le coin sombre d'un théâtre où l'on voit
Les spectateurs hésitants, presque à la dérive
Comme s'ils se demandaient s'ils y croient

A tout ça, à l'écriture, la mise en scène
A la vie tant qu'on y est, et qu'on touche
Le propos, tant qu'on vit, tant qu'Arsène
Lupin, j'entends, continue à faire mouche

Ou bien, mon ami Cyrano qui défie
Encore sur le parterre ses ennemis
Voilà ce que je vois dans ceux qui se méfient
A la vision de Tosca, ils se sont endormis

Trop peur d'affronter notre culture?
Alors je vous propose un chemin détourné
La poésie pratique, c'est une de mes ouvertures
Pour draguer près de là où vous séjournez

Fabulle 05/12/2011

Fatale sans idée noire

"Tu es plus beau que tu ne le crois"
Il y a des phrases qu'on n'oublie pas
Des phrases qui vous donne la foi
Des rêves si beaux, ça n'existe pas

C'est ce que j'essaye de me dire, tu revois
Ton rêve comme s'il pourrait se produire
Alors que mon esprit assène à moi, à toi
Une vérité, un conseil pour te conduire

Là où les rêves nous emmèneraient
Si quelques fois on les écoutait
Là où une autre vie pourrait commencer
Sur une idée de génie, une envie de danser

Aux muses de mes rêves, je veux dire merci
Car même si elles pensent n'être rien
Pour ma vie, elles sont tout, c'est ici
Que je me réveille, mais ma beauté, viens...

Fabulle 04/12/2011

Téléthon

Donner, tout simplement donner, pourquoi?
Je vous répondrai pourquoi dire pourquoi?
Mais s'il vous faut une réponse, la voici
Donner, c'est vivre, et vivre c'est aussi

Redonner. Alors certains s'exclameront
Mais qui est ce poète pour dire de donner?
Personne! Mais si un jour tous donneront
Alors on se sentirait moins abandonné

Certains diront qu'il n'y a pas de poésie
Dans tout ça, ceux-là n'ont rien compris
Que la vie est poétique, cette hypocrisie
De l'homme à penser que tout Paris

Et autres sont à ces pieds doit nous indifférer
Tandis que ceux que l'indifférence blesse
Doivent être mis en lumière. C'est une prière
Que leurs maladies pour nos yeux, nous paraissent

Fabulle 03/12/2011

samedi 3 décembre 2011

La connexité du pauvre

Sous les arcades, un homme sommeille
Dans les cartons, ne faisant pas attention
Aux passants, mais toujours un œil veille
Sur cette connexité, et sur cette invention

Humaine qu'est la société, il s'interroge
Il se lève, quémande une pièce à un homme
Mais celui-ci l'évite, il ne déroge
Ps à la règle, tant pis, il croque une pomme

Qu'il a ramassé dans le parc public
Étonné qu'une telle gratuité puisse exister
Tout en s'asseyant sur un banc, sa clique
Le rejoint, dont le maire qui vient écouter

Les conseils du poète, ce Diogène moderne
Comment rassembler ces invités d'aujourd'hui
La société, lui seul dans la ville, la cerne
Créant la connexité entre hommes qui fuient

Fabulle 02/12/2011

La cohérence des rêves

Je lambinais tranquillement devant les chalands
Que comporte cette fête, la fête du village
On m'a chargé d'aller aider quelques goélands
A voler, avant que notre bateau fasse appareillage

Bien entendu, j'ai d'abord fait le pitre, révoquant
Une soudaine envie de courir dans les bois
Verglacés d'Amazonie, mais ces fleurs se moquant
De moi, je décidai de ramasser les petits pois

Voilà, les rêves n'ont aucune cohérence
Ça change, ça bouge dans tous les sens, le fil
Je perds et le réveil sonne, notre démence
Peut aller se coucher, mais encore on sourcille

Face à nos visions nocturnes, j'étais si bien
Et si mal à la fois, je voulais savoir la suite
Et en même temps me réveiller, c'est que ce lien
Est une vérité dont on a peut qu'elle soit dite

Fabulle 01/12/2011