dimanche 11 avril 2021

Eté 2015 ou Pessimiste/20

J’avais la Seine à mes pieds 
En ce bout de l'île de la Cité 
Le saule était mon rendez-vous,
L'inconnue allait-elle se présenter
Seul mon cœur battait entre nous
Mais j'avais l'espoir secret de nous lier

En un soir d'été, elle avait accepté
De se revoir dans un autre endroit
Je lui avais proposé un de mes coins préférés
Où l'eau régnait, nous proposait sa loi
Avec foi, je la vis arriver éthérée
Comme un rêve qu'on n'arrive pas à capter

J'y ai cru tout du long
Mes mots s'embrouillaient
Et nous sommes repartis comme venus
Et mon monde se mit dérailler
Mes propos fussent si convenus
Qu'elle m'indiqua à la fin que c'était non

Et j'eus beau me sermonner au retour
Que la prochaine fois, je ferai ci ou ça
Je répétai mes erreurs de deux mille quinze
Je n'arrive toujours pas à danser la salsa
Même si d'une femme, grave, j'en pince
L'avenir est tracé depuis ce non d'amour
 
Fabulle 11/04/2021

dimanche 14 février 2021

Service après-Covid

Je n'ai pas écrit de poésie depuis le Covid 
Ça nous enlève tout, l'envie de produire
J'en suis réduit à relire Candide
Et Dieu sait que je déteste ce méchant livre

J'ai connu l'incertitude de mon corps
Affecté d'un virus, victime de pandémie
Et de ces injonctions de Ne sors!
Tu sauves des vies en ne voyant plus tes amis

Et la routine déjà cruelle me tue à petit feu
Je me suis dit qu'alors reprendre mon passé
Pourrait m'aider à écrire ces ultimes aveux
Je ne deviendrai jamais un poète encensé

J'hante Paris comme un fantôme de confinement
Je suis le spectre qui espère que quelque chose change
Alors ne faisons pas de mystère du dénouement
Seul attendrai-je la lumière des anges

Fabulle 14/02/2021

samedi 1 février 2020

Souvenirs bis

Mais un peu quand même...
Grenoble revival dans les rues vides
Archimède au casque, je sème
Les Inconnus, et mes propres rides

Je vieillis au coin de tram
De là à inspecter mes états d'âmes
J'entrevois l'humanité au bout des reines
Suis-je né pour voir la fin de l'arène

Le torero agite son vain drapeau blanc
Je n'arrêterai pas de tempêter
Vous êtes arrivés trop tard à la fin de l'été
Pour me sauver et rentrer dans le rang

Je vous exècre, peuplade empirique
Sans prévision, je meurs d'Afrique

Fabulle 30/08/2019

Le chef d'oeuvre

Sensation coupée par le souffle
Le trait assuré par l'ambition
De faire du monde une création
Destructrice, à si frêle pantoufle

L'imaginaire survit grâce à toi
A ton baiser suave qui m'envahit
Je reste coi, mon battement me trahit
Je t'aime, au-delà, sans être à soi

Jamais je ne te reverrai comme ça
Le futur t'a balayé d'un temps cruel
Je mourrai en criant tu es belle
Et j'oublierai tout, tout trépassa

C'est à ça que ressemble mon tableau
Mon icône au sang,
Mon chef d'oeuvre au temps
La fin en huis clos

Fabulle 1/02/2020

Comme une lolita

Je me suis mis au plus prés de la scène 
Pour voir la sueur de la chemise du chanteur
Je danse en espérant qu'il remarque ma dégaine
Je ne me retiens plus, je n'ai plus peur 

Les notes retentissent dans un bleu sidéral
Les gens ne comprennent pas ce qui se passe
Le chanteur a la feu moustache électrise la salle
Et je crie comme un aigle dans une nasse

Les spots se posent sur moi
La connexion se crée entre lui et mes hanches
Je bande, la fin des émois
Son solo de guitare vers mes yeux se penchent

Fabulle

samedi 2 juin 2018

Crises et conséquences

Respiration bloquée, je fais une crise d'angoisse
Je m'auto-dénigre comme jamais, pense noir
J'ambitionne l'inaccessible, mais j'ai la poisse
Et des conséquences, n'assument jamais le désespoir

Je me mets nu, revient à l'original
Il faut répliquer, trouver une porte de sortie
Écrire des poèmes dans un grand journal
Dépérir et partir, foncer dans les orties

Ne pas avoir peur de toucher le fond
Car c'est comme ça que j'écris
Quand je m'enterre, m'isole au plus profond

Alors, certes j'aime l'impossible, son désir
M'imagine sans réaliser, ayant peur de l'avenir
Ayant peur tout simplement de culpabiliser de plaisir

Fabulle 02/06/2018

mardi 15 mai 2018

Toi, tu m'aimerais?

Je suis à contre-temps
Je réponds à côté tout le temps
En dehors du rythme qu'il faudrait
À contre-séduction, hyperboles épurées

Je punchline avec une demi-heure de retard
Mon cerveau est si lent, fêtards
Se moquant de moi, imbibé, je tombe
En larmes, je m'effondre, je sombre

Déphasé, j'essaie penser poésie
Me transcender, atteindre l'ultime amnésie
Mais le désespoir est trop fort
Mes pensées s'obnubilent d'amor

Je me demande comment ça palpite encore
Je n'ose rien avouer, faire semblant, d'accord
Mais combien de temps vivre, je supporterais
Avec ces poids absurdes, Toi, tu m'aimerais ?

Fabulle 14/05/2018

Tu n'aurai jamais de maison

Je ne crois que pas que je suis cet homme là
Casanier, à ne plus s'en priver, et rester
Je ne crois pas au gain, à l'économie mandala
Je serai, pour reprendre l'idée, la cigale de l'été

Une cigale qui ne désire rien, tu vois
Comme si elle désespère de l'avenir proposé
Le poète anticipe tout, il sait tout du moi
Et sait qu'il ne subsistera rien de la rosée

Alors, autant tout oublié, vivre à l'improvisée
Sortir de tout carcan, car je n'ai qu'envie de pleurer
Tu ne le comprendras pas et j'en suis désolé
Mais je ne me vois que vivre comme un déluré

Car je voulais comprendre le monde
Et j'échoue sans m'arrêter
J'ai beau traverser les ondes
Je crie, j'entends sans prêter

Fabulle 04/04/2018

dimanche 25 février 2018

L'élégant chauffeur de bus

J'étais sur le point d'abandonner
Tellement l'attente s'éternisait
Mais le chauffeur de bus est arrivé
J'allais rentrer chez moi, dessaoulé

Et là quel ne fut mon étonnement
De voir un dandy conduire l'autobus
Une veste au dessus du raffinement
Une écharpe, un manteau long en plus

Était-ce ma clairvoyance qui était fourvoyée
Ou la RATP embauche les plus stylés
Il fallait que je revoie ma tenue
L'adapter au goût du nouveau venu

Barbey d'Aurevilly aurait été fier de Paris
Quand le plus manant se trouvait élégant
Et le cadre comme moi débraillé

Les rôles s'inversent, prêt pour une nouvelle société
Un peu de remous serait des plus salvateur
En ce froid barbare venant glacer mon coeur

Fabulle 24/02/2018

dimanche 24 décembre 2017

Allez, on va écrire

Je suis obsédé par l'espace qu'occupe mon corps
J'essaye de le réduire au maximum, en enlever le plus possible
Agglomérer avec la précision d'un rangement ergonomique
Mais rien y fait, l'âme se trimballe avec cette chair

Il faut faire comme si de rien n'était
Comme si on maîtrisait sa grâce, ses articulations préconçues
Je me regarde dans un miroir et je ne m'aime pas, j'aimerai me mordre
Me morceler, éparpiller tout cela qu'on n'entende plus parler de moi
Mais les résultats sont là, effarants, je suis matériel

Les illusions obnubilent mes pensées
Mes sentiments se reflètent dans l'eau de la baignoire
Je suis seul, nu, répands ma poussière
Et tout le shampoing du monde ne suffira pas à me laver entièrement

Le soir, enserrant mon oreiller, je rêve de beauté et calcule secrètement les probabilités
On s'arrête d'angoisse, respirant en silence, se faisant tout petit et se cachant du monde
Les recoins sombres deviennent des paradis, des oasis de tranquillité
Où l'on peut observer le rai lumineux sous la porte, guettant le moindre pied

Les voisins rôdent autour ce soir, un festin s'annonce
Je n'y suis pas invité, bien sûr, ma compagnie n'est pas recherché
J'appose mon oreille contre le mur, j'écoute les conversations
Je fais mon théâtre ce soir, et les acteurs dénoncent
Les malversations économiques, les apparatchiks
Les bonzes extrémistes et les jusqu'au-boutiste

Les gens boivent, mangent, et puis repartent. Tous!
Et il n'y a plus rien à écouter, plus rien à critiquer
Il reste le silence assourdissant, un manque cruel
De la vie de conserve, de gens confiants pour niquer

Au final, il n'y a plus que la masse, cette horrible masse
Qui s'entasse dans un grenier, qui s'ennuie dans la fatuité
Je reste semblable aux livres, montrant peu leur intelligence
Au premier venu. Lui doit se battre pour extirper sa matière
Il doit lire, interpréter avec sa culture personnelle

A la base, je devais écrire un roman, mais tout se transforme en poème
Ca ne rime pas parce que je ne le recherche pas.
Mais ça pourrait s'il le faut, si c'est ça que tu aimes
Les photos de guerre au matin du 6 juin de Capa

L'enfer de la mer en treillis, la mort au devant
Des plages bunkerisées par le fanatisme allemand
Celui du repli, peut-être celui que je vis
Je rêve ou je viens bien de conclure que je suis nazi?

Serait-ce donc ça l'ennui absolu, la régression des idées
L'habitude tuant toute notion d'humanité
L'aventure nécessaire à la tolérance mandatée
Et les villes traversées par les fainéants aidés

Les tambours s'agitent en tête de cortèges
Il s'agirait d'une manifestation pour protester
On ne m'a pas informé contre quoi, ça allège
Les questions à poser aux politiques détestés

Je me mets à crier des slogans anarchistes
La foule s'agglutine à moi, je suis porté
Mon oppression commence, carriéristes allumés
Qui financent les grandes opérations aéroportés

Fabulle

FR/EN

Bref, il ne se passe rien.
Je m'attends au pire à cette saison.
C'est juste une non-envie de travailler fatal
En attendant quoi, on ne sait plus que de raison
J'ai soif, faim, et rien pour vaincre mon moral
J'ai envie de sortir, d'entamer mon bien.

Il faut que je fasse quelque chose d'anormal
Qui surprend son monde, fasse son effet
Et qu'on ait peur de la critique assassine
D'un poème ravageur, d'un homme parfait
Je m'escrime, avec une vulgaire rapine
Et les autres s'engouffrent, thermal

J'aurais dû changer bien avant
Recréer les conditions sans façons
Et nager à n'en plus savoir bouger
Rester là, qu'on vous fasse la leçon
Et vous exhorte à revenir bouche bée
Écouter les discours des moulins à vents

Brassez autant que vous voulez
Je n'ai plus la force de riposter
Le combat était fort mal engagé
C'est gagné, je m'en vais m'enterrer
Vous ne m'entendez plus rager
Faites donc et ne revenez plus m'harceler

Je maudirai en silence, écrirai dans le noir
Je consumerai mes papiers, banderai mes yeux
Me couperai les oreilles faute d'espoir
Et sectionnerai mes nerfs d'un vœu pieux

Tout cela est bien triste

Fabulle

vendredi 3 février 2017

Du sang et des larmes

Le pluie fouettait mon visage
On se préparait au carnage
Du sang et des larmes
Et survint les drames

La première offensive fut lancée
On me retrouvera sûrement lacéré
Par les baïonnettes égarées
Et leurs outrageuses percées

On gagnait, on croyait
Le ciel, la boue, tout se déchaînait
Et quand un rayon lézardait
Le silence survint, on rentrait

Pour combien de temps cette routine
Ce quotidien d'obus et de balles
Quand est-ce qu'un sage ploiera l'échine
Face aux morts et nos ultimes râles

Fabulle 03/02/2017

dimanche 4 décembre 2016

Aux confins

Je ne ressasserai plus les vieilles histoires
Celles où l'on fonde un inutile espoir
De changer les choses,
Et contribuer au grandiose

Ces fantômes nous empêchent d'avancer
Nous laissent dans la routine annoncée
Je veux être libre de tout
De moi, et de l'incontrôlable pouls

Alors donnez-moi du temps
J'ai beaucoup de choses auxquelles me détacher
Il faut bien ça pour sortir du rang
Et arrêter de se cacher

Et seulement après, appelez-moi Fabulle
Car rien ne vaut un bon matricule
Pour commencer une longue journée
Et un voyage aux confins des années

Fabulle 03/12/2016

jeudi 17 novembre 2016

Le Cap Angela

On va mourir là sous les mers
Dans l'indifférence de nos pairs
Les hommes nous ont abandonnés
Pour être dans le mauvais pays né
J'ai pris un bateau pour me sauver
Et celui-ci coule si loin de l'arrivée
Les enfants pleurent, les femmes prient
Et moi j'écope, dans l'ultime tromperie
On a fui la guerre, la pauvreté
Pour rêver de meilleurs étés
Sans craindre de prendre une balle
Ou que tombe une bombe dans notre salle
Mais on ne verra pas d'autres caps
L'Ange nous aura donné la dernière tape
L'Europe ne verra pas nos larmes
Et ils continueront à envoyer leurs armes
Quel mal y avait-il à traverser?
A saisir la chance d'inverser
Le cours des choses
Je dis, on ose
Nous sommes des aventuriers
Des hommes qui errent au vent meurtrier
Et tant pis si vous ne voyez pas la beauté
Qu'il y a à chercher à vous rencontrer

Fabulle 17/11/2016

mardi 11 octobre 2016

Jusqu'à Montmartre

Quand Paris s'étend devant moi
Et que le brouillard se dissipe dans l'effroi
Laissant le carnage se voir, s'observer
Je me relève du sommeil, arrête de rêver

J'entame mon ascension, vole au-dessus
Il faut stopper tout ça, se taper dessus
Et en finir avec la religion, et ceatera
Regarde où ça mène, ça nourrit les rats

Et arriver à Montmartre, contempler le charnier
Je pense au mal, au pire routinier
Qui recommence à chaque crise
Et nous fait croire à l'entreprise
                                    (Des dieux?)

Fabulle 08/10/2016

Illusion

Le temps s'étiole comme l'infini de la nuit
Il me reste je ne sais combien à attendre
Comme tout s’enlève, se morfond, s'ennuie
Il faut tricher, ruser, de l'énergie à revendre

Et le froid s'invite, tellement sûr de lui,
Dominant les alliés, les justes patries
Et se précipitant, à livrer tout aujourd'hui
Pour finir au-delà, au son des batteries

Je me relève seulement maintenant,
En ta présence régénératrice
Remarche tout doucement,
Vers les impératrices

Tout est illusion
Même mon amour
S'envole sans raison
Pour toujours

16.21 MEP Fabulle

vendredi 16 septembre 2016

Désespoir informatique

Quand tu as recommencé trois fois ton boulot
Et que tout s'en va sans sauvegarde amorcée
Que tu es en dessous de tout, sous l'eau
Tu n'as plus qu'une envie, décéder

Et tu te rappelles le bon temps sans ordi
Là où tout était plus simple, plus léger
Je vais faire une cure désintox, tu te dis
Et revivre au grand air, et moins rager

Puis à un moment, tu t'ennuies
Tu as beau avoir un livre, un nuage à observer
Tu te dis qu'une petite partie de Candy
Ne nuira pas à ta santé ou pour rêver

Et te voilà reparti dans une danse infinie
Où écrans t'appellent, te susurrent l'oreille
Pour finir ravagé, dépravé, dans le déni
Des belles images, animations d'éveil

Fabulle 16/09/2016

lundi 22 août 2016

Ce n'est pas que la nuit

Ce n'est pas que la nuit me fait peur
C'est qu'elle suppose que l'on sache où l'on va
On ne peut pas errer sans à la fin un refuge
On ne peut pas s'arrêter sans le rallier enfin

Car tout se ferme, même les coeurs
Et les yeux méfiants regardent par terre
Les poètes espèrent, mais restent ailleurs
A maudire et médire les hommes grégaires

Fabulle 20/08/2016

A la guerre, après Apollinaire

Je suis à la guerre comme un autre
Sauf qu'on dit ici que ce sera la dernière
Et je pense à toi, restée loin derrière
Quand je vais à l’assaut et qu'un obus saute

On attend qu'ils lancent leurs grosses bombes
On sait qu'ils le feront, et que plus rien
Ne sera, que la Terre sera une immense catacombe
Et plus personne ne parlera de Raphaëlle et Fabien

Voilà comment se finissent les histoires d'amour
Dans la boue, les cris et l'effroi en plein jour
L'humanité mourra, et ainsi bon débarras

Fabulle 20/08/2016

Les menhirs

Je supporte de moins en moins ces samedis soirs
Seul à passer dans le noir
Et veiller jusqu'à tard sans pouvoir
Fermer les yeux et continuer à croire

Je m'enferme dans ma solitude qui m'est propre
Et je pense à Picasso, ses mots philanthropes
Qui sommeille en moi, en artiste damné
Pour ne pouvoir survivre à l'éternité

Vers qui donc me tourner?
Je suis trop usé par mon insociabilité
Et mon manque de gestes attentionné

Il ne reste que l'hypothétique
Et les fils directeurs de l'avenir
Pour tomber dans le fantastique
Et écrire l'au-delà et mes menhirs

Fabulle 20/08/2016

vendredi 29 juillet 2016

For Verlainê mime

Elle est la seule à l'inconnue et lointaine voix
Je cesse d'être un autre et j'en aime tout
Une femme seule et brune et mon coeur fait tout
Même rousse ou blonde, ce n'est mon problème

De la vie, je rêve souvent et pareil à chaque fois
Son regard m'exila et ignore ceux qui les aime
Pour elle, son regard pleurant est doux et pénétrant
Je me fais transparent comme des statues qui me sont chères

Car qui comprend l'étrange aime d'inflexion pour elle
Que sa voix calme me sait et fait grave
Et a ni les moiteurs ni nom pour elle seule

Au front et blême, il comprend hélas
Qu'elle est des aimés, une sonore
Et des tues que rafraîchir et m'elle se souviens

Fabulle

La découverte de l'Amérique

C'est un cap avant elle
Car on croit rallier quelque chose
Une terre qui m'appelle
Qui se dérobe, se métamorphose

On débarque sur le sable
Je m'accueille immortel
Fait courir l'implacable
Mais est-ce si bien elle?

Elle paraît bien changée
Au littoral apaisé
Où l'on cueille à manger
Et s'effondre épuisé

Alors, tu m'auras vaincu
Et mourant, tu t'écarteras
Spolieras à mon dernier écu
Et de mon amour, périra

Fabulle 28/07/2016 

samedi 23 juillet 2016

La nuit inattendue

Ayant fait l'inverse de mes pensées
Tourner là où il ne fallait pas
Je suis arrivé là où je voulais
Sur Seine, à risquer ma vie à chaque pas

D'un bord précipice, je me retiens
De ne pas plonger dans la première péniche
Et me noyer, seul, sans un soutien
Mourir là, emporté dans un tourment de riche

J'ai bien trouvé un chapeau rose pailleté
L'ai transporté aussi loin que j'ai pu
Et fait mes adieux dans la douce nuit d'été
Ai marché, grimpé, à en être repu

J'ai traversé des autoroutes sous pont
Vu de Saint-Cloud, la gare avancée
Et pris un train pour tourner en rond
Et j'ai pleuré, n'ayant trouvé la panacée

Fabulle 23/07/2016

Une chose qui ne rime à rien

Je me prépare pour sortir
Rencontrer l'amour de ma vie
Et cette fois-ci, je l'écris
Pour prendre Dieu à témoin
Qui m'a si souvent trompé

Du coup, je me mets du parfum
Sort sans savoir où aller
Au hasard, déambuler dans les rues
Avec l'espoir, le seul qui survit
Quand je suis au fond, à bout

Alors, après les chantages et ultimatums
Je te remets la présente
Pour qu'enfin, une preuve subsiste
Face à nos échecs répétés
De vivre comme tout le monde
Comme un autre

Fabulle

Lendemain d'attentat

Je me sens patraque, fatigué
Ayant l'envie de penser à autre chose
A éviter les images qui depuis irriguées
Bercent mon cerveau qui se met en pause

Il souffre comme tous souffrent
Et pourtant, on essaye au plus vite de revivre
Ressortir au grand jour, installés sur des poufs
A boire un coup, encore, relire un livre

Je déteste les routines, et voilà que se crée
Celle des lendemains d'attentats, si horrible à s'habituer
A entendre encore la publication d'autres décrets

Les politiques m’agacent, les infos m'obnibulent
Je fulmine devant la télé, et l'envie d'écrire disparaît
Comment voulez-vous que je fasse encore mon Fabulle?

Fabulle 15/07/2016