jeudi 14 août 2014

Grenoble – Palais de justice

16h56 – De nouveau dans le tram A, pour aller à Palais de Justice, terminus du tram B. 1 minute après, il démarre, je ne perds pas de temps. 5 terminus en quatre heures. C’est pas mal. Mais à ce rythme-là, je finis vraiment à 21 heures, heure où les trams se font plus rares, donc encore plus difficile d’avancer. J’ai fait une escapade à Géant Casino pour trouver de quoi me désaltérer. J’ai chaud, il fait chaud, et je cours presque à chaque terminus, chaque changement, pour avoir le prochain tram et ne pas le louper, soit d’éviter des minutes supplémentaires. Ce n’est pas une course, car il y a des arrêts imposés mais ça y ressemble étrangement. Mon Pékin Express à moi, sans Pékin, sans auto-stop. J’ai même dépensé mes 1 euro quotidien. Enfin, il me reste 21 cts à dépenser. Que peut-on acheter pour 21 cts en France aujourd’hui. Je ne sais pas, je demanderai peut-être dans une boulangerie, lors de la grande traversée du centre, elle se fera à pied si j’ai pas de chance.  

17h04 – 4h que je suis parti. Je me sens bien dans ce tram trip, comme si voyager, écrire, faisait partie de moi. Certes, je ne vais pas loin, mais l’intention y est. Je traverse des rivières, des autoroutes, et des rails. Je vois des choses marrantes dans le gouffre de la routine et du quotidien. J’écris mon chemin, et le chemin écrit pour moi.  

17h08 – J’arrive à Saint-Bruno, je décide d’aller à pied à Palais de justice, de toute façon, pas l’ombre d’un tram dans le coin. Chemin que j’avais déjà fait, à pied ou à roller. Et 17h13 arrive à Palais de justice, je m’assis au même endroit que mon deuxième samedi à Grenoble. Sur le banc où derrière, les choses de la résistance se racontent. 

Grenoble – Palais de justice 

On ne rend pas la justice le samedi 
Les avocats doivent voir leurs femmes 
Le juge a à cultiver ses radis 
Et les criminels, à se dépatouiller avec leurs âmes 

Non, le week-end, les crimes peuvent-être commis 
La justice ne jugera que lundi avec des juges fatigués 
De l’anniversaire du beau-frère de la veille, les amis 
S’en sont mis une bonne avec lui, piquant du nez 

Il traitera donc les dossiers avec sévérité 
Car vaut mieux être sévère quand on s’endort
 Le laxisme est trop vite éloigné de la vérité
 Le jugement trop rappelé, voir cassé jusqu’à mort 

Alors le juge attendra mardi pour à tête reposée 
Juger les affaires avec sérénité et sang froid 
Que le criminel n’aurait pas versé, c’est osé 
Comme défense, va avec la perpétuité, c’est la loi

 Fabulle 26/07/2014

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