jeudi 26 juin 2008

Plus d'un millénaire pour un indécis

Un mont s'est planté là
Et l'évêque l'observait
Que fait-il là ?
Il faut que je vois ça de plus près

Un songe dans mon lit
Me fit comprendre ceci
Un ange passe et me dit
Construis donc ceci

Quoi ? Jamais de la vie
C'est trop haut et loin d'ici
Sinon c'est l'enfer, l'ange reprit
Saint-Michel me le promit

Des efforts et moi bravant
Pourtant, j'étais indécis
Et contre tous les vents
M'a permis d'élever ceci

Un frêle esquif sans soucis
Foulés par des milliards de pieds
Le Mont-Saint-Michel s'adoucit
1300 ans ! Marre de grimper les escaliers!

Fabulle 26/06/2008

Test d'aptitude numéro 13

Je saute par la fenêtre
Sortant comme un voleur
Je me glisse sous un hêtre
J'attends pendant des heures

Faut-il sortir à l'aurore
Ou attendre la matinée ?
Cette attente m'honore
Et j'attends jusqu'au dîner

La lune se lève déjà
Alors que les autres se couchent
Les lumières s'éteignent déjà
Je m'endors sur une souche

Le soleil est au plus haut
J'ai donc dormi plus que la nuit
Une ombre floue me tourne le dos
Et me dit : "Trouvé, sors de ce buis"

Fabulle 26/06/2008

mercredi 18 juin 2008

Promenade immobile

Le premier jour des vacances
Enfin elles commencent
La première promenade de l'année
Enfin je renais
La première vraie immobilité
Enfin je suis habité
La première douce brise d'été
Enfin j'y étais

Ce sont les promenades immobiles
A l'origine des vraies pensées
Finies les idées débiles
Je me sens encensé

Quel bonheur de retrouver
Les véritables alizés
Juste me dire que je pourrais
Enfin tout réaliser

Fabulle 18/06/2008

La bonne voie

J'aurais dû voyager cette nuit
Prendre le ferry pour l'arctique
Ce choix dissout par l'ennui
Seul, là-bas, avec des amis lunatiques

C'était mon rêve que je n'ai pu
Accepter dans mon coeur
Pour me consoler, j'ai bu
Parti à jamais, à jamais cette heure

Je voulais découvrir la solitude
Pas la peine d'aller s'y loin
J'y suis déjà dans l'hébétude
Prêt à recevoir les premiers soins

Un choix contradictoire
Ça ne sera pas la dernière fois
Encore deux verres sur le comptoir
Je n'ai pas pris la bonne voie

Fabulle 18/06/2008

mardi 17 juin 2008

Au coeur de la mort, vivant

Je vous écris d'une contrée
Connue sous l'antiquité
Une île maudite sous tous ses attraits
Où le génie Dédale habitait

Je suis presque mort sur le sable
Emprisonné par le Minotaure
Dans un labyrinthe impitoyable
Où le taureau n'a pas vu mon corps

Je vis encore grâce à la chance
Peut-être le Minotaure est daltonien
Plus de cent ans que je vis dans la démence
Prends ma vie, je suis Athènien

Peut-être est-il mort ?
Sans moi qui suis vivant
J'écris ce papier s'envolant à son sort
Mes remords partant dans le vent

Fabulle 17/06/2008

Sans transition

L'humanité n'est qu'un équilibriste
Qui essaye de se maintenir
Sur la ligne d'une poutre triste
Cernée par le mal de l'avenir

Un monde manichéen surpeuplé
Et la vision du monde que je refoule
Penser à cette idée qui sera décuplée
Par la ferveur de la foule

Notre monde d'expression
Auquel je me tiens en mon nom
N'est pas si sûr face aux pressions
Des guerres sans raison

Et voilà que sans transition
Les musiciens pianotent une mélodie
Sans partition et sans intention
Qui nous fait tenir jusqu'au samedi

Fabulle 17/06/2008

lundi 16 juin 2008

Autobus-critique

Un poète critique souvent
L'actualité au fil du vent
Même s'il se passionne
Pour les choses qu'il l'illusionne

Il est toujours à vif
D'un point de vue objectif
Et il a ses nouvelles raisons
Qu'il change à chaque saison

Mais que critique-t-il vraiment?
La réponse dans laquelle je mens
Dit que je ne sais rien
Et dans l'absolu, que je ne suis rien

Alors, je médis dans les avenues
Faisant des allés et venues
Comme un militant du PS
Dans l'autobus de la ligne S

Fabulle 2/6/2008

Et pour me contredire ...

Et pour me contredire, il est revenu
Non pas avec de grands revenus
Mais plus pauvre que les appauvris
Et il me dit : le chêne du soleil est ici

Je crois que cette visite
Non content de réconforter l'élite
A bouleversé ma petite personne
Moi qui croyait être maître des hommes

Le pauvre génie m'avait quitté
De cette scène que je ne comprenais
Retrouvant un SDF alambiqué
Qui pourtant m'avait éduqué

Que faire ? Condamner la société
Non, ce ne sont pas des zèbres
Combattant les ténèbres
Des zèbres, rejets de la société

Fabulle 16/06/2008