mercredi 27 juillet 2011

Quelle dure ville!

Ils ne m'appellent pas toujours à l'heure fixe
Pourtant, ils t'appellent toujours avec leur fixe
Sans portables, pas besoin de réseau, satellites
Pour être à la table du réseau des élites

Tiens, je dînais ce soir avec Dumont d'Urville
A une réception mondaine en plein centre ville
Pas besoin d'une longue exploration pour trouver
Bon, figurez-vous, qu'il n'y s'est retrouvé

Ah, les ravages de l'alcool est une chose
Que je ne comprend pas, c'est qu'on ose
Mettre deux lycées côte à côte, s'instruire
Est donc si important à Caen, et reluire

Sa garde robe, car ce lycée Simon de Laplace
M'a l'air huppé, il ne manque pas de place
A côté de ce lycée d'aventuriers, recherchons
Ensemble Lapérouse, ainsi nous nous retrouverons

Fabulle 26/07/2011

mardi 26 juillet 2011

Mon premier jour sans tram

Et j'ai redécouvert les joies de la marche
Les regards que je croisais, de travers
En même temps eux aussi, ils marchent
Plus de tram, c'est l'occasion d'un vers

Car j'ai fait mon chemin depuis le temps
Moi, j'ai marché à un an, ai vu du pays
Marché sur Terre et ce, sous tous les temps
Pluie et envie, au vent, une abbaye

J'ai l'impression de toutes les connaître
C'est ça de chercher quand on est à pied
Peut-être trouverai-je, est-ce une fenêtre
De vie, porte temporelle à remédier

Enfin, dix-sept ans que je marche mais
Je tourne en rond, pas fait le tour de la Terre
Juste le tour de mon bourg et déclamer
Des poèmes qui eux font le tour de l'univers

Fabulle 25/07/2011

mardi 19 juillet 2011

Moi, j'affabule!

"Il y a des gens qui mentent simplement pour mentir"
C'est faux, et je ne mens pas, j'affabule
Ce qui est loin de mentir, c'est imaginer
Mais comme Pascal n'aime pas cette libellule
Qu'est la rêverie, l'évasion, me débiner

Je dois, et partir voyager en esprit
Je vais et Google Earth est fait pour ça
Il avait oublié Internet dans son mépris
Ce qui prouve bien que tu n'y penses pas à ça

Oui, au retour du poète et de l'homme
L’honnête, le trompé, le diverti, l'ennuyé
Par tes pensées que même n'oserait une pomme
Germait dans son esprit pareil idée appuyée

Sur la simple raison de gloire, vain
Est ton travail, reconnais-le, martyrise
Encore tes descendants, arrête, demain
Ou sinon d'empirer, ton empire est en crise

Fabulle 18/07/2011

La cantine des juillettistes

Chaque soir, dans la vie caenaise, on mange
A la cantine des travailleurs juillettistes
Des paumés des vacances qui les dérange
Cette trêve estivale, je veux travailler, j'insiste

Mais il faut manger, et les regards croisent
Entre les cinq chaises vides qui l'entourent
Tout le monde est parti, j'efface l'ardoise
On ne me dit pas merci et encore je cours

Moi, j'y vais pour manger mais pour écouter
Les délicieux mets de langue étrangère
Car les juillettistes aiment chaque soir bouter
La langue française plus loin de nos frontières

Et si j'arrive à comprendre, je suis heureux
Qu'un parapluie trempé me mouille à la table
Qu'un étranger s'arrête par ce temps pluvieux
Que manger en austro-hongrois, je suis capable

Fabulle 18/07/2011

vendredi 15 juillet 2011

Les 14 juillet se ressemblent tous

J'ai l'impression de passer tous mes 14 juillet
Sur une plage, certes jolie, de Normandie
Une fleur à la main, toujours un œillet
Blanc, et même, je crois que tout ce que je dis

Je l'avais déjà dit un autre 14 juillet
La révolte, assoupi, les bals un peu kitsch
Et même ce que je mange, mon œillet
Je l'avais déjà mangé, alors une quiche

J'aurais bien voulu avaler, mais impossible
D'en trouver une, il y avait des kebabs
Mais pour une fête nationale! Mais impossible
N'est pas français, commandez moi un cab!

Je vais aller voir un feu d'artifice chinois
C'est leur spécialité, et je danserai un tango
En compagnie d'une italienne, ça se voit
Que je suis français, même si je joue au go

Fabulle 14/07/2011

Pour un buste

"C'est ce qui nous rend incapables de savoir certainement
et d'ignorer absolument"
C'est certain, je ne sais rien, et pour preuve
Je ne connaissais pas Pascal, je ne pensais pas
Qu'en écoutant son propos à débit de fleuve
Je n'en apprendrais pas plus avant mon trépas

Ce qui est sûr, cependant, c'est que je vois
Que la mer revient vers moi certainement
Et si je reste à griffonner ces tristes lois
Sur la plage, je serai mouillé et je ne mens

Je suis donc capable de prévoir l'avenir
Mais ceci dit, je ne sais rien, la mer
Pourrait se retirer d'un trait sans prévenir
Et désemparé, encore plus, serais-je sur terre

Donc rien ne sert de savoir ce que l'on peut
Connaître ou pas, recherchons juste
Et nous trouverons, si Dieu le veut
Le mensonge qui me vaudra un buste

Fabulle 14/07/2011

J'aurai un nom à ma rue

Et non une rue à mon nom, Léon Xénon
Oui, c'est bien moi qui a nommé le xénon
Mais non, je n'en suis pas le découvreur, le nom
Est de mon esprit, c'est un ami de renom

Qui a découvert ce gaz rare et il est rare
D'avoir un nom à sa rue, rue des Nommés
Que j'habite, bon, j'ai déménagé sur le tard
Par ouï-dire dans cette rue renommée

Car c'est ici que Poubelle installa son invention
Oui, le nom est connu, l'endroit un peu moins
Mais notons que seul le nom compte, l'option
De mon nom s'est révélé être de loin

Une bonne idée, une notion dénommée
Nominalisation, story telling, ouisation
De réunion avortée où l'on doit nommer
Les donneurs de nom, c'est mon ambition

Fabulle 14/07/2011

mardi 12 juillet 2011

La vie caennaise

Guillaume, sache que je t'ai conquis
Je suis seul dans ton château de Normandie
Pas un chat qui rôde, par un roi qui trône
Moi, seul, en anglais: "I am alone"

Enfin, presque, car le gardien de tes nuits
M'interpelle avant que je ne te crée des ennuis
Le château ferme, c'est le signe de ta défaite
De la mienne, un peu, mais chose faîte

Je suis allé voir ton abbaye réservée aux hommes
T'ai vaincu courageusement, allé voir Mathilde
Elle était là, se réveillant d'un long somme
Pourquoi l'as-tu laissé ici, au sein de la guilde

Des politiciens, historiens, et touristes paumés
Mais surtout des poètes malfamés, désireux
De marcher sur la ville où naquit tes espoirs
De roi, de duc, dérobés par moi, en ce soir

Fabulle 11/07/2011

Une étourderie minière

Je crois que nous sommes au fond du trou
Encore une fois, me direz-vous, cet écrou
Était mal vissé, la paroi s'est effondrée
Nous sommes bloqués, puisqu'il le faut, j'attendrai

Mais en attendant, il faut s'organiser, boire
Tous les soirs, croire la nuit et s'asseoir
Car debout, c'est impossible de se tenir
C'est mon présent, j'espère pas notre avenir

Bien sûr, j'ai l'impression de déjà vu
D'être pourtant, sûrement déjà venu
Et revenir, n'était pas dans mon projet
Mais vivre, il fallait, mon père est âgé

Et dans la mine, pourtant il descendait
Aller au charbon pour nous sauver, aider
Comme il pouvait, nous a ramené là haut
En y laissant sa vie pour vivre nos idéaux

Fabulle 11/07/2011

L'amour donne des roues

Et cette donzelle à toute vitesse sur l'autoroute
Va-t-elle retrouver son prince charmant à Lorient?
Ou accoure-t-elle pour se consoler d'une déroute
Amoureuse, un détour qui dépasse les cent

Et largement les trente auxquels nous sommes fixés
Moi, je ne bougerai pas d'un pouce, j'attendrai
Qu'un hélicoptère se pose ou puisse me hisser
Pour rejoindre celle que j'aime, celle dans le vrai

L'hélicoptère car l'amour me rend pâle
Le bateau car je coule souvent en amour
En parachute, car d'amour, je m'étale
En train, pour qu'on le fasse, ce petit tour

Dont j'ai promis, promis que je retranscrirai
Les sens cachés de ces détours de voiture
Dans lesquels les jeunes filles dépasseraient
Les limites pour vivre une simple aventure

Fabulle 11/07/2011

lundi 11 juillet 2011

Ça change le monde

Je change le monde à chaque coup d’œil
Il diffère à chaque battement de cil
C'est mon monde, que quiconque le veuille
Changer, change son regard sur la ville

Où il habite, la campagne où il réside
Je marche chaque jour cinq kilomètres
Pour voir ma ville, combattre le vide
De ma vie, je compose des lettres

Lors des longs hivers, je franchis
Les barrières glacées des longs jours
C'est une volonté de ne pas être avachi
Sur son fauteuil, à se morfondre d'un amour

Perdu, à rêver de longs soirs d'été
En compagnie d'amis que j'aimerais
Ne pas oublier, sûr que je ne m'arrêterai
De marcher quand je serai mort, enterré

Fabulle 09/07/2011

samedi 9 juillet 2011

Ces gares où on ne s'arrête jamais

Par cette pluie harassante, le train file
A travers la campagne, système de freinage
Pourtant breveté, la scène réjouira un cinéphile
Le train passe une gare sans arrêter son voyage

Les gens pourtant sur le quai espéraient
Pouvoir monter dans ce symbole de modernité
Les passagers du train, un peu exaspéré
De ne pouvoir prendre les gens de cette cité

D'autres trains passent pourtant dans la journée
Mais les remakes de cette scène s'enchaînent
C'est l'espoir qui déraille, toute l'année
C'était toujours pour les voyageurs, les mêmes peines

Alors, on se dit qu'il y a un freinage d'urgence
Un voyageur aurait bien pu avoir cette idée
Mais non, alors peu importe les conséquences
Ce bouton enclenché, j'ai repris les dès pipés

Fabulle 08/07/2011

Maudits trains de vie

Je dépose une gerbe de poésie à Audrieu
Maintenant que je la voie dans les yeux
Cette place, cette gare où le malheur s'abattit
Déjà un an que tout le monde en pâtit

Je voudrais faire mon mea culpa
Sur mon inattention de ce mauvais pas
Sur la vie en général que je ne vois plus
Sur l'avis du général: "Comment, il a plu

Vents et marées pour qu'il arrive ça
Trombes et tempêtes pour plus jamais ça"
Des vies sans prise de conscience
Ça serait l'échec, l'échec de ma science

De poésie, on dit que mort et vie sont ennemis
Alors qu'en fait, ce ne sont que de vieux amis
Qui se chamaillent sur ce que nous sommes
Des mûres et des pas vertes, de simples pommes

Fabulle 08/07/2011

Avant de lire Pascal

"Quand on lit trop vite ou trop doucement,
on n'entend rien"

Tiens, je vais laisser un post-it sur le frigo
Sur la pensée récurrente qu'à ma femme
De me faire penser à descendre mon ego
En même temps que les poubelles, l'âme

De tout ceci, avec quelques autres post-it
Je ne les publierai jamais pour qu'après
On les publie, qu'on les lise, qu'on les récite
Aux derniers salons mondains des Près

Finalement, pourquoi les aurait-on publier?
Ce ne sont qu'après tout des notes à jeter
Des réflexions de ma tête projetées de fou à lier
Des fragments de pensées en étant hâté

J'aurais dû ne jamais les écrire, les garder
Rien que pour moi, même si réfléchir, c'est écrire
Et écrire, c'est vivre, et je ne vais pas tarder
A vous quitter, rangez en partant mes délires

Fabulle 07/07/2011

mardi 5 juillet 2011

Longtemps pour chercher

Les effets se cantonnent à la surface du noyau
C'est un gamin ou gamma qui me l'a expliqué
Et comme j'arrive à détecter les gens loyaux
J'en conclut qu'il disait la vérité, cet étriqué

Car il me disait que la radio a de l'activité
C'est faux, je n'entendais qu'une musique classique
Aujourd'hui, c'est la musique quantique, a éviter
Le classicisme de naguère, ces envolées lyriques

Sur les scintillements fluorescents que je croyais
Voir dans le ciel, c'est dans le benzène ambiant
Que désormais, je vais les chercher, les choyer
Pour qu'il me donne le signal, le bon temps

Pour parler physique avec Hortefeux
Car c'est de discrimination qu'il s'agit
Mais rassurez-vous, il s'en est fallu d'un cheveu
Que le neutron soit rejeté de France, hors d'ici!

Fabulle 04/07/2011

lundi 4 juillet 2011

Krill'aurait cru?

Deux mois que je poursuis cette baleine
Je connais désormais l'Arctique comme ma poche
Mon bateau a écumé tout cette plaine
De désolation, les jours perdus, dans ma sacoche

Sont racontés, journal de bord que je tiens
C'est mon Moby Dick à moi, l'histoire
Se terminera-t-elle, est-ce l'ultime lien
Qui me relie à la mer, est-ce ma gloire

Que je détiens? Ou alors, est-ce le cas
De Buzatti, ce syndrome de poursuite
De l'invisible, imbécillité, de mon tracas
Ou je fuis en chassant une vie sans suite

Peut-être, baleinier, c'est mal vu, perdu
D'avance, aujourd'hui, je renie ma société
Plus que j'harponne cette baleine, tordue
Ma vie est, pourvu que je revienne pour l'été

Fabulle 03/07/2011

Une journée à pêcher

J'ai passé ma journée à pêcher des moules
De toutes sortes, des petites au plus grandes
A marée basse, je marche et je croule
Sous les demandes: "Attrape-moi, cette lande

De mer est hostile, je veux que tu me manges
Je te ferai les frites pour accompagner en plus
Allez prends-moi, je t'en supplie, tu es l'ange
Que j'attendais, enlève-moi, mon va-nu

Pieds! A marée haute, je sortais ma ligne
Pour flairer quelques poissons, pêche miraculeuse
Tous mordaient à l'hameçon, c'est bon signe
L'été sera beau, la mer sera brûleuse

D'hommes, enfin, la mer s'est retirée
Découvrant de nouveau cette plage désolée
Seul à m'élancer, rejoint après pour une virée
A pêcher toujours, a dépecer ces moules, à les voler

Fabulle 03/07/2011

dimanche 3 juillet 2011

Union libre

Mon roi, mon roi, vous êtes invité au mariage
Du roi Henry VIII! Quoi n'a-t-il pas une femme?
Si, plus maintenant, c'est depuis son voyage
En France qu'il en aime une autre, son âme

Ne vibre que pour elle! Bon, j'irai en Angleterre
La diplomatie entre nos pays l'exige
Mais il en avait déjà eu d'autres? Valet, sers
Donc une rasade à la cour, la fidélité est une tige

Décidément bien friable, mais pourquoi ne ferais-je
Pas pareil? Aliénor semble s'ennuyer, le moment
Est propice, il y aura deux mariages au siège
De Londres, le mien et celui d'Henry, le temps

Est venu! Reste à me trouver nouvelle concubine
Mais avec qui Henry se marie? Aliénor, sire!
Quoi? Je me marierais donc avec l'ancienne copine
De ce diable d'Henry, que j'ai hâte de nous unir!

Fabulle 02/07/2011

Qu'on comble nos invités!

Il est à vous, ce concombre? Simple vérification
Je fais parti du Conseil de Santé International
Alors, je me méfie de tout, des médicamentations
Des poulets, mais aussi des graines de soja halal

Mais ne laissons pas un concombre gâcher
Cette magnifique journée, il y a mariage
Sur le rocher! Festin de luxe, recherché
Préparé pas un grand chef, de voyage

Il revient spécialement pour concocter
Sa célèbre entrée de concombres macérés
C'est pour ça qu'on m'a invité, ils optaient
Pour leur sécurité alimentaire et à ne créer

Aucun incident, un drame dans la famille
Il faut à tout prix l'éviter! A tout prix?
Un million d'honoraires n'est pas trop, il brille
D'or ce prince, pour que des concombres, je trie

Fabulle 02/07/2011

vendredi 1 juillet 2011

Au bout du bout

Ce mois de juin n'en finissait plus
De soleil, de cours, d’interludes, d'incertitudes
Mais tout fini, certains dans l'inquiétude
D'un mois de juillet à errer, ce surplus

D'élèves, se sentent-ils perdus, à jamais?
Oh, non, ils auront une place dans nos cœurs
Cette prépa un peu spéciale de vainqueurs
D'équations différentielles de ce tercet

" y''+ 2λy' + ω02y = 0" Auriez vous un briquet?
Que je puisse, pyromane, mettre le feu
A mes doux noms, sympathiques sobriquets

Et à ces cours qui ne m'apportent plus secours
A ses journées passées désormais sur un divan
A me psychanalyser, reverrais-je un jour, le jour?

Fabulle 01/07/2011