samedi 2 juin 2018

Crises et conséquences

Respiration bloquée, je fais une crise d'angoisse
Je m'auto-dénigre comme jamais, pense noir
J'ambitionne l'inaccessible, mais j'ai la poisse
Et des conséquences, n'assument jamais le désespoir

Je me mets nu, revient à l'original
Il faut répliquer, trouver une porte de sortie
Écrire des poèmes dans un grand journal
Dépérir et partir, foncer dans les orties

Ne pas avoir peur de toucher le fond
Car c'est comme ça que j'écris
Quand je m'enterre, m'isole au plus profond

Alors, certes j'aime l'impossible, son désir
M'imagine sans réaliser, ayant peur de l'avenir
Ayant peur tout simplement de culpabiliser de plaisir

Fabulle 02/06/2018

mardi 15 mai 2018

Toi, tu m'aimerais?

Je suis à contre-temps
Je réponds à côté tout le temps
En dehors du rythme qu'il faudrait
À contre-séduction, hyperboles épurées

Je punchline avec une demi-heure de retard
Mon cerveau est si lent, fêtards
Se moquant de moi, imbibé, je tombe
En larmes, je m'effondre, je sombre

Déphasé, j'essaie penser poésie
Me transcender, atteindre l'ultime amnésie
Mais le désespoir est trop fort
Mes pensées s'obnubilent d'amor

Je me demande comment ça palpite encore
Je n'ose rien avouer, faire semblant, d'accord
Mais combien de temps vivre, je supporterais
Avec ces poids absurdes, Toi, tu m'aimerais ?

Fabulle 14/05/2018

Tu n'aurai jamais de maison

Je ne crois que pas que je suis cet homme là
Casanier, à ne plus s'en priver, et rester
Je ne crois pas au gain, à l'économie mandala
Je serai, pour reprendre l'idée, la cigale de l'été

Une cigale qui ne désire rien, tu vois
Comme si elle désespère de l'avenir proposé
Le poète anticipe tout, il sait tout du moi
Et sait qu'il ne subsistera rien de la rosée

Alors, autant tout oublié, vivre à l'improvisée
Sortir de tout carcan, car je n'ai qu'envie de pleurer
Tu ne le comprendras pas et j'en suis désolé
Mais je ne me vois que vivre comme un déluré

Car je voulais comprendre le monde
Et j'échoue sans m'arrêter
J'ai beau traverser les ondes
Je crie, j'entends sans prêter

Fabulle 04/04/2018

dimanche 25 février 2018

L'élégant chauffeur de bus

J'étais sur le point d'abandonner
Tellement l'attente s'éternisait
Mais le chauffeur de bus est arrivé
J'allais rentrer chez moi, dessaoulé

Et là quel ne fut mon étonnement
De voir un dandy conduire l'autobus
Une veste au dessus du raffinement
Une écharpe, un manteau long en plus

Était-ce ma clairvoyance qui était fourvoyée
Ou la RATP embauche les plus stylés
Il fallait que je revoie ma tenue
L'adapter au goût du nouveau venu

Barbey d'Aurevilly aurait été fier de Paris
Quand le plus manant se trouvait élégant
Et le cadre comme moi débraillé

Les rôles s'inversent, prêt pour une nouvelle société
Un peu de remous serait des plus salvateur
En ce froid barbare venant glacer mon coeur

Fabulle 24/02/2018