vendredi 24 octobre 2014

Du monde, 14 m2

Que dire du monde, quand on vit enfermé
Qu'extraire en sens, dans des murs insonorisés
Que comprendre des mots, dans la télé électrisé
Et que faire quand se lève le jour désarmé

Devrais-je sortir pour trouver que faire
Quel divertissement m'entraînera encore?
Est-ce si bon de regarder à nouveau Le trône de fer
Ou suis-je si geek pour éviter les plaisirs du corps

Finalement, 14 mètres carrés, font trop l'affaire
De mes ressentiments de solitudes innées
C'est dans cet appartement que je me terre
Et je ne sais pour encore combien d'années

Alors, j'achète le monde pour consommer
Ce que tout citoyen dans cette société fait
Et en poète, ruminant le diktat de fumer
Pour paraître cool aux yeux d'autres méfaits

Fabulle 18/10/2014

Une étoile nous sépare

Quand des chanteurs has-beens fredonnent
Que les gens battent des mains au refrain
Je regarde le ciel, choisis une étoile au matin
Et me dis que tu la regardes, et ça me donne

Des frissons dans le corps, cette étoile
Je la regarde encore, me détache du bruit
Que Lio faussement fait, je mets les voiles
Et ne pense qu'à toi, à cette vie d'ennui

Une étoile nous sépare, ce n'est pas assez fort
Pour nous retrouver quand même, le soir
Vient à tomber sur moi, le froid mord
Et ne ressens la douleur, me noyant de désespoir

Où es-tu? Dans l'hémisphère nord si tu la vois
Mais où chercher quand l'amour vous consume?
Peut-être en soi, là où on peut être le roi
Et gouverner les vies sans réalités qui s'assument

Fabulle 18/10/2014

Je ne suis pas encore mort!

On parle de moi comme si j'étais plus là
On vient me voir, on croit la dernière fois
On décide de mon avenir, le met-on là?
Ou te le gardes chez toi, c'est toi qui vois!

Depuis longtemps, on ne me demande mon avis
Ce que raisonnablement, je veux faire de ma vie
Car on l'oublie, je ne suis pas encore mort
Et dans mon lit d'hôpital, je me raccroche au sort

Mes enfants me traitent de boulet
Dans mon dos, quand ils croient que j'entends pas
Mais je suis conscient, pas encore esseulé
Et j'ai des sentiments, peur aussi du trépas

Même si on vient à le désirer
Quand vos proches vous cessent de vous rabrouer
Un peu de sollicitude avant d'empirer
Et sombrer à la joie de ma famille adorée

Fabulle 18/10/2014

La vieillesse de France

Le mercredi, on vient jouer aux cartes
Entre vieux, comme on nous a parqué
On rigole, entre inactifs de la Sarthe
Tant que pour l'hospice, on nous a pas embarqué

On fait des concours, à celui le meilleur atout
Et on passe le temps, entre deux enterrements
Car c'est dur de voir partir ses amis, ses amants
Quand avance le temps, qu'il vient de partout

On se parle de nos visites d'hôpital
De nos soucis de santé, content d'être compris
Par des personnes partageant le même problème rénal

Et on bataille, en se rappelant d'anciennes
De savoir sur quel front Pierrot avait péri
En espérant que la guerre de nouveau ne revienne

Fabulle 18/10/2014 

Manque et perd

Il manque quelque chose dans ma vie
Je jurerai que c'est sa présence
Le fait de ne pouvoir en faire mon amie
Tout simplement, me pèse son abscence

Pourrais-je un jour me guérir
Ou suis-je condamné à la retrouver
J'ai cru en aimer une autre, et périr
Cet amour, a aussitôt fait, reste un vrai

Je n'ai donc aimé qu'une seule fois
Et toujours, je ressens à son nom
Les palpitations, comme à la première fois

Mais je les sens devenir plus faibles
Faute de charbon pour nourrir son évocation
Quelqu'un! Permets-moi de retrouver Elle

Fabulle 18/10/2014

dimanche 12 octobre 2014

Le Cap Saint Roque

Il aurait dû rester mort
Ne plus jamais revoir un port
Mais le sort s'en est mêlé
Pour un nouveau voyage, s'est enrôlé
Et à Saint Roque, venu délivrer
Les haleurs en tenue de livrée
Fantômes d'un autre temps
Le Titanic reprend au vent
Il vire de bord, crie encore
Surgissent alors les hommes forts
Venus défendre leur égoïste plan
De soumettre autrui dans leurs champs
Le capitaine, homme d'outre tombe
Annonce le discours dans les trombes
On entend la cruelle histoire
Et d'un paquebot, l'espoir
Il va les ramener à la maison
Repartir où se couche la saison
Retrouver ses fils désormais libres
Mais en si instable équilibre
De devenir qui on veut
De faire briller les cieux
Pour les enfants du Titanic
Et de sa revenante réplique

Fabulle 10/10/2014

jeudi 9 octobre 2014

The orange-dressed girl

Par défi, j'ai dansé avec elle
Celle qui nous a tous envoûté
Avec sa robe orange, sa danse ensorcelle
Tous ceux qui l'avait regardé cet été

On voulait tous lui parler
Au moins savoir qui elle était
Lors d'un slow, seule elle était
Un ami voulait, mais je me suis lancé

Fier de contrecarrer ses plans et piètre danseur
Je n'ai pu savoir que son nom, mais quelle chance
D'avoir pu la connaître, faire battre son cœur?

Mais je voudrais m'excuser, car je dansais
Pour de mauvaises raisons, le 22 août, je te retrouverai
Pour de nouveau danser comme un homme le devrait

Fabulle 03/10/2014

Des bruits et des hommes

A travers les murs, j'entends des bruits
Des simulacres de musiques, des dialogues de films
Étouffés par le placo, ils m'encerclent la nuit
Me retournant dans mes draps, reste ce désagréable hymne

Ayant fait vœu de silence, la solitude m'assaille
Je la contre en dansant dans le noir, les écouteurs rivés
Ils m'empêchent de m'effondrer, penser à la racaille
Qui pourrait se trouver sur le plafond, à écouter la télé

Comment savoir si ce sont des gens biens?
On ne comprend même pas leurs conversations!
Comment de moi, de mes bruits, ils pensent de Fabien?
Leur suis-je agréable ou un détestable espion?

Ces bruits créent un fossé au lieu de nous rapprocher
On devrait se demander à travers, comment va ta mère?
Répondre en criant que tout le monde sache ce qui est chez
Moi, toi, je t'offre mes bruits et tous ses mystères

Fabulle 29/09/2014