mardi 31 août 2010

En grande pompe

On en reçoit des cars entiers de lycées
De lauréats qui ont archi-assuré
Au bac, où ils commencent à tisser
Leur histoire cousue de fil blanc, juré!

Mais on sait que ce n'est qu'un début
Que la société ne veut pas de nous, là
Mais après, quand on n'est plus un rebut
Sans cesse désapprouvé, ou des cancrelats

Alors tant qu'on me reçoit, je me réjouis
Tant que je peux faire tout ça, c'est bien
Que je suis reçu par Laurent ou Louis
Ici ou là-bas, dans du neuf ou du rien!

Ici, c'est bien vu, sauf pour la sono
Mais les problèmes techniques en Normandie
Sont emblématiques, on n'est pas des anglais, NO!
On est juste là, Bas-Normand! Je le dis!

Fabulle 30/08/2010

Politique story

J'aime voir les politiques s'exprimer
Voir mon contraire parler et produire
Des phrases que certains auraient déclamé
Et d'autres murmuré dans le cuir

De leur sacoche, et j'aime contrecarrer
Les grandes pompes, les discours hâtifs
Même si la volonté y est, je paierai
Pour poser une question sous les ifs

En êtes-vous fiers de vos projets?
Avez-vous foi en vos succès?
Si oui, vous avez gagné le rejet
De mes propos, sinon, c'est assez!

Vous pouvez rentrer chez vous avec les cadeaux
Si vous voulez mais je sais, c'est pas facile
C'est pour ça, j'écoute, j'apprends dans leurs dos
J'écris, je leur souris comme un imbécile

Fabulle 30/08/2010

lundi 30 août 2010

Chassé-croisé

Dans les villes grisonnantes du pays
Marchait une dame, jeune et belle
Elle ignorait un passager, elle le haït
Secrètement, sur le trottoir, il interpelle

Les passants, habitants de cette ville
En quête d'un peu de reconnaissance
Son histoire, la raconterait si un civil
S'arrêterait, peut-être cette dame de Provence?

Mais personne ne s'arrête, pas la dame
De passage, pas la dame de charité
Il évoque avec lui-même, ses états d'âme
Se demande s'il peut encore aimer alité

Sur le parvis de la cathédrale, il trône
Comme un roi déchu, il aime mal
Mais, il aime quand même et prône
La simplicité: "Madame, je vous aime mal!"

Fabulle 29/08/2010

J'y étais...

A voir ces gens luttaient contre le vent
A se battre contre les fougueux éléments
A observer les gens mettre leur auvent
Sous ce temps, ils ont du courage les Normands

Bon, arrêtons de nous glorifier mutuellement
J'en connais qui ne s'arrêterait jamais
C'est leur nature de se vanter gentiment
Ne le prenez pas comme moquerie de mai

Car je vous le rappelle, nous sommes en août
Malgré le temps de décembre sur la côte
Et on prends nos vacances malgré que ça coûte
On se prélassera dans sa chambre d'hôte

Seuls les poètes sortent sous la tempête
Ne pas choisir la facilité de juillet
Mais bien sortir à s'en casser la tête
Et vous pourrait dire: "J'y étais"

Fabulle 29/08/2010

C'est ma vie?

On dit qu'on s'en souvient mais non
Certains prennent des photos et vendent
Du souvenir mais tout cela à quoi bon
Car on sera triste et qu'on se pende

Pourtant, de retour dans mes souvenirs
Photographiques, là, historiques, ici
Des anecdotes subodorées de l'avenir
Et d'un passé passé inaperçu jusqu'ici

Et tout vous explose à la tête
Je connais celui-là, et ma nourrice
Qui revient lors d'une grande fête
Comment faisait-elle pour mes caprices?

Et les flashs se succèdent, mélasse
A la fraise, cailloux lancés à travers
La fenêtre de la vie, l'écran ressasse
Sa vie, son œuvre où résonnent mes vers

Fabulle 28/08/2010

vendredi 27 août 2010

A pas rances

Dans une société où l'apparence
Est la plus belle reine qui existe
Mes cheveux, victime de la romance
Devant une glace se coupent, exit!

Mais un problème persiste, me résiste
L'apparence, on ne sait ce qu'on est
Qui sait ce qu'on est sur la piste
Malgré le fait qu'on s'est fait taillé

Alors cela est bête de miser sur tout
Ce qu'on ne peut pas contrôler, on se ruine
Finalement, la vieillesse prend tout
Et on disparaît avec la légère bruine

Alors cette simple leçon de philosophie
Je la vous rappelle entre deux coupes
De cheveux, et alors on se méfie
De sa beauté que forcément, on loupe

Fabulle 26/08/2010

Je croyais Voldemort, mort!

J'en ai enfin fini avec le mal
Alors que cela ne fait que commencer
Un autre mal du chiffre décimal
Qui lui aussi peut bien décimer

Toute une classe pas encore constituée
Qui n'attend qu'une chose, que ce mal
Qui tous nous habitait, l'envie de tuer
Un camarade concurrent, que je sale

Saupoudre de crème hydratante
En un mot, qu'il disparaisse
Déguerpisse de nos idées patentes
Qui ne suffisent dans l'art de la paresse

Alors, si Thérèse en voulait à son Firmin
Si Macbeth en voulait toujours au roi
Si Rousseau a enfin trouvé son chemin
Cela n'a pas de fin, malgré ça, malgré moi

Fabulle 26/08/2010

Dégradé de gris

Et aussi dégradé de pluie
C'est ce que me dit ce colonel
Qui a été dégradé, et oui
A cause d'un scandale criminel

Alors, je ne ferais pas mon "J'accuse!"
J'ai trop d'estime pour le passé
Littéraire de la chose, je récuse
Cependant la décision transvasée

Qu'un soi-disant tribunal proféra
Mais je me bats contre le révolu
Le passé, une histoire oubliée qui ne fera
Plus les gros titres qui ont été déjà lus

Alors, sous ma pluie, je prédis
Des procès aussi saugrenus et compliqués
Dans lesquels je m'immiscerai, je le dis
Afin de la vérité et du fond, extorquer

Fabull 26/08/2010

mardi 24 août 2010

Pacifiquement calme...

Il y a des romans où on ne comprend rien
Telle une chute salvatrice ou non
Ou des romans où des bohémiens
Changent d'époques pour un oui ou un non

Alors, cela devrait stimuler le lecteur
D'accord, pourquoi pas, mais qu'après
Qu'on me dise que le poème, le lecteur
N'y comprend rien, mais je ne suis pas près

D'accepter cette mascarade littéraire
Sous prétexte que les romans les plus longs
Ils seraient plus intéressants, débonnaires
Non, le condensé a du goût, plus de sons

Plus d'images en si peu de mots
Un poème, c'est l'essence de l'homme
D'aujourd'hui qui pressé dans ses maux
De les soigner, les guérit quand ils les nomment

Fabulle 24/08/2010

Sponsors poétiques

Le poète fait beaucoup de partenariats
Avec les logos des stylos auxquels il tient
Piqués dans un magasin ou un secrétariat
Voleur ou pas, tout cela se tient

Donc, je voudrais remercier la poste
Pour sa brillante coopération poétique
Ou faute de courrier, un Lacoste
J'utilise pour un moment utopique

Aussi à une assurance, je tiens
Mais celle-ci a disparu, je crois
Les mots viennent malgré le lien
Rompu mais je n'ai pas de plume d'oie

Pour écrire mes poèmes, alors j'ai les filiales
Mécènes publicitaires à ma porte
Vulgaire Bic qui m'accompagne au bal
Car je pleure cette vieille plume morte

Fabulle 24/08/2010

lundi 23 août 2010

Mieux que Paris-Plage

Démentons ce temps gris de Normandie
J'en ai assez parlé dans mes poèmes
Mais pour une raison, jamais assez, on ne dit
Qu'ici, la beauté vous attrape, on aime

Les plages à perte de vue (pas comme
La plage à Paris, mince bande de vie)
L'herbe et les poteaux de France Telecom
Des vieillards déambulant avec leurs avis

Oui, la pluie ébouriffe vos cheveux
Vous donne une impression salée de fraîcheur
Avec le vent, aussi, la grêle, il pleut
C'est vrai, mais rien de tel pour un pêcheur

Qui traverse la mer comme Hugo l'avait fait
Pour se protéger, se retrouver et inspirer
J'en ai assez rêvé mais cela ne me fait
Pas peur de séjourner dans ce pays à délirer

Fabulle 23/08/2010

Barre-toi!

Mon job d'été s'est fini ce samedi
Servir des boissons, je ne ferais plus
Cette année, à moins qu'un beau lundi
Perdu, on m'engage comme surplus

J'en ai fait tout un idéal, ce métier
Une philosophie un peu surannée
Un mélange subtil de sympathie et pitié
Et c'est bien fini pour cette année

A force de répéter l'énumération des boissons
J'en rêve la nuit, cela m'a troublé
De voir ces gens, d'entendre leurs sons
Un poète a sa place et peut doubler

De ses mots, les maux des clients
Aspirant ainsi le mal, la folie ambiante
Et retranscrire ceci là dedans, le sang
Retourné par ma magie mourante

Fabulle 23/08/2010

samedi 21 août 2010

Tarzan est un fou!

Les hommes sont fous, et j'en suis un
A savoir si sauter entre les arbres
Est acte de folie, si l'attaque des Huns
Était prévisible ou pas, que mon sabre

Laser allait s'emmancher dans Yoda
Tout cela, aurais-je dû le savoir?
Je me suis jeté dans le vide, lambda
Ce saut était (photos à voir

Sur le site Street View), j'ai eu
Un cœur téméraire mais sans risque
Les autres étaient passés, vendu
La mèche, ils avaient, pour l'obélisque

Sans singes de la Concorde, alors
Si nos avis ne divergent jamais
Contrairement à Astérix et Musclor
Sachez que je suis là, fou à lier...

Fabulle 20/08/2010

De l'or...

A l'ombre des embruns estivaux
Des pêcheurs solitaires s'évertuent
A retrouver ce que rien ne vaut
Le massacre des moules qu'on tue

Pour le bien de toute une famille
Père nourricier, pour une fois
Je fais que les étoiles scintillent
Et celui qui contient la foi

Alors avec quelques connaissances
Que je connais très bien, la chasse
La battue aux moules, essence
De la Normandie un peu cocasse

Celle que finalement, on refuse de voir
Peur de se salir les mains, qu'alors
C'est de se les laver que d'avoir
Une poignée de coquilles en or

Fabulle 11/08/2010

jeudi 19 août 2010

L'autoroute de la mer

Quand un poète n'a plus besoin de stylo
Ni de papier pour s'exprimer, mais seulement
D'un caillou et une plage déserte, l'eau
Fouettant son visage, là, il ne ment

L'éphémère, pire ennemi de l'humanité
Devient son allié, attendant la remontée
Du berceau des vies et des morts, la cité
L'oubliant un instant sans se démonter

Ainsi les messages, questions énigmatiques
Qu'on laisse dans le sable à la merci
De la non-réponse des courants océaniques
J'aurai donc compris quelque chose ici

Ces instants volés au présent passent
Dans le monde de la poésie, loin de l'argent
Qui gouverne ailleurs, mais pas là, la mer casse
Tous ces peuples marchandant, changeant

Fabulle 14/08/2010

L'art au hasard

J'arpente les côtes manchoises au hasard
Je sens la mer, le vent et ma pluie
Et je tombe subitement dans un salon d'art
Je suis maudit, poursuivi par lui

L'art avec un grand A et un petit
Aussi, il n'y a pas que la qualité ici
Un peu partout, même au Louvre, retentit
La critique d'un poète largement indécis

Alors cette odeur de sable sur moi
N'est que l'apothéose de mon art
La peinture, une image sans émoi
Si on continue comme ça, je pars

Retrouver la houle et la Manche
Au lieu de rester sous cette tente
Admirer pendant une heure cette toile blanche
Mais encore, tous ces arts me hantent

Fabulle 14/08/2010

A bien des égards

La musique engendre à bien des égards
Des refoulements stressants, savoir inutile
Que j'écoute volontiers dans les gares
Infini de mon esprit, mais sent-il

Que les fondations s'agrandissent?
Que Chuck Berry et les Beatles réunis
Font une curieux mélange, rebondissent-
Ils que la sauce prend en Californie?

Dans les concerts mythiques d'Amérique
Un poète voyage entre les lignes
Du passé des partitions magiques
Dont je serais incapable, (la guigne)

De transcrire en sonorités aiguës
Graves, intemporelles et transparentes
Créant passés, sensations ambiguës
Dans ma folie, hérésie poétique apparente

Fabulle 10/08/2010

Je dépose mon idée

Les films pourris ont un avantage
Je peux écrire pendant que la famille
Regarde les navets d'un nouvel âge
Moi, je compose et titille

Sue les films ci-dessus cités
En les comparant à d'autres, meilleurs
A tout de point de vue, en été
Onirique trop a souhait, perturbateur

De l'esprit, ça vous fait réfléchir
A l'exception de ces films mauvais
Qui pourrissent la télé, mais franchir
Un cap dans la critique, je vais?

Non, c'est une continuité, une descente
Pour les strates de mon subconscient
Pas besoin d'apporter une idée, la vente
Ne s'effectuera pas, il faudra être patient

Fabulle 10/08/2010

dimanche 8 août 2010

Détrempez-vous!

Je vous assure qu'il ne pleut jamais
En Normandie sur la plage
Sur les terres, que se soit en mai
Juillet, août, on a un soleil sage,

Alors quel est ce temps grondant?
Me demandez-vous, une illusion, sans doute
Essuyez-vous, rentrez là-dedans
Vous ne paierez pas plus pour toute

Cette agitation inhabituelle, et merci
Pour votre séjour dans la région
J'espère que vous répandrez, d'ici
Chez vous, la bonne réputation

En attendant, profitez du séjour
Et vivez, profitez du sable
Blanc-gris pendant les jours
De chance, à Tatihou, c'est semblable

Fabulle 06/07/2010

vendredi 6 août 2010

Distinguez vos sentiments!

Sentiments distingués! Attendez une seconde
De quoi mes sentiments se distinguent-ils
De tous les autres égarements dans l'onde?
Le poète ne souhaite pas vivre sur une île!

Non, mes sentiments ne se distinguent pas!
En ce moment, ils ont du mal à se reconnaître
Ils tâtonnent, hésitent à faire un pas
En direction de où? Vers le non-être?

Non, franchement, je suis tout à fait normal
Mais dans ma poésie, les sentiments se distinguent!
Trinque, sentiment, à toi aussi, râle
De plaisir, de noirceur, de pensée et cingle

En deux le dualisme de ton être
Composé de sang et ciment, machine
Qui n'arrive pas à suivre à la lettre
Le mode d'emploi d'origine divine

Fabulle 05/08/2010

Labyrinthe commercial

J'espérais échapper à la folie commerciale
Un poète digne de ce nom y aurait échappé
Mais moi, obligé de me vêtir, je me trimbale
De magasins en échoppes, et me laisse happer

Par les rayons de vêtements, de mobilier
Et me promène, pensif, dans les allées
Comptant mes allées et venues se liaient
A l'âme de la boutique et là où je m'en allais

Un garde m'a retenu le bras
Et m'a dit : "Tu restes ici, compris?
Mais pourquoi, je commence à en avoir ras
De votre magasin et avez-vous du riz?

Hum, non, allez voir aux rayons culture
Il y a des mangas, je crois! Et le rapport
Entre tout ça? Et la nouvelle devanture
Pourquoi? Les livres sont-ils donc morts?"

Fabulle 05/08/2010

Soleil de glace

Une partie de jour en pleine nuit
J'ai vogué pour ce soleil de minuit
Tout dépensé pour admirer le spectacle
Comme si cela avait l'effet d'un miracle

Une guérison magique de la nature
Du froid, de la solitude, de l'aventure
Un horizon magnifique, ultime beauté
Du paysage céleste, loin de la cruauté

Que seuls les hommes exerceraient?
Ah, pourquoi pendant un an, je parlerai
Du mal si ce n'est que de le guérir
Je n'ai aucun espoir, même par le rire

Et par la poésie? Impensable, hélas
Comme ce coucher de soleil de glace
Qui n'arrivera que dans six mois
Au moins, cela ne repose pas sur moi!

Fabulle 05/08/2010

mercredi 4 août 2010

Voyage au bout de la Manche

La pluie martelait les carreaux
Comme dans un vieux film d'Ozu
Même si aucun film de cet héraut
Je n'ai vu, je me sens saoul

Saoul de l'étreinte de la pluie passagère
Et de la poésie japonaise, esquisse
Qui m'est inabordable et chère
Sur une plage de sable lisse

Sable trempé par les traces de pieds
Des pêcheurs téméraires de la Manche
Qui en ce mois d'août, leur sied
De marcher dans le vent d'une planche

Alors même s'ils ont bravé les éléments
Les dieux maritimes et les engoulevents
De la Hague où le temps ne ment
Seul le poète crie dans le vent

Fabulle 04/08/2010

mardi 3 août 2010

Alors, c'était bien avant...

Après tout, pourquoi ne pas écrire
Sur les voluptés calmes de la nuit?
Pourquoi ne pas produire et rire
Si tard dans les lueurs des ennuis?

Ennuis qui se profilaient à force
De chercher des trésors perdus enfouis
Dans des grottes où de simples écorces
Encore flottaient dans les mares de cambouis

Je rêvais de découvrir en premier
Ce trésor volé, j'ai tout retourné, le ciel
Comme la mer mais même pas le saunier
Ne trouva la poésie pareille au miel

Alors, je sortis, la mer m'engloutit
Je vis l'Atlantide, la connaissance immergée
Et marchais dans les allées et sentit
Un parfum de déjà-vu, rien n'avait changé

Fabulle 03/07/2010

Miam, du Shakespeare!

Ambiance intimiste, il est minuit
Et je ne m'arrête pas d'écrire
Et il y a une chose qui m'ennuie
C'est que je n'arrête pas de décrire

Un monde où les gens tournent méchamment
Un monde où la faim s'en va gaiement
Un monde que je ne peux quitter décemment
Un monde où tout le monde ment

Alors dans les écrits pessimistes
D'un roi trop vaniteux, trop honteux
La faim, seule dans l'être, résiste
Et fait fuir la peur de l'heureux

Celui qui ne mangerait rien
Ou la vérité ,uniquement, ingurgiterait
Mais dans ce monde shakespearien
On est sûr qu'il mourrait

Fabulle 02/08/2010