dimanche 19 septembre 2010

J'aurais peut-être du retard

Et j'embarque au hasard, la probabilité
Que j'aille quelque part est forte, j'arriverai
Bien chez moi, un jour alors que je réhabilitais
Les horaires insondables des trains havrais

Le Havre, j'ai rembarqué pour Tournai
Le problème, c'est que je suis allé tout droit
Enfin, ce n'était pas ici que je suis né
Et d'un long voyage, me voilà à Charleroi

Oui, encore en Belgique, une terre invivable
Où les paris tombent pour la séparation
Mais j'arrive à Reims où le sable
Des gâteaux envahit ma longue hibernation

Et ce voyage touche à sa fin, en Sologne
Où paraît-il un parc pourrait m'héberger
Et sur les freins, alors, je rogne
Pour revenir chez moi, revoir les bergers

Fabulle 17/09/2010

Une âme forte

Arrêt pour nulle part, sur le quai
Je descends, qu'une histoire de train
De correspondances où jadis tanguaient
Des navires perdus sur les rails, le marin

Se sent un peu gauche, bancal dans le tramway
Ce n'est tout simplement pas son élément
Sa beauté résidait dans la chavirée
Qui depuis lui empêche dignement

De voguer, il a pourtant essayé de lancer
Son fauteuil roulant à la mer, ça rouille
Et tenter de la mer, la devancer
A marée basse et attendre que mouille

La lame glaçante, l'abîme frissonnante
On a pu retrouver son unique fauteuil
Il repose là-bas, dans l'Amante
Dont il faisait auparavant, le deuil

Fabulle 17/09/2010

N'as-tu rien contre moi?

D'un petit rire cynique, Narien se penche
Sur votre travail, explore d'un œil
Cette théorie sur laquelle planche
Votre personne, votre vie et d'un deuil

Il vous faudra faire de ce temps révolu
Il vous embauchera dans un univers
Où vous n'aurez conscience de l'absolu
Travail d'esprit qu'il y a dans ces vers

Narien ne vous demandera rien à part
Cette chose que seuls les humains ont
Espérera la compréhension du départ
D'un sentiment, et ravalera son ambition

Mais seul dans son bureau, il réfléchira
Et trouvera une folle de chose qu'il l'arrangera
Et si un jour, il découvrira le tombeau de Ra
D'une larme discrète, flamboyante, il pleurera

Fabulle 16/09/2010

Question de tempérament

Quand les heures troublent votre vie
Et vous disent que tout ne sera pas fait
Vous serez empêchés, contrés et votre avis
Importe peu dans les nombreux méfaits

Que celui-ci vous impose malgré tout
Ce que vous auriez bien voulu essayer
De voir si c'était possible au bout
De passer dans son canapé, cet été

Mais tout vous rattrape et vous absorbe
Dans un tourbillon céleste, le trou noir
Dans la tête, "Où est la corde?"
Demandent certains dans les couloirs

Toutes ces histoires sont là pour faire peur
Mais n'est-ce pas le but des plus grands
De vous jeter dans le grand bain de l'heure
Et du temps, de vous intercaler dans les rangs

Fabulle 16/09/2010

dimanche 12 septembre 2010

On a tous du Jean-Paul en nous!

A savoir cela, j'en ai la nausée
Que d'être à coté de celui qui a questionné
Un refus catégorique un peu osé
De ne pas chercher ce qui lui appartenait

Il devait sentir les mains sales de celui
Qui a fondé ces prix spéciaux, explosifs
Sans mauvais jeu de mots, et lui
Se sentait dans un huis-clos décisif

En tout cas, cet événement fait qu'aujourd'hui
Je suis à trente centimètres de Jean-Paul Sartre
Et qu'à coté de moi, par interaction, cuit
Un rapport important avec le tartre

De mes dents qui ont reçu un postillon
Du journaliste parisien qui l'a interviewé
J'ai une partie de Jean-Paul en moi, rions
De mon talent, je sais d'où il s'est levé

Fabulle 11/09/2010

Décalage permanent

Je ne vois pas ce qui pourrait me faire
Changer d'avis, j'ai réchappé à toutes sortes
De situations, la mort, c'est mon affaire
Le peuple, quand je le veux, je l'exhorte

Bien sûr, les plus sceptiques sont sceptiques
Cela est bien normal pour un pyrrhonien
Quitte à employer des mots historiques
Dont on a oublié la signification, rien

Ne peut les restaurer à part le poète
Qui réhabilite les mots, néologiste
Dans l'âme, c'est sa façon d'être
Que de changer sans cesse de registre

Après ces quelques théories infondées
Que je peine à expliquer, toutes les veines
Du monde, je les ai cherchées, sondées
Pour savoir si Molière était mort dans la Seine

Fabulle 11/09/2010

Réinterprétations

Cela est valable en chanson, en art
Dans un poème, roman ou quelque chose
De ce genre, et le lecteur repart
Dans une folle quête, dans une névrose

Qu'il n'a d'ailleurs pas voulu vivre
Mais il n'avait pas qu'à se plonger dans le livre
Il l'a bien voulu interpréter
Cette chanson, puis la réinterpréter

On copie avant tout, on se répète
Les mêmes histoires depuis des millénaires
On lit avec attention ces poètes qui se respectent
On refait les gestes dans les colonnes débonnaires

Mais dans cette place, pas de place
A la réinterprétation, soi disant rien
Ne devrait changer, ni les grands palaces
Ni ce que je suis, c'est à dire Fabien?

Fabulle 11/09/2010

Le tableau noir

Finalement, dans les coins de Normandie
Des tableaux gris sont remplis de signes
Alambiqués, incompris dans le non-dit
J'exaspère le tableau noir de lignes

Mais risque de se trouver sur mon passage
Des tétas, lettres grecques qu'on demande
Ce qu'elles font là, dans cet âge
Dans cette ville, salle de classe ou la lande

De la réussite? Je ne visite pas la ville
Je n'ai même pas parcouru une rue
Les avenues, le port, les eaux et les îles
Je ne sais même pas s'il y a une recrue

Parmi les bateaux, les poètes flânent
Je ne connais que quelques couloirs
Et de ces couloirs, on voit qu'il émane
Un râle grisant de ces tableaux noirs

Fabulle 09/09/2010

It's too late

Le même manège, chaque semaine, je m'apprête
A vivre, recommencer, retrouver la routine
Étouffante qui fait la mienne, mais peut-être
Celle-ci sera ébouriffante, pour les Mines

Bon arrêtons de fantasmer sur l'avenir
Et parlons des préoccupations présentes
Les retraites? Non, des réformes en devenir
La grève? C'est pour les retraites, j'invente

Rien du tout, il faut faire du neuf
Dans ce vieux monde plein de clichés
De sous-entendus, comme quoi un œuf
Peut-être cuit en trois minutes, cherchez

L'erreur monstrueuse qui s'est glissé
Durant plusieurs décennies, regardez
L'hérésie se développer, et réagissez
Mais trop tard, vous serez vous amender

Fabulle 06/09/2010

dimanche 5 septembre 2010

Trop de bénévoles...

Être empêché d'aider, restructuration
Des bénévoles du Téléthon, et pourtant
J'avais mon T-shirt jaune, l'animation
Désaltérante, ça me connaît depuis le temps

Mais si ça rapporte un peu, tant mieux
Même si je ne participe que dans l'expectative
Que j'accueille mentalement malades et vieux
Que d'un coup de semonce, j'invective

Alors on participe comme on peut, hélas
Je ne suis pas une référence marketing
Ni pour les dégustations, je ne suis l'as
Mon avis, quelque peu, contredit le standing

Enfin, pour la conférence, j'ai des notions
Pour les courses, je parie sur le six
Pour le kebab, je suis parti sans appréhension
Reste plus que dans l'organisation, je m'immisce

Fabulle 05/09/2010
...tue le bénévolat!

Va y'avoir du sport!

Du sport face à la poésie, c'est insensé!
On sait qui gagne, le sport, forcément
Et la poésie n'a plus qu'à constater son décès
C'est tout l'avantage de l'engouement

Que le sport peut vous apporter et l'oxygène
Me paraît également important pour moi
Le poète est un homme dont tous les gènes
Ne s'expriment pas, la force physique, pour moi?

Je me défend comme je peux, j'entrevois
La trajectoire, ses équations, sa beauté
Pour le jeu, pour la science et l'émoi
D'un volant projeté d'un angle de trente degrés

Tous ces gestes vous donnent l'appétit
Et vous encouragent à continuer, grandir
Dans l'appel de l'abîme et du yéti
Qui est en vous et qu'il faut refroidir

Fabulle 02/09/2010

Nouvelles allégories

Histoire de prendre un rythme fou
Dans un lycée du bout du monde
Cherbourg dans la brume, dans le flou
Flottant dans une sanguinaire onde

Disparue dans les flots du savoir
Mal à avoir les habitudes scientifiques
Pour ne pas trop de mal, avoir
Quand des trains se font honorifiques

J'attends encore avec impatience
A quand l'efficacité absolue, le sommeil?
Ultime histoire de la vraie vaillance
De ne pas souhaiter entrevoir le soleil

Tout cela peut paraître ambigu
Mais je suis dans une antre catégorie
A balancer sur les murs des sons aigus
A imaginer d'autres nombreuses allégories

Fabulle 02/09/2010